Chapitre 2
J'allais certainement mourir si cela continuait ainsi... Ils étaient trop nombreux, et je n'allais pas pouvoir tenir longtemps avec le peu de magoi qu'il me restait. Quelle fin ridicule que de mourir tuée par des bandits alors que j'avais réussi à capturer un donjon. Je voulais quitter Parthevia depuis un certain temps, et j'avais enfin sauté le pas pour aller vers Balbadd, mais je ne me serais jamais doutée que c'était ce qui allait causer ma perte. Je n'étais pas assez expérimentée... Et je ne pouvais rien faire contre ces maudites reliques noires qu'ils avaient tous... J'étais à bout de souffle et les 15 hommes qui m'encerclaient l'avaient bien remarqué. Ils allaient me tuer pour les quelques pièces d'or qu'il me restait... Ce monde partait vraiment sur une mauvaise voie... Je voulais attaquer de plus belle lorsque l'équipement de Maliza que j'avais réussi à matérialiser jusqu'à mes avant-bras disparut. J'étais à court de magoi. Mon épée tomba lourdement sur le sol suivie de mes jambes qui n'arrivaient plus à soutenir mon poids. Je fermais les yeux, disant adieu mentalement à mes rêves de liberté. J'attendais le coup fatal mais rien ne venait. Je rouvrais les yeux et voyais tout les hommes qui m'encerclaient quelques secondes plus tôt se tenant à quelques mètres de moi, les yeux effrayés. Je regardais dans la même direction qu'eux et apercevait un homme aux longs cheveux bleus, s'approcher sereinement. C'était un autre utilisateur de relique magique ! Que faisait-il dans les parages ce gars ? Les bandits se mirent à courir dans la direction opposée par je ne sais trop quel miracle et je fixais cet homme qui équipait intégralement son djinn. Il s'avança vers moi et s'agenouilla pour m'aider à me relever.
-Merci ça ira. dis-je en me relevant difficilement.
Je fixais le mystérieux homme qui m'avait sauvé et murmurais un merci avant de me mettre à marcher pour reprendre ma route.
-Ce n'est pas très prudent de trainer seule par ici, surtout quand on est à cours de magoi... s'exclama-t-il en me suivant.
-Mon sort ne vous regarde pas... Je vous suis reconnaissante d'avoir fait partir ces bandits mais je n'ai pas besoin que vous me suiviez, je vais bi-
A ce moment là je tombais de nouveau, m'effondrant et perdait connaissance.
***
Je m'étais réveillée quelques jours plus tard, et Sinbad avait pris soin de moi. J'avais été dans un état grave et avait perdu connaissance à cause de ma surconsommation de magoi. En matérialisant l'arme du djinn alors que je n'avais pas suffisamment de magoi, j'avais puisé dans mes ressources vitales. Et même si j'avais réussi à me débarrasser de ces bandits seule, mon corps aurait lâché de la même manière... Et sans Sinbad je serais sûrement morte. Il m'avait ramenée avec lui à Sindoria pour que l'on me soigne correctement, et c'est ainsi que j'avais découvert qui il était. Cela faisait maintenant deux semaines que je vivais à Sindoria, je ne savais pas encore ce que je comptais faire de ma vie, maintenant que j'avais quitté la vie de pauvreté que je vivais à Parthevia... Mais Sinbad m'avait accueilli à bras ouverts à Sindoria sans que je ne demande rien, et je comptais bien rester ici quelques temps. Pour en savoir plus sur la manière d'utiliser son djinn, et sur le monde extérieur. Et puis c'était quelqu'un de bien ... Enfin j'avais l'impression que je pouvais lui faire confiance.
Le jour où j'avais vu ce fameux magi la semaine dernière, je doutais réellement de Sinbad. je voulais lui prouver ma reconnaissance, mais je ne voulais pas me fier aux apparences. Mais même si c'était toujours le cas, j'avais appris à le connaitre, et il avait passé beaucoup de temps avec moi. Et je crois pouvoir dire que nous nous entendions assez bien. Et la réaction qu'il avait eu ce jour-là, avec ce Judal. Je ne sais pas mais cela m'avait donné l'impression que je pouvais lui faire confiance.
-Aly-chan ?
-Oh excuse-moi Spartos. J'étais perdue dans mes pensées.
Spartos était un des huits généraux de Sindoria. Même s'il était très discret, il était très gentil avec moi depuis que Sinbad m'avait ammenée ici. Il était très attentionné et restait souvent avec moi.
-A quoi pensais-tu ? me demanda-t-il avec son éternel air sérieux.
-Oh rien de bien spécial... mentis-je.
-Tu es une très mauvaise menteuse je dirais... répondit-il alors que je détournais le regard.
-C'est juste que... Tu sais depuis que Sinbad m'a amenée ici, je me pose beaucoup de questions.
-Quel genre de questions ? Je peux peut-être t'aider à y répondre. répondit-il sérieusement.
-Je ne sais pas... Sinbad est quelqu'un de puissant, et j'ai obtenu moi aussi un djinn, alors je me dis que s'il m'a sauvé c'est pour une raison... Sinon pourquoi aurait-il perdu son temps avec une pauvre fille de Parthevia.
-Tu sais, depuis que je suis avec Sinbad, je l'ai vu jouer de son charisme et de son charme avec les femmes pour mettre leurs atouts à son avantage... Comme la princesse Kogyoku que tu as pu voir la semaine dernière... Cependant, je vais être honnête et je trouve qu'il agit complètement différemment avec toi. Je ne l'ai jamais vu comme ça. Je ne sais pas pourquoi il est comme ça avec toi, mais je sais qu'il est sincère. Sin n'est pas du genre à passer autant de temps avec quelqu'un pour s'emparer de ses pouvoirs... Il préfère régler les choses le plus vite possible. déclara-t-il sous mon regard étonné par sa franchise.
Nous restions silencieux pendant un moment puis Spartos du partir, me laissant seule au milieu du jardin royal.
***
Le reste de la journée passa rapidement et au diner je me retrouvais seule avec Sinbad.
-Les autres ne dînent pas avec nous ? demandais-je curieuse.
-J'avais envie de passer un moment seul avec toi alors je les ai envoyés dîner ailleurs. répondit-il en riant.
Je remplissais mon assiette avec un morceau de viande parmi tout ceux disposés majestueusement sur un plateau au centre de la table. Puis je prenais des légumes de Sindoria pour accompagner ma viande avant de commencer à déguster mon plat.
-Comment est Parthevia ? demanda soudainement Sinbad.
-Hein ? Comment ça ?
-Quand je suis parti, la pauvreté régnait partout et les gens étaient obsédés par la guerre... Les paysages étaient desséchés car les paysans ne s'en occupaient plus, la seule chose qui ne changeait pas c'était la mer, elle était toujours calme. dit-il en fermant les yeux.
-Tu viens de Parthevia ? m'exclamais-je étonnée.
Il rouvrit les yeux l'air étonné puis me sourit.
-Oui je suis né là-bas. J'en suis parti après avoir eu mon premier djinn... expliqua-t-il le regard un peu sombre, j'avais touché un sujet sensible.
-Eh bien je suppose que la situation s'est un peu améliorée, les gens font de leur mieux pour vivre et s'en sortir, mais la pauvreté règne toujours là-bas... dis-je d'une voix calme.
Nous continuions à manger le contenu de nos assiettes et bientôt nous avions terminé. Sinbad se servit un verre de vin alors que je le regardais faire. Une question me brûlait les lèvres...
-Sinbad ?
Il releva son regard doré vers moi attendant que je me lance.
-Pourquoi... Pourquoi m'est-tu venu en aide ce jour-là ? demandais-je.
Il me regarda avec étonnement puis bu une gorgée de son verre.
-Tu étais seule, et qui plus est en mauvaise posture... Je n'avais pas envie de te voir te faire tuer par ces bandits sans rien faire... Si tu me demandes cela parce que tu penses que je veux faire de toi une alliée de Sindoria en tant qu'utilisatrice de relique magique je peux répondre à cette question plutôt ? répliqua-t-il calmement.
Je le fixais, sans rien dire, puis acquiescais.
-C'est vrai que j'ai songé après t'avoir ramenée à Sindoria que je pourrais faire de toi une de mes alliés. Cependant, avec toi je n'ai pas envie de jouer au stratège. Je t'apprécie sincèrement Alysia. Donc si tu décides d'être mon alliée j'en serais heureux, mais je ne compte pas influencer ta décision. Le choix te revient. déclara-t-il, ne me quittant pas des yeux.
Je restais assise sans rien dire, fixant ces yeux dorés. Il baissa le regard en premeir et pris une nouvelle gorgée d'alcool.
-Mais ne parlons plus de cela ! s'exclama-t-il, rompant le silence avec un grand sourire sur le visage, fixant mes yeux verts.
Nous parlions de tout et de rien le reste de la soirée puis je finissais par regagner ma chambre, sentant la fatigue me gagner. J'enfilais ma chemise de nuit et me jetais dans mon lit douillet. Je regardais par la fenêtre quelques instants, croyant voir une chevelure noire flotter en face de moi, mais me rendais compte que c'était la fatigue qui me faisait délirer. Je fermais les yeux quelques secondes plus tard avec cette impression d'être comme surveillée puis m'endormais.
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