Mardi 3 Novembre
⁃ Nev.. Nev.. NEV !
Je sens des légers coups sur mon bras
J'ouvre les yeux et je relève ma tête lentement.
- Hé arrête un peu d'rêver d'elle.
⁃ Arrête de dire n'importe quoi et laisse moi tranquille Ikko..
⁃ Ton sourire veut tout dire Nev.
⁃ Ikko et Nev, la prochaine fois que je vous vois parler, je vous mets un avertissement !
J'ignore la prof et je passe les dix dernières minutes du cours à alterner entre regarder le tableau bourré de calcul incompréhensible de Mme Natashi, et à avoir le regard fuyant vers la fenêtre.
Les arbres sont desséchés et il manque le tapis de fleurs rosées du printemps.
Je nous revoit courir dans cette même cour entre les cerisiers japonais.
D'ailleurs, tu détestes que je les appelle comme ça.
Tu me corriges tout le temps, car t'aurais aimée t'appeler comme eux, Sakura.
Tu as toujours aimé ce mot, mais toi c'est Maé.
Et je crois que je t'ai toujours aimé.
La sonnerie ne se fit pas attendre, et en un rien de temps j'étais dehors, à regarder le bâtiment D, c'est de là qu'elle va sortir.
Elle a cours d'art, je réfléchis déjà à ce que je vais dire.
Hé salut Maé j't'ai vue de là-bas et, non, c'est pas naturel, elle va s'en rendre compte, elle me connaît bien. Mais je la connais encore mieux, je sais que la meilleure technique pour commencer une discussion avec elle c'est simplement être soi-même.
C'est bon, elle sort, elle est là.
- Maé !
- Ho, Nev ça va ?
- Oui et toi, heuuu, ça te dit que ce midi on déjeune ensemble, ils font des ramen à la cantine !
- Oui bien sûr.
Le soir, à la fin des cours, je raccompagne toujours Ikko jusque chez lui, sa maison est pile poil sur mon chemin.
- Et Nev, ducoup ce midi avec Maé c'était comment ?
- Bah heu, haha, ça allait, on a discuté de ce qu'on voulait faire une fois l'école finie, la fin d'année ça arrive vite.
- Oui tu as raison et donc ?
- Elle ira dans une école d'art, à Tokyo, et moi je ne sais pas trop.
- Ne t'en fais pas Nev, tu as encore le temps ! Et tu sais toi et Maé, ça fait un moment que vous vous connaissez, ce n'est pas la distance qui va vous éloigner ! Et, tu pourras toujours la rejoindre à Tokyo !
Il finit sa phrase par un clin d'œil avant de rentrer chez lui.
Ensuite je longe un petit fleuve jusqu'à arriver au pont Arc-en-ciel qui sépare le village des rizières. Son nom est dû à l'arc-en-ciel peint sur son flanc.
Quand j'étais plus jeune mon père avait peur que je le traverse seul, il est très peu protégé sur les côtés et j'ai toujours été assez maladroit.
Les habitants n'ont jamais voulu y construire de protection, estimant le coût trop élever pour un simple village cultivant du riz.
Quelques minutes de marche plus tard, j'arrive chez moi.
Ma mère me demande si ma journée s'est bien passée.
Je lui réponds assez étonné de sa présence que tout s'est bien passé.
Normalement elle ne doit pas être ici aussi tôt.
La journée elle travaille dans les rizières, et le soir dans une office en tant que femme de ménage dans la ville à quelques kilomètres.
Elle me répond un peu épuisé qu'elle a fait une chute dans la rizière et qu'elle s'est tordu la cheville.
Impossible donc dans cet état de faire le ménage sur plusieurs étages d'un bâtiment.
Mais elle me rassure en me disant que ça va guérir vite, que dans quelques jours elle sera de nouveau sur pied.
Après le repas du soir, je monte dans ma chambre ranger mes affaires qui étaient restées dans le couloir d'entrée, faire mes révisions, et ensuite me coucher.
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