Chapitre 21


L'euphorie d'hier, m'étais passé, mais quel con quel con d'avoir fait l'amour dans cette caserne abandonnée, maintenant elle est enceinte, je suis heureux mais j'aurai aimé d'autres circonstances que celles qui se présentent à nous, nous sommes en pleine guerre, je réfléchis tout en tapotant mon pied sur le sol pour canaliser mon stress. Je n'ai pas envie de subir une deuxième fausses couches.


- Arrête.


Je lève la tête pour savoir qui m'a demandé d'arrêter, je reconnais mon frère Ephyre, je lâche un soupire et me laisse tomber sur l'espèce de matelas de la tente, la bonne nouvelle dans tout ça c'est que je serai papa mais la mauvaise c'est que ce n'est pas du tout le moment, je me frotte le visage tandis que j'aperçois Ephyre me tendre sa gourde que j'attrape, je bois à grand gorgée histoire de me rafraîchir les idées. Une fois avalé je souffle un peu. 


- Bon tu peux me dire ce qui te fait te tracasse s'il te plait. 

- Je ... Euh...

- Oui ? Il penche la tête vers moi. Je t'écoute. 

- Bah Anne est enceinte...

- Oh...Mais c'est géniale Harry ! Je vais être tonton frangin. 

- Ouais bah te réjouis pas nous sommes en pleine guerre et c'est pas le moment. 

- Harry si c'est le moment je pense que si elle est enceinte maintenant c'est que c'était le moment en plus j'ai entendu dire que les équipes de soins qui ont travaillé pendant le débarquement ils pourront rentrer chez eux en Septembre ou Octobre je ne sais plus. 

- Oh ! J'ouvre deux grands yeux en souriant avant de perdre mon sourire. 

- Qu'est-ce qu'il y a H ? 

- C'est juste... Je soupire. C'est juste que nous sommes même pas en Juillet encore et Septembre elle en sera à son troisième mois de grossesse. 

- Oh... Mais tu ne devrais pas t'inquiéter tu sais elle n'est pas livreuse mais infirmière donc elle attend que des gars comme toi et moi déboisent le chemin si tu vois ce que je veux dire, mais dis moi petit coquin quand est-ce que vous avez ? 

- Dans la base aérienne, je rougis.

- Non sérieux ? !

- Oui. Mon oui se veut petit quand même. 

- T'imagine si un jour un descendant de ton enfant appel son enfant Harry. 

- Et bah je vais bien rigoler moi.

- Tu pourras pas crétin ! 

- Et pourquoi ça ? 

- On sera déjà mort.

- Qu'est ce que tu en sais  ? 

- ...


On nous demande au centre, donc c'est avec entrain que nous sortons de la tente et heureusement je n'avais pas envie de parler de mes débats sexuels avec mon frère c'est un sujet un peu gênant et tabou puis si quelqu'un nous entend, je n'ai pas envie de me péter la honte non merci et surtout je ne vais pas répondre aux questions d'un inconnu ou d'une inconnue. En marchant j'aperçois Anne entrain de soigner un soldat, malheureusement elle ne me voit pas trop concentré sur son travail. 


Nous sommes regroupés sur la place du campement, un supérieur monte sur une espèce d'estrade provisoire ou portable,je ne sais pas comment on le dit je vous l'avoue, c'est la première fois que je vois cette chose. Il nous explique comment nous allons prendre Caen, enfin nous allons prendre cette fichu putain de ville de merde qui nous a fait perdre la moitié de nos gars. Il demande quatre pilotes qui savent aussi être sur terre, nous levons timidement la main avec Ephyre.


- Bien nous avons nos volontaires. Venez messieurs. 


Nous nous frayons un chemin en disant des "pardon", "excuse moi", oui les gars ne se poussent pas donc faut bien leur montrer qu'on existe et qu'on veut donc passer, nous montons donc sur l'estrade en bois, le supérieur nous place directement à ces côtés. 


- D'autres volontaires ?

- Moi. lance une voix. et Redwan. 

- Bien mon garçon monte avec ton ami. 


Nous regardons nos amis monter, dans nos yeux on pouvait lire de l'inconscience, de l'incompréhension mais qu'est-ce qu'ils foutent nom de Dieu ? Ils veulent mourir ou cela se passe comment là. Le supérieur fait ensuite les équipes terres, je regarde les gars se mettre en rang, nous avons quatre rangs sans compté les deux rangs qui sont dans nos machines de guerres. Une fois les équipes faites, le supérieur nous donne quartier libre sauf pour nous, nous devons reprendre au coucher du soleil pour un repérage des lieux et pour qu'on puisse tester nos avions. 

...

Cela fait une heure que la réunion est fini et trente minutes environs que je suis assis contre cet arbre à regarder le ciel gris, foutu temps, pourtant nous sommes bien en été il me semble. Je pense à tout et à rien à la fois. Je ne verrai peut être même pas mon enfant naître et peut être qu'il ne me connaîtra pas, j'attrape un cailloux pour le lancer dans le ruisseau qui ruisselle à côté de moi. 


- Oulà je ne sais pas ce que t'a fait ce ruisseau mais il a du te faire sacrément mal.

- Anne, je lui souris gentiment puis le perdit.

-Qu'est-ce qui t'arrive Harry ? Dit-elle en s'installant à côté de moi.

- Si je te dis rien, je passe un bras autour d'elle, tu vas insister alors je vais te le dire bah disons que j'ai peur de l'avenir.

- Pourquoi donc ? Demande-t-elle en me regardant.

- J'ai peur de ne pas être là pour le bébé d'être mort avant déjà que je ne pourrais assister à sa naissance. 

- Oh mon chéri voyons tu es courageux et surtout intelligent regarde tu as fait le débarquement et tu y as survécu ! C'est incroyable tu es un héro. 

- Je ne dirais pas un héro je dirais plutôt un soldat quelconque qui a su survivre. 

- Ne dit pas de bêtise. 


J'allais parler, mais elle me coupa en posant ces lèvres sur les miennes, cette fille m'a rendu fou, je n'ai jamais ressenti ça c'est incroyable, je place mes mains de façon à ce qu'elle ne soit pas toute tordu et savoure ce moment doux soit-il. C'est à bout de souffle que je me détache d'elle. 


- J'ai peur pour toi et pour le bébé c'est tout. 

- Ne tant fait pas on me ménage. 

- J'espère bien parce que je te connais toi ton métier passe avant-tout. 

- Oui certes mais j'aime mon métier. 

- Et moi je t'aime et je n'ai pas envie de te voir mal.

- Pour le moment je suis bien Haz et je t'aime également Monsieur je m'inquiète tout le temps.

- Hey c'est pas gentil de te moquer de moi. 

- Je...


Elle fut coupée par Ephyre qui nous dit que nous devons y aller, enfin il me le dit plutôt à moi plus qu'à elle, j'embrasse une dernière fois ma chérie et me décale doucement pour ne pas lui faire mal et pour  pouvoir me lever. Anne se lève également aidée par moi, je prends sa main et décide qu'elle m'accompagne jusqu'aux avions. Je fais un doigt discret à Ephyre qui nous regarde du coin de l'œil et qui me lance des regards aguicheurs, quel con celui là quand il s'y met. 

...

Nous arrivons devant le supérieur et les avions qui sont derrière eux, il nous explique la mission de repérage en quoi elle consiste et surtout ce que nous devons faire et ne pas faire. Anne me déstabilise un peu en me caressant avec le pouce la peau de ma main, elle me chuchote. 


- C'est pas le moment mais j'ai envie de toi.


Je la regarde avec deux gros yeux, mon visage passe de normal à tout rouge, je racle ma gorge mal à l'aise, une envie de femme enceinte c'est pas évident à repousser surtout une envie comme celle-là.  Le supérieur me sauve en nous demandant d'embarquer, je m'excuse auprès de Anne et vient l'embrasser furtivement sur les lèvres, puis sur le front, j'oublie pas de lui chuchoter un "je t'aime". Je rejoins Ephyre au pas de course pour la mission.

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