✎ Chapitre 33 : Toutes les visites ne sont pas les bienvenues
Pdv de T/p :
Allongée confortablement sur mon lit, je me permettais de rêvasser. Je re songeais à la matinée durant laquelle je m'étais rendue à Yuei dans le but de me dénoncer. Je revoyais la tête qu'avaient fait mes interlocuteurs ainsi que celle de tous les lycéens quand j'avais été emmenée jusqu'à la voiture de police, et je ne pouvais m'empêcher de rire. À leur place, je n'aurais pas non plus su comment réagir.
Je devais bien avouer que ma manière de procéder avait été assez imprévisible, je dirais même complètement folle. Et pourtant, je ne regrettais rien. C'était exactement de cette façon que j'imaginais la fin de ma vie en tant que vilaine. Je voulais quelque chose d'original, de symbolique, qui fasse écarquiller les yeux des gens lorsqu'ils l'apprenaient. À mon avis, j'y étais parvenue.
Soudain, j'entendis quelqu'un frapper à la porte, m'arrachant subitement à mes pensées. Suite à cela, la personne entra et je reconnus directement l'infirmière psychiatrique qui m'avait conduite à ma chambre à mon arrivée, qui datait maintenant de quelques jours.
-T/p, je crois que tu as de la visite, annonça-t-elle à mon plus grand étonnement.
Moi ? De la visite ?
-Le médecin trouverait ça trop précipité puisque tu es arrivée ici il n'y a pas si longtemps que ça, et donc il refuserait probablement, poursuivit-elle. Mais moi, je ne suis pas de cet avis ! Avoir un peu de compagnie lorsqu'on passe ses journées cloîtré ici, c'est légitime.
-Même quand on est une ancienne vilaine ? m'enquis-je. Vous n'avez pas peur que je laisse entrer des intrus dans ma chambre ?
L'infirmière m'adressa un tendre sourire.
-Pas du tout ! Je sais pertinemment que si tu t'es rendue, ce n'est certainement pas pour nous la faire à l'envers après. Ça n'aurait aucun sens.
Elle jeta un rapide coup d'œil derrière elle, puis se tourna à nouveau vers moi en me faisant un clin d'œil :
-Et puis, tu l'as dit toi même ; Tu es une "ancienne" vilaine, ce qui veut dire que tu ne l'es plus et que tu t'y es résolue. Tu vois, on te fait confiance !
Je lui rendis son sourire.
Je pense surtout que vous essayez de me manipuler pour pouvoir chopper des infos sur l'alliance... Dommage, car je ne compte rien dévoiler.
-Qui est-ce ? demandai-je finalement.
-De ?
-La personne qui veut me rendre visite.
S'agissait-il de Shoto ? Je l'espérais profondément.
-Ah, oui ! dit-elle en soupirant légèrement. Attends, je les fais entrer.
Les ? Était-il venu avec quelques autres personnes de la seconde A ?
L'infirmière passa la porte, faisant remuer l'air qui imprégnait la pièce. Quelques secondes plus tard, alors que je m'attendais à voir mes amis franchir celle-ci, je fus prise au dépourvu.
Que font-ils ici ?!
Devant moi, se tenaient un homme et une femme qui m'étaient particulièrement familiers, puisqu'ils n'étaient autre que mes parents. Ceux qui avaient causé énormément de tort à ma sœur, et même à moi. Je ne supportais déjà plus leur présence, bien qu'ils venaient à peine d'arriver.
-Bonjour, ma puce, commença ma mère d'une voix pleine de tendresse, qui me filait -très honnêtement- la gerbe.
Je ne répondis pas. Je me moquais éperdument du fait que j'étais en train de leur manquer de respect, parce que c'était quelque chose qui devait aller dans les deux sens. Or, ils ne nous en avaient pas adressé une once de toute notre vie, à moi et à ma sœur. Je devais en faire autant, non ?
-Tu nous as beaucoup manqué, tu sais, ajouta mon père sur le même ton.
Son regard cherchait le mien, mais je faisais en sorte de l'éviter à chaque fois. Je savais pertinemment que celui-ci était imbibé d'hypocrisie, et je n'avais vraiment pas besoin de voir ça.
-Tu ne réponds pas ?
Je laissai échapper un bruyant soupir malgré moi.
-Je veux que vous sortiez, dis-je simplement, prenant sur moi pour garder mon calme.
L'homme ignoble qui me servait de père fit un pas en avant.
-T'abuses, on vient à peine d'arriver !
Moi, j'abuse ?
Je reconnaissais là le vrai visage de mon père. Il était le culot incarné.
-J'aimerais qu'on discute un petit peu, avant, renchérit ma mère.
Ils s'avancèrent l'un après l'autre vers mon lit, tirèrent deux chaises du bureau et s'installèrent en face de moi.
-Alors, tu n'as pas trop de regrets ? lança-t-elle, faisant mine d'être empathique.
Je ne pus m'empêcher de poser la question :
-Des regrets ? Pour quoi ?
-Eh bien, par rapport au fait de t'être enfuie de la maison ! répondit-elle comme si c'était évident.
Je ne voulais ni croiser leur regard, ni avoir de discussion avec eux. Au lieu de cela, je voulais qu'ils déguerpissent de ma vie et qu'ils n'y remettent plus jamais les pieds. Malheureusement, ils semblaient déterminés à me faire parler. Alors, que faire ? Devais-je rentrer dans leur jeu ou bien leur envoyer leurs quatre vérités en pleine face ?
La main de ma mère s'approcha lentement de moi et réussit à poser sur mon épaule, d'une délicatesse terrifiante. À ce moment là, mon corps tout entier se mit à trembler et des milliers de frissons parcoururent mon corps. Heureusement, cela ne dura qu'une fraction de seconde.
-On nous a mis au courant de toute cette histoire, poursuivit-elle. On peut tout à fait comprendre que tu te sentes coupable de nous avoir abandonnés, puisqu'au final tu as mal terminé.
Sa main traça des cercles sur mon épaule, puis descendit sur mon bras pour ensuite le combler de caresses supposées être affectueuses.
Mal terminé ? Laisse moi rire. Lequel de nous trois a véritablement "mal terminé" ? Es-tu sûre qu'il s'agit de moi, maman ?
-Comment je pourrais éprouver de la culpabilité pour des monstres ?
Cette fois-ci, je pris le risque de les regarder tous les deux dans les yeux. Je remarquai alors la cruauté qui régnait dans ceux-ci, tout comme la ténébreuse aura qui émanait de leur corps.
-Pardon ?
-Tu as très bien entendu, rétorquai-je d'un ton sec.
Quoique je fasse, la haine que j'éprouvais envers eux allait forcément sortir. Je devais m'y résoudre ; la franchise serait au rendez-vous, dans tous les cas. Cette conversation ne pouvait que mal se terminer.
-Je ne regrette rien et ce n'est pas près d'arriver, c'est clair ? ajoutai-je en me levant brusquement de mon lit. Vous avez passé des années à nous torturer, moi et Himiko !
-Arrête de te comporter comme une victime, tu veux ! s'énerva mon père. Ta sœur était folle, on n'a fait qu'essayer de lui faire comprendre la gravité de ses actes !
-En vous montrant pires qu'elle ? Vous pensiez sérieusement pouvoir la soigner avec des coups ?!
-Arrête de raconter n'importe quoi ! grogna à son tour ma mère, se levant brusquement elle aussi. On n'a jamais fait une chose pare...
-Bien sûr que si ! la coupai-je, plus qu'énervée. Toute notre enfance, vous n'avez fait que la martyriser jusqu'à ce qu'elle devienne aussi dangereuse que vous !
-C'est ta salope de sœur qui t'a raconté ça ? Nan parce que...
-Tout va bien ?
Nous nous interrompûmes subitement, tournant la tête en direction de la voix qui venait de se faire entendre. L'infirmière psychiatrique se tenait à l'entrée de la pièce, le regard braqué sur nous.
-Oui oui, répondit ma mère en rasseyant. Nous étions seulement en train de discuter.
-Ah oui ? s'enquit-elle, méfiante. Vous en êtes sûrs ? Pourtant, on vous entend depuis la salle d'attente.
Ses yeux se posèrent sur moi, comme pour guetter ma réaction. Je ne laissai néanmoins rien paraître, me forçant à ravaler ma colère.
-Je pense que vous devriez y aller, dit-elle finalement à l'intention de mes parents.
Sans attendre, mon père se leva et partit rejoindre l'infirmière. Ma mère, quant à elle, laissa échapper un soupir avant de l'imiter. Alors qu'elle s'apprêtait à le suivre, je lui retenai discrètement le bras et lui chuchotai ces quelques mots à l'oreille :
-Ce n'est pas moi qui mérite d'être enfermée ici, c'est vous.
Je parvins à sentir un frisson la parcourir, puis cette dernière se dégagea avec brutalité de mon emprise et partit avec précipitation en direction de la sortie.
Les conséquences de ce simple contact avaient suffit à m'arracher un sourire en coin, en dépit du sale moment que je venais de passer.
J'aurais quand même préféré une visite de la part de Shoto, songeai-je en faisant la moue.
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Hey ! Comment ça va ?
J'espère que ce chapitre t'a plu ! Si c'est le cas, n'hésite pas à voter, à commenter et à partager ;3
Tu peux aussi me donner des conseils d'écriture, ou bien tout simplement me dire ce que tu as pensé de ce chapitre !
Chaud ce chapitre hein ?
Perso, j'ai bien aimé quand T/p a rembarré ses parents ☺️ Franchement, ça fait du bien !
J'avais prévu de mettre un autre événement dans cette partie mais le moment avec les parents a pris toute la place lol
Du coup rendez vous au prochain chapitre !
Biiiiiiizzz 😘
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