✎ Chapitre 15 : Des réponses pour le moins déplaisantes
Même si je mourais d'envie de poser à mon petit copain toutes les questions qui me tourmentaient depuis un bon moment, je ne parvins pas à prononcer le moindre mot. Je ne savais pas exactement ce que c'était, mais quelque chose semblait m'en empêcher. S'agissait-il de craintes, qui s'étaient éveillées en moi quand j'avais constaté que Shoto, lui aussi, était différent de d'habitude ? Probablement.
M'enfin, qu'est-ce que cela pouvait bien faire ? Qu'il soit réservé ou
plus extraverti que d'ordinaire, ça ne l'empêchait pas d'avoir conscience de la situation dans laquelle nous nous trouvions en ce moment même. Ou, devrais-je dire, celle de la ville toute entière... Il devait forcément avoir au moins une ou deux réponses à me fournir !
Qu'est-ce-que j'ai à perdre ? Et à craindre, surtout ?
La réponse était pourtant évidente : Rien.
C'est alors que je pris mon courage à deux mains, ignorant ce que mon instinct tentait de me faire comprendre, et commençai mon interrogatoire avec une première question :
-Tout d'abord, où sommes-nous ?
Mes yeux firent le tour de la pièce, et en vinrent une nouvelle fois à la conclusion que ce lieu m'était totalement inconnu. Je n'avais jamais mis les pieds ici de toute ma vie. Ça, c'était certain.
Et si ce lieu n'était autre que la demeure de Shoto, en vérité ?
-On est dans un appartement qui se situe au bord de Musutafu, répondit celui-ci. Il était vide, du coup on en a profité pour s'installer !
Ah, bah non, conclut une voix dans ma tête.
-Il n'appartient à personne ? m'enquis-je.
-J'pense que si. Mais on s'en fou, tout le monde a déserté ! Alors maintenant, il est à nous !
Drôle de façon de penser pour un apprenti héros, dont les valeurs sont censées être l'altruisme et la générosité...
-Si tu le dis, lâchai-je d'un air peu convaincu.
Il garda tout de même cet étrange sourire, comme s'il avait été marqué sur son visage au feutre indélébile.
-Pourquoi tu n'es pas allé en cours, ce matin ? poursuivis-je, tentant de chasser le léger agacement qui s'était emparé de moi.
En posant cette question là, j'avais un peu l'impression de jouer les mamans...
-Flemme ! L'école, ça sert à rien, de toute façon, répondit-il, et cela eut le don de me faire écarquiller les yeux une nouvelle fois. C'est certainement pas ça qui nous apprend la vie !
-Mais... et ton rêve de devenir un héros ? répliquai-je. Comment tu veux y parvenir, si tu te mets à sécher les cours ?
Celui qui était censé être mon petit ami me dévisagea d'un air ébahi, puis se mis à ricaner comme un imbécile.
-Devenir un héros ? Moi ? Alors ça c'est la meilleure !
Quant à moi, je demeurais complètement ahurie. Et pour le coup, j'étais dans le même état physiquement et moralement.
-Les super-héros, c'est naze de fou ! Ça prétend sauver les gens, mais au final, ça n'fait que poser pour les médias ! Me mets pas dans le même panier qu'eux, s'il te plaît, c'est insultant.
-Je... Pardon.
-Mmh... t'inquiète.
Au fond de moi, je ne me sentais pas coupable le moins du monde.
Mais si je voulais pouvoir poursuivre mon interrogatoire sans souci, il valait mieux que j'aille dans son sens en mettant de côté ma pointe d'agacement ainsi que mon incompréhension la plus totale.
-Tu veux devenir quoi, dans ce cas ? tentai-je, essayant tout de même de trouver ce qui était à l'origine de tout ce changement.
-Je sais pas trop... J'veux simplement vivre ma vie sans me prendre la tête, faire ce qu'il me plaît et ignorer les conséquences que ça peut avoir. Pas l'temps pour la prise de tête !
-Oh, je vois...
O Shoto ! Shoto ! Pourquoi n'es-tu pas Shoto ?
(NDA : Svp, ayez la ref. C'est un classique-)
Plus sérieusement... D'où sortait cette façon de penser totalement contradictoire à celle qu'il aurait eue d'ordinaire ?
-D'autres questions, beauté ?
-Oh que oui, répondis-je en tâchant d'ignorer ce stupide surnom qu'il avait décidé de m'attribuer. Si t'es pas allé en cours, qu'est-ce que tu faisais devant Yuei ? Je t'ai aperçu, avant de m'évanouir.
Étrangement, j'avais l'impression de ne pas considérer ce garçon comme mon petit copain. J'avais beau m'être convaincue qu'il n'avait pas assez de différences avec Shoto pour ne pas l'être, mes doutes persistaient. Pour moi, c'était tout bonnement impossible que ce soit lui. Je n'arrivais pas à le percevoir comme tel. Tout ce que je voyais, assis à côté de moi sur le canapé, c'était un sozie raté du garçon qui avait su accélérer les battements de mon cœur comme personne.
-Rien de spécial ! répondit-il. J'étais juste en train de me promener, après avoir "fait" les magasins avec mes potes, si tu vois ce que je veux dire, haha !
Non, je vois pas trop, là...
-Ils sont encore fonctionnels ?
Il pouffa de rire une nouvelle fois.
-Pas vraiment... Mais justement, c'est pour ça qu'on y est allés !
-Ah.
Maintenant, c'est le vol... De mieux en mieux...
-Maintenant que j'y pense... repris-je, en lâchant un léger soupir. Tu sais ce qu'il s'est passé pour que tout bascule du jour au lendemain ?
Shoto pencha la tête sur le côté, fronçant les sourcils.
-Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
Ne me dites pas qu'il n'a rien remarqué...?
-T'as bien vu comment la ville a changé en l'espèce une seule nuit, non ? Il y a des accidents de la route dans toutes les rues, les immeubles sont tous à moitié détruits, et le lycée Yuei a été vandalisé ! Sérieux... Il n'y a rien qui cloche, pour toi ?
On pouvait sentir la détresse qui s'échappait de mes paroles à des kilomètres.
Cependant, le garçon aux cheveux bicolore se contenta de hausser les épaules, comme si tout cela lui était égal. Cette réaction eut le don d'accentuer mon énervement qui, jusque là, ne volait pas bien haut.
-C'est vrai qu'il s'est passé pas mal de choses, par rapport à hier. Mais on s'en fiche, non ? Ce qui compte, c'est que nous, on est encore en vie ! Faut en profiter un maximum !
-Hein ? Pardon ?
Cette fois-ci, je ne parvins pas à retenir mon ébahissement, et peut-être même ma déception quant à ce qu'était devenu mon petit copain.
-Ce matin, j'ai failli y passer parce que mon voisin est devenu complètement cinglé... expliquai-je, sentant la colère grimper en moi à une vitesse folle. Heureusement, je m'en suis sortie indemne. Mais à l'heure qu'il est, il y a des gens qui, eux, sont sûrement en train de perdre la vie ! Comment tu peux minimiser ce qu'il se passe actuellement dans Musutafu, alors que plus rien ne va nulle part ?! Alors qu'en ce moment même, des vies sont en jeu ?!
Décidément, même quand j'essaie d'étouffer mes sentiments et mes émotions, ceux-ci finissent toujours par remonter à la surface sans que je ne puisse rien y faire...
Malgré le grave discours que je venais de prononcer, Shoto n'eut pas de réaction particulière. Il se contenta de lâcher un soupir, exaspéré.
-Toujours à voir le négatif partout... Détends-toi un peu, tu veux ? La vie est belle ! Vois le bon côté des choses et profite, comme moi !
Le bon côté des choses ? Quel bon côté des choses ?
-Shoto ne dirait jamais ça !
-Hein ?
Merde...
-Euh... Rien, oublie.
Heureusement pour moi, l'adolescent n'insista pas.
Tout à coup, la poignée de la porte d'entrée se baissa et celle-ci s'ouvrit, laissant pénétrer plusieurs silhouettes plus ou moins familières dans la pièce dans laquelle nous nous trouvions.
Qu'est-ce que...
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Hey ! Comment ça va ?
J'espère que ce chapitre t'a plu ! Si c'est le cas, n'hésite pas à voter, à commenter et à partager ;3
Tu peux aussi me donner des conseils d'écriture, ou bien tout simplement me dire ce que tu as pensé de ce chapitre !
J'ai un peu galéré à l'écrire, celui-là :')
En fait, j'ai eu du mal à faire évoluer l'humeur de T/p en fonction de ce que lui répondait Shoto... Prcq on est d'accord qu'il est un peu agaçant, là ?
Même moi, auteur, je suis énervée contre lui. Mdr 💀
En tout cas, j'espère que même si ces chapitres là ne sont pas forcément incroyables, vous continuerez à suivre cette histoire...
J'ai un bon scénario, je le jure 😭 J'ai passé deux jours entiers à le travailler, en plus...
Bref, je vous laisse ! À plus !
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