✎ Chapitre 10 : Survivre à l'imprévu

Et si je décidais de fermer les yeux, comme la dernière fois ? À ce compte là, je n'aurais qu'à attendre qu'il me poignarde, et que la faucheuse sonne à ma porte, dans le but de me conduire en enfer.

C'est donc ce que je fis.

Et Shoto, dans tout ça ? me lança une voix, sortie de nulle part dans mon esprit.

Hein ?

Et la classe A ? reprit-elle. Tu y as pensé ?

Je ne voyais pas vraiment le rapport avec la situation...

Si tu te laisses mourir, tu ne les reverras plus jamais. Et là, tu peux être sûre qu'ils vont souffrir atrocement. C'est vraiment ce que tu veux ? Tu ne tiens réellement pas à rester en vie ?

Je... Si, bien sûr que si.
Je voulais vivre auprès d'eux, évidemment. C'était mon rêve le plus fou, en plus d'être ma nouvelle raison de vivre.
C'était également pour atteindre cet objectif que m'étais battue jusqu'ici, bien que je n'avais pas obtenu les résultats que je souhaitais.

Cette voix qui s'était incrustée dans ma tête avait parfaitement raison. Être tuée par le voisin le plus gentil que je connaisse, devenu complètement fou, pour quelque chose que je n'avais même pas commis, était-ce vraiment la manière dont je voulais mourir ? La réponse était négative, bien évidemment.

Je n'avais plus que quelques centièmes de secondes pour agir, mais il fallait à tout prix que je les saisisse.

Je m'excuse d'avance, monsieur Kitoko...

Je tentai alors l'impossible.

Avec une étrange habilité, je parvins à ramener mes genoux -et mes pieds, par la même occasion- vers ma poitrine, et ce bien avant que le couteau de l'homme ne m'atteigne. D'un coup sec, je projetai le bas de mon corps contre lui, et plus particulièrement sur ses parties génitales. Il s'effondra instantanément, tout en hurlant de douleur. J'en profitai alors pour me relever, malgré la souffrance que j'éprouvais un peu partout à l'intérieur de mon corps. Une fois y être parvenue, je repris ma route en courant à toute vitesse, tandis que monsieur Kitoko était toujours en train de se tenir les parties au milieu de la place, allongé sur le béton.

Manifestement, son acharnement ne lui avait pas été bénéfique...

Je parcourai plusieurs centaines de mètres, allant de ruelle en ruelle, dans le but de m'éloigner un maximum de monsieur Kitoko. Comme ça, s'il parvenait à se relever d'ici quelques secondes...
-chose dont je doutais fortement, étant donné que je n'y étais pas allée de main morte... Ou de pied mort, plutôt... Bref. En revanche, vu les incroyables capacités d'endurance et de vitesse dont il avait fait preuve, il valait mieux pour moi que je prenne des précautions.-
...il mettrait du temps avant de me retrouver. Peut-être allait-il même jeter l'éponge...

Enfin, ça, c'était ce que j'espérais.

Après m'être arrêtée dans une rue qui me semblait considérablement éloignée de celle où avait eu lieu notre bagarre, je pris le temps de remercier intérieurement la voix qui m'avait poussée à résister à la mort. C'était entièrement grâce à elle que j'étais encore en vie. J'osais espérer qu'elle vienne plus souvent à ma rescousse.

Dire que j'avais décidé de me laisser crever, songeai-je, agacée. Quelle lâche je fais !

Je me sermonnai pendant un petit moment, puis décidai de lever les yeux sur ce qui m'entourait. Le décor était quasiment le même que dans ma rue ; les immeubles avaient été mis en ruine, si bien qu'ils semblaient pouvoir s'effondrer à tout moment. La voie était un peu moins parsemée de bouts de roche, mais elle était tout autant envahie de véhicules ayant subi un accident de la route. Les grillages et les barrières des habitats, quant à eux, gisaient les uns sur les autres au bord de celle-ci.

Décidément, les vilains n'y étaient pas allés de main morte...

Si toute la ville avait été touchée en une nuit seulement, alors je n'osais même pas imaginer ce que cela donnerait dans les prochains jours...

Shoto allait-il bien ? Et la classe A ? Et Himiko ? Voilà les choses qui me tracassaient actuellement. Je devais à tout prix m'assurer qu'ils n'avaient rien de grave, avant qu'un autre malheur ne s'abatte sur moi.

Je me mis à scruter une nouvelle fois les environs, cherchant à déterminer l'endroit où je me trouvais en ce moment même.
Lorsque la ville se retrouvait saccagée, il était d'autant plus difficile d'en reconnaitre les lieux, même quand on avait passé deux années à errer dedans.

Je n'arrivais pas à croire que toute cette mascarade puisse être vraie. Comment Musutafu (NDA : La ville) avait-elle pu être détruite en une seule nuit ? Que faisait les héros, pendant ce temps là ? Et le gouvernement ?

Mais je me ressaisis immédiatement.

Pas le temps pour les réflexions, surtout quand elles donnent mal à la tête...

Mes amis avaient sûrement besoin de moi, quelque part sur ce champ de bataille.

Si seulement j'avais eu un téléphone équipé de la fonction de localisation pour pouvoir me repérer... fis-je intérieurement, plus qu'agacée de n'avoir aucun outil à portée de main, en plus de ne rien comprendre à ce qu'il se passait dans ma ville.

Je décidai de laisser mon intuition me guider, bien que cela ne me mettait pas vraiment en confiance. De toute façon, je n'avais pas d'autre choix que de compter dessus. J'étais seule et chez seule, dans ce lieu où la lumière envoyée par le Soleil était l'unique chose qui me semblait ordinaire, normale, saine. Je ne pouvais donc pas demander à qui que ce soit où je me trouvais actuellement. Je devais me débrouiller par moi même, tel que trois ans auparavant. Sauf que cette fois-ci, Himiko n'était même pas là pour me tenir compagnie.

En avançant, je ne constatai rien de nouveau -enfin, si on oubliait que la ville semblait plongée dans le chaos- : La rue dans laquelle j'errais était toujours autant déserte, comme si tous ses habitants s'étaient enfuis suite aux nombreux accidents qui s'y étaient produits durant la nuit. Quelque part, quand je repensais à l'attitude plus qu'inhabituelle de mon voisin -qui avait tenté de m'assassiner- je me disais que finalement, il valait sûrement mieux que je ne croise personne...

Comme on dit : Vaut mieux être seul que mal accompagné...

La phrase était cependant, ici, complètement sortie de son contexte.

Au fur et à mesure que mes pas venaient marquer le sol, mon corps commençait à fatiguer. Réaction tout à fait compréhensible de sa part, puisqu'après cette course poursuite, je n'avais pas eu le temps de me reposer.

Je m'accordai donc une petite minute de pause, au beau milieu de mon repérage dans l'immensité de ma ville ravagée.
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Hey ! Comment ça va ?

J'espère que ce chapitre t'a plu ! Si c'est le cas, n'hésite pas à voter, à commenter et à partager ;3

Tu peux aussi me donner des conseils d'écriture, ou bien tout simplement me dire ce que tu as pensé de ce chapitre !

Effectivement, l'intrigue avance assez lentement !

Mais c'est important pour que le livre tienne un moment. Sans ces quelques chapitres où on est dans le déni et où on découvre la situation, il serait vraiment bâclé... Et surtout trop rapide-

Du coup, je prends le temps de vous imprégner de la situation dans laquelle on se trouve !

Le pourquoi du comment arrivera plus tard ^^

Sur ce, cœur sur vous guys :3

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