N.D.A :

Bonjour, alors oui je sais que je n'ai pas posté ce chapitre comme j'aurais dû le faire dimanche dernier et je m'en excuse sincèrement. Pour ceux qui n'auraient pas lu mon "Annoce 01" dans le coin "infos", voici la raison qui m'a empêché de finir dans les temps ;

J'avais beaucoup de défis Fortnite à rattraper. (Mais genre vraiment beaucoup.) Et comprenez bien qu'à 25€ le pass to fight de la saison 14 du jeu, (limitée dans le temps) c'est pas pour les jeter par la fenêtre. Ainsi qu'une autre précision non négligeable, j'avais également 9 wins à faire sur overwatch pour débloquer des styles Halloween pour les différents persos du jeu (9 victoires par semaine sur 3 semaines) donc encore 2 semaines pour les terminer complètement.

Bref, l'essentiel à présent c'est de pouvoir vous offrir cette troisième partie d'histoire et j'espère que comme les deux premières celle-ci arrivera à vous satisfaire.

Sur ce, bonne lecture !

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《- Je sais ce que tu te dis. Tu te dis que tu as désobéi à tes principes, que rien n'est de sa faute, que tu es le seul responsable de tout ce qui est déjà arrivé et ce qui arrivera.》Commença-t-il《- Alors tu comptes vraiment partir comme ça ? Le laisser seul ? L'abandonner à son sort encore une fois ?》 Termina de lui demander la voix posée du grand blond qui réapparut en un éclair devant lui.

《- Son sort comme tu l'appele si bien sera beaucoup plus lumineux sans moi.》 Lui répliqua sèchement Shota en le contournant, nullement surpris par les capacités surnaturelles de celui-ci.

《- Sur ce point tu as entièrement raison.》 Lui confirma-t-il dans un premier temps avant de reprendre.《- Mais lui qu'en penserait-il ?》

Cette dernière question fut la seule qui avait obligé le plus jeune à s'arrêter complètement.

《- Toi tu n'es pas qu'un simple marchand n'est-ce pas ?》Questionna-t-il dans un rictus sec.

《- Non en effet.》

《- Alors qu'es tu donc ?》 Continua de lui demander Shota avec sarcasme et colère.

Et la réponse qui en ressortit fut tous sauf anodine ou rationnelle pour lui qui se figea complètement de surprise à son entente.

《- La Mort. Ni plus ni moins.》

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Le ténébreux eut un temps d'absence. Fronçant les sourcils, il serra les poings avec hargne. Ne prenant même pas la peine de tourner la tête ou tout du moins le regard vers son interlocuteur, il lui répondit avec dérision ;

《- On me l'avait jamais faite celle-là.》

Comprenant bien son scepticisme le regard ainsi que la posture de Yagi changèrent radicalement pour le rendre plus sérieux que jamais.

《- J'aimerai que ce soit réellement le cas. Mais en la situation actuelle, je ne pense pas être là et avoir fais tout ce long chemin juste pour te faire une blague.》

《- Donc si je comprends bien tu t'incruste dans nos vies à Hizashi et moi juste pour me dire ça ? Et après ? C'est quoi la suite ? Tu vas me dire que ce que tu m'as fais voir tout à l'heure n'était qu'un simple test pour juger de ma réaction ?!》 Se défendit le noiraud avec agressivité.

《- Pas exactement.》

N'ayant jamais était d'un naturel très patient, ce dernier se décida à faire volte-face à son homologue pour le regarder complètement droit dans les yeux. La mâchoire toujours crispée et ses membres tendus accentuant davantage son envie de rapidement avoir les réponses à ses questions ne venant que renforcer l'atmosphère électrique qui s'était installée entre eux.

《- Alors je présume que tu vas tranquillement m'expliquer le pourquoi du comment tu connais autant de choses sur nous.》 Reprit-il sereinement bien que son expression semblait indiquer tout le contraire.

《- J'allais y venir. Mais ne comptes pas sur moi pour prendre des gants.》

《- C'est bien mon but. Allez parles.》 S'impatienta serieusement Aizawa en le fuisillant du regard, profondément irrité de tourner ainsi en rond.

Commençant à être également agacé de ce comportement froid et hautain, le grand blond lui ordonna de se taire afin de le laisser s'expliquer sans être interrompu pour quelconque raison, valable ou non.

《- Bien maintenant que j'ai pu te faire taire je pense pouvoir reprendre là où je m'en étais arrêté. Tout comme je l'ai expliqué à ton ami tout à l'heure, laisse-moi te dire que ce que tu as vu dans cette vision était bel et bien réel et en aucun cas dérisoire.》

《- Tu veux dire que...》 Demanda le plus jeune en haussant un sourcil intrigué.

《- Oui tout ce que tu as vu va vraiment se produire.》 Commença l'autre avec sérieux en voyant les yeux de son homologue menacer de lui faire payer le moindre mot de travers.《- Enfin, seulement dans le cas où tu déciderais de rester avec Yamada.》

Retrouvant presque immédiatement son calme à l'entente du nom du concerné, le ténébreux se décontracta légèrement, laissant ainsi place à un visage plus doux et inquiet ainsi qu'impatient de connaître la suite.

《- Ça veux dire que si je pars, rien de ce que j'ai vu ne va se dérouler ? Il pourra sincèrement vivre en paix loin de tout ça ?》

À son tour soulagé de voir son correspondant à présent limpide et exempt de toute trace de suspicion, il lui répondit avec flegme ;

《- "En paix" est un bien grand mot. Je n'irais pas jusque là. Mais en effet, si jamais tu prenais tes distances avec lui comme tu l'as toujours fait, il y a de fortes chances pour qu'il reste en vie. Du moins quelques années encore.》

Pendant un court instant le noiraud eut l'air d'être sincèrement étonné. Cet homme étrange et presque squelettique s'amuserait-il à le faire marcher ? Était-il vraiment sérieux ou bien n'etait-ce là qu'un stratagème pour le faire douter de ses réelles intentions ?

《- Et dans le cas où tu me dirais la vérité, qu'est-ce qui me prouve que tu ne vas pas tenter de nous cueillir à la première occasion ?》 Continua-t-il de se méfier avec raison.

Poussant un léger soupir à son égard, le plus vieux força le regard et reprit posément sans la moindre trace d'animausité ou sarcasme.

《- Eh bien entre oui et non.》

《- Développe.》

Lui ordonna-t-il tout aussi calmement. Chose que l'autre se fit une joie de reprendre et d'expliquer plus en detail.

《- En tant que Mort mon travail consiste seulement à accompagner les décédés jusqu'au purgatoire où il recevront leur dernier jugement.》 Commença-t-il.《- Mais pour vous deux, c'est différent. Maintenant que tu as vu l'avenir qui vous attend, tu as peut-être une faible chance de le changer.》

Continuant à lui demander silencieusement davantage d'informations, Shota décida de se calmer complètement. Après tout l'homme en queue de pie ne méritait sûrement pas de se faire traiter ainsi, malgré le fait qu'il soit un peu trop informé sur eux à son goût.

《- Je ne peux en aucun cas intervenir pour vous aider à vous en sortir, il en va de même pour l'inverse qui ne me permet pas de vous éliminer comme ça.》

《- Donc en gros t'es juste là pour voir comment les choses vont évoluer et ainsi prendre la décision de nous laisser vivre ou non.》Clôtura le vampire en s'adossant au mur le plus proche en même temps qu'il croisait les bras sur son torse.

《- Cela est encore une autre chose que je t'expliquerai plus tard. Pour en revenir à ce qui t'intéresse en ce moment, disons simplement que la meilleure chose que tu puisse faire pour éviter à la vision que tu as vu de se produire est de sincèrement t'en aller.》Lui souffla-t-il.《- Mais d'un autre côté tu ne dois pas non plus oublier de prendre en compte l'avis d'Hizashi qui se sentira à nouveau trahi par celui en qui il avait le plus confiance.》

Réfléchissant quelques instants sur le pour et le contre, le concerné soupira une première fois.

《- L'important n'est pas de savoir ce que lui veut mais ce qui est le mieux.》 Répondit-il finalement en fermant les yeux.

《- Je comprends largement tes motifs. Mais penses-tu vraiment qu'agir ainsi l'aidera à guérir de ses tourmentes les plus profondes ?》 Le fit douter le plus vieux en l'imitant.

À ces derniers mots tout changea pour Shota qui rouvrit ses yeux. Recommençant à mettre en question ce que sa séparation pourrait éviter à son camarade il soupira à nouveau, mais d'exaspération cette fois. D'un autre côté s'il s'en aller comme ça, n'allait-il pas le blesser encore plus ? Qu'était-ce donc le mieux à faire ? Partir et lui donner une chance de vivre, ou rester et tenter d'échapper au souffle gelé de la mort qui les attendait au bout du chemin ? Il ne le savait pas. Malgré son envie de partir loin, il ne voulait pas le laisser à nouveau tout seul. Seul dans ce village pourri jusqu'à la moelle, encerclé et éreinté par des personnes ne voyant en lui qu'un bon garçon les guidant eux et leurs âmes, si toutefois ils en avaient, sur un chemin plus clément et miséricordieux.

《- Alors que dois-je faire ?》 Demanda-t-il d'une voix presque suppliante en se laissant glisser lentement jusqu'au sol.

《- Ça, c'est une question que tu devras résoudre par toi même.》 L'aiguilla-t-il en venant se poser accroupi à ses côtés.

《- Je crois que je suis perdu. J'ai beau connaître ce qui nous attend, je ne sais même pas si j'aurais le courage de partir.》 Finit par se confier le plus jeune en regardant vers le bas.

《- Peut-être est-ce mieux ainsi.》

《- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?》 Questionna-t-il toujours à moitié présent.

《- La voie du cœur est une chose bien complexe pour vous autres les humains. Même en sachant ce qui serait le mieux à faire, vos sentiments vous ramène à vos attaches et vous empêchent ainsi de couper définitivement les liens qui vous unissent. Pour certains cela est une faiblesse. Mais pour moi ceci est bien la seule et véritable force qui vous rend si uniques...》

Légèrement touché et attendri, le noiraud laissa ses lèvres s'étirer doucement. Au final cet homme n'était peut-être pas qu'un simple gars cherchant à semer la discorde entre le blond et lui.

《- Tu as l'air d'en connaître un sacré rayon. Sauf que moi je ne suis pas humain. Plus maintenant.》 Lui précisa-t-il en retrouvant son sérieux habituel.

《- Et c'est là ton erreur. Contrairement aux vampires originaux toi tu n'en es pas un de naissance.》

《- Qu'entends-tu en disant ça ?》

《- Simplement qu'à leur inverse toi tu as su garder ton humanité.》

Suite à ce dernier échange, un nouveau silence s'installa quelques secondes entre eux. Secondes pendant lesquelles aucun des deux occupants n'avait osé reprendre. Les minutes défilèrent lentement avant que Shota ne choisisse enfin de briser en premier le calme qui les entourait depuis trop longtemps à son goût.

《- Est-ce que ça veut dire que je redeviendrai humain un jour ?》 Questionna-t-il en regardant du coin de l'œil le blond qui eut l'air un peu perplexe.

《- Désolé. Je n'en sais pas plus que toi sur le sujet.》 Lui avouea-t-il en entrelaçant ses mains l'une dans l'autre.

《- Je vois...》 Souffla faiblement Aizawa, déçu. 《- Et maintenant ? C'est quoi le plan ?》

《- Pour le moment la meilleure chose que tu puisse faire est de retourner auprès de ton ami et réfléchir à tout ce que l'on s'est dit.》 Clôtura Toshinori en se relevant avant d'aider son homologue à en faire de même.

《- Merci pour tout.》 Murmura-t-il de façon à être le seul à l'entendre. Raté malheureusement.

《- Il n'y a pas de quoi.》 Lui souria l'autre en le laissant à présent seul.

Finalement parvenu à éclairer un peu plus sa lanterne, Shota décida de tourner les talons pour venir regarder par les barreaux de la porte conduisant au grand jardin extérieur qui lui faisait tant envie en ce moment. Hésitant à se saisir de la poignée pour sortir dehors, il inspira calmement avant de la tourner pour venir ouvrir cette dernière et ainsi se rendre sous le préau en pierre de la terrasse, afin de venir s'accouder sur la rampe en granite qui séparait encore le sol sur lequel il était, de l'herbe et la terre qui terminaient de rendre l'endroit sincèrement abandonné et glauque.

Regardant un peu l'étendue qu'il avait en face de lui, son regard s'arrêta quelques instants sur le seul et unique grand arbre mort parfaitement central qui décoré le squar ainsi que la promenade de cet espace vert. Toutefois un détail en particulier attira son attention, des corbeaux. Trois ou quatre volatiles aussi noirs que ses cheveux le fixant étrangement de leurs yeux rouges. Bien loin d'être effrayé de leur présence, Aizawa fronça les sourcils. Ayant toujours détesté ces créatures semblables au diable, il intensifia son regard devenu étrangement plus écarlate que d'habitude.

Pour leurs parts, en sentant le danger, tous les oiseaux décidèrent de décoller et s'envoler hors du périmètre intérieur du batiment. De nouveau seul, le noiraud retrouva une expression neutre bien que mélangée à une pointe d'inquiétude. Se souvenant pleinement du temps où il était encore humain, à chaque fois qu'il voyait ces bêtes sans âmes le fixer de leurs grands yeux vitreux et dépourvus de sentiments, il savait que cela précédé souvent un désastre. Cette fois-ci plus que les précédentes. Et quoi de plus normal étant donné le fait que même les légendes disaient que voir ces oiseaux au dessus de la tête était souvent synonyme d'accidents ou dans le pire des cas, de mort. Fatigué de toutes ces interminables prises de tête, il abandonna un instant ses contestations et regarda en direction de ciel.

Une nuit obscure. Pas la moindre étoile. Le moindre nuage. Seulement une pleine lune légèrement rougeâtre. À cette vue, Shota s'inquiéta. Pensant d'abord à une simple coloration passagère il se dit qu'il devait sûrement commencer à fatigué. Et quoi de plus normal en ayant vécu sa journée ? C'était décidé, il allait retourner dans la chambre d'Hizashi pour le rejoindre et ainsi se changer un peu les idées. S'exécutant sans perdre un instant, il refit son chemin à l'envers.

Seulement tout le long de son voyage de retour, il était ailleur. Remuant en boucle les différents détails de sa conversation avec le plus vieux, il soupira. L'heure était grave. Il ne devait plus impliquer, volonterement ou non, son ami dans toutes ces histoires dangereuses qui menaçaient de les abattre froidement sans aucune autre forme de procès. Continuant de marcher lentement, il décida de se laisser un peu de temps pour digérer la nouvelle avant de retourner se coucher auprès de son ami pour tenter de terminer sa nuit.

Malheureusement pour lui, une fois arrivé et installé il n'arrivait toujours pas à dormir. Lâchant un deuxième soupir, il continuait encore et toujours à se retourner plusieurs fois dans le lit, mais finit finalement par fermer les yeux et réussi cette fois-ci à s'endormir pour de bon tout le long des quelques heures qui lui restait avant le petit matin avec une dernière image en tête.

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23 octobre 1610:
06h15
Chambre à coucher

Finalement arrivé à son terme, la nuit noire laissa place aux premiers rayons du soleil qui vinrent se charger de réchauffer un peu la pièce à moitié éclairée avant de lentement poursuivre leur lente ascension vers le lit de la chambre, couvrant par la même occasion les jambes du noiraud qui, malgré la couverture, pouvait sentir d'étranges picotements dans ses membres inférieurs. Laissant encore un peu de temps passer en pensant que ça allait s'arrêter tout seul, il se réveilla en sursaut en sentant un peu plus intensément ce désagréable chauffement continuer à martyriser ses jambes qu'il dû finir par rabattre contre sa poitrine en posture assise afin d'éviter à la lumière du jour de continuait à les lui brûler.

De son côté, ayant pleinement senti l'agitation de son ami, Hizashi ouvrit de petits yeux et se releva péniblement vers lui. Pensant dans un premier temps le retrouver en proie à un mauvais rêve dont il se serait fait une joie de le sortir, il réalisa que son camarade était bel et bien réveillé et recroquevillé au plus profond de leur couche. Comprenant passament la gravité de la situation, bien que toujours à moitié dans les vapes, il regarda un peu partout autour d'eux. Mais en voyant à son tour le soleil remonter lentement vers eux, son cœur manqua un battement. Prenant immédiatement conscience du danger, le blond se hâta de se jeter en quatrième vitesse vers la fenêtre pour tirer rapidement le rideau qu'il avait ommi de rabattre la veille et ainsi éviter le pire pour Aizawa qui lui lança un regard rempli de reproches mélangé à une pointe de soulagement de s'en être tiré avec tout juste quelques dégâts mineurs.

《- Pardon ça m'était complètement sorti de la tête.》 Tenta-t-il de se rattraper grossièrement en souriant comme à son habitude.

《- T'en fais pas pour ça, venant de toi j'ai l'habitude.》 Taquina volontairement le noiraud en souriant faiblement.

《- Eh bien si c'est comme ça la prochaine fois tu te débrouillera tout seul.》 Bouda son camarade qui croisa les bras en signe de protestation.

S'amusant un peu de la situation, le concerné ricana légèrement. Décidément son ami était beaucoup trop différent de lui.

《- Il est encore tôt. Pourquoi ne reviendrais tu pas te coucher au lieu de blasphèmer ainsi ?》Lui proposa Aizawa en pointant son côté du lit avec son index.

Retrouvant rapidement sa joie et son entrain habituel, Hizashi ne se fit pas prier plus longtemps avant de revenir s'installer à sa place. Seulement ayant la flemme de faire le grand tour, il se permit de passer à califourchon sur le plus jeune qui cramoisi légèrement. Voyant cela l'autre décida de s'amuser à son tour un peu de la situation avant de se lever pour l'embêter et le charier là dessus.

《- pourrait-on savoir à quoi tu penses petit malin ?》

《- Qui ça moi ? Je... à rien pourquoi cette question ?》

《- Tu rougis.》 Le nargua-t-il sournoisement.

《- Mais pas du tout ! C'est toi qui te fais des idées ! Allez maintenant retourne te coucher au lieu de dire des bêtises.》 Tenta de faire obéir Shota envers son idiot de compagnon.

Malheureusement ou heureusement, ça dépend des personnes, cela était sans compter sur l'intervention de Nemuri qui venait d'entrer comme une forçonée dans la pièce sans même prendre au préalable la peine de frapper à la porte.

《- Hey Sho ! Zashi ! Ça y est j'ai enfin fini de retoucher vos hab....》

En voyant la scène qu'elle avait sous les yeux, elle se stoppa aussi tôt. Pensant les trouver tous les deux déjà réveillés et habillés depuis longtemps, elle buggua quelques instants à la vue du blond installé à califourchon sur l'autre garçon qui venait de sérieusement virer au rouge tomate en voyant à son tour l'intruse.

《- Oh Nemu !? J'te jure que c'est pas du tout ce que tu crois !》 Essaya de se rattraper grossièrement le deuxième homme en agitant ses mains devant son visage devenu plus rouge encore que les yeux de son ami.

《- Mais bien sûr Yamada, on y croit tous !》 S'amusa-t-elle en riant à pleins poumons.

Trouvant la situation devenue trop embarrassente, le vampire se chargea de dégager avec professionnalisme le plus vieux qui retomba les quatre fers en l'air à terre dans un léger juron. Baraguinant quelques mots incompréhensibles pour les deux autres, le consterné se releva péniblement en se grattant l'arrière du crâne histoire d'atténuer un peu la douleur qui venait de lui être si gratuitement infligée.

《- C'était pas la peine d'en arriver là quand même...》 Se pleignit-il en lui lançant un regard pressant.

《- T'avais qu'à m'écouter quand je t'ai dit de retourner te coucher au lieu de camper sur mes genoux.》 Se défendit le noiraud en croisant à son tour les bras.

《- Et si vous arrêtiez un peu tous les deux ? Vous ne trompez personne. Même Midoriya a bien vu que vous vous amusiez à vous déshabiller du regard.》 Intervient la seule femme présente en pointant du bout du doigt la porte restée grande ouverte sur une tignasse verte qui avait tenté de se cacher.

Rougissant encore plus, si cela était seulement possible, le vampire se fit beaucoup plus timide et petit. Déjà qu'une était de trop, alors deux... mais bon, comme on ne dit jamais deux sans trois, ce fut ensuite au tour de l'homme en queue de pie de s'arrêter devant l'entrée de la porte. Vraisemblablement intrigué.

Celui-ci d'ailleur eut l'air aussi gêné que son apprenti. Se sentant de trop dans cette pièce il décida de s'éclipser tout aussi doucement qu'il était arrivé.

《- Oh navré je ne reste pas plus longtemps.》 Se permit-il avant de tourner le dos pour repartir d'où il était venu.

《- C'est bon Toshi, au point où on en est...》 L'autorisa à rester l'évêque en s'adossant aux rideaux qu'il avait tiré un peu plus tôt.《- Bon Nemuri, maintenant que nous sommes tous là pourquoi ne pas nous dire la raison de cette charmante visite surprise ?》

Comprenant le léger sarcasme dans sa voix, la bleutée tendit devant elle la tenue qu'elle avait encore dans les bras toute fière.

《- Tada ! Lavée, raccommodée, retouchée et tout ce qui va avec !》 Se félicita-t-elle.

《- Bah ça alors, venant de toi ça m'étonne que tu n'es pas mis plus de temps à terminer !》 Ironisa Hizashi avec un sourire en coin.

《- Très drôle blondinet en attendant on vois bien que c'est pas toi qui a dû rester debout toute la nuit !》

《- Oh très bien ma chère je m'excuse. Tu as fais un très bon travail.》 Se rattrapa-t-il sarcastiquement en venant lui récupérer la tenue des mains avant de la reconduire elle ainsi que les deux autres dehors.

《- J'ai même pas droit à des remerciements ?! Tu sais j'accepte de te pardonner si jamais tu me laisse regarder votre partie de jambes en l'air !》 Crisa-t-elle en se débattant de l'emprise du blond qui dû légèrement combattre pour la faire sortir.

《- Sans façon merci. Au lieu de dire des absurdités pareilles vas plutôt préparer la grande salle pour la messe de tout à l'heure, tu seras gentille.》 Lui ordonna l'évêque sur un ton tout aussi posé que sérieux.

Comprenant également le message, le vert et son maître décidèrent de fermer derrière eux la porte tout en se proposant de la raccompagner jusqu'à destination avant qu'elle n'ait le temps de protester. Chose à laquelle le concerné les y autorisa avec un léger mouvement de tête.

Maintenant seuls à nouveau, les deux hommes purent souffler avant que Shota ne se lève à son tour du lit pour venir se changer et s'habiller de son nouvel ensemble. Même schéma pour l'autre qui troqua son pyjama pour sa traditionnelle soutane noire.

《- Tu vas vraiment faire ça ?》 Demanda Aizawa en terminant d'aboutonner son par-dessus d'épaules.

《- De quoi ? La messe ? Non pas que ça m'enchante mais j'ai pas vraiment le choix vu qu'aujourd'hui nous sommes dimanche.》

《- Ça veux dire qu'il y aura du monde avec nous...》 Conclua le plus jeune avec anxiété.

《- Ne t'en fais pas pour ça, ils seront tous installés sur les bancs Est et Ouest. Personne ne viendra s'approcher de toi tu as ma parole. Après si jamais tu ne te sens pas de faire face à toute une assemblée, tu peux toujours rester caché derrière les rideaux qui ornes les deux côtés de l'estrade.》 Le rassura le prêtre en attachant ses cheveux en une queue de cheval négligée.

《- Dans ce cas je pense t'écouter et faire ça si tu n'y vois pas d'inconvénients.》

《- Bien au contraire tu m'enleverai un gros poids de l'estomac.》 Termina le concerné qui finit d'attacher ses dernières mèches dissidentes.

À présent parvenu à se mettre d'accord, les deux restèrent encore quelques heures entre eux à parler de choses et d'autres en attendant patiemment le moment de leur départ vers une cérémonie bien trop ennuyeuse et inutile à leurs goûts. Après quelques minutes supplémentaires, tous deux durent bien finir par couper court à leur discution pour se rendre dans la salle principale. Mais juste avant de sortir de la pièce, le blond lui tendit le même voile que celui qu'il avait dû porter la veille.

《- Tiens. Remets le.》

Ne se le faisant pas répéter deux fois en sachant parfaitement qu'il devait par tous les moyens rester anonyme aux autres, il s'en saisissa et plaça le bout de tissu devant son visage afin d'en faire de même avec sa paire de gants juste avant de sortir tranquillement de la chambre en premier, suivi de prés par son camarade qui les accompagna tous les deux jusqu'à destination où les attendait déjà Nemuri. Une fois arrivé, Aizawa ralentit le pas. Tout comme hier avec la grande porte principale, son corps hésitait encore à avancer davantage. Regardant furtivement l'assemblée qui s'était agglutinée dans tout l'ensemble disponible de la pièce, il recula de deux ou trois pas. Ne pouvant pas faire face à tous ces gens sans stresser ou trembler, il fit simplement signe à Hizashi qu'il ne s'avancerait pas plus loin. Comprenant aisément son agissement, l'autre acquiesca doucement sous les jectations de ses semblables avant de rejoindre la bleutée sur l'estrade.

Continuant à s'avancer lentement jusqu'à l'autel puis à son pupitre, le blond salua poliment toutes les personnes présentes d'un simple mouvement de main et put ainsi faire cesser le brouhaha qui régnait jusqu'à présent. Inspirant pour se donner du courage et pas tout envoyer en l'air, il ouvrit minutieusement le gros livre qui y était déjà positionné du bout de ses doigts pour commencer la longue lecture qu'il avait devant lui.

De son côté, attendant patiemment que son ami ne se décide enfin à énoncer les quelques versés, Shota s'avança prudemment. Sa main droite toujours posée contre le mur pour ne pas s'en éloigner, il fit bien attention à rester derrière le lourd rideau pourpre et doré qui lui permettait de voir son compagnon sans être vu à l'inverse par les autres personnes. Enfin techniquement en tous cas. Un détail attira son attention. Tout au fond de l'endroit, positionné à proximité de la grande porte se trouvait celui qui se faisait appeler Van Helsing. Adossé contre l'encadrement de cette dernière, les bras et les jambes croisés il écoutait et scrutait malicieusement tous les gestes et paroles du blond. Gaietant patiemment le moindre mot ou pas de travers, il balaya toute la salle d'un simple regard. Quand soudain, il s'arrêta de lui même au niveau droit de l'estrade. Plus précisément à l'endroit où se trouvait le vampire. Pour le concerné, sentant pleinement le danger qui le menaçait, il se recula par réflexe le plus loin qu'il le pouvait de la vue d'aigle de son sadique chasseur qui ne prit même pas la peine de bouger le moindre muscle de sa place d'origine.

Pour sa part, l'évêque qui avait senti le soudain changement dans le comportement du ténébreux lui jeta un rapide regard en biais avant de revenir fixer tout aussi vite les quelques lignes qu'il avait appris à mémoriser par cœur à force d'expérience. Ayant visiblement remarqué cela, l'homme à la cape rouge ne fit rien. Laissant le temps à son interpréte de terminer son serment, il finit par se pousser du passage pour laisser les autres sortir au moment où celui-ci eut fini et ainsi se retrouver seul à seul avec ce dernier qui ne montra aucune peur ou colère de le voir ainsi se montrer en ces lieux.

《- Bonjour mon père. Heureux de vous revoir.》 Se permit l'homme aux pistolets en montant à son tour sur l'estrade pour le rejoindre.

《- Il en est de même pour moi mon enfant. En quoi puis-je vous aider aujourd'hui ?》 Demanda humblement le blond en souriant comme à son habitude pour éviter de paraître trop suspect.

《- En rien je vous remercie. J'étais seulement venu pour vous féliciter.》 Commença-t-il.《- Le travail que vous accomplissez pour ces pauvre hères est sincèrement louable.》 Termina-t-il de le complimenter avant de reprendre. 《- Quel dommage que vôtre confrère n'ait pas pu participer à cela...》

À cette phrase il regarda en direction du couloir de droite et put ainsi voir un peu mieux l'homme qu'il n'avait pas de suite reconnu. Pour son compte le concerné resta silencieux. Étant soit disant mué il ne pouvait que laisser son ami trouver de quoi lui répondre. Et cela ne tarda pas car aussi tôt l'évêque réussi à recentrer la discution sur lui avec une main de maître. Expliquant vaguement quelques excuses qu'il parvenait à rendre réelles, il termina son petit récit avant de se faire couper par Nemuri qui avait également décidé d'intervenir en voyant le tueur aussi persistant dans sa quête de réponses.

《- Et sinon dites-moi mon cher monsieur, d'où venez vous ?》 Insista-t-elle sur les trois derniers mots d'une voix sensuelle en venant se coller elle et sa généreuse poitrine sur son bras gauche.

Technique sournoise mais qui porta aisément ses fruits, l'autre cramoisi promptement sous son masque avant de baraguiner quelques mots douteux et mal épelés qui pouvaient en dire long sur son malaise de voir une telle femme accrochée à son bras non couvert.

《- Euh... de... du... Vat...》

Essaya-t-il désespérément de répondre sous les ricanements d'Hizashi et Nemuri qui, cette dernière, se chargea de reconduire leur invité surprise à l'extérieur pour promener un peu en ville avec lui et tenter d'en apprendre plus sur sa présence ici en lui tirant les vers du nez. Continuant à se diriger énergiquement vers la grande porte principale avec son nouveau martyr, elle lança un petit clin d'œil furtif à ses amis qui en comprirent de suite la signification et lui répondirent par un léger mouvement de main en guise d'au revoir.

De nouveau tous seuls après le départ de la bleutée, le noiraud put souffler un bon coup. Soulagé de voir que son amie avait réussi à lui épargner un nouvel interrogatoire déplaisant, il fut accompagné par Hizashi qui déposa une main protectrice sur son épaule. Ayant aussi vu le calme qui régnait de nouveau, ils furent ensuite rejoins par Toshinori et Midoriya qui avaient décidé de rester discrets le temps de la cérémonie du blond. Remarquant la tignasse verte qu'il avait sous les yeux, le vampire se souvint de ce que son compagnon lui avait dit quand ils étaient repartit tous les deux et lui demanda alors pardon pour son comportement froid de la veille.

Bloquant un court moment sur un tel changement de comportement du jour au lendemain, le concerné s'affola tout seul. Se demandant quelle mouche l'avait piqué pour le rendre étrangement plus doux et aimable en seulement quelques heures, le plus jeune lui fit un sourire niais et reprit le plus calmement qu'il le pouvait.

《- M'... m'enfin c'est vraiment pas grave monsieur Aizawa !》

《- Vraiment ? Pourtant j'ai été sévère avec toi alors que tu ne l'avais pas mérité.》 Lui rapella-t-il en croisant les bras.

《- Mais non voyons vous étiez entièrement dans votre droit vu la façon dont je vous fixez !》Engoissa-t-il immédiatement en se tenant aussi droit qu'un piquet.

Intrigué de ce comportement plus loufoque encore que celui d'Hizashi, il détourna le regard avant que l'adolescent ne l'attrape délicatement par un bout de sa tenue pour l'obliger à revenir le fixer.

《- Voilà en fait j'étais simplement curieux sur vous... et je voulais savoir... enfin si ça ne vous embête pas bien sûr... hum... est-ce... est-ce que vous pensez pouvoir répondre à certaines de mes questions ?》 Lui demanda-t-il avec un étrange sourire mi-engoissé, mi-sympathique.

《- Euh... oui si tu veux je n'y vois pas d'inconvénients.》

《- Super géniaaaaal~ !》

Donnant un petit coup de coude au prêtre, Toshinori lui fit comprendre de le suivre pour laisser aux deux autres un peu d'espace. Enfin disons plutôt qu'il faisait ça pour leur épargner d'interminables discutions qui n'étaient pas prêtes de s'arrêter de si tôt. Discutant et vadrouillant de leur côté, les deux blonds vinrent s'installer sur l'un des derniers bancs de la salle histoire d'avoir un peu de marge pour leur discution. Réalisant sa boulette d'avoir ainsi accepté de se faire interroger il lança un regard vers l'homme en queue de pie qui lui souria et lui fit un petit coucou de la main pour lui donner du courage.

Pour sa part, n'attendant pas le déluge Midoriya, qui avait déjà sorti son cahier, son encre et sa plume pour prendre des notes, vint reconcentrer sur lui son homologue qui déglutit difficilement en se doutant bien qu'il n'était pas prêt d'avoir un peu de répit.

《- Très bien première question. Est-ce que les vampires ne boivent réellement que du sang ? Et si c'est le cas, pourquoi ?》

《- Alors par où commencer ? Hum disons simplement qu'ils n'ont pas tellement le choix. Le sang étant leur principale source de nourriture, ils ne peuvent rien manger d'autre sans risquer de s'intoxiquer.》

《- Oh mais c'est super intéressant !》 Le remercia le vert en gribouillant quelques mots sur son bout de papier. 《- Deuxième question. Est-il vrai que le soleil vous brûle la peau dès que vous entrez en contacte avec ses rayons ?》

《- Aussi cliché que cela puisse paraître, oui.》

《- Je vois c'est vraiment très intéressant comme sujet !》 S'emerveilla-t-il en continuant à gratter le papier. 《- Question trois, pourquoi...》

Continuant à répondre tout le long de la journée aux interminables questions du plus jeune qui n'arrêtait pas de le suivre peu importe où il allait, Shota finit par s'affaler de tout son poids sur l'une des chaises de la pièce à vivre d'Hizashi qui avait fais exprès de ne pas fermer à clé sa porte.

《- Dernière question. Est-ce que vous mourez vraiment quand on vous plante un pieux dans le cœur ?》

《- Franchement... qui ça ne turait pas cette chose...》 Termina-t-il de lui répondre aussi directement que possible, complètement au bout du rouleau.

Terminant de noircir les dernières pages de son cahier, le jeune homme le remercia poliment en s'inclinant avant de repartir pour laisser le ténébreux décompresser un peu de ce long interrogatoire plus exaspèrant qu'autre chose pour lui qui finit par s'endormir assis. La tête posée contre le rebord de la table. Finalement rejoins par son ami quelques heures plus tard, ce dernier rigola de le voir ainsi roupiller sur quelque chose d'aussi peu confortable qu'une chaise et une table en bois. Ne voulant pas le deranger mais n'étant pas non plus disposé à le laisser passer sa nuit ici, il décida de le prendre en poids en passant un premier bras sous ses genoux avant de ramener le reste de son corps contre son torse pour le maintenir allongé le plus confortablement possible contre lui.

Admirant les traits de son visage non caché sous son traditionnel voile, le blond ne put s'empêcher de le regarder dormir aussi profondément qu'un enfant épuisé après une longue journée au terrain de jeux. Arrivant finalement dans leur chambre, il le déposa délicatement sur le lit avant de lui retirer ses chaussures pour l'installer sous les couvertures. N'ayant pas le courage de le mettre plus à l'aise dans un pyjama, il se dit qu'il ne voulait pas prendre le risque de le réveiller. Et revanche pour lui, l'étape du déshabillage n'était même pas une question de choix. Terminant de se dévêtir pour enfiler sa robe de chambre, il vint fermer les rideaux de la pièce et regagna à son tour le lit pour s'installer à ses côtés. Profondément heureux malgré sa nouvelle journée mouvementée, il ne put s'empêcher de voler un léger baiser qui se voulait à peine appuyé au concerné qui soupira faiblement à cette attention. Continuant à sourir, l'évêque termina finalement sa course peu de temps après dans les bras de Morphée.

[.....]

Se réveillant soudainement en pleine nuit afin de se sortir d'un mauvais rêve, Aizawa regarda plusieurs fois de droite à gauche à la recherche du moindre indice lui prouvant qu'il était bien réveillé. Quand soudain son regard se porta sur l'homme qui dormait à ses côtés, il retrouva un semblant de calme et se détendit légèrement avant de se découvrir complètement pour venir se poser assis au bord du lit. Il remarqua alors qu'il était encore habillé de sa tenue noire. Repensant à tout ce qui s'était passé depuis la cérémonie jusqu'à la fin de son interrogatoire, il souffla d'exasperation. La tête vers le bas, le regard vide, il se leva pour revenir faire la même chose que la veille. À savoir aller prendre un peu l'air dehors pour se changer les idées en voyant son ami dormir à poings fermés.

Soulagé de n'avoir croisé personne en chemin, il se rendit à l'extérieur afin de revenir se poser accoudé au même endroit que la nuit précédente. Regardant une nouvelle fois ce même arbre recouvert de corbeaux croassant à la lune, il serra les poings jusqu'à en avoir mal. Continuant à fixer sauvagement ces créatures, il porta finalement son attention sur leurs yeux devenus étrangement plus rouges que la dernière fois. Sûrement était-ce là une image falsifiée que créaient les rayons de la lune en se reflètant dans leurs prunelles unicolors.

Relevant légèrement la tête vers le ciel, il réalisa que ce n'était pas qu'une impression. La lune avait commencé à prendre une couleur un peu plus écarlate que la nuit dernière. Signe d'un mauvais présage ou simple phénomène naturel de l'équinoxe d'automne, il pensait en avoir déjà quelques idées. Déplaçant une main devant ses yeux il tenta de réfléchir à nouveau à sa discution avec Yagi il y a quelques heures en arrières. Tournant en boucle le problème dans tous les sens, il put sentir une migraine prendre petit à petit possession de son crâne.

Terminant de réfléchir à tout ça, il décida de rentrer à l'intérieur pour rejoindre son camarade. Sauf que cela était sans compter sur l'intervention de Nemuri qui se déplaçait de façon complètement imprévisible dans le couloir qu'il remontait en ce moment même. Comprenant que la pauvre femme devait être complètement ivre pour ne pas tenir droite, il se permit de la raccompagner jusqu'à ses appartements en la portant sur son dos. Trajet difficile pour lui qui luttait pour garder le plus longtemps possible son équilibre en sentant la bleutée gigoter dans tous les sens en même temps qu'elle lui faisait quelques propositions obscènes. Chose à laquelle le consterné ne prit même pas la peine de répondre en se voyant être arrivé devant la porte de sa chambre. Ouvrant celle-ci pour l'installer dans son lit, il repartit tout aussi rapidement vers celle d'Hizashi qui avait certainement dû entendre le vacarme qu'avait créé la seule femme de l'endroit en rentrant de son exploration dans les tréfonds des bars et certainement autres choses peu catholiques dont il ne voulait même pas entendre parler.

Préparant déjà une excuse pour quand il arriverait, il fut d'autant plus surpris en voyant le concerné encore profondément endormi. Heureusement pour lui dans ce cas qui ne l'obligeait pas à mentir sur sa mystérieuse disparition, il revint se glisser sous la couette en jetant un dernier regard à Hizashi qui se retourna sous les couvertures dans la direction opposée. Rigolant faiblement il ne tarda pas à se rendormir lui aussi et put ainsi profiter de sa nuit de repos.

━━━ • ✙ • ━━━

25 octobre 1610
Salle principale
15h30

Deux jours venaient de passer, pour Shota cela semblait déjà être une éternité. Bien qu'il ait toujours été de nature taverniere, en ce moment, la liberté lui manquait. Enfermé entre les murs de l'église sans possibilité de voir l'extérieur excepté par les vitraux multicolores qu'il avait en face et à côté de lui, il s'ennuyait terriblement. Ne pouvant rien faire d'autre que les cent pas ou tourner en rond, il était semblable à un lion en cage.

Remarquant son comportement depuis hier et avant hier, l'évêque soupira légèrement. Il savait parfaitement ce à quoi son ami pensait. Lui aussi avait envie de sortir, prendre un peu l'air, balader ne serait-ce même que quelques minutes à l'extérieur. Mais comment le pouvait-il ? Étant donné tout ce qui s'était déroulé entre eux depuis qu'ils avaient fais la grossière erreur de se montrer ensemble en plein jour, il était tout bonnement inconcevable de faire autrement. Et cela le peiné grandement. Étant lui même incapable de rester bien longtemps entre quatre murs, le voir ainsi lui faisait mal. Très mal.

《- Comment tu te sens aujourd'hui ?》 Lui demanda-t-il en se rapprochant dans l'espoir de pouvoir lui tenir un peu compagnie.

《- Mieux. Mais je vais pas te mentir, j'en ai vraiment marre de ne rien faire d'autre que tourner en rond toute la journée.》

À cette phrase, le plus vieux ferma doucement les yeux tout en reprenant calmement ;

《- Je sais, tu te sens comme un oiseau en cage.》

L'autre ricana systématiquement à cette comparaison pour le moins originale avant de se retourner pour faire entièrement face à son homologue.

《- Au moins dans une cage dorée en comparaison de ces pauvres bêtes vouées à rester éternellement prisonnière derrière des barreaux.》 Se défendit-il en quittant sa fenêtre pour venir se poser à la place sur l'un des bancs Ouest de la salle.

Tout aussi rapidement rejoins par Hizashi qui s'installa auprès de lui, celui-ci vint entrelacer les doigts de ses deux mains posées sur ses genoux avant de claquer sa langue contre son palais. Signe qu'il pensait à quelque chose. Continuant à réfléchir à la façon dont il allait s'y prendre pour le dérider un peu, il lui demanda finalement d'une voix interogatrice ;

《- Est-ce que l'extérieur te manque à ce point ?》

Shota hésita, répondre honnêtement était-il vraiment une bonne idée ? Lui dire que oui, cela ne serait pas trop contradictoire avec les règles que les deux s'étaient fixés ? Attendant durant un dizaine de secondes pour ne pas dire quelque chose que son ami pourrait comprendre "de travers", il opta pour un petit mensonge qui sonnait, à son grand dam, plus faux qu'autre chose.

《- Non voyons, de toute façon tu sais très bien que dans n'importe quel cas il m'est impossible de mettre un pied dehors.》 Lui rappela-t-il en insistant fortement sur les détails.

Connaissant parfaitement bien les moindres pensées du noiraud, l'évêque lui souria en ayant déjà fini d'analyser toutes les possibilités d'une éventuelle balade. Fier d'en avoir trouvé une qui ne risquait pas de les inculper dans une nouvelle histoires abracadabrante, celui-ci lui proposa à son tour avec amusement.

《- Certainement, nous y croyons tous mon cher. Sauf que voilà, aujourd'hui j'ai décidé d'être égoïste et de ne penser qu'à moi. Et comme je suis du genre royaliste, j'exige que nous sortions tous les deux pour nous dégourdir les jambes.》 Lui affirma-t-il en fixant ses grands yeux émeraudes dans ceux de son ami qui semblait réticent à cette idée.

《- C'est une blague n'est-ce pas ?》 Se risqua Aizawa très peu rassuré.

《- Non une obligation pour avoir tenté de me mentir.》 Clôtura le prêtre avec un grand sourire.

Regardant avec appréhension par l'une des rares vitres transparente, Shota grimaça. N'aimant pas tellement la couleur grisâtre du ciel qui semblait s'assombrir davantage et indiquer une future averse, il réesaya de dissuader Yamada en l'obligeant lui aussi à fixer de ses yeux l'atmosphère menaçante de l'extérieur qui ne lui inspirait pas tellement de sympathie pour une simple balade. Toutefois l'autre n'en fit rien. Malgré les réticences du ténébreux il finit de le convaincre avec des yeux de chien battu.

Dorénavant habillés et parés de capes étanches à l'humidité de l'air au bout de seulement 10 minutes, le consterné se maudissa intérieurement pour avoir une fois encore cédé au caprice de son ami en même temps qu'ils se rendirent au seuil de la porte en bois. À présent à l'extrême limite, le plus jeune fut le premier à sortir suivi immédiatement du prêtre qui le félicita joyeusement en lui attrapant la main. N'en faisant rien, l'autre lui rendit en refermant sa dextre sur la sienne afin de se laisser guider par ce dernier sur un chemin bien différent de la derniers fois.

Avançant difficilement sur le terrain accidenté que procurait le sentier de forêt battu et terreux par lequel ils étaient passés, l'indigné crut en reconnaître quelques aspects. Un peu comme si il y était déjà venu il y a longtemps. Pensant d'abord à une simple coïncidence, cela se confirma rapidement en sentant Hizashi ralentir le pas pour finalement se stopper devant une gros rocher gravé d'une inscription taillée directement dans la pierre, l'air triste et visiblement accablé de regrets. Comprenant rapidement ce brusque changement de comportement quand il la vit à son tour, Aizawa ne put s'empêcher de lire ce qui y avait été écris à la main il y a de ça bien des années. Manquant un battement au vu du nom qui y avait été encré à jamais, son cœur sembla s'arrêter d'un coup. Ce n'était donc pas qu'une simple impression. Il était déjà réellement venu ici par le passé. Le nom qui y avait été inscrit et qu'il avait immédiatement reconnu au vu de l'écriture enfantine, ce même nom que celui que lui avait donné la femme qui l'avait mis au monde. Comprenant la signification de ces kanjis, il réalisa enfin que s'était bel et bien son nom qui y avait été encré.

Accablé, il tendit une main hésitante vers eux avant de les effleurer du bout des doigts. À cet instant précis de nombreux souvenirs lui revinrent en tête. Ce n'était donc pas qu'une simple coïncidence. S'il avait si bien reconnu l'endroit c'est parce que il y était déjà venu, et plus d'une fois, c'était ici même qu'avait eu lieu le fameux accident qui l'avait à jamais arraché à la vie calme et heureuse qu'il aurait pu vivre auprès de son ami d'enfance.

Tramblant légèrement à ce retour en arrière, il serra les poings et crispa la mâchoire pour ne pas être tenté de s'effondrer immédiatement sur le sol. Repensant à cette nuit là, cette fameuse nuit qui avait eu raison de lui, il se maudit à nouveau de n'avoir rien vu venir comme il l'avait toujours fais. Lui qui avait toujours été le plus avenant des deux, lui qui était censé leur éviter les problèmes, lui qui avait juré de protéger Hizashi du danger à n'importe quel prix. Cette seule chose qu'il aurait pu... non qu'il aurait dû faire, il n'y était pas parvenu.

Continuant à se blâmer pour ses erreurs passées, ce fut l'évêque qui décida de poser une main qui se voulait rassurante sur son épaule afin de le ramener à la réalité et ainsi le sortir de ses tourmentes. Le connaissant mieux que quiconque, il savait exactement à quoi il pensait et il ne voulait pas lui faire revivre cette expérience douloureuse qui avait scellé leurs destins. Sachant parfaitement que la mémoire de son ami avait été volonterement falsifiée par ce dernier, il ne pouvait rester bien longtemps les bras croisés à le voir ainsi se faire du mal.

《- Continuons, tu veux bien ?》

En guise de réponse l'autre acquiesca d'un mouvement de tête las et reprit sa marche aux côtés du blond qui se chargea de lui faire oublier ce petit incident en faisant l'idiot et en déblatérant quelques âneries qui eurent l'air de bien arranger leur cas en entendant son ami glousser doucement en ramenant timidement son poings devant ses lèvres. Heureux de le voir ainsi et non assailli par les doutes et les regrets d'événements appartenant désormais au passé, il termina ses allocutions douteuses en un tour juste avant d'arriver devant un croisement qu'aucun d'eux n'avaient répertorié sur leur carte interne. Regardant dans les deux directions, Hizashi voulut prendre le chemin qui descendait à l'inverse de Shota qui lui préférait à la place prendre celui qui montait.

《- T'es certain de vouloir y aller ? Tu sais pourtant très bien que dans cette direction se trouve le château dans lequel tu as bien failli mourir.》 Lui rappela-t-il avec peine.

《- Je le sais parfaitement...》Commença le noiraud. 《- Mais je crois que j'ai besoin d'y retourner... je sais pas comment te l'expliquer mais je sens que je dois y aller.》

Hésitant quelques temps à donner son consentement, le prêtre balaya rapidement le regard de gauche à droite à la recherche d'éléments pouvant être valables pour ne pas y aller. Et ça, il y en avait pas mal pour le coup. Comme par exemple le fait que le ciel commençait à se faire beaucoup plus menaçant que tout à l'heure, si jamais la pluie venait à tomber maintenant, il est clair qu'ils ne pourraient plus revenir sur leurs pas pour rentrer sans risquer de se salir ou glisser sur les routes accidentées des sentiers. Autre problème non négligeable, le fait qu'ils ne pouvaient pas se permettre de rester bien longtemps en dehors des murs de l'église sans être vu par d'éventuelles randonneurs surprises. Seulement en dépit de cause et prenant conscience de l'importance que ce voyage apporterait au vampire, il décida de lui céder et accepta finalement de les y conduire tous les deux. Le remerciant gentiment, Aizawa lui emboîta le pas.

Laissant passer quelques minutes, ils arrivèrent finalement devant la majestueuse entrée du bâtiment. Celui-ci les narguant du haut de ses 40/50 mètres les invita à entrer malgré son nouvel aspect noir et brûlé dû à l'incendie qu'avait causé les villageois il y a tout juste une semaine en arrière. S'avançant en premier dans le grand couloir menant au hall principal, le ténébreux regarda mollement autour de lui ce qu'il restait de son ancien habitat. Tout juste quelques rideaux au trois quarts brûlés, des vitres brisées, des pierres entièrement noircis et calcinées. Sans compter sur le fait de relever un peu plus la cendre du sol à chacun de ses pas.

Entrant à son tour dans la pièce, Hizashi porta un mouchoir en tissu blanc devant sa bouche et son nez, évitant ainsi d'inhaler trop vite les petites particules noires qui lui couperait le souffle à trop long terme. De son côté, n'ayant pas du tout le même problème que lui au vu du voile qu'il portait toujours devant son visage, Shota continua à s'avancer lentement jusqu'à la limite d'un nouveau couloir conduisant directement aux autres pièces de l'architecture. Celles-ci n'étant malheureusement pas plus épargnées que le reste du périmètre ne laissaient dorénavant plus rien voir d'autre que des meubles calcinés tenant encore debout par miracle.

Regardant dans une direction bien particulière, il continua son chemin jusqu'à arriver à une ancienne chambre qui aura été la sienne durant plus de quinze ans. Trônant toujours au centre, un grand lit devenu tout aussi noir que nimporte lequel de ses autres biens et contenant en son sein une petite boîte en bois rectangulaire. Cette dernière ayant était à moitié épargnée des flammes rendit au concerné un peu d'espoir de n'avoir pas tout perdu ce jour là.

Continuant à le suivre de près, le blond entra à son tour, et quelle ne fut pas sa surprise de voir son ami presque aux larmes en tenant entre ses mains un bout de bois cramé sans réelle utilité. S'approchant davantage, il se posa à ses côtés et put ainsi remarquer pleinement le sentiment d'apaisement qui venait de traverser son collègue. Rabattant un peu plus ses mains près de sa poitrine, Aizawa se laissa tomber à genoux au sol. Se retenant par tous les moyens de pleurer, il fut vite rattrapé par l'autre qui l'empêcha de descendre plus bas à le retenant par son bras gauche. Plongeant son regard à présent acculé d'un bonheur qui lui était jusque là inconnu, l'évêque resta pendant quelques instants perplexe. Ne sachant plus si c'était encore de la joie ou du chagrin qui avait rejoins ses prunelles sombres, il lui demanda alors d'une voix hésitante.

《- Je suis désolé je n'aurais peut-être pas dû t'emmener ici finalement. Si tu veux on peut toujours rentrer et...》

《- Non au contraire tu as bien fais de m'accompagner, sans toi je n'aurais probablement jamais eu le courage d'entrer pour récupérer ça.》 Le coupa le noiraud en lui montrant l'objet qu'il gardait si précieusement contre lui depuis tout à l'heure.

Réalisant enfin de quoi il s'agissait, l'indigné ne put retenir sa surprise en voyant cette vieille babiole sans valeur lui attacher autant d'optimisme.

《- C'est bien ce que je crois ?》 Lui demanda-t-il en pointant la petite boîte en bois du bout de son index.

《- Oui c'est bien la boîte à musique que tu avais fabriqué de tes mains pour moi.》 Commença-t-il faiblement.《- La dernière fois quand le feu avait pris tout le château, j'ai vraiment cru lavoir perdu à jamais...》

《- Allons ce n'est pas une raison pour te mettre dans un état pareil. Jete moi cette chose cassée ici. Si tu veux je t'en ferais une autre encore mie...》

《- Non je refuse ! Pour toi cette chose est peut-être complètement pourrie mais pour moi c'est bien le seul objet matériel en lequel je tiens le plus.》 Protesta-t-il sur la défensive en l'éloignant le plus possible de son ami pour la garder près de lui.

《- Ne sois pas ridicule Sho, ce vieux truc cabossé à déjà largement dépassé son espérance de vie. Depuis le temps que tu l'as je suis sûr qu'il ne marche même plus.》 Tenta de le faire fléchir Yamada qui ne comprenait pas l'attachement qu'il pouvait lui porter.

Prêt à tout pour le faire taire, le vampire tourna la petite manivelle qui se trouvait sur le côté avant d'ouvrir le couvercle pour laisser s'échapper quelques notes douces et apaisentes à peine erronées malgré les nombreuses années qu'elles avaient passé entre des murs froids et humides. Replongeant au fameux jour où il lui avait offerte, Hizashi en resta silencieux et surpris. Revivant ce moment comme si c'était hier, il pouvait encore pleinement sentir le sourire du jeune Shota du passé réchauffer son cœur meurtri par la solitude. Ce même sourire qu'il n'avait plus jamais revu se dessiner sur le visage du ténébreux à présent complètement terne et dépourvu de la moindre trace de bonheur. Que n'aurait-il pas fait ou donné pour pouvoir le revoir à nouveau rire et sourir comme quand ils étaient tout petits ? Reprenant conscience de la réalité en entendant plus que le silence, il abandonna l'idée de le faire changer d'avis et se releva en premier avant de l'aider à en faire de même pour le remettre sur ses jambes.

《- Je m'incline pour une fois je dois bien reconnaître que tu auras été plus réfléchi que moi.》 Le felicita-t-il en lui lançant un petit clin d'œil.

《- Tu te fais des films, de nous deux c'est bien moi le plus sage et réfléchi. Et ce depuis le commencement de notre amitié.》 Répondit-il avec supériorité en faisant comme si il le regardait de haut.

Rentrant dans son jeu, le sermonné lui fit une révérence digne des plus grands comédiens avant de reprendre avec tragédie ;

《- Dans ce cas je pense que monsieur sage et réfléchi ne verra aucun inconvenient à rentrer maintenant avant que les routes ne deviennent impraticables à cause de la pluie.》Lui fit-il remarquer en pointant la seule fenêtre de la salle donnant sur l'extérieur. Son sourire toujours encré sur ses lèvres laissées depuis peu à l'entière merci de la cendre présente tout autour d'eux.

《- La pluie...?》

Regardant à son tour par le verre Aizawa retrouva rapidement son sérieux et rejoignit son compagnon jusqu'à la seule sortie qu'ils pouvaient prendre pour repartir comme ils étaient arrivés. Sentant les gouttes d'eau se faire plus rapides et nombreuses, l'évêque retira sa cape et vint les recouvrir tous les deux en la tenant au dessus de leurs têtes. L'heure n'étant plus à la plaisanterie, il fallait qu'ils partent immédiatement.

《- Dépêchons-nous avant que ça ne devienne trop dangereux.》 Ordonna le plus vieux en entamant la marche, taloné de près par le noiraud qui resta bien à côté de lui pour ne pas s'éloigner.

《- Compris.》

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Sleepy Hollow
Cathédrale
16h20

Maintenant parvenus à destination, Hizashi et Shota s'empressèrent de rentrer rapidement à l'intérieur avant de refermer les lourdes portes qui laissaient entrer la pluie. Mission accomplie pour eux qui avaient réussi à revenir sans que personne ne se rendent compte de leurs absence. Enfin seulement en apparence. Se tenant juste derrière eux, Nemuri leur lança un regard glacial et rempli de reproches au moment où ils s'étaient retournés pour repartir dans leur chambre. Comprenant que ça allait commencer à chauffer pour lui (comme d'habitude) l'évêque tenta de détendre l'atmosphère grâce à certaines de ses excuses bien ficelées. Mais ne lui laissant même pas le temps de commencer après avoir levé son index vers lui, la bleutée le ramena immédiatement sur terre en venant les sermonner de la même façon que celle dont on se sert pour gronder les enfants pas sages après une bêtise.

《- Je veux rien savoir Zashi. Non mais sérieusement de qui tu te fous là ?! D'abord tu nous dis de rester ici avec Shota et après tu as le culot de te barrer en douce avec lui sans même nous prévenir ?》Commença-t-elle sur les nerfs.《- On peut savoir ce qui t'es passé par la tête ? Tu crois vraiment qu'avec ce taré qui traîne dehors c'était une bonne idée de l'emmener vadrouiller en plein jour ? Qui plus est sous une pluie torrentielle comme celle-là !?》

Ne supportant pas de voir son camarade se faire ainsi remonter les bretelles par la jeune femme, Aizawa retira sa cape et son voile qu'il garda sous le bras avant de se mettre devant lui pour donner sa version des faits à la bonne sœur qui ne pouvait se permettre de continuer à l'accuser ainsi sans preuves concrètes.

《- Arrête Kayama. Ce n'est pas de sa faute. Ce n'est pas lui qui m'a fait sortir bien au contraire. C'est à cause de mon comportement qu'il a agit de la sorte, alors si quelqu'un ici est à blâmer c'est bien moi et personne d'autre.》 Lui dit-il en élevant la voix au même niveau qu'elle.

Ne le connaissant pas aussi froid et dur, la jeune femme fut surprise quelques instants. Seulement elle n'eût pas le temps de rester bien longtemps ainsi car au même moment ce fut à Hizashi de revenir se placer devant lui.

《- C'est bon Sho, ce n'est pas la peine de me couvrir ainsi.》Intervint-il.《- Écoute bien Nemuri, ce que j'ai fait je l'ai fait uniquement pour ma satisfaction personnelle. Et en aucun cas je ne regrette mon choix d'avoir pu le faire respirer quelques minutes.》 Fabula-t-il en tendant dans un élan galant son bras gauche vers le noiraud pour ne pas que celui-ci ne revienne en première ligne.

Galanterie qui disparut tout aussi vite qu'elle était arrivée en voyant les yeux bleus de son amie le menacer de le décapiter sur place au moindre mot de travers, il sentit son courage lui descendre dans les chaussettes, et termina finalement caché derrière Aizawa qui resta comme à son habitude le plus détaché et stoïque possible.

《- Alors pour ma défense j'ai bien fait attention à ne pas...》 Tenta de se rattraper le prêtre avant d'être sèchement coupé par Nemuri qui n'avait pas encore fini de le réprimander.

《- Je veux rien savoir espèce d'imbécile heureux. Franchement même si tu étais avec lui est-ce qu'au moins tu réalise dans quelle situation tu viens de tous nous mettre ?》

Termina-t-elle en se saisissant d'un journal daté d'aujourd'hui dans lequel figuré en première page le meurtre d'un vieux couple retrouvé aux abords du village entièrement vidé de leurs sangs. Revenant rapidement sur le sujet, les deux hommes restèrent figés et gelés sur place. Sur la photo se trouvait clairement le corps d'un vieil homme avec à ses côtés une femme ressemblant étrangement à la petite mamie avec qui ils avaient sympathisé trois jours plus tôt. À cela le noiraud sentit un haut le cœur lui remonter et lui compresser l'abdomen.

《- Oh...》Ne put s'empêcher de souffler l'évêque qui avança vers elle avant de lui récupérer le papier des mains pour analyser un peu mieux son contenu.

《- Oui "oh" en effet. Et je pense qu'il est inutile de vous préciser que ce fameux Van Helsing est venu me voir ici même tout à l'heure et comme par hasard au moment où vous n'étiez plus là.》 Termina-t-elle de les informer en soupirant.《- Heureusement pour vous que j'ai pu vous couvrir pour cette fois. Mais ne pensez pas que cela va se reproduire. Dites moi au moins que vous n'êtes pas impliqués la dedans...》

Se regardant quelques instants dans le blanc des yeux, les deux hommes restèrent perdus. Portant enfin un regard sur la jeune femme, c'est Aizawa qui prit l'initiative de répondre pour eux avec hésitation.

《- Impossible nous n'étions plus au village à ce moment là.》

《- Dans ce cas où étiez vous passés ?》 Continua-t-elle d'insister en voyant son camarade tenter de lui cacher quelque chose.

《- On... on promenait dans les bois...》 Termina-t-il en détournant les yeux.

Voyant son scepticisme sur les explications qu'il lui donnait, ce fut au tour d'Hizashi de lui venir en aide en étant le plus direct et honnête possible.

《- Pour faire simple on à passé nôtre après midi à balader en forêt. Mais en aucun cas nous ne sommes responsable de cet incident mal choisi.》

《- Ça je le sais très bien espèces de crétins. Seulement ce n'est pas l'avis de Van qui commence à avoir de sérieux motifs contre vous !》 Termina-t-elle de les prévenir avant d'inspirer profondément pour reprendre son calme.

《- Enfin bon, je suis soulagée que vous n'ayez réellement rien à voir là dedans.》 Se rassura-t-elle en tapotant plusieurs fois le plat de sa main sur le dessus de sa poitrine.《- Ah et pour info Zashi je pense que tu te doutes déjà que tu es celui qui va donner à ces deux pauvres bougres les derniers sacrements.》

《- Je m'en doute bien.》 Soupira le concerné en se grattant la joue avec l'index.《- Et pour quand est prévu l'enterrement ?》

《- Pour dans cinq minutes. Allez vous changer avant de sortir, sinon vous risquez sérieusement d'éveiller encore plus les soupçons.》 Les prévint-t-elle en repartant seule de son côté.

S'exécutant d'obéir, le blond fit signe à son ami de le suivre pour se sécher un peu contre la cheminée qui trônait dans ses appartements privés avant de ressortir. L'écoutant docilement, Shota déposa sa trouvaille sur la table principale avant de revenir mettre son voile.

《- Et comment ça va se passer quand on y sera ?》 Demanda-t-il en terminant de s'arranger.

《- Eh bien pour faire simple je vais simplement lire quelques trucs avant de faire signe aux autres de les mettre en terre.》 Commença le plus vieux. 《- De ton côté reste juste derrière moi avec Nemuri et essaie d'avoir l'air le plus humble possible.》

《- Très bien.》

[.....]

Maintenant rendu au point de rassemblement dans le cimetière, accompagné de ses amis ainsi que du vert et de Yagi qui venaient de se mélanger à la foule, l'évêque fit comme il l'avait dit sa lecture en affichant un air des plus affectés par cette tragique disparition sous les pleurs des proches des victimes ainsi que de leur camarades. Évidemment présent, l'homme aux pistolets n'en ratait pas une miette en se tenant en retrait. Ne voulant pas interférer et perturber les villageois dans leur cérémonie funéraire, il se contenta d'attendre patiemment adossé contre l'arbre le plus proche.

Regardant fixement les trois religieux qui y avaient pris part, il ne put s'empêcher de les trouver vraiment suspects. Particulièrement le mué qui restait en arrière de son confrère avec les mains entrelacées vers le bas, devant son ventre. Trop douteux comme réaction, il ne put bien longtemps continuer à le devisager car Hizashi venait de se placer en plein dans son champ de vision. Soupirant de cet imprévu, il se décala pour se rapprocher d'eux sans être repéré. Une fois arrivé à destination, il se posta dans le dos du concerné avant de poser une main sur son épaule pour le forcer à regarder derrière lui, dans sa direction. Sursautant à ce contacte inattendu, le noiraud se retourna rapidement pour voir qui avait eu le courage suffisant pour l'approcher de la sorte. Et quelle ne fut pas sa surprise en (re)croisant le regard de l'assassin rempli de malice et sadisme de le voir ainsi paralysé par sa seule présence.

《- Dure épreuve que voici là mon père. Êtes-vous sûr de vous sentir bien ?》 Commença-t-il à feinter en retirant sa main.

Se contentant de reculer en acquiescant faiblement pour ne pas lui montrer sa poussée d'angoisse, il se percuta accidentellement sur l'épaule de la bleutée qui se retourna à son tour vers lui avant de blêmir en apercevant l'autre homme se tenir aussi près d'eux et en particulier du vampire. Se hâtant de prévenir furtivement le blond qui avait été acculé par les paysans il ne remarqua que trop tard la situation délicate qui lui pendait au nez.

《- Pardonnez-moi mais j'ai vraiment l'impression de vous connaître.》 Lui dit-il en se penchant à son niveau pour être à la bonne hauteur de son visage devenu vraiment pâle et crispé. Il lui murmura alors à l'oreille une phrase que lui seul put entendre avec un amusement à la limite du malsain. 《- En tout cas on peut vraiment dire que tu ne manque pas de cran pour venir te pointer à l'enterrement de tes pauvres victimes espèce de monstre sanguinaire.》

Réalisant parfaitement que l'autre n'avait dorénavant plus aucune hésitation sur son cas, il se figea complètement avant de tenter de désapprouver ces dires en bougeant ses mains devant son visage pour essayer de le faire se reculer en lui signalant qu'il était bien trop prés de lui à son goût. Se sentant grandement faiblir et hypervenriler, son cœur s'accélèra soudainement dans sa poitrine qui lui brûlait tout son diaphragme, et ce jusqu'à ses poumons. Ayant avec une facilité déconcertante ressenti cela, et continuant à s'amuser de ses tourmentes, l'homme à la cape se saisit délicatement du visage de son silencieux homologue d'une main afin de le faire regarder directement dans son regard inquisiteur et rempli de perversité de le voir ainsi soumis et entièrement à sa merci.

《- Écoutes moi bien vampire, tu as peut-être réussi à tromper ton monde mais maintenant que je sais où te trouver ne comptes pas sur moi pour te lâcher. Compris ?》 Termina-t-il de le menacer avant de lui rendre sa liberté en voyant le blond s'avancer rapidement vers eux. 《- Oh et encore une dernière chose, tu diras à ton amie qu'elle est une très bonne menteuse. Tout à l'heure elle à sincèrement réussi à me faire prendre des vessies pour des lanternes.》 Ironisa-t-il en se redressant.

Se contentant de les saluer amicalement d'un petit mouvement de chapeau comme l'autre jour une fois rendu près d'eux, Van Helsing s'en retourna divaguer à ses occupations. Le tout sous les regards suspicieux d'Hizashi et Nemuri qui n'attendirent pas plus longtemps avant de rentrer chez eux à l'abri de la pluie qui recommençait à s'intensifier.

Restant silencieux tout le long de leur voyage de retour, Shota était ailleur. Continuant à revoir la scène d'il y a quelques minutes, il serra les poings à s'en faire blanchir les phalanges. Parcouru de plusieurs spasmes légers, il n'arrivait pas à tenir le même rythme que ses amis. Cette réaction inquiétant l'évêque, il ralentit le pas jusqu'à temps d'être à la même vitesse que lui.

《- Tout va bien ?》 Le questionna-t-il en penchant un peu la tête sur le côté.

《- Hum, oui ça va t'en fais pas j'ai juste un peu mal aux jambes.》 Lui répondit le plus jeune en retrouvant une voix des plus normale.

Non ça n'allait pas. Depuis bien longtemps plus rien n'allait. Comment pouvait-il aller bien alors qu'il était à présent entièrement responsable de la vie de son camarade qu'il pouvait perdre à n'importe quel moment ? Comment même tenter d'échapper à un destin déjà scellé par cet autre gars à la limite de la folie ? Ce fameux Van Helsing, ce foutu assassin ne cherchant rien d'autre qu'à briser ses victimes à petit feu avant de les achever. Ce même homme qui allait très certainement passer à l'acte d'ici quelques jours. Ce gars immonde aux méthodes d'exécutions plus que douteuses. Terminant de réfléchir à ce qu'il devait faire maintenant, il se contenta de rentrer à bon port avant de filer droit en direction de la chambre sans même attendre le blond qui, contrairement à lui, avait encore beaucoup de travail à terminer avant de pouvoir souffler.

Se posant dos au mur en se sachant complètement seul pour plusieurs heures, il se laissa glisser lentement vers le sol en position recroquevillée. Les jambes portées contre son torse, les bras entourant ces dernières, la tête à peine relevée laissant uniquement dépasser son regard, il fixait un point invisible. Se retenant par tous les moyens d'exploser de colère à bout de patience, il se fit intérieurement violence pour ne pas tout saccager autour de lui. Restant ainsi pendant de longues minutes, il se releva péniblement avant d'attraper au vol sa boîte à musique qu'il rengea convenablement dans la longue ceinture en tissu blanc qui retenait son vêtement principal pour l'emmener avec lui avant de retourner rejoindre ses camarades pour ne pas paraître trop fier ou mal élevé.

[.....]

Le reste de la journée passa lentement, trop lentement pour le noiraud qui s'était complètement délesté de son voile et de ses gants en n'en ayant eut trop marre de respirer son propre dioxyde de carbone. Terminant la discution d'un tour de main, il s'en retourna autre part. À savoir la grande salle principale sûrement plongée dans l'obscurité de la nuit. Pensant qu'il était simplement parti se coucher comme à son habitude, Nemuri et ses deux invités ne tardèrent pas à en faire de même en regagnant chacun leurs chambres respectives.

Pour sa part, assis au plus profond d'un des bancs les plus avancés de la partie Ouest, Aizawa récupéra son bien qu'il ressortit de son long tissus mal attaché autour de sa taille. Regardant attentivement les moindres détails de cette appareil, il s'apaisa un peu avant de tourner délicatement la petite manivelle qui se trouvait sur le côté droit. Se laissant doucement bercer par sa mélodie, il refit un grand bond en arrière.

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25 ans plus tôt:
Sleepy hollow
An 1585

La journée qui avait débuté sur le village ressemblait à toutes les autres. Promenant le long des rues agitées sous les chants et les spectacles amateurs de personnes cherchant à gagner simplement leurs vies, il faisait bon vivre. Les ressources étaient abondantes, les gens fort aimables et bien élevés, les dames aux robes magnifiquement conçues, les hommes leurs offrants une danse ou des bijoux. En bref tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Enfin seulement pour ceux qui avaient les moyens de se venter de leurs fortunes et de leurs bonnes compagnies.

Un peu plus loin, assis sur une grosse pierre peu confortable, se tenait un petit garçon âgé de tout juste 5 ans à peine capable de survivre avec ses faibles moyens. Lisant tranquillement un livre qu'il avait "emprunté" à la bibliothèque municipale, il regarda d'un regard vide les personnes qui se pavanaient et exhibés leurs richesses sous son nez et celui des autres pauvres sous classes. Ne lui insiprant que mépris et dégoût, il décida de revenir se concentrer sur l'ouvrage qu'il avait appris à lire à la seule aide de coups de bâton.

Seul et sans aucune famille, comment pouvait-il seulement vivre ? La réponse était très simple, il n'y arrivait pas. Toujours obligé de voler un peu de pain ou de la nourriture sur les stands qui en proposait, il fallait qu'il trouve de quoi se tenir quelques temps avant de recommencer. Bien évidement, rares étaient les fois où il pouvait repartir avec et surtout plus ou moins indemne. Ayant parfaitement cerné ce gamin digne des caniveaux, tous les marchands s'étaient mis d'accord pour l'empêcher de récidiver. Amaigri, fragile et faible, condamner à se laisser emporter par la faim et le froid, il ne pouvait qu'attendre que la mort vienne le cueillir le moment venu.

De leur coté, un peu plus loin, trois garçons plutôt bien portant et visiblement âgés de la douzaine avaient décidé de le rejoindre là où il se trouvait. Connaissant ces immondes enfoirés, le petit voulut tenter de les ignorer mais cela n'avait abouti qu'à accentuer leur haine envers lui. S'amusant à martyriser les plus faibles et fragiles qu'eux comme ils le faisaient pratiquement tous les jours, il était inutile de préciser que le noiraud était de loin leur préféré. N'ayant de toute façon personne à qui se plaindre ou demander de l'aide, il était l'une des personnes les plus alléchante à briser. Et cela ne rata pas, prit pour cible par ces énergumènes, le concerné ne put que les laisser lui jeter des cailloux dessus.

Cherchant à se protéger au moins là tête sous son gros livre, Aizawa se reçu l'un d'entre eux sur son arcade sourcilière qui commença à laisser échapper pas mal de sang. Apportant une main devant pour tenter de le limiter, il laissa tomber et leur rendit à la place la pareille en venant balancer sur eux un gros bout de bois détaché d'un arbre qui traînait là. Se le recevant en pleine tête, le plus grand lui lança un regard mauvais. Comprenant son erreur, le rebelle voulut tenter de partir mais se fit retenir par celui-ci qui l'avait attrapé à pleine poigne par les cheveux avant de venir l'immobilier au sol avec force.

《- Ça mon pote tu vas le regretter.》Lui affirma-t-il en commençant à lever le poing en l'air.

Attendant le moment fatidique où celui-ci viendrait s'écraser contre lui, Shota ferma les yeux et serra les dents pour ne pas laisser échapper de cris d'agonie le moment venu. Commençant à le frapper sans retenue, le plus vieux se fit rapidement rejoindre par ses acolytes qui, au lieu de tenter de l'arrêter, vinrent le rejoindre dans son jeu barbare. Continuant à encaisser leurs coups sans brocher, le plus petit tenta de se protéger le visage avec ses bras. Raté malheureusement car cette partie du corps, comme les autres, avait finalement fini couverte de bleus et de sang. Le souffle court, la respiration hachurée, les yeux à motié fermés et la bouche entrouverte, il les regarda s'éloigner avant de se relever péniblement.

Ses jambes menaçant de le lâcher, son crâne semblait exploser de l'intérieur. Inspirant afin de recracher le surplus rouge qu'il avait dans la bouche, il s'essuya les lèvres avec son avant bras devenu hyper douloureux et violacé des suites de la pluie de coups qu'il venait de se recevoir. Se penchant pour récupérer son livre piétiné sans respect par ses tortionnaires, il rentra, ou plutôt, se traîna jusqu'à chez lui en boitant et en les maudissants de tout son être.

Se laissant quelques jours pour récupérer un peu, il sortit de sa petite ruelle sombre et gelée pour tenter de trouver de quoi se nourrir. N'ayant rien avalé depuis plus de deux jours, son état ne pouvait que décliner au lieu de s'améliorer. S'engageant dans l'allée marchande, il observa minutieusement les moindres gestes pouvant lui indiquer qu'il pouvait se servir en douce. Ne tardant pas à obtenir une faille, il s'avança lentement devant un étalage bien garni de différentes categories de pains. Mais envoyant une main pour en attraper un, il fut trahi par son ventre qui venait de gargouiller bruyamment.

Se faisant rapidement intercepter par le vendeur, il voulut ramener sa main à lui mais se fit sauvagement saisir par le poignet avant de se sentir décoller du sol. Réalisant dans quel pétrin il venait de se mettre, il tenta de se débattre de son emprise. Mais bien trop faible pour tenir le coup, l'adulte put aisément le contenir dû fait qu'un gamin de son âge, surtout frêle, ne pesait pas bien lourd en comparaisons des lourdes caisses qu'il portait toute la journée. Ayant raté une vente à cause de lui, ce dernier les fit tous les deux rentrer à l'intérieur de son échaupe avant de l'envoyer voler dans l'arrière boutique.

《- Combien de fois va t-il falloir que je te répète de ne pas venir te servir ici ?! Est-ce qu'au moins tu te rends compte que tu fais fuir tous mes clients ?!》 Le réprimanda l'homme avec violence.

《- Je suis désolé je le ferais plus !》 Essaya de se sauver l'enfant à la limite du suppliant.

N'écoutant rien d'autre que des braillements dépourvus de sincérité, l'autre retira sa ceinture en cuir avant de venir frapper le sol avec. Comprenant qu'il n'allait pas s'en sortir impunément avec seulement quelques mots, Shota se recula instinctivement pour retarder l'échéance.

《- Dis-moi petit merdeux, as-tu seulement conscience qu'avec ce comportement tu enlève le pain de la bouche de mes enfants ?》 Lui demanda-t-il à la recherche d'une quelconque rédemption de sa part.

N'osant même plus parler pour répondre, l'indigné regarda désespérément autour de lui la moindre chose qui pourrait le sauver. Ne trouvant rien à son grand dam, ses yeux se portèrent en direction de la seule porte de l'endroit d'où il put voir deux têtes d'enfants dépasser. L'une à une petite une fille, l'autre à un garçon à peine plus vieux que lui. Les suppliant du regard d'intervenir pour arrêter l'homme qui allait le fouetter jusqu'au sang, les deux autres ne lui rendirent leur réponse qu'avec un air désolé. Réalisant qu'ils étaient tout aussi apeurés que lui de voir leur père dans une telle colère, le noiraud tenta de passer en force et réussit miraculeusement son coup avant de commencer à courir pour sa vie. Littéralement. Mais n'étant clairement pas prêt à le laisser s'en tirer à si bon compte, l'adulte se lança à sa poursuite, toujours arme en main en lui ordonnant de s'arrêter complètement sous peine d'aggraver son cas.

Bien loin de l'écouter, le petit continua à courir malgré ses jambes tramblantes et affaiblies avant de se sentir basculer en avant sous son manque cruel de souffle. Essayant de se relever le plus vite qu'il le pouvait, il abandonna l'idée en ne sentant plus son corps lui répondre. Se sachant à présent perdu, ce n'était plus qu'une question de temps avant les premiers coups. Et cela ne rata pas. Finalement rattrapé, le plus vieux les emmena à l'abri des regards afin d'amorcer sa sentence. Recevant les coups en tramblant sous la douleur qui lui lasseré le corps, l'indigné laissa échapper quelques larmes.

《- Ne t'avise plus jamais de revenir à mon étalage !》 L'averti l'autre en le sachant incapable de crier ou appeler à l'aide.

Commençant à sentir son bras lui tirer à force de répéter le même geste, l'adulte le laissa repartir en lui rappelant que la prochaine fois qu'il l'y reprendrait, il ne serait pas aussi clément avec lui. Enfin seul, l'enfant resta plusieurs minutes allongé en position fœtus, du moins le temps de permettre à ses yeux d'arrêter de pleurer. Essayant lamentablement de se relever à la seule aide de ses mains, il retomba directement sur ses fesses. Maudissant ce foutu marchant pour violence aggravée sur mineur, il leva les yeux au ciel et ricana doucement. Résultat des courses ? Rien dans les poches et tout sur le cœur. Si avec ça sa vie n'était pas merveilleuse il se couperait une main. Ironie de sa part qui recommença à pleurer en se demandant pourquoi il était toujours vivant. Abandonné par sa mère et rejeton d'un père qu'il n'avait jamais connu, aucun toit sur la tête à l'expetion d'une vieille ruine, rien à manger plus de trois ou quatre jours par semaine, n'y avait-il pas de quoi devenir fou ? N'y avait-il pas de raisons particulières pour venir l'arracher à ce monde pourri jusqu'aux os ?

Se pensant toujours seul il laissa son chagrin exploser et faire du bruit en sachant que personne ne viendrait pour le consoler. Et cela aurait très bien put arriver sans l'intervention d'un autre enfant aux cheveux blonds et aux yeux verts.

《- Dis tout va bien ?》 Lui demanda le deuxième bambin en lui tendant la main pour l'aider à se relever.

Réhaussant la tête pour voir qui avait eu le courage de l'approcher, il se figea complètement devant l'apparition d'un autre gamin à peine plus âgé que lui. Ne connaissant pas ce simple geste pour n'importe qui anodin, il repoussa violemment cette dernière avant d'essuyer l'eau légèrement salée de ses yeux rougis par autant de calvaire d'un coup malgré ses soubresauts qui pouvaient en dire long sur son état de santé mentale.

《- M'approche pas !》 Lui rétorqua Shota en se forçant à tenir tout seul debout. Ne voulant pas paraître faible devant quelqu'un.

《- Oh pardon... je... j'aurai peut-être pas dû te tendre la main comme ça alors qu'on se connaît pas.》 Essaya de plaisanter le petit blond en se grattant l'arrière du crâne, visiblement amusé de la réponse qu'il avait obtenu.

Le noiraud, intrigué du soudain changement de comportement de la part de l'étrange individu qu'il avait en face ne répondit pas. Trop secoué de s'être ainsi fait remarquer pour ses pleurs, il décida de l'ignorer dans l'espoir qu'il s'en aille. De son côté, terriblement gêné du blanc qu'il venait de se recevoir, le blondinet vint ricaner nerveusement avant de sortir quelque chose de son sac en bandoulière.

《- Voilà en fait quand je t'ai vu te faire attraper par le monsieur j'ai tout de suite compris qu'il n'avait pas l'air de vouloir te nourrir, alors du coup je me suis permis de prendre ça pour te le donner.》 Se justifia-t-il en lui tendant le gros morceau de pain qu'il avait réussi à chaparder sans être vu.

《- C'est vraiment pour moi... ?》 Le questionna dubitatif le fatigué d'un ton neutre après deux ou trois secondes d'hésitation en même temps qu'il prenait son cadeau dans les bras avant de sentir d'étranges picotements dans le ventre.

《- Bien sûr ! Après tout entre pauvres on peut bien s'entraider non ?》

Prenant conscience que ce qui se passait été bien là réalité, Aizawa ne put s'empêcher de recommencer à pleurer. N'ayant jamais vu quelqu'un lui venir à ce point en aide, ou plutôt, n'ayant jamais vu quelqu'un lui venir en aide tout court, cela l'avait vraiment déréglé. Alors que n'importe qui d'autre lui aurait rigolé au nez pour s'être mis dans un état pareil à cause d'un basique morceau de pain, pour lui ce simple échange était comme pour n'importe qui d'autre le plus merveilleux cadeau au monde.

《- Oh non tu n'aimes pas le pain blanc c'est ça ? Je suis désolé si j'avais su j'en aurais pris un autre un peu plus cuit ou avec des graines de sésame.》 S'excusa l'autre en déplaçant ses mains devant sa bouche comme si il venait de faire la pire erreur possible de sa vie.

《- N... non b'est pas ça... b'est juste que... avant toi bersonne n'avait été aussi gentil abec moi...》 Tenta de lui répondre le noiraud en essuyant plusieurs fois ses yeux dans l'espoir d'arriver à retrouver son calme habituel.

Prit au cœur par la scène alors qu'il ne le connaissait pas complètement, l'enfant hésita entre sourir ou compatir. Finalement opté pour le deuxième, il pointa son doigt dans la direction de sa nouvelle rencontre avant de reprendre haut et fort.

《- Désormais nous allons rester ensemble et ainsi parvenir à vivre plus facilement !》 Lui assura son homologue en étirant un peu plus ses lèvres. 《- Au fait comment tu t'appelles ? Moi c'est Hizashi. Hizashi Yamada.》 Se présenta-t-il finalement après le nouveau blanc qu'il venait de se recevoir en retendant sa dextre devant lui.

《- Je... Shota Aizawa. Et b'est b'accord bour faire équibe.》 Termina-t-il en serrant sa main.

Ce qu'il s'était passé après ça ? Il ne s'en souvenait plus. Mais il avait la certitude que c'est de là qu'avait commencé son unique amitié avec celui qui deviendrait bien plus tard son ami puis amant. Avançant de quelques années dans le futur, il arriva en 1595. À l'époque de ses 15 ans. Cela faisait maintenant plus de dix ans que les deux se connaissaient. Ayant traversés ensemble bon nombres d'épreuves et obstacles, ils avaient finalement réussi à finir par vivre en paix dans une petite colline en amont du village, loin de bruits et abrutis de la ville. Comme l'avait prédi Hizashi, en plus d'avoir non seulement une vraie maison bien à eux, ils parvenaient également à s'en sortir à bon compte en continuant de temps en temps à retourner sur le marché pour cette fois-ci payer plus ou moins honnêtement leurs provisions.

Assis dans l'herbe à la limite de la falaise où ils étaient situés, le noiraud laissait ses jambes se balancer au dessus du vide. Vêtu d'une simple chemise blanche et d'une salopette marron rapiecée lui descendant jusqu'aux genoux ainsi que d'une paire de bottines usées de la même couleur, il observait l'horizon. De vastes entendues vertes donnant, si l'on savait où regarder, sur un splendide tapis de fleurs. Un magnifique panorama affichant sous son meilleur jour le couché du soleil qui venait lui caresser la peau, il sentit une petite brise balayer certains de ses cheveux noirs en arrière. Profitant du calme qui l'entourait, il s'allongea sur le dos avant de fermer les yeux pour se reposer.

Venant le rejoindre après quelques minutes de travail et de bricolage avec un objet en bois rectangulaire, le blond se posa à ses côtés afin de lui boucher le nez pour le forcer à le regarder en jugeant que s'était maintenant le meilleur moment pour le lui donner. Frustré d'avoir ainsi été tiré hors de son utopie, l'autre lui lança un regard sévère. Loin d'être touché, le plus vieux lui souria à pleine dents avant de tendre devant lui la boîte à manivelle qu'il avait passé plusieurs jours à fabriquer.

《- Joyeux anniversaire.》 Lui dit-il simplement pour sa défense.

Ouvrant des yeux stupéfaits, Shota ne dit rien, ne comprenant pas immédiatement ce que son ami attendait de lui, il regarda la chose en bois avant de la lui récupérer délicatement des mains. Observant l'objet sous tous les angles, il ouvrit dans un premier temps le couvercle avant d'analyser l'intérieur. Rien à part un étrange rouleau en acier orné de petits piques disposés aléatoirement. Revenant fixer Yamada avec suspicion en la lui rendant, ce dernier se moqua alors de lui en la lui récupérant des mains afin de lui montrer comment cela marchait. Tournant dans le sens des aiguilles d'une montre la manivelle, il laissa celle-ci refaire le même dessein dans le sens inverse avant de commencer à entendre quelques notes de musique s'élever dans les airs.

Équarquillant de surprise et d'émerveillement les yeux, le ténébreux resta bête quelques instants. Appréciant ces nouvelles sonorités qui lui était jusque là inconnues, il ne put s'empêcher de sourir timidement. Pensant d'abord à une simple babiolle décorative, en aucun cas il n'aurait immaginé qu'il pouvait être à ce point transporté dans un tel sentiment de joie rien qu'à l'entente d'un simple mécanisme tournant sur lui même pour créer bout à bout un véritable régale pour les oreilles.

《- Zashi c'est juste... magnifique.》 Le remercia-t-il en revenant lui prendre le bibelot pour recommencer une nouvelle fois la mélodie.

Fier de voir le brillant succès de sa création, le blond admira le profil de son camarade qu'il trouvait vraiment bien plus beau que d'habitude sous cette lumière. Sentant les yeux posés sur lui, le concerné regarda à nouveau dans sa direction avant de rougir en se sachant être la principale source d'admiration de son ami. En faisant de même en voyant les légères rougettes qui avait coloré si innocemment les joues du ténébreux, le plus vieux sentit comme d'étranges papillons dans le ventre. Loin de trouver cette sensation déplaisante, il se rapprocha inconsciemment de l'autre qui ne bougea pas d'un pouce.

《- Shota je...》 Commença-t-il en avançant encore un peu son visage près du sien avant de sceller timidement leurs lèvres ensemble.

Ne sachant quoi faire ou dire pour sa part, le consterné se surpris à rester parfaitement immobile sous cette entreprise complètement inédite de son ami pour avoir ainsi agit sans l'avoir prévenu. Pensant l'avoir énervé au vu de son manque de retour, il se retira rapidement en s'excusant.

《- Oh mer... pardon, je suis vraiment désolé je sais vraiment pas ce qui m'a pris !》 Essaya-t-il de se justifier en agitant ses mains devant son visage tout en essayant de se faire le plus petit possible.

《- Zashi...》

《- Mon dieu mais qu'ai-je fais ?! Si jamais tu m'en veux je comprendrai large...》 Reprit-il avant d'être coupé.

《- Tu... est-ce que tu peux le refaire ?》 Lui demanda Aizawa avec une petite voix en n'ayant pas trouvé cette situation trop désagréable.

Complètement hébêté, le blond buggua quelques instants, est-ce que son vis-à-vis était vraiment sérieux quand il disait ça ? Reflechissant un petit temps mais visiblement trop longtemps, il décida d'écouter seulement son instinct avant de retenter une nouvelle fois. Mais il ne s'attendait sûrement pas à être devancé par son ami qui avait pris l'initiative de le faire lui même vu son manque de réponse. Certe ils manquaient tous deux cruelement d'expérience, mais ces petits échanges maladroits et mal effectués ne venaient que faire grandir leur sentiment de ne faire temporairement plus qu'un. Se séparant à bout de souffle, le plus jeune se retira pour laisser à l'autre le temps de retrouver les idées claires.

《- Merci pour tout, c'est vraiment le plus bel anniversaire de ma vie...》 Le félicita-t-il en ramenant ses jambes contre son torse.

De son côté, venant de reprendre pleinement possession de ses moyens, Hizashi vint s'allonger dans l'herbe en croisant ses bras sous sa tête sans perdre une seule seconde son sourire heureux.

《- Pas de quoi Sho.》

《- Du coup... le fait de s'être embrasser, ça fait de nous un papa et une maman ?》 Le questionna-t-il innocemment après quelques secondes de silence.

《- Plutôt un couple je dirais. Ni toi ni moi n'avons l'appareil nécessaire pour porter des enfants comme une femme, donc bon...》 L'informa le futur prêtre en ricanant de le voir aussi innocent.

《- Mais ce n'est pas mal vu par les autres ? Je veux dire... deux garçons ensemble, c'est contre nature non ?》

《- Parce que tu crois vraiment que la pauvreté et les guerres ne sont pas contre nature ?》 Commença son homologue avec calme. 《- Qu'est-ce qu'on en a a faire de déranger les gens ou non ? Si ils sont suffisament fermés d'esprit la dessus alors ça veut dire qu'ils ne valent pas mieux que des animaux.》

Retrouvant lui aussi son sourire, le ténébreux se décontracta complètement avant de venir s'allonger contre lui en terminant d'admirer le ciel qui ne laissait dorénavant plus rien voir d'autre qu'un voile bleu marine couvert d'étoiles. La suite de leur longue nuit ? C'est une histoire qui devra attendre encore un peu.

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Retour sur le présent

Arrivant à son tour dans la grande pièce tout juste éclairée par les rayons de la lune transpeçant les vitraux multicolore, et illuminant de leur couleur les cheveux ébènes d'Aizawa qui semblaient briller par instant, Hizashi continua à l'observer de là où il était en entendant la musique qu'il avait remonté grâce à la poignée. Profondément attendri par la scène, il vint se poser à ses côtés en encrant son regard émeraude dans le sien avant de lui sourir gaiement.

《- Ça rappelle pas mal de choses pas vrai ?》 Le questionna le blond en tirant ses coudes en arrière pour les déposer sur le bois.

《- T'as même pas idée...》 Lui répondit Shota avec un faible sourire.

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N.D.A de fin de session:

Eh bah dit donc, je crois que j'ai vraiment rarement eu autant de mal pour terminer un chapitre comme celui-ci dans les temps. Piouf *souffle de soulagement*

- Nan c'est faux t'as dépassé d'un jour !
- Chut ta yueule, y z'on rien remarké !
- T'es encore bourrée ?
- Non crevée seulement...
- Ah j'me disais aussi.

Bon en même temps on va pas se mentir, depuis mes débuts sur cette appli c'est bien la première fois que je m'embarque dans aussi gros et lonnnng ! Non sans deconner j'ai réellement jamais autant écrit (surtout aussi rapidement) sur n'importe laquelle de mes autres histoires ! Franchement je pense mériter un trophée là ! (Ironie de la part de l'auteur.)

Bon, bien bien bien étant donné le nombre PHÉNOMÉNALE d'heures que ma prit ce truc pour l'écrire, je pense fortement que le chapitre 4 ne paraîtra pas avant le dimanche 8 novembre. (Oui le dimanche qui est dans 15 jours.) Bah quoi te plains pas car ce jour là je posterai également un OS pour l'anniversaire de Shota !

Quoi ? Tu ne me crois pas ? Pourtant je suis honnête !
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Ok tu veux la jouer comme ça petit(e) malin(e) ? Dans ce cas t'as intérêt à te pointer sur ce recueil le 8/10 pour venir t'en assurer toi même ! Nah !

N.D.A de la deuxième personnalité de Ninjaralexia :

Vous en faites pas c'est normal, la pauvre à légèrement perdu de sa santé mentale à cause du manque de sommeil. Espérons juste qu'elle ne vire pas folle avant la fin de cette histoire 😞

En attendant, d'ici là, on vous souhaite un joyeux Halloween (légèrement en avance) 😉
Allez mes ninjas à la revoyure !

PS: 15 556 mots pile et aussi tout compris ! (N.D.A, paragraphes, et même ce petit truc que tu lis en ce moment.)