🌹| 3. Étrange gars, mauvaise fille

« Hey ho let's go

Shoot'em in the back now

What they want, I don't know

They're all reved up and ready to go. »

Blitzkrieg Bop - The Ramones

🥀 ● 🥀

- Tu ne trouves pas que le temps passe particulièrement lentement ? m'interrogea Francky, tout en continuant de gribouiller sur son cahier.

- C'est ce que je me suis dit aussi, répondis-je.

Éprouvant une énorme et incroyable difficulté à me concentrer durant la première heure, me laissant divaguer dans mes pensées. L'école organisait peu d'événements de ce style. Alors lorsqu'un avait lieu, cela excitait tous les étudiants.

- J'espère tout de même qu'il va se terminer à la pause de dix heures. Déjà que nous n'avons pas beaucoup de temps, ça me déplairait que nous en ayons encore moins à cause de ce concert.

- Mademoiselle Carter et Monsieur Wilson, puis-je vous aider ? glapit M. Pritchard.

Sa voix aigüe nous fit sursauter. Tous les regards étaient braqués sur nous, ce qui fit monter un moi, une certaine gêne.

- Non merci. C'est tout bon.

Le malaise était si énorme, que ma voix s'était faite petite.

- Faites-moi signe la prochaine fois, je ne voudrais manquer pour rien au monde votre conversation qui avait l'air si passionnante.

Cette phrase déclencha des rires chez les étudiants amusés. Une autre raison pour laquelle je le haïssais, c'était qu'il se moquait des élèves, n'hésitant en aucun cas à les mettre en fâcheuse posture.

Je n'avais qu'une hâte, que cette première heure se termine et que ce concert ait lieu, afin que je n'aie plus à le supporter durant le reste de la journée. Francky me donna un coup de coude afin de me montrer son soutien.

Cassie et moi avions fait la connaissance de ce brun quelques mois après notre deuxième année dans l'école. Avec son visage carré et sa carrure bien musclée, il donnait cette impression de dur à cuir. Mais dans la réalité, il n'en était rien.

Francky était un vrai fou, si bien que je m'étais questionnée sur son âge mental. Il était capable de sortir des propos absurdes à n'importe quel moment de la journée et dans n'importe quelles circonstances. Notre rencontre avait, elle aussi, été absurde.

Je me trouvais avec Cassie à la cafétéria. Le repas englouti, nos livres avaient pris la place des plateaux. Plusieurs examens nous attendaient cet après-midi-là et nous voulions à tout prix les réussir. Mais notre séance d'études avait été interrompue par une arrivée qui nous avait toutes les deux étonnées. Alors que nous étudions scrupuleusement nos feuilles, un garçon était venu vers nous avec son plateau et s'était installé à notre table.

Cela ne nous avait pas dérangées, puisque la place était disponible. En revanche, ce qui nous avait surpris était qu'il nous adressait la parole comme si nous étions des amis de longue date, alors que nous ne nous connaissions même pas !

La première phrase qu'il nous avait dite restera à jamais gravée dans ma mémoire. Son regard perçant et intimidant à la fois était fixé sur nous, il avait lâché soudainement :

- C'est une chance qu'ils ne nous fassent pas payer le repas, déjà que nous sommes obligés d'avaler de la nourriture d'une qualité minable.

Puis il avait continué à parler de statistiques que ni Cassie, ni moi ne comprenions. Il me semble qu'elles portaient sur les jeunes dînant à la cantine et ceux consommant à l'extérieur.

- Saviez-vous qu'un tiers de ceux qui mangent à la cantine a des problèmes digestifs lorsqu'ils rentrent chez eux ? avait-il poursuivi.

Mon regard s'était tourné vers Cassie qui faisait de même. Nous nous posions sans doute les mêmes questions : Qui était ce type ? Pourquoi était-il venu vers nous ? Aucune de nous deux n'avait répondu à ses relevés étant inintéressants à nos yeux.

- Je m'appelle Francky. Ravi de faire la connaissance de belles jeunes filles.

Malgré ce compliment qui nous avait gênées, nous nous étions présentées à notre tour.

- Cassie. Et voici ma meilleure amie, Sharon.

Je pensais que la discussion allait s'arrêter là, mais Francky avait continué ainsi que mon amie. Au fil de la conversation, je rencontrais un jeune homme qui tentait de s'intégrer parmi les autres, en se démontrant avec ses qualités considérées par les autres, comme des défauts. M'étant rapidement attachée à lui, c'était une joie pour moi d'apprendre qu'il était dans la même classe que nous.

Au fil des conversations que nous avions entretenues durant le repas ou les intercours, un lien s'était tissé entre nous. J'adorais son humour qu'il possédait et qu'il utilisait régulièrement.

Dans la classe, malgré notre discrétion, nous étions plutôt assez bien appréciés, autant Francky pour son détachement par rapport aux aspects insolites et amusant, autant Cassie et moi pour notre simplicité et notre sens de la repartie, face aux idioties de notre ami.

Les élèves me décrivaient comme une personne très discrète et réservée. Selon eux, j'étais la plus douce, ma longue chevelure blonde adoucissant mon visage.

D'après Cassie, je plaisais beaucoup à un dénommé Jordan. Un grand garçon aux cheveux roux, de carrure assez forte. Il n'avait jamais osé venir me parler et j'ignorais pourquoi. Sans doute, était-il trop timide pour le faire. Jamais il ne m'était venu à l'idée d'aller vers lui, j'avais trop peur de me ridiculiser. Et puis, Cassie pouvait très bien avoir inventé tout ceci.

La seule personne avec qui le contact ne passait pas forcément, c'était Katrina.

Dès la première fois où elle avait franchi le seuil de porte de cette salle, j'avais eu ce sentiment d'insécurité, celui que je ressentais sans cesse autrefois. Cette fille n'était pas très appréciée parmi les étudiants, sans doute pour son comportement assez déplacé vis-à-vis des professeurs qu'elle considérait comme des incompétents.

Son père était un riche homme d'affaires et possédait une bijouterie reconnue dans le monde entier. Son commerce fonctionnant à merveille, il ne souhaitait en aucun cas, que son image dorée soit salie par le comportement inadéquat de sa fille.

Elle tentait d'utiliser le succès commercial de son père pour aborder des garçons. Malgré que ces derniers se fassent prendre facilement, les relations ne duraient pas et par la suite, des bruits concernant la vraie face de Katrina se faisaient entendre avant de sombrer dans les oubliettes.

Lorsque Katrina passait à côté de moi, je me sentais menacée sans avoir forcément peur d'elle. Elle semblait vouloir me montrer avec sa démarche, semblable à celle d'un top-modèle, ses habits de haute marque et son maquillage fait à la perfection, qu'elle était supérieure à moi. Je tentais de l'ignorer et de ne pas croiser son regard, même si cette attitude était semblable à celle d'une peste.

* * *

Francky avait bien du mal à tenir en place, il était excité comme s'il allait assister au concert d'un groupe qu'il chérissait. Durant le trajet pour nous rendre jusqu'à la cour, il était plusieurs fois repris par M. Pritchard, jusqu'à ce que ce dernier le menace de le retenir après les cours. Cet imbécile mignon n'ayant encore jamais goûté aux punitions et encore moins aux retenues de ce professeur peu apprécié, il s'était calmé aussitôt.

- Je te l'avais dit, lança Cassie avec un sourire malicieux.

Notre classe était la première à être présente sur les lieux, nous donnant ce super avantage d'être devant la scène. La cour était une immense terrasse faite de verdure sur laquelle une foule d'étudiants pouvait s'y installer et y pique-niquer.

Sous le couvent qui faisait office de scène, une partie du matériel était déjà installé, un set de batterie avec une guitare ainsi qu'une basse et une grosse caisse noire semblable à un ampli.

Il devait certainement avoir plusieurs représentations, le nombre d'étudiants inscrits à l'école était si grand, qu'il était impossible que tous assistent à un seul concert.

L'université contenait plusieurs bâtiments où différents domaines étaient enseignés. Il y avait la danse, le cinéma, le théâtre ainsi que la photographie qui était la matière que j'étudiais.

La terrasse était pleine à craquer. Certains étudiants étaient installés sur la pelouse, tandis que d'autre avaient préféré s'asseoir sur les bancs.

L'entrée sur scène d'un drôle de personnage provoqua des acclamations provenant de la foule. C'était un jeune homme ayant sûrement la vingtaine avec une allure toutefois originale.

Une teinture orange fluo mettait en avant ses cheveux en épis. Un long T-shirt vert de taille XL dans lequel il nageait couvrait presque son short à carreaux, ce dernier lui arrivait aux genoux. Ses chaussettes remontantes blanches apportaient une touche finale à cette apparence, qui pour moi, était semblable à celle d'un clown. Non seulement pour ses vêtements, mais également pour son visage.

Son regard profond laissait apparaître des yeux d'un bleu cristal qui pouvaient charmer plus d'une fille. Il fit la révérence à la foule l'applaudissant et alla s'installer à la batterie, saisissant ses baguettes qu'il fit tournoyer entre ses doigts avec un sourire malicieux.

Il fut suivi d'un autre jeune homme beaucoup plus grand et mince. On aurait pu croire qu'il souffrait d'anorexie avec son débardeur bien trop grand, mais les muscles peu visibles sur ses bras nous amenaient à laisser tomber cette hypothèse.

Ses longs cheveux châtain, ainsi que son visage fin lui donnaient un air hippie des années 70, laissant apparaître ses yeux noisette brillant de mille feux. Sa basse qu'il portait me laissa conclure qu'il était le bassiste.

Un troisième membre arriva. Il semblait plus petit que les deux autres et il était certainement mieux habillé qu'eux. Une jolie jaquette noire retroussée à l'envers, un pantalon de style jogging et un T-shirt blanc lui donnait une belle apparence, malgré son dos légèrement voûté.

Ce qui le différenciait des autres était ses cheveux : des dreadlocks châtains qui lui allaient plutôt bien, lui arrivaient jusqu'aux oreilles. Un collier en ficelle faisait bien le tour de son cou robuste, malgré son corps fin.

Ses yeux grands ouverts scrutèrent la foule avec un sourire conquis, avant de se retourner vers ses compagnons, sûrement pour leur donner le signal. On entendait le batteur crier :

« Un, deux, trois, quatre! »

Un petit solo de batterie rythmique, semblable à celui de « Rock and Roll » de Led Zeppelin débuta, avant d'être rejoint par la guitare et la basse. C'était un morceau que je trouvais entraînant, laissant mon corps bouger légèrement, arborant un sourire conquis. C'était du rock, à mon grand bonheur.

Le petit GIF qui montre l'état de Sharon

Oui, du rock ! Mais je pense que vous l'aviez deviné

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🌹 Ce chapitre vous a plu ?

🌹 Je m'attends à recevoir plein de mot d'amour pour Katrina...

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J'espère vous retrouver au prochain chapitre. N'oubliez pas la petite étoile.

Kissouilles ❣

Insta 📸 : wrxtetodream

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