Short Story 12 - Contradiction

           
DRING ! DRING !

Humm... Qui peut bien m'appeler à cette heure tardive de la nuit ?

Marie émergea du sommeil, se tira péniblement de son lit et décrocha :

– Allo ?

– A... Allo ? Marie ? répondit une voix terrifiée.

– Emma ? fit la jeune femme, surprise.

– C'est Paul.... Il... Il...

– Calme-toi Emma. Qu'est-ce qui s'est passé ?

– Je... je me promenais avec Paul et nous avons décidé d'aller dans un lieu hanté. Nous sommes partis dans cet hôpital désert qui se trouve à la frontière...

– Un hôpital désert, tu dis ?

– « Oui...

A partir du moment où nous sommes arrivés, j'ai eu le sentiment que quelqu'un nous observait... Je lui ai dit que c'était dangereux, que nous devrions partir, mais il m'a ignoré.

Me voir effrayée l'amusait beaucoup et il s'est mis à marcher de plus en plus vite. 

– Attends-moi Paul ! lui criais-je.

Mais il continuait de m'ignorer.

Apres un moment, il a découvert une salle fermée et a décidé que nous devions voir ce qu'elle contenait. Il a forcé le cadenas et s'est rué à l'intérieur.

J'ai... j'ai tout fait pour l'en empêcher, mais dès l'instant où il est entré dans cette pièce, il a commencé à se comporter d'une manière étrange... »

La voix d'Emma se brisa et elle éclata en sanglots. Mais Marie n'en eut cure. Elle était tellement intriguée qu'elle voulait à tout prix connaitre le fin mot de cette histoire.

– Ensuite ? Que s'est-il passé ensuite ? demanda-t-elle. Qu'est-il arrivé à Paul ?

– J'ai pris peur et je me suis enfuie, répondit Emma. 

– Mais... Et Paul ? fit Marie, inquiète. Tu l'as laissé là-bas ?

– Hey Marie, je peux venir chez toi ? dit Emma, ignorant totalement les questions de son interlocutrice. Je ne veux pas rester ici plus longtemps.

– O... OK. Mais une fois que tu seras ici, il faudra tout me dire, d'accord ?

– Oh, merci... Merci Marie, répondit-elle, soulagée. Je ne supporte pas d'être dans cet endroit sombre et douloureux...

Hein... ? Sombre et douloureux ?

Dès cet instant, un sentiment mystérieux s'empara de Marie. Elle décolla le combiné de son oreille tout doucement en le fixant avec appréhension. Pendant ce temps, Emma continuait de parler...

– ... en tout cas, j'ai enfin pu m'en aller...

Soudain, sa voix devint bizarre, presque hystérique :

– Dis Marie, puis-je vraiment m'en aller ? Je peux m'en aller, n'est-ce pas ? Hein, Marie ? Je peux m'en aller, n'est-ce-pas ?

– E... Emma... ?

Boum boum boum

Marie sursauta. Quelqu'un frappait à la porte.

– Marie ! C'est moi ! Tu es là ?

C'était la voix de... Paul.

– Je t'en prie... laisse-moi entrer !

Boum boum boum

Marie était complètement terrorisée.

P...Paul ? Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce qui se passe ?

– « Je t'en prie Marie ! C'est au sujet d'Emma !

Nous sommes allés à un hôpital désert qui se trouve à la frontière juste pour s'amuser, mais Emma a commencé à agir bizarrement. A partir du moment où nous sommes arrivés, j'ai eu le sentiment que quelqu'un nous observait... Je lui ai dit que c'était dangereux, que nous devrions partir, mais elle m'a ignoré.

Me voir effrayé l'amusait beaucoup et elle s'est mise à marcher de plus en plus vite.

– Attends-moi Emma! lui criais-je.

Mais elle continuait de m'ignorer.

Apres un moment, elle a découvert une salle fermée... »

Mot pour mot, Paul répéta à Marie ce que Emma venait de lui dire. Cependant, la fin de son histoire était différente...

– « ... et elle s'est ruée à l'intérieur. Quand je l'y ai rejointe, elle avait disparu.

J'ai crié son nom pendant plusieurs minutes et lorsque je pensais enfin l'avoir trouvée, on aurait dit qu'elle était possédée et c'était comme si elle avait le visage de quelqu'un d'autre... »

Les mains tremblantes, Marie repensa aux dernières paroles d'Emma :

En tout cas, j'ai enfin pu m'en aller... Dis Marie, puis-je vraiment m'en aller ? Je peux m'en aller, n'est-ce-pas ?

Le son continu qui provenait du téléphone  lui indiqua que son amie venait de raccrocher.

– S'il te plait, Marie, ouvre la porte !

La voix de Paul la ramena à la réalité. Elle raccrocha et se dirigea vers la porte de son appartement.

– Désolée Paul, dit-elle en lui ouvrant la porte. Emma a appelé et je pensais que...

Mais Marie ne put terminer sa phrase. Si devant l'entrée se trouvait bel et bien Paul, son apparence était complètement différente. Son visage était pâle comme la mort, du sang sortait des deux trous noirs où auraient normalement dû figurer ses yeux et il arborait un sourire diabolique.

D'une voix de possédé, il lui dit :

Je peux m'en aller, n'est-ce-pas ?

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