🌹| 15. Appeurée
« Pour my life into a paper cup
The ashtray's full and
I'm spillin' my guts
She wants to know
Am I still a slut »
Otherside - Red Hot Chili Peppers
🥀 ▪︎ 🥀
Malgré son expression qui avait viré brutalement, je ne pouvais pas être certaine qu'il n'allait pas recommencer. Il était dans un état second et pouvait donc, rebondir à tout moment.
- Sharon, je suis...
Dans un sursaut d'effroi, je reculai d'un pas, tandis qu'il s'approchait de moi. L'air qu'il me lançait était désespéré, cherchant à trouver une issue pour pouvoir s'en sortir. Il me regardait comme si j'étais cette issue, sauf qu'il se trompait.
Je savais très bien pourquoi il était hors de contrôle. Mitch et Troy le savaient aussi, mais ils ne voulaient pas m'en parler.
Un silence de mort s'abattit dans la petite salle dont la chaleur devenait étouffante. Une légère tension commençait à peser et personne ne savait quoi faire.
Mitch et Troy se tenaient à l'écart du guitariste et moi, je me trouvais face à Joe qui était complètement perdu.
- Je suis désolé, souffla-t-il, d'une voix tremblante.
Le silence m'ayant attrapée, les mots restèrent coincés au fond de ma gorge. Cette attitude effroyable m'avait blessée et avait détruit l'image que je m'étais faite de lui. Réaliser qu'il n'était pas l'homme que je m'étais imaginé me bouleversa au point que je sentis des larmes monter aux yeux.
- Joe, il faut vraiment que tu arrêtes, ça fout en l'air les neurones.
Les paroles de Mitch ne semblaient pas plaire au concerné qui le fusilla. Pourtant, le bassiste avait raison. C'était la drogue qui le rendait responsable de son état effroyable. Ceci suffisait à faire disparaître le docteur Jekyll et laisser place à l'odieux Mister Hyde.
La porte s'ouvrit dans un grincement devant nos regards surpris, laissant entrer Jordan. Ses yeux examinèrent furtivement la pièce avant de s'arrêter sur moi
- Ah, Sharon, te voilà. J'ai cru que tu t'étais perdue ou que tu étais partie, s'exclama-t-il en m'apercevant.
Mon cœur fit un bond. Je savais que son arrivée allait tout faire déraper, voire empirer les choses. Mon regard inquiet se tourna Joe qui changea à nouveau d'expression.
- C'est qui, lui ? questionna-t-il.
- C'est... C'est un ... Ami, ne t'en fais pas, begayai-je sous la pression que je ressentais face à sa question.
Mais ça ne suffisait pas à le rassurer, puisque je retrouvai avec effroi ce regard sombre et sauvage qu'il avait quelques instants plus tôt.
- Ouh, ça va chauffer, lâcha Troy.
Pourquoi les deux restaient-ils plantés sans rien faire au lieu de me venir en aide ? Les yeux de Joe ne cessaient de faire des vas et viens entre Jordan et moi.
Je pouvais sentir cette rage qui remontait en lui se faisait très bien sentir. Intérieurement, il fulminait et il n'allait pas tarder à exploser. Par mesure de précaution, je reculai de plusieurs pas.
- Un ami ?
- Joe... S'il te plait.
Ma voix devint si petite que je le suppliai presque. Le regard glacial qu'il me lança me terrifiait. Pris d'une colère intense, il renversa le banc qui se trouva à côté de lui d'une force inhumain.
- Un ami ? J'ai organisé exprès cette soirée pour qu'on puisse se revoir et toi, tu te ramènes avec... Un ami ! hurla-t-il à plein poumons.
Sans m'en rendre compte, j'avais reculé jusqu'à Jordan qui passa un bras protecteur devant moi. Ce geste empira la colère de Joe dont le regard devint assassin.
- Tu n'as qu'à rester avec ce petit con de roux ! Je ne veux plus te voir dans les parages ! Dégage !
Ces mots avaient été prononcés avec une telle rage qu'ils me firent l'effet d'un poignard dans le cœur. Ma respiration se coupa et ma gorge nouée m'empêcha d'ajouter quoique ce soit. Je laissai les lames couler sur mes joues. Des larmes auxquelles Joe y était insensible. Je n'en revenais pas de ce qu'il m'avait dit, pourtant tout était bien réel.
Voyant que je restai plantée devant lui avec des yeux larmoyant et Jordan à mes côtés, il donna un coup dans un casier d'une puissance à me faire défaillir sur place.
- Casse-toi !
Je sursautai, blessée par ces paroles.
- Viens, on s'en va, me murmura Jordan.
Dans un mutisme étouffant, j'acceptai et quittai cette pièce, laissant Joe avec sa colère destructrice. Je m'arrêtai pour l'examiner une dernière fois. Arborant un air toujours aussi sauvage et meurtrier, il n'éprouvait aucun remords cette fois-ci.
Mais ce n'était pas lui qui avait fait ça. C'était la drogue qui avait entièrement pris possession de lui. Joe était parti et je ne pouvais rien y faire. Un garçon comme lui ne pouvait pas changer. Il était condamné à rester esclave de ce poison qui le détruisait.
Ce fut avec le cœur lourd que je me retournai pour quitter cette pièce oppressante. La soirée avait pris un tournent auquel je ne m'y attendais pas.
À l'extérieur, l'air frais qui vint s'abattre contre mon visage me frigorifia, d'autant plus que je portais des vêtements légers. Le début du chemin se fit dans un silence de plomb jusqu'à ce que Jordan me questionne :
- Tu vas bien ?
D'un hochement de tête, j'essuyai mes joues, rougies par les larmes.
- Oui, ne t'en fais pas. Je suis désolée que tu aies dû assister à tout ça, m'excusai-je avec la gorge serrée.
- Je ne savais pas que tu connaissais ce mec. Tu sais pourquoi il était déchaîné comme ça ? On aurait dit un fou furieux.
Un fou furieux. Il n'avait pas tort. Le comportement de Joe avait été méconnaissable ce soir-là et je savais ce qui était responsable de son état. Mais je m'abstins de lui donner des explications et je refusais de le blesser en lui avouant la vérité. Il avait été si gentil avec moi, contrairement à Joe.
- C'est une histoire compliquée, me contentai-je de répondre.
Le silence qui s'ensuivit me fit comprendre qu'il ne voulut pas en savoir davantage, ce qui me soulagea. La température était si basse, que je ne pouvais m'empêcher de trembler.
Ce climat n'avait rien d'étonnant, nous étions en plein mois de décembre. Je regrettai de ne pas avoir enfilé des vêtements plus chauds et confortables. Sans me demander mon avis, il me passa sa veste :
- Merci, répondis-je sur un ton timide.
Suite à cette soirée, il allait s'imaginer une suite entre nous. Je n'avais pas le courage d'avouer que je ne désirais pas aller plus loin. Il allait être déçu, c'était inévitable et ça me brisait le cœur rien que d'y penser. J'espérai qu'il n'aille pas la même réaction que Joe suite à mon refus.
- Est-ce que tu voudrais aller dans un autre endroit ? me proposa-t-il sur un ton délicat.
Je n'avais pas vraiment la tête à me rendre ailleurs. Les évènements la soirée m'avaient tellement bouleversée. Je lâchai d'une petite voix coupable :
- Non, j'aimerais rentrer chez moi. Sans vouloir te vexer.
Il s'arrêta et se tourna vers moi pour déclarer :
- Je comprends, ne t'inquiète pas. Après tout ce qu'il s'est passé ce soir.
J'affichai un faible sourire sans rien ajouter. Notre chemin se poursuivit dans un silence qui n'était pas désagréable. Afin de ne pas fondre à nouveau en larmes devant Jordan, je tentais tant bien que mal de ne pas repenser aux évènements de la soirée. Il en avait assez eu pour ce soir.
Arrivée devant l'allée de ma maison, je poussai un soupir de soulagement. Le visage gelé, je ne sentais plus mes extrémités. Et pour finaliser le tout, quelques flocons vinrent à tomber.
- Sinon, on s'est bien amusé, conclut Jordan.
Je hochai la tête sans rien ajouter. Je culpabilisais presque d'avoir tout gâché, surtout la fin de soirée avec Joe. Mais à qui revenait la faute ? À moi d'avoir été retrouver Joe alors qu'il était en proie à une rage sans fin, d'avoir proposé à Jordan de m'accompagner ou à Joe de s'être laissé emporter dans une telle fureur ? Dans deux cas, la bourde me revenait.
- Merci.
- Merci à toi, me répondit-il.
Nous hésitâmes quelques secondes avant de se décider à se faire la bise.
- Le moment est mal choisi pour te demander ça, mais est-ce que tu voudrais qu'on se refasse une soirée tous les deux ? Sans le fou, bien sûr, fit-il
Et voilà, comme je le craignais, Jordan s'était imaginé une suite entre nous deux. C'était le moment de lui expliquer que je n'attendais rien de lui. Avec le cœur lourd, je déclarai :
- Je vais y réfléchir, déclarai-je avec le cœur lourd.
Dans un silence qui me culpabilisa plus que tout, les yeux ternes de Jordan me scrutèrent. Pitié, ne te transforme pas comme Joe.
- À lundi ? fit-il simplement.
- À lundi.
Ce n'est que lorsque Jordan me tourna le dos et s'en alla au loin en s'enfonçant petit à petit dans la pénombre, que la douleur refit surface. La gorge nouée, les larmes revinrent elle aussi. Je me sentais si mal, si blessée par ce que Joe m'avait dit, la manière dont il avait agi.
Il ne fallait pas que ma mère me voie dans cet état. Je n'aimais pas pleurer en présence de quelqu'un, que ce soit ma famille ou mes amis. C'était gênant et ça me donnait cette impression d'être vulnérable.
Après avoir refoulé mes larmes en tentant de ravaler cette douleur infligée par Joe, je rentrai sans faire de bruit. Il était presque minuit et tout le monde devait sûrement dormir.
Le cœur lourd, je me déshabillai avec peine. Et sans crier gare, mes larmes coulèrent le long de mes joues.
« J'ai organisé exprès cette soirée pour te retrouver et toi, tu te ramènes avec... Un ami ! »
Les paroles de Joe résonnèrent sans cesse dans ma tête et le couteau ne faisait que de s'enfoncer dans la plaie. C'était douloureux !
Mon histoire avec Joe s'était terminée avant même qu'elle n'ait commencé.
Hello, beautiful people !
Bon, on se demande qui est le fautif là-dedans. Joe ? Sharon pour avoir ramené Jordan ou lui pour avoir débarqué au mauvais moment ?
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🌹 Votre avis sur le chapitre ?
🌹 J'ai le regret de vous annoncer que leur relation va en rester là ! Le reste se fera avec Jordan !
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Pour le prochain chapitre, ce sera un chapitre (inédit pour les anciens) sur un PDV externe centré sur Joe
Kisouilles ❤
Insta 📸 : wrxtetodream
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