Je l'aime à mourir


Me dirigeant vers la chambre 105, je poussai un long soupir, qui se termina en un sanglot à peine étouffé. 

J'en avais assez de vivre sans lui, j'avais besoin de lui, plus que de n'importe qui.

Ouvrant la porte, je priai comme d'habitude pour le voir éveillé, tout en sachant pertinemment qu'on m'aurait prévenu si cela aurait été le cas. Et c'est ainsi.

Ses orbites étaient encore et toujours fermés. Je pris dans le plus grand silence une chaise et m'installai près de lui. Il ne me fallut que quelques instants pour faire paraître mes émotions, qui n'étaient plus qu'un magma de tristesse et de haine envers celui qui n'avait pas regardé la route assez tôt pour l'épargner. Tout en caressant son visage, ma main noire contrastant avec ses os blancs, je pleurai, le suppliai de revenir, lui racontai à quel point c'était dur pour un roi de vivre sans son chevalier, sans celui qui d'un coup de couteau a marqué sur son âme noircie par la haine une croix d'un magnifique rouge qui le caractérisait si bien. Puis, après une énième supplication de ma part, une bribe de phrase me revint à l'esprit, puis la suite, créant un poème, ou plutôt une chanson. Je n'étais certes pas un bon chanteur, mais peut-être cela pourrait-il le ramener à moi ?

Peut-être se souviendrait-il l'avoir chanté ?

En un premier temps, je me remémorai les paroles, en un second les modifiai, et en un troisième et dernier, pris sa main dans la mienne et ferma les orbites, laissant les mots inonder mon esprit.

"Moi je n'étais rien et voilà qu'aujourd'hui,

Je suis le gardien du sommeil de ses nuits.

Je l'aime à mourir...

Vous pouvez détruire tout ce qui vous plaira,

Il n'a qu'à ouvrir l'espace de ses bras

Pour tout reconstruire. Pour tout reconstruire.

Je l'aime à mourir...

Il a gommé les chiffres des horloges du quartier,

Il a fait de ma vie des cocottes en papier, des éclats de rire.

 Il a bâti des ponts entre nous et le ciel,

Et nous les traversons à chaque fois qu'il

Ne veut pas dormir. Ne veut pas dormir.

Je l'aime à mourir...

 Il a dû faire toutes les guerres pour être aussi fort aujourd'hui,

 Il a dû faire toutes les guerres de la vie

Et l'amour aussi.

 Je dois juste m'asseoir, je ne dois plus parler,

Je ne dois rien vouloir, je dois juste essayer

De lui appartenir. De lui appartenir.

Je l'aime à mourir...

Il a dû faire toutes les guerres pour être aussi fort aujourd'hui,

Il a dû faire toutes les guerres de la vie

Et l'amour aussi.

Moi je n'étais rien et voilà qu'aujourd'hui,

Je suis le gardien du sommeil de ses nuits.

Je l'aime à mourir...

Vous pouvez détruire tout ce qui vous plaira

 Il n'a qu'à ouvrir l'espace de ses bras

Pour tout reconstruire. Pour tout reconstruire.

Je l'aime à mourir..."

( La chanson originale s'appelle Je l'aime à mourir, de Francis Cabrel. )

Laissant la lumière reprendre ses droits en la rendant à ma vue, je rouvris mon unique orbite, et mon regard croisa le sien. Un sourire illumina mon visage charbonneux ainsi que celui à qui la chanson était destinée.

Nous sommes réunis à présent, et plus rien ne m'empêchera jamais de veiller sur ses nuits.

Je l'aime à mourir.

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Heya ! C'est Megan ! Bon, ce chapitre était simplement une mise en bouche pour la suite de Nerd, j'espère que cela vous a plu ! J'aime énormément les chansons de Francis Cabrel, un chanteur que j'admire beaucoup, ses textes ayant bercé mes plus jeunes années, alors j'espère vraiment ne pas avoir gâché ce texte qui est un des plus beaux qu'il ait fait.

Je vous prépare une deuxième histoire à propos d'une de ses chansons, qui s'appelle "L'encre de tes yeux". Quelqu'un a trouvé de qui je vais parler ? ( @NSLalaSansyFresh tu te tais XD )

Et pour cette histoire, de quels personnages ai-je parlé ?

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