Chapitre 22
La boue et la bouse, voilà ce qu'on a droit depuis une heure, j'ai mal aux pieds de marcher personne ne sait où on va, mais une chose est sure il commence à nous gonfler celui de derrière qui nous sert de traducteur. Je m'approche de lui et balance.
- On ne t'a pas appris à fermer ta bouche un peu !
- Comment tu me parles toi !
- Les gars si y en a pas un qui ferme sa bouche je cogne l'un sur l'autre.
Nous dis le Capitaine sans émotion, je m'exécute mais je ne supporte plus ce type, questions sur questions c'est lourd à la fin. Le supérieur nous fait signe de nous cacher dans les buissons, chose que nous exécutons. Devant nous, un cortège de SS passe armé comme jamais. Une fois celui-ci passé nous remarquons sept jeunes SS parler mal des juifs et des gens en générale, je déteste vraiment ces boches. Le Capitaine siffle un peu, ce qui les alertent, une fois assez près d'un, j'assomme le jeune SS avec une grosse bûche sans pitié, ils n'en auraient pas eu pour moi. Je le déshabille pour enfiler sa tenue, avec dégoût même si la couleur est stylée quand même. Le traducteur nous demande.
- Rappelez pourquoi doit-on mettre ça ?
- Pour la parade d'un carnaval, lance Ephyre et moi je me retiens de rire.
- Bon fermez-là et écoutez moi. Nous demande le supérieur. Qui parle Allemand ici ?
- Moi, lance le traducteur.
- Oui sauf toi triple idiot. Bon les gars ?
- Moi, dit Redwan ce qui nous surprend.
- Donc Harry et Ephyre vous ne parlez pas Allemand donc vous serez muet ou alors dites ce que vous savez ok.
- Oui Capitaine, disons-nous.
Le pantalon du SS me va parfaitement, j'ai choisi le bon on dirait, pour faire bien nous habillons les corps de nos tenues, je brûle mes papiers pour prendre celui de l'Allemand, je regarde son nom histoire de le mémorisé, je m'appellerai donc Rodolphe Muller ça fait bien Boche. Les autres sont Marshall, Rachid, enfin des noms pas possible.
Nous nous mettons en marche, maintenant un peu plus confiant avec nos tenues d'Allemands, je dois dire qu'elles sont propres vu l'odeur, ils venaient peut être du campement pas très loin. Tant mieux une tenue nouvelle c'est beaucoup mieux.
Nous avons quand même repris nos papiers pour au cas où si nous croisons des alliés, il ne faudrait pas qu'ils nous tire dessus ou si jamais nous avons un contrôle on pourra passer. Je prie pour ne pas que nous croisons Tomlinson, personne ne sait où il se trouve et franchement ça me perturbe, je frissonne un peu en repensant à ce qu'il m'a fait dans cette prison ou je ne sais pas ce que c'était et je remercie les deux gars pour m'avoir aidé à partir et à ne pas péter un plomb.
En parlant de convoi, nous apercevons des gens entrain de fuir un village, encore un qui sera abandonné et en ruine, quel gâchis, je suis sûre que la France est magnifique sans ces morts et ce carnage. J'entends un sifflement comme un moustique au loin et directement les gens courent de tous les côtés, tandis que le Capitaine lui va se cacher, tout le monde penser que le Stukas ne frapperai pas le sol même, si jamais y a des Allemands et bien faut croire que la France est un terrain sans pitié puisque le village est entièrement rasé, je roule sur le côté pour éviter des débris et des petits galets me percuter, ceux-ci me touchent juste le casque que j'ai sur la tête, résistant leur casque quand même. On se demande à tous si tout va bien pour reprendre. Nous voyons les français nous regarder avec haine, je suis mal à l'aise, je ne suis pas Allemand mais je sais que je fais parti de ce carnage indirectement j'y contribue parce que je suis un soldat et même si je suis allié avec leur pays ça ne change rien.
Le Capitaine nous fait tourner sur un sentier de terre, apparemment le campement où on va loger pour la nuit se trouve cacher dans cette garrigue, je frisonne en voyant des cadavres d'animaux sur le bords du sentier, ces animaux ont été tué par balle surement du à un Stukas qui passait par là. L'odeur est insoutenable et bien sure un seul se plaint ouvertement de vive voix c'est ce foutu traducteur, je vous jure si il ne la ferme pas je lui colle mon poing dans la figure et encore je suis sympathique parce qu'il va nous faire repérer à force cet imbécile. Nous arrivons dans un camp, malheureusement avec nos tenues des soldats pointent leurs armes sur nous.
- Nous sommes américains ! Dit le Capitaine.
Un des gars fait signe à un autre de nous fouiller un par un, ils prennent donc nos fameux papier pour les consulter et confirmer les dires de notre supérieur. Les gars nous croient et nous font signe de les suivre. Fatigué nous les suivons sans même réfléchir. Il y a une dizaine de soldats dans ce campement je dirais qu'on est cinquante, une petite armée c'est déjà pas mal.
Entrant dans une tente, je suis vite perdu dans mes pensées, mais aussi vite ramené à la réalité en voyant qu'on me tend une tenue adéquate à mon armée, je ne sais pas à qui elle était mais ça fera l'affaire. Je me change vite, ces vêtements de boches me donnent une nausée, je ne suis pas eux, je ne commettrais jamais les horreurs qui font, même si en tuant je le fais indirectement, je ne tue pas pour la même chose, eux c'est par plaisir et nous par défense. Un autre gars nous conduit dans une autre tente à moi et Ephyre, nous sommes séparés du reste des gars, heureusement je suis avec mon frère.
Dans la tente, je me mets à marcher en faisant les cent pas comme un lion en cage, pourquoi ça nous est arrivé à notre génération ? Pourquoi tant de violences ? Voir des morts me tape sur le système, tous ces pauvres gens tués, ces ruines. Je m'assois sur le lit en ramenant mes genoux contre mon buste, je me balance d'avant en arrière et pleure, je sens Ephyre me prendre par les joues.
- Harry calme toi s'il te plait on s'en sortira d'accord.
- Tu as vu dans quel monde on est putain !
- Oui j'ai vu mais ne craque pas je suis avec toi.
Il me prend dans ces bras, je ne peux me calmer tout d'un coup, non j'ai besoin d'évacuer, je n'ai que vingt trois ans, depuis mes vingt ans j'ai choisi les armées par passion sans savoir que j'aurai à affronter une guerre aussi sanglante mentalement. Comment mon père faisait dans les tranchées, peut-être que je ne suis pas aussi fort que le prétendait mes supérieurs. Un mec entre dans la tente et nous donne deux enveloppes puis il me dit de me rendre au poste de garde que quelqu'un souhaite me parler, j'hoche la tête positivement. Ephyre ouvre son enveloppe et j'ouvre la mienne et souris en voyant que c'est ma chère Anne.
Toute sa lettre est une confession d'amour et de patriotique, elle me manque beaucoup même si je l'ai quitté hier, nos petits moments sont trop court, mais je ne dois pas perdre mon objectif de pourquoi je suis là. Je mets la lettre dans ma poche de la veste pour ne pas la perdre, j'y répondrais quand je le pourrais.
- Monsieur a reçu une lettre de sa chérie !
- Oui et toi ?
- Aussi elle va bien.
Je souris, j'aime bien leur couple il est solide. Moi le mien aussi mais on a vécu beaucoup de tumultes, maintenant je ne peux pas la laisser puisqu'elle attend mon bébé, mon fils ou ma fille, même si étant un mec j'aimerai un joli petit garçon que je ne verrais pas naître et peut être pas grandir si je meurs. Je regarde le tissu de la tente qui fait office de plafond perdu dans mes pensées.
...
- Styles levez-vous.
Je grogne un peu, même pas le droit de s'assoupir un moment, je m'étire un peu et fait craquer mon cou au passage pour me dérouiller un peu. Je me lève en soupirant et suis le soldat de tout à l'heure qui nous a remis les lettres. Il me fait rejoindre un groupe de cinq soldats pour aller inspecter un vieux manoir abandonné, apparemment des Boches s'y cacheraient et bah plus pour longtemps. On m'équipe d'une arme longue, un petit calibre et de cinq grenades.
Il doit être dans les vingt trois heures du soirs, vu la couleur noire que nous offres le ciel, les étoiles sont cachées par des nuages qu'on arrive a distinguer à cause du dégradé qu'ils offrent. Il pleut légèrement, je crois que le temps traduit ce qui se passe dans ce monde actuellement.
Nous marchons en silence, seul nos pas s'enfonçant dans la gadoue se font entendre, nous entrons dans une marre, bras tendus vers le haut, nos mains tenant les fusils, une fois traversée, mon pantalon me colle à la peau c'est désagréable. Nous continuons notre marche dans cette boue puis le supérieur nous fait arrêter et nous pointe la maison, nous nous baissons un peu pour ensuite reprendre notre marche en essayant de faire doucement.
- Bon Styles et Calvin derrière par la cave je pense qu'il y a un sous sol et pour Rachid et nous l'avant.
Sans mot, je suis le Calvin que je ne connais pas, il doit avoir une vingtaine d'année, enfin je n'en sais rien beaucoup ont triché pour venir se battre dans cette guerre qui n'est pas la leur, mais je trouve qu'ils sont courageux. Je cherche l'entrée de cette cave pour le moment je n'en vois pas jusqu'à que j'entende mon nom, je souris en voyant que Calvin a trouvé. Il ouvre et passe en premier, je passe aussi, mon sang se glace voyant un Boche de dos. Celui-ci se retourne et j'aperçois Louis, je déglutis un peu, il sourit sadiquement.
- Tiens tiens mais qui avons-nous là !
Je le regarde s'approcher de moi et Calvin, Calvin je prie pour qu'il tire mais il est tétanisé, putain a-t-il fait le débarquement celui-là ou pas ? Je panique intérieurement en essayant de rien montrer extérieurement. Il lance le couteau et vise en plein le coeur de Calvin, j'ouvre les yeux effarés, pourquoi a-t-il visé Calvin et pas moi ? Il s'approche de moi doucement tandis que je ne peux bouger à cause des caisses qui forment un mur derrière moi.
- Styles j'espère que je ne t'ai pas trop manqué.
- Pas le moins du monde, dis-je entre mes dents.
- Toujours ce courage, il fait une moue, ça m'excites quand tu fais ça.
- Tu es totalement barge. Dis-je.
Je sens la peau de ma joue s'ouvrir à la cicatrice, je grimace de douleur ne m'y attendant pas je l'entends me chuchoter.
- On va pouvoir continuer où on en été mais avant laisse moi te dire où tu es.
- Trop gentil de ta part tu devrais pas.
- Tu es dans une ancienne prison non ce n'est pas un manoir mais une sorte de prison vois-tu cette prison où je me suis converti au nazisme, il sourit en coin, où j'ai oublié mes sentiments pour toi !
- Tes quoi ? Dis-je choqué.
-Mes sentiments mais on m'a expliqué que votre espèce était des démons qui manipulaient les coeurs humains.
- Tu as sérieusement un grain.
- Mon chou ne parle pas ainsi tu n'es pas en mesure de te défendre.
- Ah ouais y a que toi et moi !
Il ricane et sans que je comprenne je me retrouve au sol, je ne sais où je suis mais ça ne ressemble pas à une cave commune, une cave normal quoi, plutôt un lieu médicale, je déglutis en le sentant sur moi. Je tente de me débattre mais il m'empoigne fermement et déchire la manche de ma chemise et me dit d'une façon froide.
- Que m'as tu fais sale juif ?
- Rien-rien du tout, dis-je en le regardant.
Je sens la pointe de son poignard me mutiler, je ne peux m'empêcher de gémir et de lâcher des cris de douleurs, je ne dois pas craquer, je le sais, la douleur est intense, je sens mon cerveau bouillonnait le faite de me battre pour ne pas hurler à la mort s'intensifie.
- Je répète ma question ! Pourquoi est-ce que je ressens ça pour un homme ? Mais surtout pourquoi est-ce que je ressens ça pour toi !?
- J'en sais rien-rien du tout, dis-je dans un sanglot.
- Tu le prends comme ça !
Il plante son arme blanche dans le tissus de ma chemise, me voilà cloué au planché, tremblant comme une feuille, j'entends quelque chose qui sort d'un grill ou d'un truc chaud, j'essaie de me débattre, j'arrive à retirer le poignard, mais trop tard il me donne un coup de pied dans le ventre, je me recroqueville trente seconde puis il se rallonge sur moi.
- Attention c'est chaud.
Je sens ma peau entrer en ébullition, j'hurle à la mort en sanglotant, il continue d'appuyer, mon sang fait trois tours, j'ai mal au crâne avec cette chaleur, mon cri ne peut cesser. Il s'arrête et me chuchote.
- Alors je répète une dernière fois que m'as-tu fais ?!
- Je-je sais...
- Roh tu me gonfles chéri.
Je sens une seringue s'enfoncer dans mon cou, je commence à voir flou, le mal de tête s'intensifie, suis-je entrain de mourir ? Je n'en sais rien mais pitié achevez-moi, je commence à ne plus distinguer les images devant moi puis plus rien.
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