ATTENTION :

Cette vidéo contient des éléments pouvant heurter la sensibilité de certaines personnes.
Si vous êtes de nature sensible ou facilement impressionable, ne regardez pas cette vidéo.

L'avertissement sur fond noir disparaît, faisant place à un spectre audio rond, avec comme arrière-plan un feu de cheminée. Une discrète musique au piano est jouée.

- Bonjour, bonsoir à tous. Ici... "Miss Éricorde".

La voix est trafiquée, sonnant beaucoup trop "électronique" pour être naturelle. Néanmoins, l'écoute reste agréable, et voir le spectre se mouvoir sous ses intonations a quelque chose de relaxant.

- Au vu du titre et de la miniature, vous l'avez compris, nous allons parler de "l'affaire Yo Shindo." Je sais que je suis loin d'être la première à en parler, mais j'ai en ma possession des informations qui pourraient se révéler... intéressantes.

Une pause est marquée.

- Je rassure les quelques âmes méfiantes, cette vidéo n'est pas là pour me faire gagner en popularité, ou me faire de l'argent sur le dos de la famille Shindo. D'ailleurs, celle-ci ne sera pas monétisée, par respect envers ses proches... et d'autres personnes.

Une photo officielle de Yo apparaît à l'écran, portant l'uniforme de Ketsubutsu, la mine neutre, et le regard droit.

- Commençons par le commencement, et revenons au début de l'histoire : il y a maintenant plus de deux mois, un adolescent nommé Yo Shindo filme ses derniers instants, avant de sauter sous un train. Aucune explication quant à son geste n'est trouvé, les médias et les réseaux s'emparent de l'histoire, et tout s'emballe; la famille du défunt porte plainte contre l'établissement où celui-ci était scolarisé...

Une photographie de l'entrée du lycée héroïque Ketsubutsu se pose à côté de celle de l'adolescent.

- ...le célèbre lycée Ketsubutsu, et lance un procès contre lui. Selon eux, l'équipe éducative a fait preuve de négligence, et aurait pu sauver leur enfant si ils avaient prêté plus d'attention face aux signes que l'étudiant lançait. Et c'est là que la police intervient. Une grosse blague.

Les images sont retirées de l'écran.

- "Incompétence" n'est pas suffisant pour décrire le travail effectué. Vous pouvez me dire ce qu'ils ont trouvé, en l'espace de deux mois ? Des conversations "étranges" sur les réseaux sociaux, mais qu'ils ne veulent pas publier, c'est pour dire si on se moque de nous. Nous y reviendrons plus tard, reparlons de la fameuse vidéo.

Plusieurs extraits se succèdent. Le premier se situe lors des premières secondes du document, le deuxième lors de la "crise" du jeune homme, et la dernière prend place lors des derniers instants, se terminant par cet affreux son de chair s'arrachant.

- Comme vous pouvez le voir, reprend la voix, insensible à ce qu'elle vient de montrer, il y a un caméraman, dans cette vidéo. Caméraman qui n'est pas Yo. Ce que certain ont remarqué, c'est son extrême passivité quant aux paroles et gestes de l'adolescent, ne réagissant pas, même oralement, quand celui-ci fini par sauter le pas. Alors, soit nous avons affaire à un fou de dernière catégorie, qui s'en fiche éperduemment de voir une personne mourir sous ses yeux comme ça, soit... tout ceci était préparé à l'avance, et le caméraman connaissait le défunt.

Une autre pause est marquée.

- Cette personne a suivi Yo partout, jusqu'à la gare. Nous ne l'entendons jamais parler, et la seule chose que nous voyons de lui est une main, lors des premiers moments de la vidéo, quand il fait signe au garçon. Il est donc impossible de savoir qui c'est, sauf si on utilise les enregistrements de caméras de vidéo-surveillance de la gare, ce qui serait facile pour la police de se procurer. Pourtant, cela n'a jamais était fait. Cela me semble pourtant évident que si on réussit à retomber sur cette personne, nous pourrions obtenir de précieuses informations, alors pourquoi la police n'a rien fait ?

Une photo montrant un tribunal s'ajoute à l'écran.

- Ensuite, lors d'une scéance, le tribunal où le "procès Ketsubutsu" eu lieu a été victime d'une attaque ter-... à la bombe, provoquant un incendie monstre qui a... tué... une dizaine de personnes, et à fait une cinquantaine de blessées, dont Mrs. Joke. Presque aucun policier n'était sur les lieux au moment des faits, alors qu'il y avait énormément de choses à surveiller ! Pourquoi ce manque de professionnalisme face à cette affaire ? La réponse est peut-être sur les conversations "étranges" de Yo, envers ce qui semble être un inconnu sur les réseaux. Libre à vous de me croire ou non quant à la véracité de tout ceci, je vous laisse, les images parlent d'elles-mêmes...

Une succession d'images, montrant des conversations FaceBook, Twitter et Amino privées sont dévoilées.

Toutes sont sordides.

Le même pseudonyme apparaît, montrant qu'il s'agit de la même personne.

"Yo... Tu sais, je n'aime pas quand tu dis non. Pour ton bien, tu devrais toujours accepter ce que je te demande de faire."

"Tu as un joli visage. J'ai envie de le défigurer, pour m'en vouloir juste après, et te cogner pour ça. Je recommencerai jusqu'à t'éclater complètement, et le tribunal me donnera raison."

"Ta peau est toute douce, ce serait dommage de l'égratigner parce que tu ne m'écoutes pas. Ou de la brûler."

"Tu penses que tu tiens l'alcool ? Je veux te faire boire jusqu'au coma éthylique, pour que tu ne saches plus ce qu'il s'est passé. Je veux te voir ivre, et totalement dépendant de moi."

"J'aime quand tu te montres vicieux. C'est beau, charmant, romantique. Ça me donne des pulsions."

"Je veux t'enfermer dans une chambre, et te laisser seul, entouré de souvenirs, pour que tu te poses les bonnes questions quant à ton comportement."

"Le fait de t'imaginer sans défense m'excite."

"Je me fais des tas de films, dans ma tête. Tu finis toujours violé ou maltraité de diverses façons, tu penses que cela ferait de bons scénarios ?"

"La police ne nous embêtera pas, promis. Ces connards sont faciles à convaincre."

"Je veux entendre ta voix."

"Je pourrai te jeter de l'acide au visage, en pleine rue, aucun agent des forces de l'ordre ne viendra m'emmerder."

"Yo... Je t'aime assez pour te forcer de faire ce que tu ne veux pas. Je te déteste assez pour te faire croire que tu as le choix."

- Bande d'enculés.

La vidéo se termine.