✎ Chapitre 7 : Quand le passé refait surface
18h45.
Il était temps pour moi de rentrer chez moi, dans le lieu hostile qui me servait de foyer.
Les deux seuls gagnants du jeu n'étaient autre que Fumikage et Momo, qui s'étaient cachés suffisamment loin dans les bois pour échapper à Iida. Quant aux autres, ils s'étaient tous faits chopper en moins de dix minutes, Shoto et moi inclus. Bakugo s'était violemment énervé, si bien que le haut volume de ses paroles avait immédiatement attiré notre ancien délégué de classe vers son emplacement. Mina et Denki s'étaient disputés sous le toboggan, provoquant un boucan infernal. Ochaco n'avait pas eu le temps de se cacher, tandis que Tsuyu s'était tout simplement trouvée au mauvais endroit au mauvais moment.
Bref, ça avait été une sacrée partie !
Mais, à présent, la fête était terminée. J'étais condamnée à quitter les personnes auprès desquelles je me sentais le mieux pour retourner chez les monstres qui me servaient de parents.
Finissant tout juste de dire au revoir à la classe A, je me tournai vers mon amoureux.
-Tu penses qu'on pourra se revoir bientôt ? me demanda-t-il avec une mine quelque peu attristée.
-Je sais pas trop... avouai-je en passant ma main dans ma nuque. Mais en tout cas, sache que je ferai tout pour rendre ça possible !
Cette affirmation lui arracha un petit sourire que seule moi pouvais apercevoir.
-Prends soin d'toi, T/p.
-Merci... Toi aussi, Shoto.
Je m'approchai de lui et vins passer mes bras au dessus de ses épaules, tandis que les siens venaient enlacer ma taille. Mon nez goûta à nouveau à l'agréable odeur de ses cheveux, ainsi qu'à celle qui émanait de son cou. Shoto sentait merveilleusement bon.
Nous profitâmes de ce câlin comme si c'était le dernier que nous échangions de notre vie. Pourtant, même si la situation était délicate, je ne comptais pas baisser les bras et renoncer à l'amour que je lui portais. C'était tout simplement hors de question.
Nous finissîmes par nous séparer, à contre cœur.
-Au revoir, tout le monde ! fis-je en levant bien haut la main, à l'intention de l'ensemble de mes camarades.
-Salut, T/p ! répondirent-ils en chœur, affichant dans leurs yeux une nouvelle fois cette étrange lueur d'inquiétude, tandis que je m'éloignais vers la sortie du parc.
Le proverbe disait vrai : toutes les bonnes choses avaient une fin.
***
Après avoir parcouru les 2km qui séparaient ma maison du lieu où j'avais retrouvé mes amis quelques heures plus tôt, je m'empressai d'ouvrir la fenêtre de ma chambre. Une fois cela fait, je me jetai à l'intérieur, en prenant soin de la refermer aussitôt.
Après ça, je m'inspectai rapidement dans le but de vérifier s'il existait un signe visible sur moi qui pourrait faire comprendre à mes parents que je m'étais échappée pendant leur absence. Mes vêtements étaient parfaitement secs, mes cheveux pas spécialement en bazard, et ma peau inchangée par rapport à avant mon départ. Normalement, tout était ok.
Maintenant, il faut que je trouve une occupation pour être sûre qu'ils ne se douteront de rien...
Je jetai un coup d'œil autour de moi, quand mon regard s'arrêta sur mon ordinateur. C'est alors que j'eus l'idée de me mettre au "travail". Après tout, il n'était pas tout à fait faux que j'avais des devoirs à faire...
Je m'installai donc à mon bureau, avec la réelle intention d'étudier un petit peu. De toute façon, je ne savais pas quoi faire d'autre... alors autant tirer profit de mon ennui.
Aussitôt que j'eus ouvert un moteur de recherche, mes oreilles entendirent la porte d'entrée de ma maison s'ouvrir.
Une minute de plus, et j'étais cuite...
Je me rendais alors compte à quel point ce que j'osais faire lorsque mes parents s'absentaient était risqué.
-Nous sommes rentrés ! annonça ma mère, comme si je ne l'avais pas remarqué.
Bien évidemment, je ne répondis pas.
Sans me préoccuper d'eux, je me mis à travailler sur mes devoirs pendant près d'une demi heure, jusqu'à ce que sa voix retentisse à nouveau depuis la cuisine :
-Le dîner est prêt, T/p !
Cette fois-ci, je laissai tomber mon activité pour les rejoindre. Ou du moins, pour rejoindre l'assiette qui m'attendait sagement sur la table.
En effet, bien que mon estomac m'avait supplié de me nourrir pendant la sortie avec la classe A, je ne m'étais pas pour autant gavée de pizza pour le rassasier. Toujours dans le but de ne pas me faire griller par la vigilance de mes ordures de parents, j'avais pris soin de ménager ma faim, même si, je devais bien l'avouer, j'avais eu une réelle envie d'engloutir toutes les pizzas qu'avait apportées Momo.
Je sortis de ma chambre en prenant soin de refermer la porte derrière moi, puis pénétrai dans la cuisine, sous le regard attentif de mes tuteurs qui s'étaient déjà installés. Je me joignai silencieusement à eux, tout en évitant volontairement leur regard.
Quand je vis quel genre de nourriture qui reposait dans mon assiette, un pincement au cœur me parvint.
Au menu, c'était des nouilles soba... Froides.
Le repas préféré de Shoto...
C'est à ce moment là que tous les moments que j'avais passés à Yuei, bons comme mauvais, refirent surface dans mon esprit. Je me rendis soudainement compte à quel point le lycée aussi pouvait me manquer, pas seulement les personnes qui y étaient.
Ça me faisait bizarre de penser ça, étant donné qu'à la base, j'étais venue pour foutre la pagaille. Mais finalement, cette fameuse académie de héros, c'était tout simplement l'endroit où tout avait commencé. C'était là que j'avais trouvé mes amis et mon petit copain, les personnes qui m'avaient redonné envie de me battre pour faire ce que je voulais de ma vie, alors que j'étais trop occupée à penser à ma sœur, quitte à m'oublier.
Voilà pourquoi ce lieu me rendait si nostalgique.
J'ai terriblement envie d'y retourner...
Je ne savais pas du tout si c'était possible. Peut-être que le lycée n'accepterait pas de me reprendre à cause de la raison de ma venue initiale, chose qui était tout à fait compréhensible. À sa place, je me méfierais aussi...
Et d'un autre côté, il y avait aussi l'éventualité que mes parents acceptent qui entrait en jeu. Probabilité qui était quasi nulle, je précise.
Mais, comme on dit : qui ne tente rien, n'a rien !
Je m'assis à table sous leurs yeux attentifs, semblant vouloir épier tous mes faits et gestes. Puis, je pris une grande inspiration, pour déclarer dans un souffle :
-J'aimerais retourner à Yuei.
Je ne vis pas la réaction de mes parents, ayant préféré garder les yeux baissés, mais leur silence en disait long. J'en conclus alors qu'ils ne s'attendaient pas à ce que je leur déballe ça, voire que je prononce le moindre mot pendant ce dîner.
-Pardon ? lâcha ma mère.
-Tu as très bien entendu, rétorquai-je.
Un ange passa.
-Pourquoi tu veux y retourner ? me questionna mon père.
Comme si la réponse n'était pas évidente ! grogna une voix dans ma tête.
-Je me sens seule, ici. Je ne sors plus, je ne vois plus personne, ma vie sociale est parfaitement inexistante. Si j'allais au lycée, je pourrais y remédier...
-Tu veux surtout revoir le garçon aux cheveux rouges et blancs, j'me trompe ?
Je levai les yeux.
-Aussi.
-Et bien cela nous donne raison de refuser ta demande, dans ce cas. Ce garçon exerce une mauvaise influence sur toi, nous ne voulons plus que tu le vois.
Je soufflai, agacée.
-C'est un apprenti héros, pas une racaille !
-Sauf qu'un apprenti héros n'arracherait jamais une enfant malade mentalement à sa famille pour l'emmener en ville ! rétorqua mon père.
Malade mentalement ? Qu'est-ce que c'est que ces conneries ?
Ils me cherchent vraiment, là...
-Comment ça je suis une malade mentale ?! m'indignai-je, cette fois-ci véritablement contrariée. C'est vous qui...
-Ohh, arrête un peu de rejetter la faute sur nous ! Je pensais que tu t'étais rendue compte de tes erreurs, mais c'est loin d'être le cas ! Visiblement, ces mois passés à l'hôpital psychiatrique ne t'auront vraiment servi à rien !
Mon sang se mit à bouillonner dans mes veines.
-Je tiens à rajouter que Yuei ne voudra sûrement pas te reprendre après ce que tu lui as fait, donc c'est vite réglé... ajouta ma mère, puis son expression sérieuse s'adoucit. Mais ne t'inquiètes pas, avec nous, tout va bien se pas...
-JE VOUS DÉTESTE !!!
Cette fois-ci, je n'avais pas réussi à refouler mes émotions. Celles-ci avaient pris le dessus, encouragées par la haine qui m'abritait. Chez moi, c'était bien connu, une goutte de trop et le vase débordait, je devenais alors incontrôlable.
Heureusement, ce n'est pas pour autant que je m'apprêtais à attraper un couteau de cuisine pour les assassiner. Cette époque était révolue, grâce à Shoto et son soutien.
Je me levai brusquement de ma chaise et me ruai dans ma chambre, en prenant bien soin de claquer la porte de celle-ci en la refermant. Bien que mon ventre était loin d'être rassasié, je n'avais aucunement l'intention d'y retourner. Je préférais encore le laisser gargouiller toute la nuit, tout comme abandonner mes nouilles soba en plan dans la cuisine, plutôt que me retrouver une nouvelle fois dans la même pièce que ces parents ignobles.
Après ça, je me laissai tomber sur mon lit. Rongée par la colère et le désespoir, je fus secouée par mille et une réflexions qui se chamaillaient dans mon esprit.
Comment avais-je pu avoir une once d'espoir vis à vis du fait de pouvoir retourner à Yuei ? Ils allaient dire non à coup sûr, c'était pourtant évident. Ils tenaient absolument à me garder prisonnière, de toute façon. Pourquoi ? Je ne le savais pas. Ce dont j'étais sûre, en revanche, c'est que je ne pouvais pas continuer à vivre de cette façon. Mais que pouvais-je faire ? Fuir une nouvelle fois ? Cela ne me rendrait pas ma liberté. Du moins, pas celle que je souhaiterais. Moi, je voudrais pouvoir me promener en ville sans être poursuivie par les autorités, sans m'inquiéter de savoir si mes parents étaient rentrés plus tôt que prévu et avaient découvert que j'avais fait le mur. Non, je voulais vivre sans me soucier de rien, auprès des gens qui comptaient véritablement pour moi.
Malheureusement, la solution à ce problème n'était pas visible à l'œil nu.
Peut-être fallait-il que je demande à ce qu'on m'achète un microscope, avec un peu de chance celui-ci saurait m'ouvrir les yeux.
Cependant, pendant cette sinistre soirée, je ne fis rien de spécial. Je me contentais de pleurer à chaudes larmes dans mon lit, maudissant le monde de m'avoir fait naitre au sein de cette satanée famille, humidifiant considérablement ma housse de couette par mes pleurs.
-La roue finira par tourner, vous pouvez en être sûrs ! grognai-je entre deux sanglots, imbibée de rage.
Puis je finis par me laisser emporter dans l'immensité du pays des rêves.
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Hey ! Comment ça va ?
J'espère que ce chapitre t'a plu ! Si c'est le cas, n'hésite pas à voter, à commenter et à partager ;3
Tu peux aussi me donner des conseils d'écriture, ou bien tout simplement me dire ce que tu as pensé de ce chapitre !
Je suis choquéééée- Je pensais que ce chapitre serait trop court, et voilà qu'il fait 1800 mots 💀
Bon, cette fois-ci, on va vraiment rentrer dans le scénario après cette chouette "mise en bouche" (avec nos moments auprès de Shoto et la classe A) 👀
Je vous préviens, le déroulement de l'histoire sera assez différent du tome 1, parce que là c'est plus seulement un roman d'amour, c'est un roman post-apocalyptique et mystérieux !
J'vais tout de même faire de mon mieux pour que ce soit pas trop long et chiant, même si je vais galéreeeerrr à faire progresser l'histoire je le sens-
M'enfin, un peu de défis, ça ne fait pas de mal 😂
Sur ce, je vous laisse avec la suite !
Kiss 💕
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