Chapitre 13

- EIJIRO, CALME-TOI !

...

- S'IL-TE-PLAIT ! JE PEUT TOUT EXPLIQUER, MAIS ARRÊTE DE CRIER !

...

- Je-

...

- Ou... oui.

...

- Pardon. Je ne voulais vraiment pas que... que ça parte en vrille à ce point.

...

- Je vais bien, ne t'inquiète plus.

...

- Kyoka veut m'égorger ?

...

- Tout le monde veut me casser la gueule, en fait. Même toi.

...

- Je sais.

...

- Je... je suis chez mon père, là.

...

- Non.

...

- NON.

...

- MAIS MERDE, JE SAIS QUE J'AI FAIS UNE CONNERIE ! ARRÊTEZ DE TOUS ME PRENDRE POUR UN PUTAIN D'ATTARDÉ MENTAL !

...

- Ferme-la.

...

- Ferme ta gueule, Eijiro.

...

- Arrête.

...

- Je t'en supplie, arrête.

...

- POURQUOI TU NE M'ÉCOUTES PAS, BORDEL ?!

...

- MAIS JE SUIS DÉJÀ CHEZ MOI !

...

- ÇA VA FAIRE UN AN QUE J'AI PAS REVU MON PÈRE, POURQUOI TU VEUX PAS COMPRENDRE ÇA !?

...

- J'AURAI JAMAIS DÛ TE DÉBLOQUER, PUTAIN ! NI T'APPELER !

...

- NON ! Pitié, ne le dit à personne !

...

- Je t'en prie, Eiji !

...

- S'il-te-plaît...

...

- Pardon.

...

- C'est de ma faute.

...

- Pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon...

○○○●●●

La vidéo commence sur un écran-titre de jeu-vidéo. Quelques notes de piano disparates se font entendre, bande-son distordue accompagnant le menu d'un ton inquiétant. Les choix sont pauvres : on peut seulement commencer une nouvelle partie, ou quitter le jeu. Aucun réglage n'est disponible.

Deux portes misent côte-à-côte indiquent ces options. L'une est défoncée, arrachée de son gond, presque pourrie, et l'autre n'est qu'une ridicule sortie de secours, si petite qu'il faudrait qu'un adolescent se mette à quatre pattes pour y passer. Il n'y a ni sol ni plafond, les deux portes semblant flotter dans un vide noir.

Commencer une nouvelle partie, ou quitter le jeu ?

On ne peut voir qui joue à ceci, il n'y a que l'écran et son contenu qui sont disponible à la vue. Le choix ne tarde pas, et le curseur, un morceau de miroir taché de rouge, pointe le début d'une nouvelle aventure.

Un clic affirmant la décision retentit, et la musique s'arrête d'aussitôt.

Un violent zoom rapproche la caméra de la porte meurtrie, la collant aux yeux du joueur. On y voit tous ses défauts, ses vers qui la rongent, ses morceaux arrachées, son corps brisé par quelque chose d'indéfinissable, qui hurlent de ne pas s'approcher d'elle, que l'histoire qui attend derrière elle n'est ni belle, ni colorée.

Une main apparaît à l'écran, pâle et tremblante. Elle pousse l'entrée dans un grincement effroyable, découvrant peu à peu ce qui l'attend derrière.

《 Je tiendrai mon serment jusqu'à la fin. 》

La vidéo s'arrête sous cette voix qui provenait du jeu, dans un fondu au noir.

○○○●●●

Cassette numéro deux, enregistrement deux.

- Si seulement tu savais à quel point j'ai envie de te gifler, tu arrêterais tes bêtises !

...

- Grand frère, je sais que c'est difficile pour toi, mais tu ne nous aides pas, en te comportant comme ça ! C'est déjà assez le bordel dehors, n'en rajoute pas une couche ! En plus, tout ça, c'est en partie de ta faute !

...

- Avec l'autre idiote qui a encore trouvé le moyen de se faire mal, on s'était dit qu'il fallait que l'on soit discrètes, tu comprend ? Et là, tu viens de nous faire n'importe quoi ! Tu sais que les bouffons commenceront à trouver cet enchaînement d'événements étrange, à force ?

...

- On nous surveille, je te rapelle. Même si pour l'instant, tout va bien, ça peut très vite dégénérer.

...

- Ne penses pas que je sois en colère contre toi, je veux juste que tout se passe pour le mieux. Et hélas, on a des petits curieux qui vont très vite devenir dangereux si on ne fait rien.

...

- J'ai des noms, mais je ne te les dévoilerai pas ! Si c'est pour faire n'importe quoi, tu peux toujours rêver !

...

- Avec ma sœur, nous sommes capable de bien des choses, crois-moi. Certaines choses brûlent si vite...

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