✎ Chapitre 34 : Rendez-vous dans la salle commune

Quelques jours plus tard, voilà que je me retrouvais une fois de plus dans le cabinet de mon médecin pour une nouvelle "consultation", comme l'infirmière aimait bien appeler cet entretien.

D'ailleurs, cette dernière, suite à l'incident avec mes parents, m'avait posé deux trois questions à ce sujet. Je lui avais simplement expliqué que nous entretenions une relation délicate qui faisait que je ne voulais pas avoir affaire à eux. Et, pour éviter d'avoir à subir un interrogatoire, je lui avais dit clairement que, si j'avais besoin d'en parler à quelqu'un, je me tournerais vers la psychologue que je consultais chaque semaine. En vérité, je ne comptais pas me confier à elle non plus. Je ne voulais en parler à personne. Je n'en ressentais plus le besoin, plus depuis que Shoto m'avait offert son épaule pour pleurer ce fameux soir. Désormais, tout ce que je voulais, c'était tourner la page. Le fait de ne plus avoir l'infirmière et ses questions sur le dos était un poids en moins.

-Vous avez bien pris votre traitement ?

Subitement arrachée à mes pensées, je tressailli légèrement, puis hochai positivement la tête.

-Bien. Alors nous en avons fini pour aujourd'hui, déclara le médecin d'un air blasé. Vous pouvez y aller.

Je me levai de ma chaise et me dirigeai vers la sortie, avant de lâcher un "Bonne journée", qu'il ne me rendit pas.

Je ne pouvais pas sentir ce médecin. Il avait l'air de tout mépriser, la vie comme les gens quels qu'ils soient. À chaque fois que je prononçais un mot, je redoutais qu'il me rembare. Heureusement pour moi, il se contentait de me regarder de travers et de lever les yeux au ciel, geste qu'il devait penser discret et qui, pourtant, était loin de l'être. De plus, il ne disait jamais "bonjour" ni "au revoir". Son impolitesse avait le don de m'agacer. Je ne savais pas s'il était comme ça avec moi parce que j'étais une ancienne vilaine, bien que cela ne justifiait pour moi rien du tout, ou alors si c'était la même chose avec les autres patients. Ce n'était pas parce qu'on était malade qu'on n'avait pas le droit au respect, pas le droit d'être traités comme des humains.

Et dire que j'allais devoir le consulter toutes les semaines pendant six mois...

Une fois de retour dans ma chambre, je me laissai tomber mollement sur mon lit.

Bien que la franchise dont j'avais fait preuve devant mes parents avait -en quelques sortes- dilué la haine dont j'étais imprégnée, cela n'avait pas suffi à me libérer de ce fardeau. Mais encore, je sentais une nouvelle chose me tracasser.

« Ce n'est pas moi qui mérite d'être enfermée ici, c'est vous »

À chaque fois que je me remémorais cette phrase, je ne pouvais m'empêcher de me sentir malhonnête. Après tout, j'avais tout de même commis un meurtre. Et ça, j'étais la seule à l'avoir fait. Même si mes parents avaient fait énormément de mal autour d'eux, ils n'avaient pas pour autant arraché une vie comme je l'avais fait. Qui était vraiment le pire de nous trois, au final ?

C'est là que je me rendais compte à quel point je m'en voulais pour cette erreur. Manifestement, j'étais loin de m'être pardonnée de l'avoir commise. Si ça se trouve, j'avais seulement besoin d'en parler à quelqu'un. Mais vers qui me tourner ? Certainement pas la psychologue, ou bien je pouvais dire adieu à ma libération dans six mois. Je ne pouvais pas non plus me confier à Rei car, même si nous nous étions pas mal rapprochées depuis notre rencontre, ce n'était pas suffisant au point de pouvoir lui faire part de mes secrets les plus dangereux.

À ce propos, cette dernière m'avait donné rendez-vous en fin de matinée dans la salle commune. Apparemment, elle souhaitait me présenter à quelqu'un. J'espérais seulement que l'infirmière allait accepter de me laisser sortir en dépit de ce qu'il s'était passé avec mes parents.

Justement, celle-ci frappa à la porte et entra peu de temps après, une pile de linge dans les bras.

-Je viens te déposer des habits propres, expliqua-t-elle en s'approchant de la petite commode qui me servait d'armoire.

Alors qu'elle rangeait mes vêtements un par un dans cette dernière, j'en profitai alors pour lui poser la question :

-Est-ce que je peux me rendre dans la salle commune, s'il vous plaît ?

Elle s'arrêta soudainement, puis se tourna vers moi. Elle ne semblait pas très ouverte à cette demande.

-Je ne sais pas trop, dit-elle en soupirant. Après ce qu'il s'est passé la dernière fois, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée de te laisser voir du monde...

Je me levai de mon lit.

-S'il vous plait... insistai-je, et je faillis me mettre à genoux. Je voudrais juste parler avec une patiente. Elle m'a demandé de venir car elle voulait me présenter quelqu'un...

L'infirmière fit mine de réfléchir, puis son regard se posa de nouveau sur moi :

-Tu me promets de tout faire pour que cela se passe bien ?

-Oui, répondis-je systématiquement.

Je hochai positivement la tête, espérant accentuer la sincérité de mes paroles.

-Bon, eh bien, c'est d'accord.

Un sourire se dessina sur mes lèvres, puis je me lançai à sa suite, en direction de la salle commune.

Pdv de Shoto :

-Comment ça se passe, au lycée ? m'interrogea ma mère, comme pour passer le temps.

Nous étions tous les deux assis à une table dans une vaste pièce dans laquelle beaucoup de malades semblaient se retrouver. Elle m'avait demandé de venir lui rendre visite pour qu'elle me parle d'une nouvelle connaissance, une fille qu'elle avait apparemment rencontrée il y a peu et qu'elle souhaitait me présenter. C'était justement pour cette raison que nous étions en train de parler de tout et de rien, attendant que cette fameuse personne arrive.

-Ça va, répondis-je, ne sachant pas trop quoi dire. Je travaille beaucoup, et je m'améliore de jour en jour.

-Tant mieux, dit-elle en me regardant tendrement. Je suis contente pour toi.

Je lui rendis son sourire. Ma mère leva les yeux, ceux-ci déviant vers l'entrée de la salle, sûrement pour vérifier si la fille avait fait son entrée. Soudain, son regard s'illumina comme il ne l'avait pas fait depuis un bon bout de temps, me laissant supposer que celle-ci était apparue, et je compris alors son importance aux yeux de ma mère. À l'évidence, elle avait enfin trouvé une personne qui la comprenait et avec laquelle elle pouvait partager des choses, au sein de cet hôpital psychiatrique. Cela me faisait plaisir de la voir comme ça.

Mon regard se dirigea dans la même direction que celle qu'avait prise le sien, lorsque mon cœur sembla manquer un battement.

T/p était là, mettant tranquillement les pieds dans la pièce. Elle était vêtue d'une blouse blanche et portait des chaussons de la même couleur que cette dernière. Et, malgré ce qu'elle avait traversé et traversait encore, elle souriait. Décidément, cette fille avait vraiment le don de me surprendre.

Lorsqu'elle m'aperçut, ses yeux devinrent ronds comme des soucoupes. Puis, son sourire s'élargit et elle sembla se retenir de courir me rejoindre au milieu de la salle. Elle s'avança donc vers nous, les yeux brillants, en lâchant faiblement :

-Shoto...
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Hey ! Comment ça va ?

J'espère que ce chapitre t'a plu ! Si c'est le cas, n'hésite pas à voter, à commenter et à partager ;3

Tu peux aussi me donner des conseils d'écriture, ou bien tout simplement me dire ce que tu as pensé de ce chapitre !

AAAAAAHHHH ENFIN
Je commençais à en avoir rat le Q de leur séparation là...

MAIS CETTE FOIS-CI, ILS SONT RÉUNIS !! ❣️

Bref, du couuuuuup-

Dans le prochain chapitre, on va avoir droit à des explications entre ces deux là ^^'

EEEET-

Bah jsp quoi d'autre enft, on verra 😂

Allez, BIIIIIZZZ 😘

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