XXII

Jour 22
Thème : silence
Fandom : Inazuma eleven
Personnage : Fei Rune
Mot : 2022

⋆ ˚。⋆୨୧ ⋆ ˚。⋆

Tap tap tap.

Dans les couloirs sombres de Feida, c'était le seul bruit audible. Un son qui faisait écho contre les murs, gris et froid.

Cet endroit était vide, dénué de toute vie. Tout était plus sombre qu'avant. Pourtant, rien n'avait bougé, rien n'avait changé de place. La poussière s'était simplement accumulée sur les meubles, sur le mur, sur le sol.

Neuf ans. Ça faisait neuf ans que tout était terminé. Ou plutôt, que tout avait échoué lamentablement, causant le désespoir et plongeant le monde dans un chaos total.

Ce couloir était interminable, mais dans tout les cas, les plates-formes pour se téléporter n'étaient plus utilisables.

Tap tap tap.

Le son des pas de Fei résonnaient, mais ils ne les entendaient pas, son esprit était dans le flou total. Pour lui, tout était plongé dans un silence total.

Quatre ans, ça faisait quatre ans depuis la mort de l'Empereur de Feida, puis avaient suivies celles des autres. Ils ne pouvaient plus vivre, pas avec ces pouvoirs, grandissant dans leurs corps, détruisant peu à peu leurs os, leurs organes, et leur santé, aussi bien physique que mentale.

Tout était fini maintenant.

À la moindre trace du gène S chez un enfant, ils étaient vaccinés, ou ils étaient abattus, immédiatement. La seconde décision la plus souvent prise, par peur. Ou par défaillance du vaccin, qui avait déjà montré des effets secondaires néfastes. Fei en était une preuve.

Fei était le seul survivant.

Tap tap tap.

Il s'était fait vacciné, directement après la perte du match contre The Lagoon, l'équipe de Saryuu, El Dorado l'avait presque pris de force, effrayé que le vert ne retourne avec Feida, et ne les aide.

Ils avaient perdu, et la guerre avait commencé. Ils ne pouvaient pas se permettre ça.

Malheureusement, après des années de domination, à la chute de l'empereur, tout a commencé à s'effondrer. Les plus impliqués dans la cause étaient déjà morts, à force d'utiliser leurs pouvoirs, d'autres avaient été capturés et abattus, et les derniers, ceux qui y croyaient le moins, s'étaient laissés mourir, pris de culpabilité, comment ne pas l'être ? Ils avaient détruit, tué, semé et répandu le chaos.

Tap tap tap.

Fei n'entendait rien, tout était silencieux. Il n'entendait pas ses pas, pas sa respiration, ni ses larmes qui coulaient le long de ses joues. Il était dans un état secondaire. Il marchait dans les couloirs, sans but.

Il arriva enfin à une porte. Il força pour l'ouvrir, et se retrouva dans la salle de réunion. Une très grande salle en long, avec une énorme table. Et une soixantaine de chaises, au fond, une bibliothèque, remplie de livres poussiéreux. Il se souvenait de les avoir lu et relu. Mais si on lui demandait le contenu maintenant, il serait incapable de le redire.

Il marcha, glissant sa main le long du bois, sans faire fi de la poussière qu'il ramassait.

La chaise tout au bout. Elle était comme toutes les autres, mais elle dégageait plus de pouvoir. C'était celle de Saryuu. À droite, celle de Meia, et à gauche, la sienne. Il faisait encore plus froid ici. C'était sombre, et tout aussi silencieux que dans le couloir.

Il quitta la pièce au bout d'un moment, après être passé à chaques chaises pour se souvenir de toute les personnes qui s'étaient assises ici.

Dans le couloir, il passa à côté de la salle de Zan sans même y rentrer. Il n'avait rien à faire ici, il avait toujours méprisé ces joueurs. Dans la salle de Giru, il ne vit pas grand-chose d'intéressant. À part des ampoules, qu'il prit d'ailleurs grand soin de faire tomber à terre, le liquide coloré à l'intérieur se déversant au sol, et le verre s'éparpillant par terre. Personne ne devrait les avoir sous la main.

La pièce suivante, celle de Garu.

Il s'était toujours senti chez lui, ici. Tout était plus coloré, plus joyeux, plus bruyant. Tout ça avait disparu maintenant. Tout était vide et terne, tout était triste, et le silence... Il était encore plus oppressant maintenant, alors qu'il était habitué au brouhaha joyeux. Ce n'était plus le cas. Ses larmes redoublèrent d'intensités. Il resta un long moment ici.

Il avait premièrement trouvé le coffre dans lequel Masura stockait tout ses tableaux, les portraits de ses amis, ou des dessins sans but. Fei y avait retrouvé tout les visages des ses amies, il les avait oubliés. Ça faisait neuf ans que tout était flous sans sa tête.

Puis il avait retrouvé les tenues des joueurs de son équipe, mais il avait été trop faible pour enfiler la sienne. Il avait plutôt pleuré dessus pendant au moins une trentaine de minutes.

Il s'était assis dans tout les coins, allongés sur les canapé ou dans les fauteuils. Il avait feuilleté tous les livres et avait pris le temps de se souvenir de tout ce qu'il avait vécu ici. Et il avait eu l'impression de s'être tout remémoré ou en toute cas une grande partie.

Mais pas leurs voix.

Et c'était ça le pire. Il ne pouvait plus se souvenir de la voix de quiconque. et dans cet endroit, c'était la pire des choses pour lui, alors il partit. Dans la quatrième salle d'équipe. Celle de The Lagoon, celles des Saryuu.

Et la première chose qu'ils avaient vu, c'était la seizième tenue dans l'armoire, avec une étiquette. Une étiquette à son nom. Fei.

« Tu aurais dû rester avec nous, tu aurais dû nous rejoindre. »

Le pire sans cette histoire, c'est qu'il ne pouvait pas entendre la voix de Saru le réprimander, et pourtant, en cet instant, c'était ça qu'il voulait plus qu'autre chose.

Il sortit sans plus attendre, et continua de marcher sans les couloirs froids et silencieux.

Ça faisait neuf ans qu'ils n'était pas venu, et pourtant, il n'avait pas de problème à se repérer, mais ce n'était pas lui qui marchait, pas intentionnellement, ce n'était plus que son subconscient qu'il agissait, et ce, depuis ses années.

Parfois, ils rentrant dans des chambres au hasard, il tentait de se souvenir à qui elles appartenaient. Il fit ça jusqu'à ce qu'il le voit. Une image qu'ils ne pourrait pas oublier, et pourtant, dans le chaos dans lequel il avait vécu depuis des années, il aurait dû s'y habiter mais une de ses amis...

Il resta trente secondes figé devant l'image devant lui dans la chambre, avant de refermer la porte, brutalement, et sans même ne pouvoir bouger, ils vomi, en plein milieu du couloir. De toutes façon, qu'il pourrait lui faire un reproche ? Cet endroit était abandonné depuis des années et des années. Il aurait préféré ne jamais voir ça. Pourtant il l'avait dit lui-même. Beaucoup n'avaient pas été assez fort mentalement pour continuer cette folie.

Ils tenta de continuer à marcher en se tenant au mur, son corps était faible, son cœur battait si fort qu'il le sentait de partout dans son corps. Il rentra dans sa chambre.

Rien n'avait changé ici, depuis qu'il était revenu la dernière fois. L'espace d'une seule journée, avant le troisième match du Ragnarok. Cet endroit renfermait tant de souvenirs. Il préférait les oublier, il aimerait toute oublier. Tout. Tout.

Après ça, il rentra dans la chambre de Meia. Quelque choses attira son œil, une enveloppe, sur son lit parfaitement rangé. Et cette fois Encore, son nom écrit dessus.

« Fei,

J'espère qu'une jour tu tomberas sur cette lettre.

Mon temps est compté, comme celui de la plupart d'entre nous. Après Ragnarok, ils y a des années de cela, Saryuu est devenu complètement fou, avide de pouvoirs, et de destruction. De vengeance.

Tu as disparu, complètement, et c'est peut-être mieux pour toi, que tu n'ai pas été emmené dans cette affaire. Tu ne le méritait pas

personne ne les méritait

Qu'est ce qu'il me reste à vivre ? Quelque jours ? Semaines ? Des mois, dans le pire des cas, honnêtement, j'aimerais mourir maintenant.

Giris nous a quittés il y a deux mois. Je suis devenu complètement folle, j'ai tout détruit autour de moi, j'ai tout empiré à ma situation. Je me suis enfoncée dans mon désespoir.

J'ai du sang sur les mains, Fei. Quand est-ce que nous en sommes arrivés à ce point ?

Un désir de vengeance, qui nous animait tous, mais...

Tout ces innocents qui n'ont rien demandé ? J'en ai tellement tué.

Saru non plus, n'en a pas pour longtemps. Je crois que ce sera la fin, à ce moment-là. Malgré les apparences, plus personne ne supporte ça, et ça se voit sur leurs visages. Même s'ils continuent comme ils l'ont toujours fait, ils souffrent. Nous souffrons tous.

Tu me manques.

Je ne sais plus...

Je ne crois pas être capable de continuer une minute de plus.

Je ne me reconnais pas, quand je me regarde sans le miroir, je ne reconnais plus personne.

J'ai mal partout, je sens les pouvoirs grandir, un peu trop pour mon corps, mes os sont sûrement brisés, dans mon bras gauche, et je crois que la moitié de mes côtes aussi, et pourtant, je continue.

Je ne dors presque plus la nuit, et la moindre nourriture me dégoûte. Je n'ai plus aucune force.

J'espère que toi, tu vis loin de ça, heureux. Je l'espère vraiment.

J'ai parlé avec Yokka, il y a quelques semaines. Il était blessé, et a essayé d'utiliser une forme des ses pouvoirs bien trop forte pour lui, il était complètement perdu, il n'avait plus ses esprits, et il m'a parlé de toi. C'était le premier depuis un long moment, Saru nous a complètement interdit de parler de toi, sans même nous le dire, on l'a tous compris quand tu n'es pas revenu après Ragnarok. Les seules fois ou ont t'as mentionné... et bien, il y a quatre ans, Garo est resté accrochée aux lustres, mort, pendant des mois, et puis.. non, tu ne veux pas savoir, elle ne l'aurait pas voulu.

J'espère qu'au jour où tu lis ça, tu vas bien, et tout est terminé.

Je suis désolée, tellement dés »

Ses traces des sang sur la mettre, Fei se souvenait de ça, quand il avait onze ans, le plus agé de Feida, l'Empereur avant Saru, même s'il ne portait pas ce nom, les semaines avant sa mort déjà, il crachait souvent du sang, c'était une habitudes, à force..

Et des larmes, les larmes séchées de Meia, qu'il avait abîmés le papier, et les fraîches de Fei, qu'il était maintenant effondrée au sol, il ne le supportait plus.

Il aimerait entendre la voix des Meia. Sa meilleure amie, qui le réconfortait souvent quand il allait mal. Mais ils n'entendaient rien, même pas le son de sa propre respiration. Rien, rien, il était même incapables d'entendre sa propre voix, même dans sa tête. Tout était silencieux.

Après un long moment, Fei continua pitoyablement des faire toute les pièces du grand bâtiment, il ne savait pas depuis combien de temps il était là, plusieurs jours ? où seulement plusieurs heures ? Ça lui semblait être une éternité. Il ne parvenait plus à se repérer. Il se sentait vide, il était vide.

Ce silence tellement oppressant, le fait que le monde était fade et terne autour des lui, ce n'était pas que depuis qu'il était dans ce bâtiment, non. C'était depuis neuf longues années, quand il a réellement perdu ses pouvoirs, et tout ce qui les accompagnait'

Parce que ce gène au-delà de ce qui pouvait causer sa mort dès son plus jeunes âge, avec toutes les souffrances qui l'accompagnaient au long de sa vie, c'était aussi ce qui le tenait en vie, ce qui lui donnait une raison de vivre, une raison de continuer. Une famille pour l'entourer. Mais c'était fini.

Faites que tout soit un cauchemar, par pitié.

C'en est un, un cauchemar, en effet. Un cauchemar dont on ne se réveille jamais. 

La première chose que Fei n'ait entendu depuis des années.

Mais ce n'était pas sa voix.

C'était celles de Saryuu. Une voix implorante, et la deuxième fois, aussi froides que de la glace.

Fei n'en pouvait plus. En vérité, ça faisait neuf ans, neuf ans que sa vie était finie. À partir du moment où il n'est devenu qu'une coquille vide, sans âme.

⋆ ˚。⋆୨୧ ⋆ ˚。⋆

:)

J'adore cet os, je pourrais en faire quelque chose par la suite je pense. (Désolé pour les fautes d'orthographe éventuelles, même en relisant deux fois il doit toujours y en avoir de grosse, je suis éclaté)

Bilan du jour 22 : je m'y suis pris très tard pour un os que je savais qu'il allait durer longtemps (en même temps 2000 mots) mais je m'en suis bien sorti.

N'hésitez pas à me donner votre avis :)

Merci d'avoir lu, prenez soin de vous, à demain <3 !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top