Dès lors que parents se mirent à se diriger en direction de la sortie de la cuisine, je me lançai à leur suite. Ils ouvrirent et franchirent la porte, puis s'engagèrent dans l'étroit couloir qui menait à seulement quelques pièces de la maison. À en juger par leur tendance à passer devant plusieurs d'entre elles sans s'arrêter, j'en conclus qu'ils comptaient se rendre à la toute dernière, qui n'était autre que le garage.

Pourquoi m'emmènent-ils là-bas ? me questionnai-je intérieurement. Est-ce qu'ils ont vraiment un cadeau pour moi, ou alors c'est seulement un prétexte pour m'attirer dans un piège ? Si ça se trouve, ils veulent m'enfermer dans le garage depuis le début !

Manifestement, je n'arrivais toujours pas à leur accorder une once de confiance...

-Ferme les yeux, dit ma mère alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la dernière porte du couloir.

Bien que je venais immédiatement d'optembérer, mon père -qui marchait derrière moi- se mit à me bander les yeux à l'aide de ses mains.

Au bout de quelques pas que j'avais effectués avec prudence, une voix s'éleva à nouveau dans l'atmosphère :

-C'est bon, tu peux les ouvrir !

C'est donc ce que je fis.

Lorsque mes paupières se soulevèrent, l'obscurité qui régnait sous ces dernières laissa place au décor auquel je m'attendais, à savoir les épais murs de pierre et l'éclairage jaune de mon garage. Au milieu de celui-ci, je découvris un objet que je n'avais jamais vu ici auparavant.

Une mobylette ?! Ils sont sérieux ?!

Je n'avais ni le permis de conduire, ni le Brevet de Sécurité Routière !

-Woaw !

J'exprimai le mieux possible ce que mes parents aurait voulu que je ressente, à savoir de la joie mêlée à de la reconnaissance. Seulement, ce n'était pas vraiment le cas. J'étais plutôt partagée entre l'incompréhension et la surprise...

Pourquoi avoir dépensé une telle somme d'argent pour m'acheter un véhicule dont je n'avais pas le droit de me servir ? La logique de ces individus m'échappait toujours autant...

-Ça t'plait ? s'enquit ma mère, et même si je ne voyais pas son visage, j'étais sûre et certaine qu'un sourire s'était dessiné sur celui-ci.

-Euh, ouais...

Si on oublie que je serai une hors la loi dès que je l'utiliserai, c'est plutôt cool, non ?

-T'as pas l'air convaincu !

Je laissai échapper un long soupir.

-Disons que j'ai pas le droit de l'utiliser, vu que je n'ai aucun diplôme pour.

-Justement ! Ça t'donne une raison de passer le BSR, maintenant ! rétorqua ma mère, comme si c'était évident.

-Mmh.

D'accord... donc jusqu'ici j'étais privée de sortie sans aucune raison valable, et maintenant j'ai le droit de sortir ET de passer un diplôme afin de pouvoir me servir d'une mobilette pour sortir ?

Je ne comprenais vraiment plus rien.

Remarque, c'est aussi illogique que tout ce qui t'est arrivé aujourd'hui... fit une voix dans ma tête.

Certes.

-Merci, leur adressai-je plus ou moins sincèrement.

-De rien, ma puce, répondit mon père en me lançant un regard rempli d'affection.

Je vais vomir... À l'aide !

-Je pense que je vais aller me coucher, annonçai-je au bout d'un moment. Je suis épuisée...

-Bonne nuit, dans ce cas !

-Bonne nuit...

Sur ce, je quittai la pièce et me précipitai dans ma chambre.

En réalité, je n'étais pas si fatiguée que ça. Au contraire, j'avais beaucoup plus d'énergie que ce matin. C'était sans aucun doute le fruit de ma sieste de 7 heures et 30 minutes !
Je voulais seulement m'isoler, dans le but de prendre du recul par rapport à tout ce qu'il s'était passé aujourd'hui. Et faire cela en compagnie de mes parents -avec qui je n'étais pas très à l'aise-, ce n'était pas vraiment possible.

Voilà que je me laissai tomber sur mon lit douillet seulement quelques secondes après les avoir quittés.

J'espérais sincèrement que tout allait rapidement rentrer dans l'ordre, parce que je ne me voyais absolument pas vivre dans ce nouveau monde, où le chaos sévissait chacune des rues de Musutafu et où les seules personnes auxquelles j'avais pu me référer jusqu'à maintenant s'avéraient ne plus être les mêmes...

À ce propos... Y avait-il un rapport entre l'état de la ville et le changement soudain de personnalité de mon entourage ? Ou alors était-ce une simple coïncidence ?
Je ne savais pas quoi penser. J'ignorais si ces deux choses étaient liées entre elles, si elles étaient issues de la même source...

La source... Le point initial...La cause...

Quelle était la cause de tout ce cirque, au juste ? Ça, c'était l'ultime question sans réponse.

L'état dans lequel je me trouvais suite à ma dispute avec mes parents, celle qui remontait à quasiment 24 heures, me revint alors en mémoire. Est-ce que l'univers avait décidé d'exaucer mon vœu ? M'avait-il offert, grâce à tous ces changements considérables et même brutaux, la liberté que je souhaitais tant ? Était-ce pour cette raison que mes parents avaient changé d'avis sur mon compte en l'espace d'une nuit ?

Non, bien sûr que non ! C'était bien trop vague, comme conclusion !

Je n'ai jamais voulu ça, moi ! m'indignai-je intérieurement. Est-ce qu'à un seul moment, j'ai demandé à ce que la ville se transforme en un champ de bataille ? Et à ce que mes amis changent complètement de personnalité ?

Et puis, pourquoi l'univers m'aurait-il écoutée moi, T/p Toga, une ancienne vilaine qui n'avait que ce qu'elle méritait ? Il devait y avoir un bon nombre de gens qui faisaient des voeux chaque jour, et sans aucun doute plus modestes que le miens. Sans oublier que beaucoup de personnes étaient dans des situations davantage critiques. Alors, pourquoi vouloir m'aider moi ?

En reconsidérant cette hypothèse, je finis par en conclure que c'était tout simplement impossible que ça vienne de là. C'était trop incertain, trop infiable. Il devait forcément il y avoir autre chose...

Peut-être qu'au lieu de tirer des conclusions hâtives, je ferais mieux d'analyser plus en profondeur la situation...

Bref, demain serait un autre jour. Avec un peu de chance, ce serait également la fin de toute cette mascarade. Si tout avait commencé hasardément, tout pouvait très bien revenir à la normale de la même manière. Et si ce n'était pas le cas, alors j'allais être obligée d'entamer des recherches afin de comprendre et de résoudre la situation.

C'est ainsi que, dès lors que ma réflexion fut achevée, le sommeil sortit de son nid et se décida à m'envoyer dans les bras de Morphée.

Ce que je ne savais pas, à ce moment-là, c'était que j'étais loin d'être au bout de mes surprises, quant à l'étrange situation dans laquelle se trouvait ma ville...
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Hey ! Comment ça va ?

J'espère que ce chapitre t'a plu ! Si c'est le cas, n'hésite pas à voter, à commenter et à partager ;3

Tu peux aussi me donner des conseils d'écriture, ou bien tout simplement me dire ce que tu as pensé de ce chapitre !

Est-ce que vous vous rendez compte que 11 chapitres se sont écoulés, et pourtant on est toujours dans la même journée ?

J'ai pas l'habitude d'écrire aussi lentement... Du coup, ça me fait tout bizarre-

Mais bon, c'est normal : cette intrigue est censée se dérouler sur une courte durée ! Parce que sinon, j'imagine même pas comment ça se finirait, cette histoire 💀

Ce chapitre n'est pas ouf, je vous l'accorde... Les prochains seront sans doute un peu mieux x)

Mais, comme on dit : Le meilleur pour la fin 👀

Allez, j'vous quitte ! Bye !