31.
Lorsque je retrouvai mes esprits, je ne vis rien : un bandeau recouvris mes yeux et mes mains étaient enchaînées devant moi. Je percevais les cris de Jennie. On aurait plutôt dit des hurlements. Je sentais qu'elle n'était pas loin, peut-être à cinq mètres de moi.
Mon bandeau se mouilla à cause de mes pleurs. Je n'aurais jamais dû embarquer mon amie dans ce problème. À cause de moi, une fois de plus, elle souffrait. Je ne voulais plus être un fardeau pour elle. Ses cris me déchiraient le cœur.
Mais j'étais , moi aussi, terrorisée : Qu'allait -on faire de moi ?
Aussitôt, des dizaines de questions bombardèrent mon esprit. Où étais -je ? Qu'affligeai Yang Hyun-suk à Jennie ? Et pourquoi avais -je les yeux bandés ? Et les mains attachées ?
Puis, je n'entendis plus rien. Plus de cris de plainte, rien. Après, je perçus des pas, et j'entendis une porte s'ouvrir et se refermer. Comment étais -je arrivée là ? Je ne me rappelai seulement que je m'étais trouvée dans l'ascenseur avec Jennie et Yang Hyun-suk et qu'après, j'étais tombée dans un trou noir. Je devais sûrement m'être évanouie.
Dix minutes plus tard, j'entendis cette même porte s'ouvrir.
« Ma chère, c'est à ton tour, m'appela Yang Hyun-suk de sa voix mielleuse. »
Il me retira le bandeau. Je me situais dans une pièce toute noire à cause de l'obscurité. De faibles lumières illuminaient un peu les lieux. Il y avait une grande plaques avec d'immenses épines blanches et tranchantes, ainsi que des machines noires dont je ne connaissais pas l'utilité, mais je préférais ne pas le savoir.
Yang Hyun-suk alla chercher un seau rempli d'eau, au fond de la pièce.
Il revint vers moi et me renversa son contenu dessus. L'eau était gelée ! Mes mâchoires claquaient entre elles. J'étais tellement trempée de la tête aux pieds.
Ensuite, ce monstre repartit chercher quelque chose d'autre dans une pièce voisine. Qu'allait-il utiliser pour me punir ? Oh non . . . Je croyais avoir deviné, j'avais déjà vécu ça avec le professeur de chant. Comme je l'avais envisagé, il revint avec un fouet : il ressemblait à ceux utilisés pour dresser les fauves, dans un cirque. Il se positionna derrière moi et commença à me fouetter. Je m'égosillais sous ce calvaire atroce.
« Si tu cries ou tu gémis, je te rajouterai cent coups, menaça l'homme. »
Et il me frappa sans relâche, avec cet objet que je maudissais intérieurement. Est-ce que c'était ce que Jennie avait subi avant moi ? Ça devait expliquer ses hurlements . . . Je voulais éclater en sanglots. Pas pour moi, mais pour Jennie : depuis que je l'avais rencontrée, je ramènerai sans cesse vers de nouveaux soucis. Je m'en voulais tellement.
C'était peut-être bizarre, mais ces moments de torture m'avaient aidée à réfléchir : j'allais arrêter d'entraîner mon amie dans des problèmes. Je refusais qu'elle souffre, une fois de plus. Je préférais subir pour elle.
Yang Hyun-suk m'avait tellement corrigée que mon T-shirt tombait en lambeaux : mon dos ensanglanté était visible.
Enfin, il lâcha son fouet et retira mes chaînes.
« Lève-toi, m'ordonna -t-il sans la moindre compassion. »
Je voulus obéir mais je m'écroulai aussitôt sur le sol. J'étais exténuée, fiévreuse et à deux doigts de tourner de l'œil.
« Lève-toi ! répéta-t-il, sur un ton plus sévère. »
Je me relevai de fore. Je ne voulais pas le contrarier encore plus au risque de me refaire fouetter.
Il m'entraîna devant la porte de la pièce dans laquelle Yang Hyun-suk était parti chercher le fouet.
Il l'ouvrit et nous pénétrâmes dans la pièce. A l'intérieur, il y avait rien, mis à part des haches et des fouets accrochés au mur. Et au fond, à gauche, on pouvait voir une petite porte noire. Nous allâmes dans cette direction.
Mais où allions -nous ? Il ouvrit la porte. A la vue du contenu de l'endroit, je voulais simplement me désintégrer sur place.
C'était un espace extrêmement étroit : la porte possédait de grosses épines grises, tout autant que le contour de la pièce, me laissant assez d'espace pour tenir et rester debout !
« Rentre, ordonna mon gardien. »
Je me jetai à genoux en secouant désespérément mes mains jointes.
« S'il vous plaît ! Pardonnez -moi, juste pour cette fois ! Je ne recommencerai plus ! »
Mes implorations ne firent aucun effet.
« C'était écrit dans le règlement, dit-il. Tu n'avais pas le droit à l'erreur. »
J'étais dévastée. J'allais rendre l'âme sur le moment.
Je rentrai à contre-cœur, et une fois bien placée dedans, il ferma la porte. Une toute petite lumière blanche éclairait cette boîte en fer. Je ne pouvais absolument pas bouger. Si, je le faisais, les épines m'auraient transpercé le corps. J'étais trop stressée. Combien de temps allais -je rester comme ça ? Il faisait chaud, et je respirais avec difficulté.
Soudain, la pièce se mit à bouger de gauche à droite. Oh non ! Je libérais de gros sanglots. Je ne devais pas bouger d'un pouce. Yang Hyun-suk n'était qu'un sadique, un fou, un malade mental. Comment était -il devenu comme ça ?
J'essayai de toutes mes forces de rester en place. Je transpirais de plus en plus. J'avais déjà mal de partout.
" S'il vous plaît, faîtes que tout s'arrête ! ", suppliai -je, au fond de moi.
Je fermai les yeux, tout en m'efforçant de rester droite.
Au final, je craquai et je fondis en larmes.
« J'en peux plus, de tout ça ! hurlai -je. J'en peux plus de me lever chaque jour à cinq heures du matin, et si je suis punie, à quatre heures ! J'en ai marre des entraînements intensifs, d'être battue, humiliée, rabaissée ! Pourquoi me faîtes -vous autant souffrir Monsieur Yang Hyun-suk ?!»
Il ne me répondit pas, mais je savais qu'il était là. Je sentais sa présence, près de la boîte.
« Pourquoi ne pas me laisser partir ? Vous avez plein de filles talentueuses, contrairement à moi ! »
Toujours pas de réponse.
Je ne savais pas combien temps j'étais restée coincée dans cette pièce, mais quand je vis Yang Hyun-suk ouvrir la porte, je m'échappai vite au dehors et m'écroulai au sol, avec un soupir de soulagement.
Mais, il m'ordonna aussitôt de me lever encore une fois et de le suivre.
" Que serait la suite ? ", songeai -je.
Nous retournâmes dans la pièce de départ. Je découvris un nouvel appareil, à l'endroit où j'avais été menottée : une grande roue, à l'allure d'une roulette russe, avec quatre bracelets en fer accrochés. J'avais une petite idée de ce qui allait se passer.
" Non, pas ça . . . " implorai -je dans mon esprit.
J'étais tellement paralysée que le PDG de YG Entertainment dut me porter vers la machine. Il attacha mes mains et mes jambes grâce aux bracelets : j'étais désormais accrochée à la roue, en étoile de mer. Mon cœur battait de nouveau la chamade. Ma respiration était profonde et rapide, à cause de la panique.
Yang Hyun-suk sortit alors de sa poche un paquet de fléchettes. C'était bien ce que j'avais pensé. Cet homme était vraiment cruel.
Il ferma un œil et se concentra pour bien viser. Puis, il lança la fléchette. Dans la seconde qui suivit, j'hurlai de douleur : la fléchette avait été lancée sur ma cheville. Un filet de sang s'en échappa. Ça me piquait.
« Tu sais, Lalisa ! m'interpella -t-il en visant une seconde fois, une nouvelle fléchette. Tu es très précieuse à mes yeux. »
Et il jeta la petite arme sur mon autre cheville, cette fois. Ma voix se déchirait sous le supplice.
" Si je suis si précieuse pour vous, pourquoi me faire souffrir ? ", pensai -je.
« Je n'ai pourtant pas envie de te faire du mal, poursuivit Yang Hyun-suk, mais tu ne me laisses pas le choix. »
Il en lança une troisième. J'écarquillai les yeux, sidérée : la fléchette s'était plantée juste à côté de mon œil.
« Zut, fit-il. »
Comment ça, " zut " ?! Il voulait me crever un œil ou quoi ?!
Par la suite, il s'approcha de moi, une nouvelle fléchette à la main. Son regard, ses gestes, son attitude . . . Tout me faisait peur chez lui.
Il pointa sa fléchette vers ma main et m'enfonça dedans, tout en me regardant droit dans les yeux. Je grimaçai et hurlai en même temps. Le sang giclait de partout. C'était très douloureux.
« Ne t'avise plus jamais à recommencer, me menaça -t-il, encore. Je te faisais confiance : ce n'est plus le cas, maintenant. »
Sur ce, il retira sa fléchette. Je respirai un bon coup. J'avais encore mal, mais j'étais trop contente d'être libérée. Il me détacha de la roue.
« Je pense que tu as compris la leçon, déclara -t-il. »
Oh que oui ! Je m'en serais souvenu toute ma vie ! Puis, il sortit un masque noir de sa poche et l'enfila.
Il s'empara d'une télécommande dans son autre poche et appuya sur un bouton. D'un gaz blanchâtre s'échappa de chaque recoin de la pièce.
Et après, trou noir.
1474 mots.
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