Chapitre 26
Je sens qu'on me tire le tissu de ma manche droite ce qui me fait tourner la tête en direction de la personne qui m'interpelle, il me pointe du doigt un énorme bombardier qui passe au dessus de nos têtes, ma bouche s'ouvre puis se refaire. Je ne peux m'empêcher de déglutir, qu'est-ce donc cette chose venu des Enfer ? Tant de questions se posent et aucune réponse ne me vient, ils ne sont pas aussi cruels quand même, si ?
Je me jette au sol sans réfléchir, j'écoute l'ordre du soldat qui est moins gradés que moi, mais je m'en moque, je protège ma tête des éclats qu'il peut y avoir, en priant pour que le Seigneur m'épargne. Je compte dans ma tête le nombre de bombardements. Je suis relevé par un soldat inconnu qui me donne une arme, je la prends et secoue la tête pour retrouver mes esprits.
Autour de moi, une scène de corps à corps se dessinent, sans que je ne puisse faire le moindre geste je ressens une douleur au niveau de la mâchoire et je comprends de suite que la personne m'a frappé et que je suis face à un nazis, j'esquive de peu son prochain poing et me relève Dieu seul sait comment, je profite de son moment de confusion pour lui mettre un coup de genoux dans le ventre, il se recroqueville pour ensuite tomber au sol à genoux.
Je sens qu'on m'attrape la cheville et qu'on me la tire, ce qui fait basculer mon corps au sol, ma tête heurte le sol violemment, un goût de sang s'empare de ma bouche, je le recrache. Sonné je regarde où est cet espèce d'enfoiré ? Je sens une masse m'écraser je lâche un gémissement rauque de surprise et de douleur, la personne s'allonge sur moi et me chuchote.
- Je t'ai manqué amour ?
Mon sang ne fait qu'un tour, Louis. Je force un peu pour me débattre mais en vain il me tient bien trop fermement et aux bons endroits. L'entraînement à Pearl Harbor l'a bien aidé. Je cherche une faille dans sa manière de me tenir mais je n'en trouve pas.
- Aller ne te débat pas cela ne sert à rien.
- Lâche-moi enfoiré !
Je lui crache dessus sans pitié, mon geste sur lui devrait avoir l'effet d'un énervement mais au contraire, le voilà entrain de rire, un rire froid et sinistre. Ma bouche s'enflamme et le goût de sang se veut plus intense. Ma respiration est saccadée dû au faite que je réfléchisse, qu'il vient de me frapper et à ce fichu goût de sang. D'un coup je le sens tomber au sol et une voix lancer.
- Lâche mon petit frère enfoiré !
Je souris un peu en voyant Ephyre soulagé qu'il va bien, avant qu'il reprenne ces esprits nous partons en vitesse, je sors mon petit calibre et presse la détente dés que je vois un allemand. Si nous ne les tuons pas c'est nous qu'ils tueront. Un supérieur nous fait signe de venir vite dans le camion. Je cours comme jamais je n'ai couru auparavant en esquivant les cadavres, les objets laissés tomber et autres babioles ou personnes qui peuvent me faire tomber. Le supérieur nous aide à grimper dans le camion puis il tape deux fois et indique au chauffeur de démarrer.
Alors que nous nous éloignons de ce champ de bataille, je vois du feu, des bâtiments tombés en ruines. Je me mets à prier intérieurement pour espérer que Anne va bien, qu'elle a pu partir avant que cette attaque surprise nous tombe dessus. Je sens quelqu'un me tapoter le bras, je tourne ma tête et prend la gourde juste pour boire une gorgée et la passe à mon frère quand j'entends.
- Non les fils de Edward ici ?
Ephyre me regarde et j'hausse un sourcil et sans décrocher le moindre mot j'hoche la tête positivement en disant que c'est bien moi, mais dans ma tête je ne vois pas trop ce qu'il va me dire en faite.
- Alfred laisse les ! Dit le supérieur. Excusez-le c'est un jeune soldat français il parle bien anglais donc nous l'avons embauché pour être dans notre armée mais c'est un vrai petit moulin à parole et je me demande comment il sait pour vous deux d'ailleurs.
- En faite je le sais parce que la presse Allemande a mis la tête de Harry ou Ephyre je sais plus à prix d'or.
Nous sommes recherchés par les allemands, je ne comprends pas comment peut-on être recherché ? Quel crime avons nous commis. Je fronce les sourcils pour réfléchir, je garde tout de même mon silence.
- En faite les Allemands sont à votre recherche pour tuer toute la famille de Edward.
- Ont-ils réussi ? Demande Ephyre.
- Hélas oui mais il reste vous deux et les Boches le savent bien.
- Ils le savent à cause de moi, dis-je en soupirant.
- Non ne dit pas cela mon garçon de toute façon nous allons la gagner cette guerre Dieu est avec nous je le sens au plus profond de mon cœur.
Ces paroles rassurantes ne me feront pas changer d'avis, tout a commencé quand ils m'ont fait prisonnier. Louis a du voir mon père, je ne sais pas pourquoi je pense à cet imbécile, malgré tout le mal qu'il m'a fait je ne lui souhaite même pas la mort et pourtant beaucoup de gens l'auraient abattus d'une balle, mais j'ai espoir, Louis est quelqu'un qui a subi un lavage de cerveau et je le sens que le Louis que j'ai rencontré souffre. Ce n'est pas facile de refouler ces sentiments, mais j'aime Anne et je ne ressens aucun amour pour Louis, que de l'amitié du moins c'est ce que je ressentais, je suis en pleine confusion dans ma tête.
Je lève la tête en direction du ciel étoilé, je ne sais pas ce que j'espère en regardant cette masse noire couvertes de petits points blanc et une forme croissante au milieu, qu'on appelle la lune, peut être un signe de ma mère et de mes amis morts au combat, qu'auraient-ils fait ? Je ne peux m'empêcher de laisser deux larmes couler que j'essuie directement. Ces deux larmes sortent uniquement parce que cette guerre nous obligé a les refiler. Niall, Liam et tellement d'autres sont morts pendant cette guerre. Ils me manquent beaucoup, mine de rien je suis un humain, une créature qui peut pleurer et qui a des émotions, un être vivant dans ce monde ravagé par la guerre.
Je suis vite ramené à la réalité part une main qui me tapote l'épaule, le propriétaire de la main m'indique que nous sommes arrivés dans une sorte de ferme abandonnée. Apparemment on est trop loin pour que les Allemands atteignent ce bâtiment. Je saute hors du camion et marche à côté de mon frère.
- Harry est-ce que ça va ? Me demande-t-il.
- Oui pourquoi demandes-tu cela ? J'hausse un sourcil.
- Je t'ai vu pleurer.
Finit-il par m'avouer. Fallait bien que quelqu'un me voit, mais je suis soulagé que ce soit mon frère et pas un autre, je ne veux en aucun passer pour un faible. Je soupire pour ensuite lui répondre.
- Je repensais à mes amis et maman que diraient-ils de moi ?
- Ils diraient qu'ils sont fiers de toi. Répond Ephyre.
- Ephyre je dois te dire quelque chose à propos de Louis.
- Oui vas-y dis-moi.
- Il m'a dit qu'il avait en quelques sortes des sentiments pour moi mais moi je ne l'aime pas j'aime Anne.
- Louis, gay ? Dit Ephyre en ricanant. Il a essayé de te manipuler oublie il n'est pas gay.
- Tu penses qu'il ment.
- Oui. Et sinon avec Anne ?
- Elle est têtue je veux qu'elle rentre au pays mais elle ne veut pas. Stupide engagement.
- Oui mais sans ce stupide engagement tu ne l'aurais jamais rencontré et tu ne l'aurais certainement jamais revue donc estime toi heureux.
- Je le suis avec elle mais j'ai constamment peur pour elle.
- ...
- Bon les gars vous venez manger ?
J'ouvre deux grands yeux, y a de la nourriture de la vrai et pas la bouillie de merde, je marche d'un pas pressé à l'intérieur et souris en voyant les œufs au plat, apparemment les français quand ils sont partis ils ont oublié leur bouffe. Je m'installe entre deux soldats et mange en essayant de ne pas me précipiter pour ne pas tout vomir après.
- Alors Colonel c'est quoi la suite du chemin ?
- Nous allons essayé de regagner Dunkerque.
- Quoi ? Mais qu'est ce qu'on va foutre à Dunkerque ? Puis c'est super loin. Lance un des soldat.
- Nous allons aider les soldats qui vont y siéger puis nous irons surement dans les Ardennes.
- On aura jamais assez de fioul Colonel. Lance Ephyre.
- Nous avons des jambes, des provisions et puis non sans rire nous feront des haltes beaucoup de groupes ont avancé depuis que nous avons quitté la Normandie plusieurs opération se font donc il y a des camps anglais un peu partout.
Je ne dis rien je les écoute discuter de la prochaine opération, alors nous allons retourner à Dunkerque, le point culminant de cette guerre pour tout britannique, l'opération Dynamo. Je ne dirais pas si j'aurai fui avec fierté ou avec honte, peut être un mélange des deux qui sait ?
- Où est le camp le plus proche ? Je demande finalement après mûres réflexions peut être que ma question n'est pas aussi débile.
- Nous verrons je ne sais pas exactement, me répond le Colonel, mais de toute façon des résistants vont sûrement nous le dire.
- Ils sont actifs apparemment ils ont fait péter une voie ferrée les français sont des génies, lance Ephyre en me regardant.
- Ah euh... Oui on les a vu à l'œuvre, dis-je en faisant un regard noir à Ephyre.
- Ils sont utiles plus que nous dans cette guerre ils connaissent le territoire où nous sommes nous devons libérer cette belle France.
- Allons-nous y arriver ? Demande Alfred en soupirant.
- Seul Dieu nous le montrera. Répond simplement le supérieur.
Il a bon dos Dieu, dis donc. J'en veux un peu à Ephyre de me faire penser à cette jeune française que j'ai laissé mourir sans rien faire au lieu de tirer une balle à cet enfoiré d'allemand. Il le sait et je sais aussi qu'il me taquine avec elle.
...
J'appréhende un peu Dunkerque, même si je n'y suis jamais allé et que je n'étais pas assez "fort" on va dire pour y aller, j'ai lu ce qu'il c'était produit. C'est cruel des hommes piégés sur des plages, se faisant bombarder à des heures, certains se sont noyer dans la Manche. Les nazis n'ont eu aucun scrupule à les abattre alors qu'ils étaient sur le point de se rendre de partir, je ne sais pas comment j'aurai réagi. J'appréhende ce lieu pour ça sûrement, je n'en sais rien du tout, c'est marrant parce qu'on a toujours ce besoin de se rassurer. La fin de soirée se passe dans la joie et la détente, je ne m'endors pas sur mes deux oreilles, je suis toujours sur le qui-vive depuis que nous sommes dans ce pays.
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