Tamaki, ton "J'ai l'impression que tu parles à un suicidaire." me fait peur.

Depuis le procès Ketsubutsu, j'ai l'impression qu'il y a un immense bordel qui se trâme, caché de nos yeux.

Yo, enfin, je crois que c'est son nom, paraissait heureux, mais ça ne l'a pas empêché de finir sous un train.

Peut-être que je déconne, et que je deviens parano, mais qui me dit que tu ne te trouves pas dans la même situation que lui ?

On se connaît depuis l'enfance, mais t'as toujours eu ce côté "secret", et ta timidité, le fait que t'aimes pas être au centre de l'attention, que t'as toujours peur de déranger, tout ça, ça me pousse à croire qu'il y a des choses que tu ne nous dis pas, que ce soit à Nejire ou à moi. T'aimes pas parler de toi, et même si tu vivrais un truc horrible, tu le cacherais, parce que t'aurais peur d'être un poids pour les autres. De déranger.

Tu ne me dérangeras jamais. Soucis ou pas.

MÊME si ils sont grands, encombrants, MÊME si tu as fais des mauvaises choses, MÊME si tout le monde te lâche, MÊME si t'as l'univers à dos, MÊME si tu fais sombrer le ciel... je serai là pour t'aider.

Je me fous de ce que les autres pourront penser. T'es pas à blâmer parce que la vie a décidé de te cracher à la gueule, ni parce que t'as essayé de t'en sortir, maladroitement ou non.

Tu m'as envoyé des SMS à une heure du matin. Ce n'est pas anodin. Et tu le sais. Alors, pourquoi m'assurer que ce n'est rien ?

Tu es important, Tamaki.

Qu'importe ce que les autres peuvent te dire, si tu es là, aujourd'hui, c'est qu'il y a une raison. Je ne crois pas au destin, ni aux choses toutes tracées. Tu as travaillé d'arrache-pied pour en arriver là, t'as pas songé à abandonner une seule fois, et te voilà à deux doigts de ton rêve.

Tu ne peux pas devenir un héros.

Tu l'es déjà, pour moi.

Tu es une personne vraiment formidable, et ça me tue de voir que, plus le temps défile, plus tu deviens muet.

Tu as peur de tes propres mots ? Ou de ce qu'ils pourraient provoquer chez les autres ?

Je suis ni le plus intelligent, ni le plus fort, surtout pour consoler et aider les autres. Crois-moi, j'aurai aimé naître avec la sensibilité de ces personnes qui savent trouver les mots justes, qu'importe la situation, mais je ne l'ai pas.

Je n'ai pas grand-chose pour moi, en fait, mais je me débrouille comme je peux. Parce qu'il y a des gens comme toi, comme tout ceux que j'ai pu rencontrer, qui m'ont permis d'en être là, aujourd'hui. Et je ne serai jamais trop heureux d'avoir croisé ta route, et d'y être resté jusqu'à aujourd'hui.

Je sais que c'est con, mais tu te sous-estimes à chaque fois, tu te mets une pression pour réussir, qui t'empêche finalement de bien faire.

Cesse de penser que tu vaux moins que n'importe qui, voir moins que moi. Tu as plus de richesses que n'importe lequel d'entre nous, qu'elles viennent du cœur ou de tes aptitudes.

Tu es un soleil, et c'est grâce à l'ombre des autres que l'on peut voir à quel point tu es éclatant.

Reste cette lumière, pour le monde.

Il y a des problèmes auquels on ne peut pas tout comprendre, à notre âge, ou des ennuis qui ne peuvent pas être résolu comme on le souhaite. Il y a des sentiments que l'on ne parvient pas à comprendre, aussi. Mais, dans tous les cas, cela ne doit pas t'arrêter.

Quoique tu me dises, quoique tu ais fais, je resterai avec toi. Quitte à être vu comme l'ennemi, ou ne plus savoir résonner de la bonne façon. Avec ce qu'il se passe tout autour de nous, je me demande comment on va pouvoir s'en sortir sans trop de casse.

Je sais que rien ne sera plus jamais comme avant, ce serait naïf que de penser le contraire. Et si cela t'entraînes, t'engouffres quelque part où il n'y a plus de lueur, rappelles-toi que tu es le Soleil.

Tu vois ? Je ne sais pas parler. Il m'a fallut tous ces mots, pour exprimer au final si peu de chose.

Ne fais pas taire tes mots, Tamaki. Jamais.

Votre message est trop lourd.
Envoi impossible.

Mirio pense que cette remarque est idiote. C'est bien son cœur, qui lui pèse.

Ce n'est qu'un simple SMS, après tout, non ? Quand il regarde les messages de Tamaki, il se rend compte qu'il avait prit trop de temps, et pourtant, il lui semble qu'il y a encore tant de sujets qu'il n'a pas abordés, de mots qu'il n'a pas su poser.

Il regrette déjà, mais décide d'effacer son message, sans laisser une moindre trace dans le presse-papier.