Chapitre 49

J'étais sur les réseaux sociaux, à lire les commentaires sur les forums japonais, m'assurant que la majorité n'avait plus aucune haine pour Mélodie. Cela faisait des années que je faisais ça, et son pourcentage de haters n'avait jamais été aussi bas.

Il y a quelques mois un biopic sur Mélodie était sortit, réalisé par un caméraman qu'elle avait connu rapidement il y a longtemps. Il était exceptionnellement bien fait et j'avais même pu entendre à nouveau la voix de Aoi. Cela faisait si longtemps que nous nous étions pas vu, depuis l'adolescence.

Heureusement, comme Shoto me l'avait assuré, elle avait l'air d'aller bien.

Lui et moi avions œuvré ensemble sans en parler pour rétablir le pays dans une situation stable où Mélodie se retrouvait à nouveau adulée. On en espérait pas temps mais à vrai dire, ça c'était fait tout seul. Mélodie avait marqué les esprits, ça ne pouvait pas s'oublier si facilement.

De temps en temps, Shoto me donnait des nouvelles de Yoko, sans qu'elle ne le sache Shoto l'avait surveillé de près un moment pour s'assurer de ses agissements. Elle n'avait plus revu Takeo ou quelque autre personne qu'elle aurait connu et était devenue secrétaire dans une quelconque entreprise.

Elle avait réussi à canaliser ses rêves de grandeurs et était devenue une personne tout à fait ordinaire. Elle n'avait pas beaucoup d'amis mais apparemment un petit ami risquait d'apparaitre à tout moment avec ce collègue mignon qu'elle semblait apprécier sans le montrer.

Takeo lui, vivait un peu moins bien, il avait mal supporté toute cette histoire avec Mélodie, et la disparition subite de tout ses amis n'avait pas arrangé les choses. M'enfin, il s'en sortait quand même, il avait même une certaine Lyn qui l'aidait. Et cette fois, il n'a pas laissé l'histoire se répéter, et dès qu'elle a commencé à se rapprocher de lui, il lui a dit qu'il ne sortirait pas avec elle. Ce à quoi elle aurait répondu "Attends un peu de me connaitre, je vais te faire tomber amoureux de moi" avec un grand sourire.

J'avoue ça m'avait fait rire parce que j'imaginais parfaitement la scène, il avait un don pour attirer les cas lui.

Lady Nagant et Chisaki, comme Aoi, avait été graciés il y a quelques années et décidément, ils vivaient toujours ensemble. Comme quoi Chisaki refusait de vivre en hôpital et Lady Nagant était la seule à supporter sa mauvaise humeur.

Ça aussi ça m'avait fait rire.

Et puis il y avait moi.

Je vivais toujours avec Mélodie, comme elle me l'avait demandé le jour de sa fuite. Au début je prenais soin d'elle comme si elle risquait de se casser à tout moment. Mais après quelques semaines, j'avais bien été obligée d'admettre qu'elle était toujours aussi forte et qu'elle pouvait se prendre en main toute seule.

Alors je l'ai accompagné, je lui ai tenu la main, et nous avons marché toutes les deux sur le chemin de la guérison et de la recherche de soi, nous soutenant mutuellement. Ce fut difficile et nous tombâmes plusieurs fois mais nous nous relevâmes à chaque fois, parce que c'est comme ça, après tout, on ne peut se relever sans tomber n'est-ce pas ?

Et dans ce monde il valait mieux être debout que par terre, ça nous l'avions bien compris.

Je me leva en posant ma tablette et me rendis au salon d'où émergeait une délicate musique au piano.

Je pénétra dans la pièce et Mélodie s'arrêta de jouer pour lever les yeux vers moi. Le soleil inondait la pièce, faisant irradier ses cheveux bruns d'une lueur surnaturelle. Elle semblait briller, mais plus comme avant.

Avant, elle était plus jeune, plus naïve. Enjouée, elle débordait d'énergie, attirant sans cesse l'attention sur elle, comme si elle vous criait de la regarder. Maintenant elle était élégante, respirait la noblesse et la sagesse, parlait d'une voix posée et vous lançait des sourires doux, comme pour calmer les tempêtes de votre cœur. Elle n'avait plus besoin de crier pour qu'on la regarde, un murmure nous suffisait pour tomber en admiration devant elle.

Mélodie- Tu as écouté un peu, me demanda t-elle de sa voix douce, c'est mon nouveau morceau, je cherche un titre.

Soudain je calqua son image adolescente sur celle qu'elle était maintenant. Elle avait vraiment changé oui...

Je souris doucement avant de répondre.

Moi- Tu peux recommencer s'il te plait ?

Elle se tourna alors, se reconcentrant à nouveau sur son piano alors que quelques mèches de ses longs cheveux tombèrent sur son épaule.

Sa musique était profondément calme, vous transportant dans des mondes de douceurs, vous apaisant en vous enveloppant dans du coton de tendresse.

Je me perdis dans mes pensées en pensant aux années passées. Mélodie... Tu avais fait du beau travail. Ta mère serait fière de toi.

Sans que je ne m'en rendes compte la musique prit fin et je rouvris les yeux que je m'étais surprise à trouver fermés, profitant pour me plonger à corps perdu dans cet instant de tranquillité.

Mélodie- Alors ? Tu as une idée ?


"Cela faisait quelques semaines que nous étions arrivées dans ce nouveau pays, le décalage de culture et de langue était un peu rude mais nous devions tenir le coup. En entrant dans notre appartement je trouva Mélodie l'air perdu qui observait un point invisible à la fenêtre.

A vrai dire, elle me faisait un peu peur dans ces moments là, je ne savais pas à quoi elle pensait, et j'avais peut que ce ne soit grave. Je ne savais pas quoi faire pour elle et ça me rongeait de l'intérieur.

Moi- Mélodie... Ça... Ça va ?

Elle se tourna vers moi les yeux vides, comme si elle venait seulement de remarquer ma présence.

Moi- Est-ce que tu vas bien, demandais-je au bord des larmes, ayant peur chaque jour d'avoir fais une erreur pour elle.

Elle détourna les yeux de moi avant de fixer à nouveau la fenêtre.

Finalement elle m'interpella de sa voix roque, ça faisait un moment qu'elle n'avait pas dit mot.

Mélodie- Yume. J'ai besoin que tu me promettes quelque chose.

Elle se retourna pour me fixer droit dans les yeux, ça faisait un moment que je ne l'avais pas vu aussi décidée.

Moi- Oui ? Oui, dis moi Mélodie.

Mélodie- Rappelles moi. S'il te plait. Promets moi de me le rappeler.

Moi- De quoi ? Qu'est-ce que je dois te rappeler ?

Mélodie- Pourquoi je suis ici. Ma mère, Shoto, Aoi, Yoko, Kaina, Chisaki et tout les gens que j'ai connu. Si jamais j'oublie, tu dois me rappeler mon existence, sa raison, son but, comment j'ai atterri ici. La musique, les rires, les sourires, rappelles moi tout. La tristesse, la peur,les pleurs. Si jamais j'oublie... Rappelles moi qui je suis. S'il te plait."


Un fin sourire se dessina sur mes lèvres à la venu de ce souvenir.

Après que je l'ai promis à Mélodie, c'était comme si un poids avait quitté ses frêles épaules et elle m'avait souri, vraiment, comme elle ne l'avait plus fait depuis des mois.

Peut-être qu'il était temps.

Moi- Dis Mélodie. Il se fait tard non ?

Mélodie me regarda surprise, ne comprenant pas ce que je racontais tout d'un coup.

Je pris une légère inspiration avant de lui proposer en souriant.

Moi- Et si on rentrait au pays ?


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