La 5ème vague.
"Putain de merde tu fou quoi Ben ?"
Vaincu, il se laisse tomber au sol et Jim l'aide à se relever d'un coup de main.
"Concentre toi, j'ai failli t'arracher un bras."
Épuisé, il titube jusqu'à moi avant de s'asseoir sur le muret. Ses cheveux sont en bataille, ses poings en sang et ses yeux rougis. Je ne sais réellement que dire, aucun mot ne remplacera sa soeur, ni même les poings qu'il vient d'accumuler en pleine tête durant une longue demi-heure.
"Tu veux bien arrêter ?"
"Je ne fais rien."
"Justement, arrête de ne rien faire. Je hais le silence Grace."
"Je sais Ben. Je ne vois pas quoi dire."
Ses yeux bouffis se relèvent face à moi, et, hésitante, je m'avance vers lui et m'agenouille pour enfin arriver à son niveau. Ses mains dans les miennes sont froides, et ses larmes qui tombent sur celles-ci chaudes.
"Tu sais, nous allons réussir Ben, nous allons réussir à éliminer les autres, je le sais."
"Non t'en sais rien du tout ! Tu n'en sais rien ! Les autres ont bientôt éliminé les trois-quarts de la planète, il ne reste que nous dans tout le pays. Comment veux-tu qu'à nous vingt nous les combattions ?"
Déçue de son comportement, lui qui d'habitude est pourtant si combattant, je lui laisse croire qu'il a raison.
"C'est vrai tu as raison, alors, ça te dirait de m'accompagner mourir sur la tombe de ta soeur ? Qu'elle voit à quel point son frère est courageux et combattant."
Et cette méthode marche puisque la haine l'empli en quelques secondes, pour enfin laisser un faible sourire prendre place sur son visage. Ses mains serrent un peu plus les miennes.
"Tu crois réellement que nous allons les battre ?"
"J'en suis persuadée. Parce que tant que je suis avec toi, il ne peut rien m'arriver, et tant que tu es avec moi, il ne peut rien t'arriver."
Je ne laisserai jamais au grand dieu jamais Ben mourir devant mes yeux. Je l'aime bien trop pour ça. Je l'aime plus que je ne m'aime, et plus que je n'ai jamais aimé. Je donnerai ma vie pour lui comme il donnerait la sienne pour moi, alors il n'y a aucune raison que nous ne perdions la bataille. Voilà ce qui nous différencie des autres, les sentiments.
"Grace Emily Watson, commence t-il en posant ses deux mains sur mes joues, un sourire niais scotché aux lèvres, je ne sais pas ce que je ferai sans toi."
"Moi je le sais. Tu continuerais à te battre, car si je venais à mourir, mon plus grand souhait serait que tu vives."
"Tu ne mourra jamais tant que je serai en vie."
Son visage se rapproche du mien pour enfin déposer ses douces lèvres humides sur les miennes un court instant. Un milliard de papillons dansent dans mon ventre.
"Je t'aime Grace."
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