Une petite âme gonflée de honte, entre deux bras réconfortants.
~Heya ! Avant de commencer, je tiens à prévenir du CHARActère mature et adulte de cette histoire, alors si vous n'aimez pas ou ne vous sentez pas à l'aise avec la prostitution, l'amour gay ou l'insinuation de violences homophobes, ben... Attendez un prochain One-Shot x) Sorry les gens, mais j'avais réellement envie de faire cette histoire depuis siiiii longtemps...! Ben... Vous allez voir Lust, Horror ainsi que beaucoup de Sans en humains... Bref ! On y vaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! ^^~
Est-ce que le jour où il s'y attendra plus, est-ce que le jour où il croira plus en rien, est-ce que ce jour-là, il pourra tomber amoureux, se raccrocher à sa passion pour un être qui ressentirait la même chose à son égard ? Lust ria de sa propre naïveté. Il s'énervait lui-même, trop enfantin, trop rêveur... Qui aurait des standards assez bas pour aimer une pute, sérieusement ?!
Il se leva, attrapant par la même occasion le sac qui contenait ses affaires les plus précieuses, et, à regret, abandonna son habituel banc qui donnait sur le lac se situant au milieu des plus vivants quartiers de la ville... Les jeunes gens se baladaient, festoyaient, se rencontraient dans le coin, et ça faisait partie des choses que Lust aimait voir... Même si voir ces gens s'amuser le dégoûtait. L'amusement, il n'en avait que rarement le temps...
Il prit la direction de son appartement, enfin de son temple de la Luxure, comme il aimait l'appeler, tout en parcourant des pupilles la vie nocturne s'épanouir. Il replaça d'un geste élégant sa mèche tout en souriant de la réaction des jeunes filles face à lui, qui le regardaient. Dans leurs regards battaient admiration, fantasme et désir, tandis que d'un clin d'œil charmeur il les rendait folles, leur adressant quelques mots qui firent battre les cœurs des demoiselles à la chamade. "Eh bien les filles, vous êtes magnifiques mais ce n'est pas prudent de sortir sans être accompagnées~", il n'avait pas besoin de dire plus pour les mettre à ses pieds, mais il était ponctuel et il avait un rendez-vous. Alors il s'éloigna, amusé par les regards des jeunes filles sur lui. C'était comme ça, Lust avait toujours adoré rendre les gens fous, sans s'y attacher.
Mais il devait tout préparer pour son client du soir. Pour ce faire, il sortit de sa poche un petit agenda et son sourire en coin se développa lorsqu'il ne reconnut pas le nom inscrit sur la page du dix-huit juillet, ce soir même donc. Un nouveau client... Il adorait connaître de nouvelles têtes... Et surtout lorsque les têtes en question étaient masculines... S'insultant lui-même, il ferma les yeux et continua son chemin, jusqu'à ce qu'un inconnu ne le tire contre lui et ne lui empêcha la parole par la simple pression de sa main... Lust reconnut le parfum, l'étreinte et se mit à trembler. Dust, un flic, un client...
"Hey la salope, j'peux savoir c'que tu fous ?!, Gronda-t'il, passablement énervé. Ça fait trois putains de quarts d'heure que j't'attends ! T'as une excuse valable ?
-Je... Hum... Lust ne savait pas quoi dire tant il avait peur. Je dois bien prendre quelques temps de repos... Et j'ai déjà un client pour ce soir."
Comme si il s'y attendait, il se fit jeter au sol par le policier, qui détestait ces jours où Lust lui rappelait qu'il n'était qu'un banal client parmi tant d'autres. À tendance possessive et surtout violente, le flic envoya chier le peu de culpabilité qu'il sentait sur son cœur et fracassa d'un bon coup de pied la mâchoire du prostitué, qui poussa un hurlement et, d'un mouvement réflexe, protégea juste ce qu'il fallait pour ne pas que ses os se brisent complètement. Affaibli, le plus petit se releva et lança un regard haineux et déçu au policier.
"Ah, mais quand est-ce que tu vas me lâcher l'ordure ?!, Cria belliqueusement Lust. T'as pas compris que je voulais pas de toi ? Putain c'est pas parce que t'es flic que t'as le droit de tout faire !!", Siffla t'il en s'en allant au pas de course, malgré lui effrayé.
Le trajet jusqu'à chez lui fait plus vite que prévu, il profita de ce temps pour se ruer à son reflet dans le miroir de la salle de bains... Sous son regard effaré s'étendait un visage baignant de larmes qu'il n'avait même pas remarquées, et surtout une mâchoire sanguinolente... Qu'il s'empressa de nettoyer, puis de soigner en grinçant des dents. Il commençait à en avoir marre... Il craquait et, face à lui-même, se mit à pleurer tout son malheur, toute sa détresse qu'il ne voulait même plus partager. La détresse d'un jeune homme qui avait fui la violence au sein de sa famille, réfugié illégal, sans papiers... Il avait fui ses terres de l'est bien-aimées, pour s'installer dans un autre pays où seul son frère était officiellement résident. Dans les pays du jeune homme à la peau de neige, tout le monde le connaissait, en bien, ou en mal, et ici, il n'avait pas le droit de demander ces putains de papiers, puisqu'il ne savait pas lire la langue parlée ici, et bien qu'il avait fait instruire son petit frère, n'avait pas le temps. Il devait juste... Ramener de l'argent. Ce qu'il faisait, affrontant les flics qui voulaient le foutre en prison, les regards haineux, les coups de Dust et... Le fait de se forcer. Autant, le sexe était un plaisir pour lui mais, n'étant attiré que par les hommes, devait pourtant tenir compagnie à ces dames...
Balayant les traits de crayon sous ses yeux qui avaient coulé et les pensées noires qui l'agitaient, Lust se nettoya la figure avant de constater qu'il lui restera pendant quelques jours des traces des violences que Dust lui avait infligées, avec regret et dépit.
S'apprêtant correctement, en camouflant l'hématome sur son menton et retraçant les traits de khôl que ses larmes avaient fait couler, Lust se sentait mieux. Il était bon en maquillage, et le noir intense se mariait avec ses pupilles aux beaux reflets violets, sur sa peau qui comme la glace au soleil étincelait, sur ses mains une rosace de henné, une bague d'argent à son index droit, ses ongles peints d'un dégradé, du rose, passant par le violet jusqu'à l'azur. Ses trois couleurs préférées en somme... Il passa ses ongles soignés dans sa chevelure fournie, et blanche, replaçant quelques mèches folles avec soin, avant de les bombarder de milliers de gouttes de laque, admirant ses cheveux, qu'il aimait tant... Cheveux qu'autrefois il portait courts, comme chaque garçon de son âge, mais qui à présent commençaient à tomber dans son cou, comme il avait toujours voulu les porter... Peu importe si sa coupe était à la base destinée aux femmes, Lust avait des airs féminins, et ça n'était pas pour lui déplaire, et il se trouvait mignon avec ces mèches bombées, qui partaient en arrière, légèrement ondulées, éclatantes de blancheur, comme il les avait toujours voulu... Enfant, il était blond... Blond presque platine, comme sa mère... Puis il les avait fait décolorer. Oh, son père lui avait longuement hurlé dessus quand il était rentré du coiffeur... Mais ça avait été la seule, la seule et unique fois que sa mère avait soutenu son choix. Elle avait souri comme elle n'avait jamais souri à son fils aîné, et lui avait soufflé qu'il était magnifique ainsi... Mais Lust n'avait que faire des compliments, ou des réprimandes de ces deux idiots.
Un flash passa devant ses yeux alors que son regard se perdait dans son propre reflet. Un flash qui fit frissonner tout son être, un flash qui remontait à il y a trois ans. Le jour de sa première fois consentie, première et dernière fois avec le jeune homme qu'il aimait alors. Son corps replongea dans l'extase du moment fatal, il se souvenait de chaque parole de son partenaire, de chaque mouvement, de chacun de leurs souffles qui s'entremêlaient entre leurs baisers passionnels... Du grand fracas de l'orgasme, de la douce mélodie de Morphée, de la sensation de ses doigts glissant sur le torse nu de l'autre au réveil, de la main qui était venue effleurer ses joues au moment où il avait ouvert les yeux, il se souvenait de chaque détail de ce moment qu'il aurait voulu revivre en boucle... Puis du sermon de ses parents, de la claque que son père lui avait mis, des regards dédaigneux de sa mère, de l'incompréhension de son petit frère... Jusqu'au moment où il eut la furieuse envie de mettre fin à ses jours.
Ses yeux baignant de larmes étaient rivés sur l'écran de son ordinateur, une main couvrait sa bouche fine et douce et l'autre cherchait comment mettre en pose la vidéo qu'il venait de voir. A première vue, il avait seulement cru avoir vu une publicité osée ; ce qui ne le choquait plus... Mais il se rendit compte avec horreur qu'on l'avait filmé à son insu au moment où il entendit roucouler sa propre voix, au moment où il avait dit "Je t'aime" à son petit-ami... Au-dessus du "film", un message résonnait inlassablement en son âme, qui la déchirait avec la lenteur d'une torture.
"Voilà pourquoi nous avons honte de notre fils, voilà pourquoi on ne devrait pas permettre un crime aussi contre-nature. #HommeEtFemmeRienDautre".
L'adolescent ferma honteusement son Mac, le posa avec délicatesse sur son bureau de verre avant de s'écrouler au sol. Un cri relatant la douleur et la déception d'un enfant trahi le secoua. La personne qui avait tweeté ça, c'était son père. Son père, son putain de père... Lust pensait être en plein cauchemar. Son cauchemar avait comme prit vie, et, alors qu'il regroupa ses jambes contre son torse en sanglotant doucement, des vibrations répétées et une musique s'échappaient de sa poche.
"Ay bonito papito, mi alma, te ama,
Papito papito papito papito,
Damme damme damme tu alma.
Bonito papito, mi alma, te ama,
Papito papito papito papito,
Damme damme damme tu alma !", chantait sensuellement la voix masculine.
Lust reconnut à la simple sonnerie qui appelait, et décrocha en tremblotant.
"A...Allô...?, geigna t-il en endiguant ses pleurs, presque comme si rien de tout ça ne s'était passé.
-Toi aussi tu l'as vue...?, fit la voix brisée à l'autre bout du fil. La vidéo, sur Twitter...
-C'est la première chose que j'ai vu en allant sur mon fil... Tout le monde nous insulte... j'ai...j'ai peur... , gémit alors l'adolescent sans pouvoir retenir un sanglot.
-Lust... Je... Mes parents l'ont vue aussi... Ils vont porter plainte..., tenta le plus courageux.
-Non...! Je ne veux pas !, s'écria Lust d'une voix aiguë et presque féminine. Vous allez perdre le procès... Et nous on va... On va..., les mots lui manquèrent, ses pleurs prirent leur place.
-Je sais, on va morfler... Mais je te protégerai."
"Je te protégerai...", cette phrase restait coincée dans l'esprit du jeune homme. Même trois ans après, la douleur était encore bien présente. Cette phrase, comme toutes celles qui composait la dernière lettre de son amant... Celle qu'il avait écrit avant de sauter. Avant son suicide. Avant que ses parents ne les virent, lui et son petit frère, avant que leur errance ne commence... Un an d'errance, de marche, de travaux faits ça et là... Puis la dure condition de prostitué.
Lust tourna la tête, sortant du passé pour que le présent reprenne son cours... Son reflet lui semblait un peu pâle, un peu grave. Au moins, cette fois-ci il n'avait pas pleuré. En même temps, il venait de finir de se maquiller, ce n'était pas pour rien ! Lust secoua la tête, faisant taire ce triste journal que celui de son passé, et sortit de la salle de bains, afin de préparer le grand lit drapé de bordeaux, avec les oreillers noirs, l'armature en fer parfaite pour accrocher des menottes, et les légers tissus de soie qui voilaient ce petit nid de luxure , agités par le courant d'air tiède qui s'infiltrait par l'ouverture de la fenêtre. Ce grand lit à baldaquin lui avait coûté une petite fortune, tout comme la méridienne noire capitonnée qui trônait dans le salon, à côté de la petite baignoire de glaçons dans laquelle il s'empressa de remettre une bouteille de champagne neuve. Les murs étaient simples, dans les tons taupes, sauf celui qui bordait le lit, qui était entre le brun et le bordeaux. La commode, noire, c'était un vieux meuble qu'il avait repeint, la table basse était en verre soutenue par des pieds dorés, tout comme les poinçons du divan qui brillaient légèrement sous le lustre lui aussi doré. Lust avait un réel engouement pour la décoration...
L'interphone sonna. C'était le moment que Lust attendait, avec impatience... Oui, il n'était pas une victime finie, il aimait quand même ce qu'il faisait, surtout lorsque c'était avec des hommes... Le jugement ne lui faisait plus peur, en Angleterre, on n'interdisait pas aux homosexuels de vivre leur vie comme ils l'entendaient... Il se précipita vers la porte blanche, et ouvrit d'abord le portail, puis la porte de son studio, attendant avec une pointe de nervosité son client.
Des pas dans l'escaliers, lourds, mais peu bruyants, le bruit d'une main qui glissait contre la rampe, d'une respiration calme, d'un bijou claquant contre la barre de fer... Le cœur de Lust s'agitait dans sa frêle poitrine. Une ombre, grande, majestueuse presque apparut. Le froissement d'un jean titillait l'ouïe sensible du prostitué. Un soupir échappa à l'ombre alors qu'elle s'arrêtait, qu'elle sortait quelque chose de sa poche, lâchait un soupir soulagé avant de s'avancer dans le couloir, ayant pris le temps de vérifier le numéro de porte... Le jeune tremblotait d'impatience, imaginant d'avance son client... Et, lorsqu'il le vit, se retint de lui sauter dessus alors que son cœur manquait un battement.
Il l'avait prévu grand, voilà qu'il était immense. Il l'avait prévu majestueux, il l'était bel et bien. Ses muscles saillaient sous son t-shirt blanc et moulant auquel était pendu une paire de Ray-Ban de soleil dorées, révélant une peau des plus pâles, un corps des plus athlétiques, une attitude des plus viriles... Lust peina à lever le crâne jusqu'à la tête de son client. Il vit d'abord une mâchoire carrée et rasée de près, des lèvres presque inexistantes et rosées, puis un nez fort, triangulaire sans être trop en avant, un front avancé, haut, à peine marqué par de légères rides, et enfin, sous les sourcils droits et blancs, des yeux magnifiques, et dépareillés. L'un était à demi-fermé, totalement injecté d'encre noire, brûlant du feu de son courage, et l'autre, noir aussi mais où régnait une pupille sanguine, d'un rouge foudroyant. Ses cheveux étaient blancs, peignés plus où moins soigneusement, si le coiffé-décoiffé fut à la mode, alors cette coupe devait être la plus adulée.
L'homme s'approcha du jeune prostitué qui le dévorait du regard, se courba pour prendre sa main et y déposer un chaste baiser, plaçant son autre bras dans son dos avec une finesse unique aux gentlemans anglais. Le prostitué ne savait plus quoi dire, ou quoi faire, il était simplement entrain de s'abandonner aux bras du client qui passaient autour de sa taille... Avant que Lust ne décolle, poussant un glapissement surpris en se sentant soulevé par les hanches, l'amenant contre le corps qu'il désirait si fort, à la hauteur du visage de l'autre. Il sentait si bon...
"Horror... C'est bien le nom que vous m'avez donné au téléphone...?, susurra Lust en effleurant la joue de son client de ses lèvres.
-Exactement..., répondit le-dit Horror dont la voix secoua le cœur de ce pauvre petit prostitué qui perdait tout ses repères face à la douceur du plus grand. C'est mon réel prénom, tâche de t'en souvenir pour le hurler tout à l'heure..., gronda t'il avant de pincer de ses lèvres la peau tendre du petit cou qui s'offrait à lui.
-Je ferais ainsi si tel est votre désir..., fit difficilement Lust en passant les bras autour des épaules fortes de son partenaire d'une nuit. Il en fallait généralement peu pour l'exciter, mais là, c'était beaucoup trop pour lui. Il avait perdu le contrôle depuis le baisemain, et n'était pas d'avis à le reprendre, le contrôle.
-J'ai un autre désir que tu pourrais satisfaire...", souffla le client avant de pencher vers l'avant, et de lâcher celui qu'il portait.
A la sensation des draps contre sa nuque, Lust, une nouvelle fois, glapit de surprise. Il n'avait pas remarqué que Horror l'avait amené jusqu'à la couche tant ses pas avaient été silencieux, ou alors, tant le plus jeune était dans les vapes. Il se tortillait faiblement pour remonter son regard, pour finalement heurter le désir qui consumait l'unique pupille du client, lui coupant le souffle.
"Déshabille toi."
L'ordre avait été donné de façon simple, d'un ton dur mais qui roulait facilement sur les lèvres fines de l'homme. Lust n'avait qu'un seul désir. Obéir à la voix suave qui faisait trembler son cœur, alors il commença par déposer sa veste à fourrure sans manches en jouant sensuellement des épaules, puis son débardeur tomba de la même façon avant qu'il ne se redresse sous le regard dévorant de son maître d'une nuit, afin de faire glisser la boucle de sa ceinture azur, qu'il tendit à Horror tout en gardant son regard planté dans celui du dominant, qui prit l'objet en comprenant ce qu'il était sensé en faire alors que la voix empreinte de luxure du plus jeune s'éleva à nouveau.
"Au cas où je serai désobéissant..., souffla Lust, toujours happé par le regard de braise qui lui faisait face et le surplombait.
-Dépêche toi de continuer, où je risque de m'en servir.", gronda Horror.
Après un rapide hochement de tête, le jeune prostitué reprit son activité, et déboutonna son pantalon en simili cuir, avant de le laisser tomber jusqu'à ses genoux, baissant son caleçon en même temps... Laissant son membre tendu se dresser entre lui et son partenaire d'une nuit.
"Parfait...", gronda lubriquement le plus âgé avant de faire retomber Lust sur le dos d'une simple pression sur son torse.
Le bel homme se mit à genoux sur la couette , se baissant pour frôler de ses mains habituées au travail le corps du jeune, commençant par sa taille, glissant jusqu'à son bassin, fuyant entre les draps et le dos du demi-mondain qui haletait, perdu quelque part entre le désir et le plaisir. Ses mains remontaient jusqu'aux omoplates du garçon des rues, avant de revenir jouer sur ses pectoraux, les griffant légèrement. Entre ses souffles rapides, on pouvait entendre de légers, très légers gémissements de la part de l'effleuré. Horror sentait le cadenas sur sa conscience se défaire progressivement, sentait son corps se plaquer contre la nudité de son partenaire d'une nuit... Qui semblait approuver les contacts, se collant et se cambrant même au passage des caresses traîtresses dans son dos, alors que son esprit ne répondait plus que par moments, lorsque les câlins étaient moins plaisants, lorsqu'il tentait de reprendre son souffle, pour bien vite être replongé dans ce cocon de luxure qui lui était vraiment familier... Mais pas ces caresses, qui, avec nonchalance, s'appropriaient petit à petit tout, son torse, son dos, sa taille, son fessier aussi... Jusqu'au moment où les caresses se stoppèrent, jusqu'au moment où les où les mains qui le laissaient pantelants quittèrent son corps... Le dominant enleva d'abord son t-shirt, découvrant une large poitrine, forte, pâle, légèrement velue, et dont la vue eut l'effet d'un coup de fouet sur les envies déjà bien présentes du plus jeune. Horror profita du moment d'absence du plus jeune pour repasser ses mains à la taille de celui-ci, s'amusant à jouer de légères griffures sur les courbes presque féminines du prostitué qui laissait entendre qu'il était totalement d'accord avec les agissements du dominant. Personne ne s'était tant acharné à le rendre dingue, depuis son défunt petit-ami... Souvenirs qui firent naître deux grosses larmes aux coins de ses jolis yeux, avant d'être essuyées par une des mains qui le rendait fou.
"Eh... Un problème...?", dit le propriétaire des mains avec la voix de quelqu'un qui voudrait rassurer un enfant. Après un instant de flottement, un sourire aguicheur se dessina lentement sur les lèvres rosées du demi-mondain, qui d'un mouvement de tête balaya sa mélancolie en faisant onduler son torse frêle et immaculé. "Aucun, vous prenez trop votre temps à mon goût, mais faites comme vous le souhaitez...", ronronna t'il.
Un regard plus tard et les voilà enlacés, sombrant dans le tumultueux plaisir de leurs ébats.
Ce ne fut qu'au lever du jour qu'Horror ouvra l'oeil. Un court moment d'absence le freina, avant qu'il ne se remémore la veille... La nuit parfaite dans les bras de son suspect. Un rire, rauque bien qu'élégant et moqueur, s'éleva comme une mélodie, brisée sur les bords, joie écorchée de folie.
Son habituelle habitude revint, et, comme tous les matins, il fit le bilan de sa vie. Se posant des questions sur sa propre personne, voir si la démence lui avait fait perdre le fil... Ce qui n'était plus jamais arrivé, depuis sa sortie de l'hôpital.
Prénom ? Horror. Enfin, prénom inventé, pour ne pas utiliser son ancienne identité...
Nom ? Eb-Shaurn. Bizarre comme nom...
Lieu d'habitation ? L'appart' en face du Bar du Lac. Son bar préféré...
Orientation sexuelle ? Haha, question piège... Bisexuel.
Orientation romantique ? Gynéromantique. Haha... Bien étrange comme orientation, d'ailleurs, comment peut-on se trouver soi-même étrange ? Est-ce que ça arrive aux autres ?
Horror haussa silencieusement les épaules, avant de se redresser laborieusement, tirant le garçon des rues avec lui jusqu'à s'installer en position mi-assise, la tête du suspect posée sur son torse. Il regardait le paisible visage endormi, cherchant quelque chose qui pourrait faire de lui un criminel. Oui, ça lui arrivait d'arrêter les gens sans connaître le délit exact qu'ils avaient commis... Ordre du boss.
Outrage à agent ? Il n'avait vraiment pas la gueule de quelqu'un qui défie les autorités.
Trafic de stupéfiants ? Ça va généralement avec la prostitution, mais le gigolo n'avait pas du tout un faciès de drogué. Malgré que sa peau soit maculée de cicatrices, aucune ne semblait être des coups de seringues... Des coups de poing, de pied, de fouet peut-être..? Son dos était lacéré par d'horribles traces violacées... Elles étaient anciennes, mais la peau avait été arrachée par les coups.
Peut-être... Excès de vitesse et délit de fuite ? Non... Ce gamin avait surtout pas l'âge de conduire...
Attendez. L'âge de conduire ?!
La respiration du flic s'accéléra à mesure qu'il paniquait... Il s'était tapé un gosse. Un mineur. Du haut de ses vingt-sept ans, il s'était tapé un prostitué qui en avait grand max quinze. Il avait enfreint ses propres lois... Oh merde...
Le coup de panique qui l'avait saisi eût le mérite, ou le démérite, de réveiller le coupable de cette angoisse... Qui directement s'inquiéta de son état.
"Vous... Vous allez bien ?, Couina Lust en se redressant sur les coudes, sa petite voix ensommeillée ronronnant comme un chaton.
-Quel âge tu as ?, Réussit difficilement à articuler le flic, les dents serrées.
-Enfin quelqu'un qui se pose la question !, Lui répondit Lust d'un petit air mijoré qui lui allait à ravir. Dans quelques jours, j'aurai 16 ans..., souffla t'il. Je sais, tu viens de faire une infraction, mais moi, ça ne me dérange pas... Je ne le dirai à personne.", fit-il en lâchant un petit rire.
Le coeur du flic manqua un battement. Même pas seize ans... Mais la chose qui fâcha le plus Horror fut le fait, qu'il n'était sûrement pas le seul à avoir... profité de la jeunesse de la fleur de macadam.
"Bien..., soupira l'homme à l'oeil rouge. J'ai quelques questions à te poser-, entama t'il avant de se faire interrompre.
-Honey, en dehors de "ces moments", je pense mériter ton vouvoiement., sourit Lust.
-Eh bien, comme tu...vous voulez. J'ai quelques questions à vous poser, jeune homme. Premièrement, êtes-vous en situation régulière sur le territoire ?"
La question surprit Lust, qui se redressa. Il s'était fait piéger par un flic, ou quoi ? Il n'osa pas répondre. Son regard se baissa, il avait peur.
"Tu préfères ne pas répondre ?, demanda le policier, qui venait de foutre en l'air sa couverture.
-Je t'ai demandé de me vouvoyer... Et non..., avoua le petit. Combien coûte ton silence ?, rétorqua t'il.
-Tu voudrais acheter mon silence ? Pas très légal., gronda le policier.
-On met bien un prix sur mon corps. Et tu n'y es pas innocent... D'ailleurs, je n'ai toujours pas le droit d'être vouvoyé., soupira t'il.
-Je comprends pourquoi Dust vient souvent ici, sans jamais vous ramener., souffla le policier en riant de son collègue. Malheureusement, il avait en face de lui un jeune homme qui, tête baissée, avait les larmes aux yeux.
-Vous le connaissez... Vous êtes là de sa part ?, demanda Lust, tremblant.
-Dust est mon collègue, et ami d'enfance. Il te, enfin vous fait du mal ?, fit le flic, soudain inquiet.
-C'est le pire client que je connaisse... Il est horrible... Monstrueux..., laissa échapper le petit en amenant ses jambes contre son torse, se moquant de sa nudité.
-Dust ? Je ne le connais pas sous cet angle. Vous avez sûrement raison..."
Le flic se releva et posa sa main sur l'épaule du plus jeune de façon tendre, si tendre que Lust frissonna sous le contact doux. D'un coup, le prostitué tourna, et vint se blottir tout contre l'adulte, se mettant à pleurer en câlinant les pectoraux de celui-ci.
Et ainsi, le réconfort vint les cueillir, l'un dans les bras de l'autre, avec douceur, chasteté et une once d'amour, logée bien profondément, ancrée, même dans une petite âme gonflée de honte et de luxure.
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