Short story 35 - La visite

—Souviens-toi... je ne veux pas que tu lui parles à moins que je sois là, tu entends ?

—Oui, papa.

—Je suis sérieux. Maintenant, rentre ta chemise — il est là.

La porte d'entrée s'ouvre et oncle Lonnie se tient là, trempé de sueur après une journée de travail dans la chaleur de l'été.

—Quelle journée torride, on se croirait dans un four, dit-il en posant son sac sur le sol et en dénouant ses bottes. Merci de me laisser rester pour la nuit.

—Tant que tu promets de partir le matin, répond froidement mon père.

—Bien sûr.

—Maintenant, dit oncle Lonnie, se tournant vers moi et se mettant à genoux, où est mon câlin ? Ça fait un moment que je ne t'ai pas vue.

Je fais quelques pas vers lui et me penche pour un câlin. Son étreinte serrée me met mal à l'aise et je laisse échapper un léger gémissement.

—Tu ne sais pas qu'il fait cent degrés dehors ? demande-t-il en tirant sur mes manches longues.

—Je ne suis pas encore sortie aujourd'hui, dis-je d'une traite.

—Tu n'as pas des devoirs à faire ? intervient mon père.

Sachant que c'est le signal pour me dire de m'en aller, je me dirige rapidement vers ma chambre.

Plus tard dans la nuit, je suis couchée dans mon lit, me tournant et retournant, incapable d'être à l'aise, quand j'entends le bruit des pas dans le couloir devant ma chambre. Après plusieurs longues secondes de silence, la porte s'ouvre doucement. La silhouette sombre d'un homme entre dans la pièce et la porte se referme. Pendant encore quelques secondes, il n'y a qu'un silence implacable.

Je peux le sentir se rapprocher. La chaleur d'une autre personne dans la pièce n'est pas familière à cette heure. Je ne suis pas préparée à cela. Je prie pour qu'il s'en aille, quitte même à ce qu'il revienne le matin s'il le faut.

Il tend la main et me touche. Il me roule sur mon ventre et soulève ma chemise. Du coin de l'œil, je peux voir deux choses : le faible faisceau d'une lampe de poche et les yeux de mon oncle Lonnie étudiant ma peau nue. Ses doigts rugueux montent et descendent dans mon dos. Soudain, il se lève et sort de la chambre. J'essaie à nouveau de m'endormir, réussissant finalement quelques minutes plus tard.

Au moment où je me réveille, il n'est plus dans la maison. Il est parti.

Vers midi, le téléphone sonne pendant que mon père est absent.

—Allo ?

—Hé ma princesse.

—Oncle Lonnie ?

—Ouais. Ton père est dans le coin ?

—Non, monsieur. Il est allé au magasin.

—Bien, dit-il, sa voix un peu tremblante. Il reste silencieux pendant un moment. J'appelle par rapport à la nuit dernière. Je ne sais pas si tu étais éveillée ou non...

—Je l'étais.

—Eh bien, alors je vais aller droit au but. Je vais te poser une question et j'ai besoin que tu sois honnête avec moi. Tu peux faire ça ?

—Oui, monsieur.

—Comment as-tu eu toutes ces ecchymoses ?

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