13
Nous entrâmes dans la pièce. C'était une petite chambre, éclairée par une seule lampe qui produisait de la lumière orangée. Devant moi, deux canapés noirs au fond formaient un angle droit autour d'une table basse, posée sur un tapis : quatre hommes dans l'un, quatre femmes dans l'autre.
À ma droite, un homme avec un masque noir, était assis sur un fauteuil, devant un bureau. Malgré sa couverture, je pouvais lui deviner un visage ovale, un teint rosé, des sourcils bien tracés et des petits yeux noirs.
J'étais surprise de voir autant d'inconnus face à moi, j'étais gênée car ils m'observaient tous avec attention. Mais je n'arrivais pas à baisser mon regard : ils étaient tellement beaux ! Des humains pareils existaient donc vraiment ? Leur apparence physique était parfaite, idem pour leur visage. C'étaient sûrement les stars de cette agence dont Yang Hyun-suk m'avait formellement interdit de côtoyer.
« Hey, Jiyong ! Qu'est-ce qui t'as fait venir aussi tard ? demanda l'un des individus sur le canapé, à l'homme qui nous avait suivi. »
L'individu avait un visage ovale, la peau mate , des yeux noirs en forme de noisette, des sourcils épais, d'épais cheveux bruns, des lèvres fines et un regard mystérieux.
Il était assis sur un des canapés noirs, à côté de trois autres jeunes hommes.
« Désolé, s'excusa Jiyong. Je me suis réveillée en retard, j'étais fatiguée par le travail. »
Jiyong prit une chaise et la plaça à côté du canapé. Donc l'homme qui nous a suivi fait aussi partie de leur bande ! À présent que je pouvais le voir distinctement, il avait le teint bronzé, un visage rond, des petits yeux marron, des sourcils bien tracés, des cheveux roux en coupe spike et des lèvres fines.
L'homme au masque s'adressa à Jennie :
« C'est la nouvelle ? »
Jennie hocha la tête. Puis, elle se tourna vers moi et me demanda :
« Tu peux te présenter ? »
Je la regardai droit dans les yeux et acquiesçai timidement.
Je me tint droite et les fixais un par un.
« Bonsoir, je m'appelle Lalisa Manoban. J'ai quatorze ans et je suis Thaïlandaise. Enchantée, dis-je, un peu tremblante.
— Ma pauvre, encore une enfant qui doit subir tout ça, gémit l'une des femmes en mettant ses mains sur sa bouche, les larmes aux yeux. »
Cette femme, à l'air si affectueux, avait un visage rond, le teint bronzé, des yeux noirs en noisette très maquillés, des lèvres fines et roses et des cheveux châtain clair lâchés avec une frange cachant ses sourcils. Elle portait de longues boucles d'oreille.
Je baissai le regard, consternée. Oui, JE dois subir tout ça. Pourquoi ? Pourquoi moi ?! Alors qu'il y a des milliards de personnes sur la Terre ! Pourquoi une fille venant d'un tout petit village perdu et pauvre doit-elle subir tout ça ? La femme qui m'avait parlé se bougea un peu et m'invita à m'asseoir près d'elle. J'acceptai avec grand plaisir : notre course nocturne m'avait épuisée. Les trois autres femmes assises se serrèrent et me firent de la place. Elles me souriaient toutes, avec un sourire de compassion.
La première avait le teint pâle, un visage rond, des yeux noirs en forme de noisette très maquillés, des cheveux bruns en carré plongeant dont la frange cache ses sourcils, et des lèvres roses.
La dernière avait un visage ovale, le teint bronzé, des yeux marron en forme de noisette, des lèvres fines, des sourcils bien tracés et des cheveux châtains tombant sur les épaules.
La deuxième avait le teint bronzé, un visage rond, de grands yeux noirs très maquillés, des lèvres pulpeuses, des cheveux ondulés en dégradé châtain-rose et une frange cachant son front.
Une fois assise, la jeune femme me caressa les cheveux et me dit, en pleurant :
«Je suis désolée pour toi, ma chérie . . . »
Puis, elle me prit dans ses bras. A ce moment, devant tant de tendresse, je pleurai toutes les larmes de mon corps.
Je repensais à tout ce que j'avais vécu : ma famille me manquait terriblement. Allaient-ils bien ? N'étaient-ils pas trop tristes sans moi ? Et Bukhawul ? Mon meilleur ami, était-il toujours... en vie, au moins ? C'était un garçon naïf et très gentil, j'espérai que tout le monde serait gentil avec lui. Et moi ? Qu'est-ce que j'allais devenir ? J'avais peur... J'étais terrorisée de ce que l'avenir me réservait...
Mon moment de réconfort prit bientôt fin. Je remarquai que les trois autres jeunes femmes pleuraient.
Les hommes, qui se trouvaient dans la pièce, baissèrent tristement la tête. Puis, l'un d'eux à l'autre bout du canapé, vers la gauche, se leva et se dirigea vers moi.
« Tu veux du chocolat ? me demanda-t-il en me tendant un petit chocolat enroulé dans du papier froissé. »
Je n'avais nullement envie de manger, encore moins du chocolat. Mais son geste, son regard et son sourire si chaleureux me réchauffèrent le cœur. J'acceptai volontiers son cadeau.
— Merci beaucoup, Monsieur.
— Appelle-moi Seung-hyun, me dit-il en clignant de l'œil. »
Seung-hyun avait un visage ovale, le teint pâle, des yeux marron en forme de noisette, des sourcils bien tracés, des cheveux noirs en coupe spike et des lèvres fines.
Je déchirai l'emballage et contemplai la friandise. Elle était particulière : le chocolat avait la même allure que la planète Saturne. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais ri. Je riais en pleurant.
Je voulais qu'à l'avenir, Seung-hyun m'en donna davantage. Le simple fait de voir la structure de ce chocolat me redonnai le sourire. Et je le portai à ma bouche.
C'était vraiment délicieux. Le fondant et la douceur du bonbon me remontèrent aussitôt le moral.
Seung-hyun me souriait. Pendant un instant, j'oubliai ma peine, ma douleur et ma souffrance.
« Seung-hyun, appela Jiyong soudainement. Fais rigoler la p'tite Lalisa avec ta démarche bizarre. »
Je crus qu'il parlait à celui qui m'avait offert le chocolat, mais pas du tout. Il s'adressait à l'homme qui était assis à l'autre bout du canapé, vers la droite.
« Pas de problème ! dit-il en souriant joyeusement. »
Il se leva et se tint devant nous. Et effectivement, il imita la démarche d'une personne ambulante, comme s'il était soûl.
C'était tellement marrant ! Si vous aviez vu sa tête ! Elle bougeait dans tous les sens, les mains levées et les yeux qui roulaient. Je me suis tordue de rire ! Et tout le monde faisait de même. Je me sentais si bien, tout à coup.
Quand la jeune femme m'avait câliné, ça m'avait rappelé la chaleur, la tendresse et la compassion de ma mère. Même si elle était plus jeune que ma mère, j'avais pu ressentir ce genre de choses.
Les deux Seung-hyun m'avaient fait penser à Bukhawul : toujours là pour me réconforter. D'ailleurs, Seung-hyun (celui qui a imité un dégénéré) s'était rassis à sa place.
« Ah oui ! s'exclama-t-il en désignant son ami. Nous deux, on a le même prénom.»
Je pensais que c'était bête, mais j'aimais ce surnom.
« Je sais comment appeler l'autre Seung-hyun, affirmai-je, enthousiaste. Monsieur Saturne ! »
Tout le monde éclata de rire.
« Saturne ? Pourquoi ? interrogea l'intéressé, amusé.
— Le chocolat que tu m'as offert, il avait la forme de la planète Saturne !
— Ah bon ? Je n'ai jamais remarqué... avoua-t-il en riant.
— Tu ne remarques jamais rien, toi ! rétorqua Jiyong.
— Mais moi, j'aime ce surnom, approuva-t-il en clignant de l'œil, une fois de plus. »
Je lui souris, fière de moi. On aurait dit que ça faisait une éternité que je n'avais pas souri.
« Tu es beaucoup plus jolie en souriant ! C'est la première fois que je te vois sourire ! s'exclama Jennie. »
Je souris de plus belle.
C'est vrai que je ne lui avais jamais souri, à elle qui était si gentille.
« Je m'appelle Chae-rin, se présenta la femme qui m'avait réconfortée.
— Moi, c'est Minji, renchérit celle au carré plongeant, à côté d'elle.
— Mon nom est Sandara ! ajouta celle aux cheveux bruns tombant sur ses épaules, à sa suite.
— Je m'appelle Bom ! acheva la dernière, aux grands yeux noirs. »
Les deux jeunes hommes assis au milieu du canapé et l'homme au masque se présentèrent à leur tour.
« Salut ! Je m'appelle Taeyang, fit celui de gauche, assis à côté de Seung-hyun. »
Taeyang avait un visage plutôt rond, le teint pâle, des petits yeux noirs, des lèvres fines, des sourcils bien tracés et des cheveux noirs. Il était vraiment musclé.
« Yo ! Moi, c'est Daesung ! dit celui de droite, assis près de Monsieur Saturne. »
Daesung, lui, avait le teint pâle, un visage rond, des petits yeux noirs couverts par une frange, des lèvres roses et pulpeuses, des sourcils bien tracés et des cheveux châtains.
« Et moi, si tu débutes, je serai ton producteur, Teddy Park ! termina l'homme au masque.»
Jennie, restée trop longtemps debout, s'assit sur le tapis, devant moi.
Mon... Producteur ? pensai-je sans comprendre.
« Je suis la leader de mon groupe : 2NE1, affirma Chae-rin. »
Les trois jeunes femmes me firent un signe de la main, pour montrer qu'elles en faisaient partie.
« Moi, je suis le leader de mon groupe : BigBang, fit Jiyong. »
Les cinq garçons, donc Jiyong et ceux assis sur le canapé, me sourirent.
C'était donc ça, les noms étranges que j'avais aperçu dans le bureau du directeur de YG...
« Et comme toi, on a été vendus, ajouta Teddy Park.»
Je baissai les yeux, désolée pour ce qui leur était arrivé.
« Est-ce qu'on doit lui dire ? demanda Chae-rin à Teddy, nerveuse.
— Pas maintenant, répondit-il en secouant la tête. Laissons-lui une semaine, le temps qu'elle marque ses repères et qu'elle voit comment ça se passe, ici. »
Me dire quoi ? Devant l'air inquiet et nerveux de Chae-rin, j'avais un mauvais pressentiment. Mais je n'osais pas demander.
Puis, Teddy me fixa avec un regard perçant, ce qui me donna la chair de poule. Il me dit :
« Chaque soir, à deux heures du matin, tu viendras ici. Dans cette bande, chacun a un code pour pouvoir accéder à cette salle. Jennie et toi avez le même : "le corbeau noir se marient avec le corbeau rose sous la lumière de la lune". Tu ne dois parler à personne de ces réunions. »
Puis, il sortit un bracelet d'un tiroir de son bureau. L'objet était éblouissant ! Il avait des diamants noirs et gris qui scintillaient.
« C'est ton bracelet. Tous ceux qui ont été vendus l'ont. Tu pourras les reconnaître grâce à ça. Ne le quitte jamais, poursuit Teddy.
— D'accord, merci. »
Je l'enfilai. Je trouvais quand même le code assez bizarre. "Le corbeau noir se marie avec le corbeau rose sous la lumière de la lune . . ." C'était vraiment étrange.
« Vous pouvez partir, achève Teddy pour Jennie et moi. À demain. »
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