Chapitre 28

《 SORCIÈRE ! 》 hurla la foule, en chœur.

Le bûcher brûlait de flammes vives et arrogantes, engloutissant la jeune fille dans une mâchoire infernale.

《 JE NE SUIS QU'UNE INNOCENTE ! 》 scanda t-elle au peuple, les mains liées à l'épaisse barre en bois. 《 Regrettez votre injustice, ou la Larme viendra venger ma mort ! 》

Comme venu appuyer ses propos, on entendit gronder le tonnerre, et d'opaques nuages noirs venaient couvrir le ciel bleu d'été.

《 Soyez fiers, imbéciles ! Peu de personnes peuvent se vanter d'avoir subi mon courroux, que la malédiction que je vous offre ne vous laisse aucun songe plus doux ! 》

La sorcière se consumma sur ces paroles, laissant les habitants pantelant et terrorisés, sous un firmament sombre de mauvais présages.

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L'écran est scindé à la verticale, en deux parties égales. Une adolescente brune occupe l'espace gauche, et un autre jeune de son âge, aux joues constellées de taches de rousseurs, celui de droit. Ils sont vêtus d'un uniforme scolaire.

Les deux sont au sol, une sorte de parquet avec comme décor un noir total, le dos collé à la droite coupant l'écran, comme si elle était un véritable élément du décor. Le regard dirigé vers le lointain, ils ne se voient pas.

Soudain, dans un mouvement de mimétisme et de tempo parfait, ils se lèvent, et se retournent dans un face-à-face étrange, la mine neutre.

"J'ai un mauvais pressentiment."

Cette voix féminine accompagne la jeune fille, dont les lèvres restent closes : elle s'approche de ce qui semble la séparer du garçon, et y pose sa main.

"Aide-moi."

Une intonation, cette fois-ci masculine, conduit le tacheté à reproduire le même geste qu'elle. Il ne parle pas non plus.

"J'ai échouée."

L'adolescent enlève sa main, prend quelques distances, se retourne et se recroqueville au sol, tel un enfant.

"Tout est perdu."

L'adolescente frappe d'un coup sec la ridicule épaisseur le séparant de lui, mais rien ne se passe. Elle retente l'expérience, plusieurs fois, désespérée, mais le mur tient comme mille hommes.

Lasse, elle se laisse tomber contre lui, au point d'en arriver à genoux, front contre la ligne.

"J'entend le son des cloches !"

À droite, sortant de l'ombre, une main se tend vers le garçon, lui prend le bras dans une extrême douceur. Elle le relève, le traîne dans l'obscurité. Un sourire heureux resplendit sur son visage.

"Denki ? C'est qui ?"

La fille se remet debout, l'air à bout de force. Elle tente encore de briser la séparation, toujours sans succès, mais la rage semble prendre le pas sur tout le reste. Elle frappe, frappe comme une forcenée, une folle, une soldate qui n'a plus rien à perdre, une reine sans royaume, ses poings évacuent sa peine, sa bouche refusant d'exprimer l'origine de tout cela.

"Moi, j'y crois encore."

La paroie, comme une feuille soufflée par la brise, se couche, délicate et silencieuse, sur le sol. La brune, trop pressée pour avoir le temps d'être surprise, se précipite vers la droite.

En haut de l'écran, un rideau rouge tombe d'un coup. On perçoit des applaudissements sarcastiques.

- Voilà une bonne raison de rester en vie !

On entend un cri.

Izuku se réveille, tremblant.

Il tâtonne, cherche son téléphone, source de vie et de lumière beaucoup trop importante pour lui.

Trois heures de retard.

Son sang se glace.

Il entend la porte de sa chambre toquer.

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Une simple vidéo de quelques secondes, où l'on voit un duo de jeunes femmes à l'allure coquette à l'ombre d'un grand arbre. C'est celle de droite qui filme, tenant l'appareil à bout de bras.

- "Mademoiselle Merveille"... sursurre t-elle, si seulement tu pouvais devenir madame, ici !

L'autre ricane, un peu gênée :

- Arrête avec ce surnom, ça me stresse !

- Je ne crois que ce que je vois, moi !

Le cadrage change, l'image devient flou sous un geste brusque. On entend juste un simple "Idiote de journaliste !", avant que cela ne se termine.

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