Chapitre 23


Je distingue un point lumineux, suis-je mort ? Pourtant je commence à voir ce qu'il y a autour de moi, je ne sens pas mes pieds toucher le sol, je ne peux bouger, ma respiration s'accélère où est-ce que je suis ? Je suis fermement attaché, les bras au dessus de ma tête et les jambes de part et d'autres écartés.  

J'entends des bruits de pas, mon instinct me donne deux émotions, la peur et la méfiance. La porte s'ouvre dans un grincement pour laisser passer Louis, je ravale ma salive en le voyant avec un trousseau qui doit sûrement renfermer des objets de tortures en tout genre. Il étale son objet en cuir, je peux distinguer les armes qu'il a. Instinctivement, je me débats pour essayer de me détacher, ce qui le fait ricaner quand il se rapproche de moi. 


- Voyons ne te débats pas cela ne sert strictement à rien. 

- Relâche-moi gros taré !

- Ne tant fait pas je ne compte pas te tuer du moins pas maintenant. 


Dit-il avec un sourire sadique, je n'aime pas ce sourire et je n'aime pas ce qui est entrain de se passer ici, pourquoi fait-il tout ça ? Je l'ignore, qu'elle sorte de lavage de cerveau a-t-il subit pour en arriver là, mon ami, mon frère de rang pourquoi tout ça ? Tant de questions auxquelles je n'aurais sans doute jamais une seule petite réponse, même pas une médiocre. 

Il repart à ces occupations et sort une sorte de couteau-suisse qui n'a rien d'un couteau suisse normal, je fronce les sourcils en le voyant, je suffoque. Il me sourit. Je sens mon coeur battre à la chamade. Il me chuchote d'une voix suave.


- Ne tant fait pas pourriture tu  ressentiras qu'une petite piqûre. 


Je lui crache sur le visage. Chose que je ne sais pas si je dois regretter ou être fière à cent pour cent de mon geste, quand je regarde sa réaction qui est hilare, je sais bien que je ne suis pas en position de force, mais je garderai toujours ma dignité quoi qu'il arrive je ne perdrai jamais la face, face à ce genre d'humain. Il sort un mouchoir pour essuyer mon crache sur sa joue puis il appuie sur une sorte de bouton qui redresse la table où je suis allongé pour que je me retrouve à la verticale face à lui. 

Il s'approche de mon bras gauche nu,  ma peau commence à s'enflammer quand je sens une pointe venir me la rapper et s'enfoncer petit à petit, une sensation de piqûre me parvient, je me retiens de gémir de douleur en fermant les yeux et pince ma lèvre. Je sens que la pointe s'éloigne, mais que les picots eux sont toujours présent. Il s'éloigne de mon bras pour revenir vers son trousseau. 


- Tu es un petit coriace toi.


Lance-t-il dans un ricanement, mon regard se traduit par de la haine désormais, la peur qui laisse la haine prendre sur moi et cette douleur. Je sais qu'il est proche de moi quand je sens un truc froid sur ma joue droite, la lame me caresse la joue doucement ça me procure des frissons de partout, je suis complètement à sa merci et c'est bien ça qui me fait peur. Je sens la peau de ma joue déchirer ce qui m'arrache un gémissement de douleur et qui me fait baisser la tête. 


- Oups quoi que une autre cicatrice ça fera la symétrie et au moins tu ne m'oublieras pas.


Oh crois moi je ne t'oublierai pas Louis. Il passe sa lame sur tout le long de mon avant bras, cette lame est si froide et aussi froide que cette pièce, je ne sais pas où je suis et je m'en fiche. Je sens le tranchant de la lame déchirer ma peau profondément, j'émets des gémissements de douleur, le sang coule, le long de mon avant bras tandis que la douleur se fait ressentir jusque dans mes tripes. Je suffoque. Je panique intérieurement. Je prie pour qu'on vienne m'aider. Que ce soit la mort ou quelqu'un de vivant qu'on me sorte de là. Il observe mon poignet et sourit en coin. 


- Et si je resserrer un peu ce côté.


Je sens que l'attache se resserre, un bruit sonore se fait entendre une sorte de crack qui me déchire un hurlement, mon cerveau est déconnecté. Mon sang bouillonne, mon corps entier jusqu'à mes tripes. 


- Oh oui oui ! Continus !


Je l'entends me chuchoter cette phrase, je me bats pour ne pas hurler, mais je ne peux me battre contre mes sanglots. Il jubile. Je l'entends. Ma température corporelle commence à descendre. Il se rapproche de moi avec un fer chaud.


- Mon petit chou je vais te marquer comme ça tu n'oublieras pas qui tu es ! 


Ma peau s'enflamme ce qui me fait hurler de douleur, j'hurle à la mort, ça brûle j'ai l'impression de prendre feu, mon coeur tambourine, mon cerveau ne répond plus, il appuie de plus en plus, mes hurlements redoublent avec un décibel beaucoup plus fort. J'ai mal. Qu'on me tue. Qu'il m'achève. Je ne peux m'empêcher de me débattre. Je convulse. Je sens de la bave sortir de ma bouche, tellement je convulse. L'odeur du sang me rend complètement ivre. J'entends mon bourreau me chuchoter.


- Ils viennent de prendre la prison tu as de la chance on se retrouvera ! 


Je l'entends partir par la fenêtre, le vent vint frotter avec mes blessures ce qui m'arrache des sanglots, malgré mon état second et que je ne distingue plus les lieux clairement. Je tremble, mon corps convulse toujours, je m'étouffe avec ma propre salive, mon nez se met à saigner. 

Je n'ai pas du entendre la porte s'ouvrir de la pièce, parce que je sens qu'on me soulève en me donnant de la morphine et qu'on me maintient désormais la tête, ma salive dégouline je la sens dégouliner. Je suis posé au sol, un sol froid. Mon corps continue de convulsé, je sautille sur place toujours allongé. Je ne vois rien, je ne sens plus rien. Mes yeux veulent se fermer, je veux dormir et ne plus me réveiller, je veux me reposer, mais quelque chose m'en n'empêche. 


- Allez mon garçon reste avec nous. 


J'entends cette phrase, Dieu sait comment, je laisse cette voix me guider. Je suis soulevé et posé sur quelque chose de creux. J'entends la voix engueuler quelque chose ou quelqu'un puis plus rien. 


... 


Des bruits sourds, puis ils deviennent clairs, j'ouvre les yeux doucement, le noir laisse place à une image de visage que je ne connais pas, une femme me soigne mais je ne la connais pas, j'hausse un sourcil et en voulant me redresser je grimace de douleur. 


- Non jeune homme ne vous levez pas !

- Où-suis je ? 

- Vous êtes dans le campement de retour du moins.

- Pourquoi j'ai si mal au crâne ?

- Vous avez échappé de peu à la mort jeune homme.


Je ne comprends pas où elle veut en venir, je n'ai aucun souvenir mais mon corps s'en souvient pour moi, les douleurs multiples sont présentes, je gémis un peu en grimaçant. L'infirmière me remet allongé, je fronce les sourcils comme gosse quand j'entends des gens rentrer dans la tente je souris en voyant mon frère et les autres.


- Harry mon dieu ça va ? Me demande mon frère.

- Oui depuis que je te vois.


Il me prend délicatement dans ces bras, l'infirmière vient avec son rapport un air grave sur son visage, elle demande au gens de partir, mais sous mon insistance je veux que mon frère reste avec moi. 


- Bien Harry je pense que vous avez été violé.

- Qu-quoi ? Dis-je choqué.

- Quand je vous ai osculté je pensais que le sang sur votre pantalon au niveau des fesses étaient du à vos nombreuses cicatrices ouvertes mais non elle provenait de votre postérieur donc je me suis permise de regardé et je crois que vous avez été violé avec un objet.

- Comment est-ce que c'est possible ?

- C'est juste une pensée hein pas une confirmation. Avez-vous mal aux fesses ?

- Un peu.

-On vous a fait de la nécrophilie.

- De la quoi ?

- Pendant votre inconscient.

- Il va me le payer !

- Est-ce que tu sais qui t'a fait ça Harry ? Demande Ephyre.

- Louis.

- L'enculé ! Balance Ephyre.

- Jeune homme pas de vulgarité dans ma tente.


Ephyre me sert un peu en faisant attention à mes blessures, qu'est ce que je l'aime mon frère. Je veux aussi voir ma femme, je me mets à sangloter en silence. J'entends les mots réconfortants de mon frère, comment Louis a-t-il pu me faire ça ? L'infirmière me tend une boisson pour faire guérir mon mal de tête, je la recrache directement.


- Vous vous attendiez à quoi à du jus d'orange ? 


Je grimace et me remet à boire cette infâme boisson, on dirait de l'eau croupie putain, ça me rappelle l'eau du débarquement mélangée au sang, je termine d'un trait et grimace. L'infirmière me regarde comme si j'étais un gosse, je me permets de lui faire un doigt une fois qu'elle a le dos tourné, avec mon doigt valide puisque mon poignet de ma main maîtresse est légèrement cassé et on dit merci Louis Tomlinson pour ça. 


- Excusez-moi quand est-ce que je serais guéri ? Je montre mon poignet.

- Une bonne nuit de sommeil des bons soins et vous pourrez jouer avec vos joujoux.


J'hausse un sourcil, c'est quoi cette infirmière, je la regarde partir puis je regarde mon frère, lui aussi tout aussi  choqué par cette femme. Je préfère ma chérie de loin au moins elle, elle est gentille avec moi , bon en même temps je suis son homme donc bon,c 'est un peu normal. Elle me manque beaucoup, j'ai toujours peur pour elle au fond de moi. Vous savez elle est unique, très gentille toujours à se soucier des autres en étant juste à la fois. Je suis sorti de mes pensées par Ephyre.


- Qu-quoi ? Je demande.

- Tu ne m'as pas écouté, il me regarde.


J'hoche la tête négativement, un gars rentre dans la tente, ce gars n'est autre que Redwan, je lui souris mais lui a un air grave.


- Il se passe quoi ? Demande Ephyre.

- Les Boches encerclent une base de soin ah 30 kilomètres !

- Quoi ? Dis-je.

- Quel est le nom de la base de soin ?

- B-36KJ80. 

- ANNE ! Je me redresse me fichant pas mal si j'ai mal.

- Harry calme toi on ne sait pas si ils sont en danger encore !

- VOUS ALLEZ ATTENDRE QUOI HEIN ? QU'ILS LES TUENT ? J'hurle.

- Jeune homme on ne hurle pas sous ma tente ! Le réprimande l'infirmière.


Je lui jette un regard noir, elle commence à me gonfler celle-là avec ces manières, Anne non pas elle, je dois savoir, je dois la sauver, je dois faire quelque chose ! Malgré la douleur, je me redresse et surtout malgré les réprimandes de l'autre dinde. Je m'approche de Redwan.


- Allons y !

- Mais Harry tu es blessé !

- Tu crois que ça va m'arrêter ! Anne est en danger avec mon enfant dans son ventre bordel à queue ! 

- Harry ce n'est pas raisonnable ! 

- Parce que t'y connais quelque chose toi ? 

- Une équipe est déjà sur le terrain pour surveiller.

- Je m'en moque je dois la trouver elle va mourir par ma faute tu comprends !

- Mais non c'est elle qui a choisi sa voie ! dit Ephyre pour calmer la situation.

- Tu es de son côté maintenant ? Dis-je.

- Non Harry mais il te faut être raisonnable toi aussi qu'est-ce que tu feras avec tes blessures à moitié guéri hein ? Rien du tout à part te faire tuer !

- A part si je trouve un avion. Dis-je.

- Mais où veux-tu en trouver un ?

- Retrouvez moi ce soir à la tente je vous montrerai la ferme abandonnée.

- D'accord mais on veut que tu te reposes avant, dit Ephyre.

- Enfin quelqu'un de censé ici, dit l'infirmière.


Je me rallonge donc en grimaçant, mon corps est encore endoloris, je ne veux pas laisser ma femme en danger, je ne peux pas, Ephyre vient se mettre contre moi, heureusement qu'il est là. Redwan aussi, je m'en veux de m'être emporté  et heureusement qu'il ne m'en veut pas. Je m'endors difficilement contre mon frère, en sanglotant un peu.


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