Lorsque l'éclat se tarit...

<<Je sais, je sais... Je suis riche...
Je sais, je sais... Je suis puissant...
Je sais, je sais... J'ai de la chance...

De la chance...

Pfeh... Sérieusement... ?

Je crois que je suis une des personnes les plus malchanceuses de ce monde...

Oui, mes parents règnent...

Oui, je vis dans le luxe...

Mais, vous, vous avez une chance que je n'ai pas...

Vivre.>>

Je m'éloignai du groupe de monstres, tête basse. Je détestais me plaindre, mais, cette fois, c'était trop... Pourquoi, parce que je suis le Prince de ce monde, pourquoi je devais être considéré comme chanceux... ?

En réalité, je n'étais ni chanceux, ni riche, ni puissant.

Je n'étais que Shine...

"L'éclat".

C'est ainsi que m'avait nommé mon père.

Ce nom, je le chérissai...

Parce que j'y tenais.

Je ne voulais pas de surnom, je ne voulais pas qu'on le déforme.

<<Shine ? Shiiii-iine ? Je te parle !>>

Mon frère jumeau tentait d'attirer mon attention, sûrement sur le fait que nous soyons au bord du Lac de la Vérité. Mais, même si j'avais tous les droits de m'en foutre... Même si j'avais tous les droits de ne pas assister à ce cours de divination... Je ne le faisais pas. Jamais je ne me le permettrai... Je regardai Napstablook, ce fantôme qui s'était proposé pour nous apprendre à comprendre le Lac. Les contours de sa silhouette se dédoublèrent, se troublèrent, et une vive et lassante douleur me parcourait. Je laissai échapper un cri de douleur, avant de tomber à genoux. J'avais mal, atrocement mal. Tout mon corps défaillit alors que mon âme se serrait violemment dans la cage thoracique, me faisant recracher ce liquide magique doré qui parcourait trop peu mon corps, tremblant, haletant contre le sol gelé. J'entendais Radiance qui criait, je sentais qu'il me secouait, mais je n'étais plus vraiment là. Incapable de faire quoi que ce soit d'autre que de tousser, encore et encore, ce sang d'or qui irriguait mes os. Puis tout devint noir, et je sombrai dans l'inconscience.

Une haute silhouette se tenait face à moi, grande comme deux fois les ailes de Maman. Je regardai son élégant costume, ces plumes d'electrum qui l'ornaient. Quelque-chose, dans son regard, quelque chose le faisait ressembler à ma mère. Je savais pourquoi. Il s'agissait de Gaster, l'esprit du Lac de la Vérité. Et mon grand-père.

<<Shine, Shine, Shine. Encore ces problèmes de santé ?

-Oui, encore...

-Il ne te reste que sept ans, sept mois, sept jours et sept heures à vivre, tu en es conscient ?

-Pleinement conscient...

-Et je te disais que tu peux effacer cette limite de temps, qu'est-ce que tu en dirais, petit trésor ?

-Je peux... Effacer ? Ça veut dire que... Je peux vivre... ?

-Exactement. Tel l'éclat de la pierre précieuse, tu dois trouver celui avec qui ton âme battra plus fort, avec qui elle ne se serrera plus, avec qui tu seras en paix. Tu devras sceller son âme à la tienne, pour te permettre de voir ce qu'est la vie.

-Est-ce vrai... ?

-Formelement réel. Allez, va, éclat. Il faut que tu te réveilles.>>

Et mon esprit revint à mon corps. Je n'étais plus au bord du Lac, mais dans... Ma chambre... Seul... Mon corps se secoua de puissants tremblements, et je n'avais pas peur sans raison.

Sourire cachant une personnalité bien étrange, regard indescriptible, pétales au nombre de cinq. Mon pire cauchemar était là. Je m'enroulai dans les innombrables couvertures, couinant de peur. Ces racines, griffues, pointues, vinrent enrouler mes poignets, et les ramenèrent au-dessus de ma tête.

<<Howdy, Shiny~

-P-Pitié... Laisse moi tranquille... Juste cette fois...

-Hmmmm, non. J'aime te voir souffrir, Shine.

-Ne prononce pas mon nom, tu en es indigne mauvaise herbe !

-Pour avoir dit ça, tu vas prendre cher, idiot~>>

( Début du court lemon, je vous préviendrai à la fin ! )

Deux autres de ces choses vinrent me mettre en position, contre ma volonté, les jambes écartées. Une racine, étrangement dénuée d'épines, se rapprocha de mon entrejambe recouverte par les couvertures. Radiance avait ( 666 mots 0_0 ) dû me déshabiller pour me coucher. En quelques mouvements vifs, je fus à sa merci. Flowey décida alors de forcer mon entrée, et j'hurlai face à la douleur qu'il me procura en faisant sortir les-dites épines, au plus profond de mon intimité. Mais personne ne m'entendra... Personne... Ces choses firent de profondes entailles en moi, alors que sa racine débutait un mouvement de va et vient. J'appelais à l'aide, mais personne ne vint. Je suppliai, mais personne ne répondait. D'autres racines armées lacérèrent mon torse, mes ailes, mes genoux... La lancinante douleur me transperçait de part en part, risquait de me faire perdre conscience tout en me gardant éveillé.

<<Je préfère quand tu TE fais souffrir, Shine~>>

Tous les pics disparurent, et la racine allait, et venait agréablement en mon intimité, allant jusqu'à toucher ma prostate en me faisant étouffer un cri de plaisir que je ne pouvais me permettre. Mes pleurs redoublèrent, je ne devais pas céder...

( Fin du lemon ! )

Puis bout d'un très, bien trop long moment, mon pire cauchemar disparut, sans crier gare, me laissant en pleurs, tremblant, sanglant, haletant. Je venais de frôler de peu l'orgasme, et mon corps peinait à savoir si il devait être en extase ou en défensive. Je me ragroupai sur mon nid, comme un petit oisillon qui attendait dans le froid que sa mère ne revienne, un bout de phrase énigmatique résonnant dans son crâne : "Tel l'éclat de la pierre précieuse..."

La porte s'ouvrit, et l'ombre de ma mère se découpa dans la majestueuse lumière. Son doux visage me souriait, et sa belle voix me parvint.

<<Heya mon pioupiou, bon Noël !

-O-On est le 25 ?!

-Oui, tu perds la notion du temps Shiny !

-Donc Sansta est passé ?

-Bah oui !>>

Sur ces mots, comme si toutes mes douleurs se furent évanouies, je me levai et allai chercher de quoi m'habiller, sous le regard attendri de ma maman. Je m'habillais et descendai, pour croiser mon frangin, devant l'arbre qui trônait dans le hall ( 1001 mots ! ), le sourire aux lèvres. Il me tendit en souriant un paquet, accompagné d'un <<Joyeux Noël Frangin !>> tendre. J'ouvrais le paquet, pour découvrir un magnifique violon blanc, avec des dorures magnifiques.

Je suis peut-être malade, mais je ne suis pas malheureux.

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