17.

À  chaque mouvement que j'effectuais, la professeure me giflait.

Le cours se termina enfin. Ça m'avait paru une éternité. 

Dès que je franchis la porte de la salle, je tombai lourdement sur mes genoux. Mes jambes ne pouvaient plus tenir debout. J'étais fatiguée et terrifiée de savoir comment mes prochains cours allaient se passer et comment cette journée allait se terminer.

D'un pas vif, nous nous dirigeâmes vers l'ascenseur pour descendre au quatrième étage. Ma joue était enflée et rouge, elle me piquait tellement ! On ne m'avait jamais frappée jusque-là, même pas mes propres parents !

Nous arrivâmes bientôt devant une salle du cours de chant. Pareil : la salle était vide. Il y avait juste dix micros au sol, le grand drapeau de YG Entertainment, et le grand miroir collé au mur. Un homme nous y attendait.

Il était tellement maigre ! Il n'était pas très grand non plus, environ un mètre soixante-cinq. Il avait le teint pâle, des petits yeux noirs et bridés, un petit nez, de grandes lèvres pulpeuses et il portait une casquette vert kaki, ce qui faisait de l'ombre sur son visage. Son tee-shirt était de la même couleur que sa casquette et il portait un pantalon noir et des baskets noires.

Il avait l'air si gentil et innocent ! J'espérais de tout mon cœur que c'était le cas.

Il nous sourit et nous invita gentiment à nous mettre en ligne, comme les autres professeurs avant. On s'exécutai.

Le professeur s'approcha de moi, tout sourire, et me demanda d'une voix douce :

«  Tu es Lalisa, n'est-ce pas ?

 — Oui, monsieur ! répondis -je en lui rendant son sourire. »

Il me caressa les cheveux et se tint face à nous toutes. Il était vraiment gentil ! Ça faisait du bien, un peu de tendresse, surtout après ce que je venais de vivre. Son attitude était rassurante et je me sentais à l'aise.

Pourtant, je remarquai que la main de Jennie tremblait. Et pas qu'elle ! Mais aussi toutes celles des trainees de la classe. Même celle de Miyeon ! Elle qui n'avait jamais froid aux yeux.   Pourquoi ? De tous les professeurs que j'avais connus, celui-ci était le plus fraternel.

« Bon, commença-t-il, on enchaîne avec les échauffements vocaux. »

Ces échauffements étaient très faciles. Pour la première fois, depuis le début de la journée, j'avais réussi un exercice !

Sauf le dernier. Il nous avait demandé de relâcher nos muscles et de chanter. Tout le monde avait une voix magnifique, unique et elles ne faisaient qu'une avec leur mélodie. Excepté la mienne.

Toujours avec un sourire angélique, le professeur me demanda de s'approcher de lui. J'obéis, certaine qu'il allait m'aider à résoudre mon problème.

Mais je vis Jennie fermer les yeux et tourner sa tête de l'autre côté. Jinny adopta un regard désespéré et se boucha les oreilles. Les autres filles baissèrent la tête et jouèrent avec leurs mains, anxieuses. Quant à Miyeon et ses deux compères, elles me fixaient, comme si elles s'attendaient que quelque chose d'incroyable se passe sous leurs yeux. Ses deux amies avaient un regard différent et inexpressif. Tandis que Miyeon avait l'air satisfait, un petit sourire aux lèvres.

 Ça ne me disait rien qui vaille. Le professeur était sympa . . . non ? En pensant au comportement de mon amie et des autres élèves, mon cœur battait au moins à mille à l'heure.

« Agenouille -toi  et tourne -toi, m'ordonna -t-il, sèchement. »

J'aperçus son regard qui devenait noir et son visage étincelant qui laissa place à l'obscurité la plus profonde. Avec la plus grande aversion, je m'exécutai. Que comptait m'affliger ?

« Relève ton t-shirt, ajouta -t-il. »

Je relevai, mais pas beaucoup, de sorte qu'on ne pouvait voir mon soutien-gorge. Il releva un peu son t-shirt, la ceinture noire, nouée autour de son pantalon. Il l'enleva et la prit dans ses mains.

 Je commençais à être vraiment terrifiée. Qu'allait -il me faire ?

« Je déteste qu'on commette des fautes pendant mon cours,  sale déchet . »

Où était passé le professeur sympathique et souriant ? Je me retrouvai devant un homme sombre, malveillant et démoniaque.

Puis, il me fouetta, avec la tête de la ceinture. Je m'effondrai sur le sol, hurlant de douleur. Je me tortillais de tous les côtés.

Pourquoi devais -je subir tout ça ?! Depuis ce matin, je ne me faisais que battre, gifler et humilier.

«  Remets -toi en position ! s'écria -t-il. Si tu bouges ou si tu gémis, je te rajouterai cent coups. »

Il ne cessa de me fouetter. Je serrai ma mâchoire de toutes mes forces et fermai les yeux. Je sentis l'épine me transpercer la peau, je sentis même du sang couler sur ma peau et mes vêtements.

Cinquième personne sur ma liste noire : mon professeur de chant. Il était bien pire que les autres. Il ne faut pas se fier aux apparences.

Mais surtout, je n'oublierai jamais le regard de Miyeon. Elle savait parfaitement qu'il allait me faire du mal, comme les autres enseignants. Je la hais. Plus que les professeurs.

Une larme rebelle coula sur ma joue.

" S'il vous plaît, mon Dieu . . . Je veux juste mourir. . . "










835 mots.


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