✎ Chapitre 38 : Réflexion sanglotante
Pdv de T/p :
-Voilà, tu sais tout.
Le récit que Shoto venait de faire me laissa sans voix.
Je ne me serais jamais doutée qu'après cette douloureuse soirée où je lui avais été arrachée, il s'était rué en direction de Yuei - le lycée que j'avais infiltré avec de mauvaises intentions, à la base - pour lui demander d'enquêter sur mes parents. Mais ce qui me surprenait par dessus tout, ce n'était pas le fait que celui-ci eût accepté de faire quelque chose en ma faveur - même si je devais bien avouer que c'était tout de même une sacrée surprise -, mais d'apprendre qu'il avait une piste. Une vraie piste.
Si l'inversement avait bel et bien émané de moi, alors ça expliquait pas mal de choses : pourquoi j'étais si fatiguée le premier jour - cette réaction était forcément dûe à toute l'énergie que j'avais inconsciemment dépensée afin de créer cette nuée noire -, comment Shoto avait pu redevenir lui même rien qu'en croisant mon regard...
En revanche, cette vérité qui m'avait sauté au visage n'était pas pour autant un cadeau.
-Alors comme ça, tout est de ma faute...? lâchai-je, au bout d'un moment.
Le regard de Shoto se posa sur moi.
-Si c'est bien moi qui ai déclenché l'inversement, ça veut dire que j-j'ai... j'ai...
Les mots ne parvenaient pas franchir mes lèvres, ils étaient bien trop lourds pour ça. En revanche, les larmes, elles, n'eurent aucun mal à atteindre mes yeux.
-T/p ? fit mon bien aimé, perplexe.
À peine il eut prononcé mon prénom que ces dernières se mirent à ruisseler sur mes joues, une seconde fois.
-...j'ai tué des gens ! m'exclamai-je, et Shoto sembla pris au dépourvu. J'ai brûlé une ville entière, semé la pagaille à Musutafu, forcé des gens à s'entre-tuer, d'autres à saccager la façade du lycée... Je suis coupable de tout, en fait !
À nouveau secouée de sanglots, je tombai à genoux.
-Je ne sais que faire souffrir les gens, où que j'aille !!
Les gouttes d'eau dévalaient mon visage à toute allure, avant de se jeter sur le pantalon qui habillait mes cuisses.
-Non, tu n'as pas le droit de dire ça.
Presque aussitôt qu'il eût prononcé cette phrase, mon petit copain s'assit à côté de moi. Contre toute attente, il semblait résolu à me faire retirer mes précédentes paroles.
-Depuis que je t'ai rencontré, j'ai l'impression de revivre. C'est comme si, par ta simple présence, tu avais fait fuir tous les sentiments négatifs qui restaient dans mon corps.
Toute tremblotante, je levai les yeux vers lui. À ma plus grande surprise, son regard était rempli de sincérité. Ça se voyait qu'il ne disait pas ça simplement dans le but de me rassurer. Non, car Shoto n'était pas du genre à faire ça. Quand il ouvrait la bouche, les paroles qui en sortaient venaient toujours du fond de son cœur. Ce qui voulait dire que là, c'était une vérité qu'il avait pris la peine de m'avouer.
-Certes, Midoriya est la personne qui a, en quelques sortes, a redonné des couleurs à ma vie... mais toi, tu les as faites briller, poursuivit-il.
Cette métaphore était si belle qu'elle eut le don de faire apparaître un très faible sourire sur mon visage anéanti.
-Alors je t'interdis de dire que tu ne sais que répandre le mal partout où tu vas, parce que c'est faux. Tu as fait des erreurs, comme tout le monde, mais tu as eu le courage de les assumer. Et en ce qui concerne l'inversement, tu n'étais au courant de rien, je ne vois donc pas pourquoi tu devrais te sentir responsable de ce qui s'est passé.
C'était fou, ce qu'il pouvait se montrer habile dans ses mots quand il le voulait...
-La première A t'aime, finit-il par dire. Et moi encore plus.
À cet instant précis, une douce chaleur infiltra mon cœur.
Ça m'avait manqué, ça aussi...
Sans me laisser l'occasion de lui répondre - que ce soit avec des remerciements ou un contre-argument -, Shoto posa sa main sur ma joue et approcha son visage du mien, jusqu'à ce que nos lèvres se rencontrent tendrement.
Je ne savais pas d'où lui venait cette nouvelle habitude de prendre les devants avec moi, mais je devais bien avouer que ça me plaisait beaucoup...
-Tu te sens mieux ? s'enquit-il d'une voix - à mon avis, involontairement - sensuelle, une fois qu'il eût mis un terme à notre baiser.
-Beaucoup mieux...
J'approchai à nouveau mon visage du sien, poussée par l'envie de goûter à nouveau à ses lèvres horriblement douces, mais il détourna le regard et entreprit de se lever. À l'évidence, il n'avait pas décelé mes intentions...
-Ok, alors passons aux choses sérieuses.
Cette annonce me fit arquer un sourcil (NDA : Si vous n'avez pas de sourcils, autant pour moi 😶).
-Qu'est-ce que tu as bien pu faire pour déclencher l'inversement ? reprit-il. Si on veut pouvoir le stopper, il faut déjà qu'on sache comment il est apparu.
Frustrée de devoir dire au revoir à cet instant romantique, je fis la moue.
Mais Shoto avait raison de changer de sujet, car l'urgence était de mettre fin à la situation. Les embrassades et les câlins, ça passait après - pour mon plus grand malheur, cependant.
-T'as sûrement raison, répondis-je. Mais le problème, c'est que j'en ai aucune idée...
Je poussai un soupir, exaspérée par cette absence de réponses qui m'assaillissait depuis déjà un bon moment.
-Le soir où l'inversement a été libéré, est-ce qu'il s'est passé quelque chose de particulier ? ajouta Shoto. Quelque chose qui t'aurait poussée à le faire sortir ?
Je me mis alors à réfléchir.
-La seule chose qui m'a vraiment marquée, ce soir là, c'est la dispute que j'ai eue avec mes parents...
-D'accord, je vois. Et cette dispute, qu'est-ce qu'elle a provoqué chez toi ? Comme sentiment ?
-Baah... de la colère, c'est logique.
Pourquoi cette question ?
-Je voulais qu'ils arrêtent de régner sur ma vie, qu'ils me foutent la paix une bonne fois pour toutes, et que...
Je me stoppai net, ayant enfin compris là où il voulait en venir.
-...les choses changent, terminai-je.
Les évènements de la semaine m'avaient sans doute trop bouleversée pour que puisse réfléchir correctement...
-Ça expliquerait pourquoi l'inversement est sorti de ton corps à ce moment là, conclut Shoto.
-Ouais...!
Mais pourquoi à ce moment-là, en particulier ?
-Tu ne trouves pas ça bizarre qu'il se soit échappé ce soir-là, alors qu'il y a eu dans ma vie plein de situations où j'étais encore plus bouleversée que celle-ci ? l'interrogeai-je, même si je doutais qu'il pût me fournir une réponse satisfaisante.
-C'est vrai que c'est étrange... mais il doit forcément y avoir une raison.
-Sans doute...
Un nouveau soupir s'extirpa de ma bouche.
-Si c'est bien cette fameuse dispute qui en est à l'origine, alors impossible d'arrêter l'inversement en essayant de reproduire ce qui s'est passé, expliqua Shoto. À moins que tu te retrouves à nouveau contrôlée par tes émotions, on n'a aucune chance d'y parvenir.
Il marqua une pause, le temps de réfléchir de nouveau, puis reprit :
-Par contre, on a une autre piste.
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Hey ! Comment ça va ?
J'espère que ce chapitre t'a plu ! Si c'est le cas, n'hésite pas à voter, à commenter et à partager ;3
Tu peux aussi me donner des conseils d'écriture, ou bien tout simplement me dire ce que tu as pensé de ce chapitre !
J'ai mis pas mal de temps à écrire ce chapitre-
En même temps, on arrive à un stade de l'histoire où les révélations affluent, donc je dois bien organiser les choses pour que ce soit compréhensible pour tout le monde, et ça c'est assez DÉLICAT 😃🔫
J'espère que vous trouvez pas ça trop ennuyeux :')
Sur ce, je vous laisse !!
Kiiiiss 💓
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