✎ Chapitre 38 : Un après-midi enjoué

-Alors ça c'est la meilleure ! s'exclama Mina en se tordant de rire sur le canapé, donnant au passage un bon nombre de coups de pieds à Bakugo, qui était assis à ses côtés.

-Notez le culot sur dix ! renchéris-je, riant moi aussi aux éclats.

-Au delà de dix, ça c'est sûr ! répondit Kyoka en rigolant.

-Oui, bon... Fallait bien que je me défende, aussi ! s'indigna Pikachu, la personne qui était à l'origine de notre fou rire.

-FERMEZ-LA BORDEL, ON ENTEND PLUS LA TÉLÉ !! hurla subitement le caniche engagé. ET MINA, ARRÊTE DE ME FOUTRE DES COUPS DE PIEDS OU J'T'EXPLOSE !!

Interrompue dans notre moment de délire, nous nous ressaisîmes sur le champ. Engouffrée d'une étrange manière dans mon fauteuil, je me redressai et balayai la pièce des yeux. Je me tournai vers Shoto, qui était assis à côté de moi. Je pus constater qu'il me scrutait, depuis un bon moment -à mon avis-, de ses yeux innocents et curieux. Je pouvais percevoir la beauté de l'amour qu'il me portait dans ceux-ci.

-Il est déjà 11h30, me fit-il remarquer. Je pense qu'on devrait pas tarder à y aller...

Je hochai la tête positivement.

-Oh, vous partez déjà ?? s'étonna Mina, qui prit aussitôt une expression qu'un enfant auquel on aurait refusé un jouet pouvait afficher. (NDA : G littéralement passé 5min à essayer de formuler cette phrase...)

-"Déjà", répéta Momo. Ça fait quand même 2h qu'ils sont là...

Légèrement.

-Ouais, je sais... mais c'est pas assez ! On vient à peine de se retrouver ! (Elle se tourna de nouveau vers moi :) Tu peux pas rester encore un peu, dis ?

Cette imbécile était en train d'essayer de m'amadouer en me faisant les yeux doux. Une imitation digne du chat potté, puisque sa méthode était en train de fonctionner...

-À mon avis, elle a prévu des trucs à faire avec son amoureux, ajouta Kyoka malicieusement.

-C'est ça...

En effet, la fille aux longs lobes d'oreilles avait vu juste. À ma sortie de l'hôpital psychiatrique, Shoto s'était précipité pour obtenir l'autorisation de me prendre avec lui avant que mes parents -qui avaient prévu de venir me chercher en soirée- ne s'en chargent, en se faisant passer pour un adulte de ma famille. Étant donné son air sérieux et mature ainsi que sa grande taille, les infirmières l'avaient cru sur parole et n'avaient pas demandé à ce qu'il sorte une pièce d'identité pour le prouver.

Néanmoins, toute cette mascarade émanait en vérité de mon cerveau. Je ne souhaitais pas patienter une journée de plus dans cet établissement pour ensuite plonger dans l'enfer qu'allait représenter ma vie en compagnie de mes parents -car c'était bien évidemment chez eux que j'allais habiter dorénavant-. De plus, j'étais encore moins tentée par cette idée puisque je savais que Shoto avait attendu ma sortie tout ce temps en me comblant d'attention, bien plus que mes parents.

D'toute manière, c'est compliqué de faire pire qu'eux...

Et puis, initialement, je m'étais rendue aux autorités pour pouvoir tout reprendre, avec Shoto comme avec la seconde A. Pas avec les ordures qui me servaient de parents. Comme je n'étais même pas certaine de pouvoir les revoir -après avoir regagné mon foyer- à moins de désobéir à mes parents, je devais obligatoirement sauter sur l'occasion. Parce que ce qui était sûr, en revanche, c'était que ces derniers allaient tout faire pour me garder près d'eux ; entre leurs griffes qui ne demandent qu'à fissurer ma conscience, mon moral, mon cœur.

-Ah oui, c'est vrai que vous avez aussi besoin de sortir un peu tous les deux... remarqua la fille à la peau rose en reprenant une expression faciale normale. Bon, bah on va vous laisser entre vous, alors !!

-Merci, Mina ! répondis-je en lui rendant son sourire.

Suite à cela, Shoto se leva de son fauteuil et je fis de même.

-Tu reviendras, pas vrai ?? ajouta-t-elle finalement.

-Je ferai tout pour, affirmai-je avec sincérité, ne préférant cependant rien promettre, sachant que cela allait être délicat à réaliser.

Mina me rendit mon sourire, puis nous lança un dernier "Amusez-vous bien" en chœur avec les autres filles de la classe, tandis que nous nous approchions de la sortie. Shoto baissa la poignée et nous passâmes la porte en saluant une dernière fois nos amis.

Retrouvant la fraîcheur de l'air qui inondait la ville, nous marchâmes aux côtés de la lignée de buissons et d'arbres qui bordait l'internat de Yuei, nous dirigeant ainsi vers la rue principale.

Pendant que nous tracions notre chemin, mon ventre émit un gargouillis. Mon amoureux se tourna vers moi et laissa échapper un léger ricanement.

-Je vois que tu as faim... Ça tombe bien, moi aussi, dit-il. Il y a un restaurant en particulier dans lequel t'as envie d'aller ?

Je fis mine de réfléchir. Seulement, mon estomac avait déjà choisi pour moi...

-Un Mcdo !

Shoto me dévisagea, ne s'attendant manifestement pas à cette réponse.

-T'es sûre que tu veux aller manger là-bas ? Je peux t'offrir quelque chose de plus qualitatif, tu sais...

-C'est gentil mais j'ai vraiment envie d'aller au Mcdo, là maintenant, tranchai-je.

-Ok, comme tu voudras.

***

Nous étions en ce moment même sur un place publique, située au milieu de plusieurs rangées de bâtiments commerciaux. La nuit était tombée depuis une trentaine de minutes environ, plongeant la ville dans une atmosphère festive.

Notre après-midi était passé à toute vitesse.

Tout d'abord, nous étions allés manger dans ce fameux fastfood. Shoto m'avait avoué qu'il n'y avait jamais mis les pieds et qu'il ne pensait pas le faire un jour, parce que c'était loin d'être le genre de "restaurant" qu'il avait l'habitude de fréquenter. Néanmoins, contrairement à l'enthousiasme qu'il avait laissé paraître quand je lui avais dit que je souhaitais m'y rendre, il avait plutôt bien apprécié le repas. Ça m'avait bien fait rire de le voir se goinfrer avec le hamburger. Je découvrais un nouveau Shoto, plus décontracté et plus authentique, et celui-ci me plaisait encore plus que le premier.

Tout le reste de l'après-midi, nous l'avions passé dans la ville. Shoto m'avait fait découvrir des lieux culturels ainsi que des boutiques dans lesquelles il avait l'habitude de se rendre, et moi des coins isolés, dissimulés dans la métropole. Je tenais à lui montrer les lieux dans lesquels je venais me poser quand j'avais besoin de décompresser ou réfléchir. Il avait beaucoup apprécié certaines vues sur la ville qui, je devais bien le reconnaître, en jetaient.

-T/p, ça va être l'heure de te ramener chez toi... annonça le garçon aux cheveux bicolore, pour mon plus grand malheur.

Toute la journée, j'avais redouté ce moment. Quoique, ça avait même commencé quelques jours plus tôt, quand j'avais réalisé que ce qui m'attendait dehors ce n'était pas Yuei, mais la maison que j'avais fuie pendant 2 ans.

Je n'avais pas envie de rentrer chez moi. Pas envie de revoir le reflet de l'hypocrisie en personne, ni son regard effrayant. Pas envie de devoir me soumettre à ses nouvelles règles avec pour but de foutre ma vie en l'air, ni de me retrouver piégée entre quatre murs plus oppressants les uns que les autres. Aucune envie, vraiment aucune.

Les larmes me montèrent progressivement aux yeux puis, sans que je parvienne à l'en empêcher, l'une d'elle se fit un plaisir de tracer son chemin le long de ma joue. Shoto remarqua sa présence et son visage changea aussitôt d'expression. Je parvins à y déceler de la compassion.

-On peut encore rester ensemble ce soir, si c'est ce que tu veux... suggéra-t-il en posant sa main sur mon épaule.

Mes yeux embués de larmes brillèrent d'espoir.

-C'est vrai ? Ça te dérange pas ?

-Bien sûr que non, répondit-il en me regardant avec tendresse. Au contraire, j'aimerais que tu restes avec moi pour toujours...

Si j'avais été un bonhomme de neige, j'aurais fondu instantanément face à tant de romantisme.

-Par contre, attends-toi à ce que tes parents soient de mauvaise humeur quand je te ramènerai chez toi demain...

-Ça m'est égal, rétorquai-je sans une pointe d'hésitation. De toute façon, qu'ils soient en rogne ou pas, ça sera insupportable de vivre avec eux, alors...

Je fis un pas en avant, venant ainsi me poster contre le torse de Shoto.

-...tant pis. Passons la nuit ensemble. Tout ce que je veux, là maintenant, c'est être auprès de toi.

Le visage de mon amoureux s'illumina à l'entente de ma dernière phrase. Passant sa main dans mon dos délicatement, il approcha sa bouche de mon oreille et vint y murmurer, d'une voix sensuelle :

-Tes désirs sont des ordres.

Je laissai échapper un petit rire, puis posai tendrement mes lèvres sur les siennes. Alors que je commençais à approfondir notre baiser, un klaxon de voiture vint m'interrompre dans ce que je voulais entreprendre.

-EHHH, PRENEZ VOUS UNE CHAMBRE !! cria une voix à l'intérieur du véhicule, que je reconnus immédiatement.

C'était Katsuki, quelle question !

Shoto et moi échangeâmes un regard amusé, puis éclatâmes de rire.

Qu'est-ce qu'il est beau, son rire... C'est la première fois que je le vois rigoler autant, remarquai-je silencieusement.

-C'est vrai, ça... lâchai-je au bout d'un moment. Où est-ce qu'on va dormir ?

-Bonne question, répondit mon bien aimé avec perplexité.

Instinctivement, je tournai la tête sur le côté. Je remarquai alors la présence d'un hôtel à ma gauche, et me dis que c'était justement ce qu'il nous fallait. Voulant en informer Shoto, je tournai à nouveau la tête dans sa direction, mais je pus constater qu'il l'avait déjà vu. Son regard avait apparemment suivi le mien.

Sans hésiter une seule seconde, je pris sa main et l'entraînai avec moi dans la direction de cet hôtel.
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Hey ! Comment ça va ?

J'espère que ce chapitre t'a plu ! Si c'est le cas, n'hésite pas à voter, à commenter et à partager ;3

Tu peux aussi me donner des conseils d'écriture, ou bien tout simplement me dire ce que tu as pensé de ce chapitre !

Hooooww~ Un hôtel ? Trivago.

Nan, plus sérieusement... UN HÔTEL ?? QU'EST CE QUE DES GOSSES DE 16 ANS VONT FAIRE DANS UN HÔTEL ???

Ça sent le lemon là, vous êtes prévenus ! 😌

Lisez quand même le prochain chapitre, ceux qui ont pas envie de lire de lemon ! Ça sera une grande partie du chapitre, certes ("CERTES" coucou Charles <3), mais il y aura aussi la suite de l'histoire. La fin quoi. Feur.

Ok j'arrête mes conneries... Ou pas !

À PLUS MES BB

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