✎ Chapitre 28 : À la recherche de sa place
Ma main lâcha brusquement le couteau.
Q-Qu'est-ce... ce que j'ai fait...?
Je sentis mon pouls s'affoler, puis mes mains se mettre à trembler. Mon corps tout entier se mit à le faire, ensuite.
Moi qui haissais la violence de tout mon être, comment avais-je pu faire une chose pareille ? Je venais de tuer quelqu'un, d'arracher une vie à un être vivant ! Comment allais-je pouvoir me regarder dans le miroir, désormais ? Tout ce que j'allais y voir, ce serait une meurtrière, une vilaine et une fugueuse qui avait trahis ses propres valeurs...
Himiko et Twice étaient allongés sur la dureté du sol, faibles comme des insectes face aux humains. Je pouvais entendre, parmi le silence pesant qui régnait dans le bâtiment tout entier, leur respiration saccadée. Je devais les ramener auprès de l'alliance au plus vite, avant que de quelconques renforts débarquent et anéantissent mon travail acharné.
Je me relevai, malgré le poid lourd qui pesait sur ma conscience et qui se reflétait à travers mes douleurs au dos, et pris mes alliés par les épaules pour les aider à marcher. Heureusement, ils n'avaient pas perdu connaissance et pouvaient encore se déplacer, même s'ils manquaient d'énergie.
Nous sortîmes de la pièce, le carnet rangé avec soin dans ma poche. Je pu constater, lorsque je pénétrai de nouveau dans le couloir, que le reste de l'organisation criminelle avait été mis K.O. À l'évidence, c'était l'œuvre de ma sœur et de Twice, qui avaient agi avant de se faire piéger par les deux autres hommes.
Nous descendîmes malencontreusement les escaliers, essayant d'éviter de trébucher sur les corps sans vie de nos ennemis, puis nous engageâmes sur le long chemin qui conduisait à notre repaire.
***
-Ça va aller, tu penses ? demandai-je à Spinner, voulant m'assurer que mes camarades allaient guérir comme il le fallait.
-Oui oui, ne t'inquiètes pas, T/p, répondit-il d'un ton qui se voulait rassurant. Quelques jours de repos et ils retrouveront leur énergie habituelle !
Je lui rendis son sourire.
-Tant mieux, alors...
Sur ce, je l'abandonnai dans la pièce qui faisait office de cabinet pour aller me poser dans un coin. Mon sourire avait disparu, laissant place à la culpabilité et la souffrance qui me hantait depuis notre retour à la planque.
L'atrocité de mon acte occupait mes pensées. J'avais beau essayer de chasser cette image de ma tête, elle revenait toujours, sans relâche. Je revoyais alors la violence qui émanait de ma main, tenant fermement le couteau de ma sœur, le sang qui dégoulinait sur le front de mon adversaire et coulait le long de ses joues, le coup de jus qui m'avait électrisée lorsque j'avais commis ce meurtre, comme si la vie que j'avais prise de force avait infiltré mon corps dans le but de me faire comprendre la gravité de la situation. Je me rappelais également l'état dans lequel je m'étais trouvée après ça, avec mon visage à l'expression terrifiée et mon corps tremblotant. Ces souvenirs avaient le don de m'écoeurer.
Je sortis du bâtiment, me dirigeai vers un coin d'herbe sèche et m'installai dans celle-ci, me rappelant à nouveau les bons moments que j'avais passés avec Shoto.
Shoto. Son prénom résonnait dans mon esprit. Je ressentais le terrible besoin de le voir, de le toucher, de lui parler. Je voulais pouvoir lui raconter ce qu'il m'était arrivée, lui faire part de la culpabilité qui me rongeait, même si je risquais sans doute de le répugner, après ça. Je voulais qu'il me réconforte, avec ses câlins et son doux regard, qu'il me regarde comme il l'avait fait lorsque je lui avais raconté mon histoire, sans y voir une meurtrière telle que je l'étais devenue aujourd'hui. Je ressentais ce besoin irrésistible de le revoir.
Malheureusement, c'était tout bonnement impossible. Avec mon statut de vilaine recherchée, je ne pouvais plus rien faire. C'était bien pour cette raison que je lui avais fait mes adieux. Et moi qui pensais que j'avais réussi à tourner la page ! Décidément, c'était loin d'être le cas. Je me sentais comme attachée à lui, tels deux âmes sœurs qui ne pouvaient pas se quitter. Malheureusement, ce n'était qu'une impression. Si nous étions réellement liés, nous aurions l'occasion de nous revoir, c'était certain...
Oh, mais ! À moins que...
-Tout va bien, T/p ?
Je tournai la tête en direction du nouvel arrivant, qui n'était autre que Tomura Shigaraki.
-Ouais, ça peut aller... mentis-je, puisque ça n'allait pas du tout.
-Ça n'a pas l'air.
Il vint se poser à côté de moi dans l'herbe, à mon plus grand étonnement.
-Je suis peut-être un vilain, mais je reste un être humain, déclara-t-il en fixant l'horizon. Je veux que mes alliés soient en forme et que l'on soit tous sur la même longueur d'onde.
Son étrange regard se posa ensuite sur moi.
-Or, je n'ai pas l'impression que ce soit le cas, reprit-il. Du moins, avec toi.
Constatant mon silence, il décida de poursuivre :
-Quand vous avez rejoint l'alliance, ta sœur et toi, Himiko semblait déterminée. Elle m'a dit qu'elle souhaitait vivre comme elle l'entendait. Par contre, toi, je n'ai jamais su de quelle vie tu rêvais. C'était comme si tu te contentais de la suivre, sans prendre en compte ce que tu voulais réellement. J'ai pas raison ?
-Si... approuvai-je d'une faible voix.
Tout ce qui comptait, à l'époque et même jusqu'à aujourd'hui, c'était que je sois auprès de ma sœur. Elle qui avait tant souffert à cause des monstres qui nous servaient de parents, je ne me voyais pas l'abandonner.
-Je crois que je voulais rattraper le temps perdu, expliquai-je. On a pas tellement eu l'occasion de passer du temps ensemble durant notre enfance tout en étant nous même, à vrai dire...
-Et vous pensez avoir réussi, maintenant ?
-Pfff... Aucune idée... Tout ce que je sais, c'est que la Himiko que j'ai découverte ici n'est plus la même qu'autre fois. Et pour tout te dire, je préférais l'ancienne...
Mon supérieur me dévisagea.
-Qu'est-ce qui a changé, d'après toi ?
-Elle est devenue plus violente, plus dangereuse, et je dirais même complètement folle... Je n'arrive plus à la reconnaître ni à la comprendre, en fait.
-Et c'est quelque chose qui te gêne ? Je tiens quand même à te rappeler que nous sommes dans une alliance de "super-vilains".
-Oui, ça me gène... Et oui, je le sais bien. Je crois que c'est ça, justement, le problème.
Il m'interrogea du regard.
-Je n'appartiens pas au même monde que vous, développai-je, comprenant enfin quel était le problème qui me tracassait tout ce temps. Je sens que ma place n'est pas ici. Toute cette violence, ça me dépasse... Ce n'est pas ce que je veux...
-Je vois.
Je le scrutai, surprise.
-Tu ne le prends pas mal ?
-Non, répondit-il. Je savais depuis le début que tu n'étais pas faite pour être une des notres, j'attendais juste que tu le remarques.
-Ah bon ? Mais pourquoi m'as-tu confié la mission d'infiltration, dans ce cas, si tu savais que j'allais échouer ?
-Je voulais que tu le comprennes par toi même, dit-il. Et finalement, c'est grâce à ça que tu le sais, j'me trompe ?
-Non, tu as raison...
Je ne savais pas quoi dire.
-Voilà, déclara-t-il. Alors, tu sais quoi ? Vas-y. Pars. Va là où tu as envie d'être, et ne te soucie pas de Himiko. On s'occupera d'elle, je te le promets.
Partir ? C'était justement ce à quoi je pensais, avant que Shigaraki vienne me rejoindre. Je ne savais pas si c'était une bonne idée, ni même si elle était réalisable. De plus, je ne savais pas si c'était vraiment ce que je voulais. Parce que, même si je rêvais d'une vie paisible, je savais que je n'allais pas la trouver seule. Quelqu'un manquerait à mon bonheur. Et ce quelqu'un, c'était Shoto.
-Pourquoi me dis-tu ça ? m'enquit-je auprès de Tomura. Pourquoi tu m'encourages à vous abandonner ?
Il laissa échapper un soupir.
-Comme je te l'ai dit, je me soucie des intérêts de mes alliés. Et, en plus de cela, je préfère en avoir qui sont prêts à tout pour notre alliance, et je vois bien que ce n'est pas ton cas.
Je me laissai tomber en arrière dans l'herbe, sur laquelle mes cheveux vinrent se disposer.
-Quelles options s'offrent à moi ?
Le regard de mon supérieur se posa sur moi.
-Si tu veux pouvoir vivre tranquillement, tu as deux choix. Soit tu quittes la ville et tu vas t'installer ailleurs, soit tu restes ici, mais à ce compte là tu devras assumer les conséquences de tes actes.
C'est bien ce que je pensais...
-D'accord.
Ma décision était prise. Si je voulais avoir une chance de retrouver Shoto, il fallait que je reste ici. Mais, pour cela, je devais passer par une étape compliquée, parce que je ne pouvais pas simplement vivre dans le coin, sachant que j'étais recherchée par la ville toute entière. Je devais obligatoirement subir et patienter pour pouvoir atteindre mon objectif.
J'espérais sincèrement que ma sœur comprendrait ma décision, bien que j'en doutais fortement. Seulement, elle ne pouvait pas m'en vouloir. Même si cela partait de ma propre volonté, j'avais passé une grande partie de ma vie à la suivre en mettant de côté ce que je voulais réellement. Mais aujourd'hui, tout ça était terminé. J'avais décidé de prendre ma vie en mains, et de suivre la voie qui m'était destinée, à savoir celle qui me mènerait à Shoto Todoroki.
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Hey ! Comment ça va ?
J'espère que ce chapitre t'a plu ! Si c'est le cas, n'hésite pas à voter, à commenter et à partager ;3
Tu peux aussi me donner des conseils d'écriture, ou bien tout simplement me dire ce que tu as pensé de ce chapitre !
HEHEEEEEE-
T/P DÉCIDE DE VIVRE COMME ELLE L'ENTENDAIT, AUPRÈS DE SHOTO ! Si c'est pas beau ça, franchement...
Bon, par contre, elle sait pas si son amour est réciproque ;-; C'est pas très malin- Mais je pense que vous vous doutez qu'il l'est, je me trompe ? 😏
Est-ce que vous avez compris ce qu'elle va faire, du coup ?
C'est pas très clair, mais globalement on sait à quoi s'attendre...
L'histoire se rapproche dangereusement de sa fin ! Alalah... Ça va me manquer...
Bref, sur ce, PORTEZ VOUS BIEN <3
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