Luke x Kronos
Luke regardait la mer, assis seul sur la plage. Il repensait à Percy, ce gamin tout juste arrivé. Il était déjà bien retourné, avec la perte de sa mère. Mais il gardait le sourire aux lèvres. Un sourire naïf, un sourire accrocheur. Un sourire difficile à trahir.
Un courant d'air lui effleura l'épaule, comme une main se poserait doucement sur elle. Luke se releva et dégaina son épée, se défendant contre... un nuage. Un nuage sans forme, qui semblait s'éparpiller sans réussir à ne former qu'un tout, chaque effort pour rapprocher les infimes parties de son être les éloignant un peu plus de lui. Le demi-dieu rabaissa son arme et s'inclina.
Le nuage était doré, aussi beau qu'hypnotisant. Luke l'avait déjà vu. Chaque fois, il avait plus de mal à dégager son regard. Le fils d'Hermès tendit une main vers le nuage, qui s'enroula autour. Les veines de Luke se colorèrent, comme si on lui injectait du métal liquide dans son être. La sensation de douleur était identique. Il vivait la souffrance que lui provoquait ce contact, sans pour autant être capable de se retirer.
Petit à petit, le nuage se rassembla, jusqu'à former une silhouette humaine. Rien de semblable à l'être humain. Luke sentait la fragilité de cet être qui ne vivait que par l'énergie d'un autre. Enfin, l'extrémité du nuage, sous la forme d'une main, se retira de celle de Luke.
- Bonjour, Luke.
- Bonjour, seigneur Kronos.
Luke, face au Titan, était un nouveau-né ignorant. Une petite chose fragile, un objet que le Titan pouvait manier à sa guise pour accomplir tous ses désirs.
Le Titan s'approcha de son disciple, caressa sa joue avec une tendresse faussée alors que ses lèvres se posaient sur celles du jeune homme. Luke ne vivait que pour ces moments, que pour le contact de leurs lèvres et la danse de leurs corps. Chaque instant passé contre ce nuage, cet homme qu'il pouvait à peine toucher de peur de le voir disparaitre était d'un plaisir qui le pervertissait jusque dans l'âme sans qu'il n'y voit le moindre problème.
Kronos se dégagea doucement de l'étreinte et décolla ses lèvres de celles de son amant.
- Je veux que tu plonges dans le Styx pour te rendre invincible.
A ces mots, Luke comprit qu'il s'engageait vers une voie de non-retour. Il sentait la mort l'attendre au bout de son voyage. Et Luke avait peur. Peur de mourir. Peur de laisser Annabeth seule. Peur de ne plus revoir la lumière du jour.
Il savait quelle voie ténébreuse il embrassait. Pourtant l'obscurité que lui offrait Kronos l'attirait au plus profond de son être. A cause de ce qu'il cachait, de ce désir ardent qui l'hypnotisait de sa danse démoniaque, de cette flamme brûlante d'envie, ardente de plaisir dans les yeux de Kronos. Et cette flamme chassait toutes ses peurs, toutes ses pensées pour ne laisser que la dévotion et la passion.
L'appel du pouvoir pulsait dans ses veines, l'envie et le désir prirent le pas sur la prudence et la lucidité. Luke était prisonnier de ses émotions. Comme réponse, il embrassa à nouveau son amant, avec une sauvagerie nouvelle, un besoin de le sentir contre lui. Chaque baiser de Kronos raffermissait sa prison. Mais il l'acceptait avec joie tant que les baisers le trompaient.
Chaque assaut de sa bouche le laissait de plus en plus seul, alors que le nuage doré, doucement, s'évaporait. Luke voulu un ultime baiser, un ultime plaisir, mais à la place de trouver la bouche du Titan, il ne trouva que le sol.
La mer caressait ses pieds nus, mais rien ne saurait lui redonner le calme. Le sable et l'eau, comme deux moitiés incapables de totalement se rassembler, semblaient s'étendre tout autour de lui. Le bruit de l'eau lui semblait insupportable, dérangeant. La lune brillait trop pour un soir comme celui-ci. Un soir où, encore une fois, il finissait seul.
Toujours cette bonne vieille ennemie. Celle qui lui criait un seul mot dans les crissements de sable, dans l'éclat des étoiles, dans la fraicheur du vent, dans l'odeur d'iode de la mer et dans chaque partie de ce monde. Chaque brindille, chaque brise, chaque astre, chaque odeur, chaque son, tout, tout lui criait ce même mot encore et encore, dans une lente mélodie :
Seul.
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