PUTAIN POUR UNE FOIS, JE SUIS PAS TROP MAL FIÈRE DE MON CHAPITRE ! HALLELUJAH, JE ME LÂCHE J'ÉCRIS EN MAJUSCULE !!!

- Je crois que j'ai plus envie de mourir Jimin.

Les mots, autant spontanés inattendus, résonnèrent dans la petite pièce. Embaumant l'air d'une étrange nostalgie.

Ces quelques mots. Ceux que Jimin, n'aurait jamais cru entendre.

Ceux que Yoongi n'aurait jamais cru pouvoir prononcer.

Pourtant, c'est ce qu'il venait de se passer. Et c'est ce qu'il en était en réalité.

Cette apocalypse, pour le brun aussi, était devenu un obstacle à ses objectifs actuels.

La mort ne l'intéressait plus. Le ciel ne l'inspirait plus.

Il la trouvait quand même toujours belle, cette voûte céleste. Magnifique même. Les couleurs étaient exactement les mêmes qu'avant, les formes aussi. Mais, maintenant, tout semblait avoir perdu son éclat d'antan. L'éclat qui, auparavant, le fascinait et qui le rendait heureux et bizarrement impatient.

Tout simplement, parce que l'éclat de Jimin était mille fois plus brillant désormais. Tout simplement parce que son cœur avait finalement trouvé ce dont il avait besoin. Une véritable chaleur.

Celle à laquelle on ne croit pas vraiment avant de l'avoir vraiment ressenti.

Celle qui nous prend aux tripes et avec laquelle on a l'impression de pouvoir faire l'impossible.

Quelques mots réussissant à briser un million de convictions fondées depuis déjà trop longtemps.

Quelques attentions pouvant balayer des murs de préjugés.

C'est ce que le blond avait réussi à faire avec son aîné.

De manière complètement involontaire en fait.

Il avait seulement fait naître la flamme au fond du cœur de Yoongi, en lui souriant, en le touchant, en le regardant, en l'acceptant tel qu'il était vraiment.

Il avait réussi à embraser une flamme sans vie en lui insufflant un amour pur et sincère. Sans aucun artifice. Des sentiments tellement plus colorés et diversifiés que cette voûte céleste.

Il lui avait, d'une certaine façon, redonné un espoir qui n'avait aucun lieu d'être dans cette débâcle grandissante.

Mais l'espoir, même s'il est injustifié, est beaucoup trop puissant pour réussir à être ignoré.

- Et ça même si je sais que ça ne sert à rien.

Prenant de nouveau la parole, le brun inspira profondément avant de réussir à continuer, ses yeux toujours plongés dans ceux de Jimin, qui, quant à lui, ne pouvait rien faire d'autre que de garder le silence.

- J'ai pas envie d'être séparé de toi.

Les paroles du plus vieux, aussi belles étaient elles, lui faisaient un mal de chien. Une affreuse douleur grandissait au fond de sa poitrine. Une douleur teintée d'amertume et de regrets.

Une douleur peignant toutes les choses qu'ils auraient pu faire ensemble et qu'ils ne feront pourtant jamais.

- J'ai pas envie de croire que ce que je ressens puisse être balayé d'un seul coup. Comme si de rien était.

La main de Yoongi trouva celle de Jimin pour la serrer fortement alors que leur regard se détachaient l'espace d'un court instant.

- C'est beaucoup trop fort ce que je ressens. Trop fort pour être détruit de cette manière.

De manière fortuite, une larme finit par outrepasser la barrière des paupières du brun, qui observait toujours la voûte céleste, les pupilles remplies d'un immense chagrin.

- Je le refuse Jimin. Je refuse de te perdre.

Puis finalement, se séparant alors complètement, ses mains vinrent agripper à sa chevelure alors que son visage se baissa vers le sol.

Ses membres tremblaient, son cœur lui faisait mal, son ventre se tordait. La tristesse prenait entière possession de son être et c'était affreux.

- Je crois que moi non plus j'accepte plus cette putain de fatalité.

Puis, se fut finalement un sanglot qui conclu son monologue, laissa alors de nouveau le silence planer dans l'espace restreint.

Jimin ne bougeait pas. Il n'y arrivait pas de toute façon. Il reste stoïque et interdit face à la réaction de son aîné. Mais aussi, et surtout, il restait profondément blessé par ses paroles qui prenaient, à chaque seconde de plus en plus de sens pour lui.

Des paroles dont il partageait l'avis.

Lui aussi ressentait la même chose. Lui aussi avait le goût amer des regrets coincés au fond de sa gorge.

Lui aussi refusait toujours autant cette mort prochaine.

Mais ce qui lui faisait le plus mal, était de voir le plus vieux comme ça. Aussi dévasté par cette réalité dont il venait de se rendre compte.

Une partie de lui se disait que s'il n'était pas retourné chercher Yoongi à ce moment, peut être qu'il serait mort plus tranquillement. Sans aucune larme.

Peut être qu'il n'aurait pas été triste, qu'il n'aurait pas souffert.

Alors, il s'en voulait.

Mais d'un autre côté, il ne voulait pas avoir de remords. Il avait préféré être égoïste sur le coup. Penser à ses sentiments propres plutôt que de se dire qu'il aurait peut être été préférable de mourir seul.

Cette alternative ne lui aurait pas convenu. Parce que la solitude était tout ce qu'il détestait.

Et parce que Yoongi était tout ce qu'il voulait depuis le début.

Ses doigts, légèrement tremblants, s'approchèrent alors vers le corps recroquevillé du plus vieux qui, toujours renfermé sur lui même, reniflait bruyamment.

Prudemment, le bout de ses phalanges frôla la nuque du brun, qui se redressa aussitôt, séchant ses larmes, pour observer tristement son amant, qui prit finalement la parole, en réunissant tout le courage dont il était encore doté.

- Yoongi... Sache que dans ce monde, avant la fin, avant ce flash, je veux que tu sois la dernière chose que je vois. Je veux que ma vie se termine par ton visage.

Ses doigts glissèrent une nouvelle fois sur la peau laiteuse de son aîné, et il sourit timidement.

- Et je veux que ma mort commence avec ta chaleur dans le creux de ma main.

Ses yeux noirs s'embuaient eux aussi au fil de ses mots. Cependant, comme Yoongi il y a quelques secondes, il ne se stoppa pas. Voulant exprimer tout ce qu'il avait sur le cœur pendant qu'il en avait encore le temps.

- Et à ce moment, alors moi aussi je mourrais heureux.

Une légère pause s'instaura avant de terminer finalement sur des paroles dont la signification avait bien plus d'importance qu'il n'y paraissait.

- Non, alors, nous aussi on mourra heureux, ensemble.