18 : what do we do now
ELLE
Un dimanche ne m'avait encore jamais paru aussi long. Toute la journée, je n'avais fait que changer d'avis, encore et encore. Devais-je aller retrouver Fred, comme il me l'avait demandé ? Ou étais-je censée tourner la page totalement ? Si je n'y allais pas, je ne saurais jamais la raison de son étrange invitation. Et si j'y allais... Et bien, si j'y allais, je n'avais aucune idée de ce qui se passerait. J'avais eu le cœur brisé une fois, je n'étais pas prête pour vivre ça à nouveau. Je me plongeai dans l'univers de Lewis Carroll et comme à chaque lecture, je m'y perdis totalement. Peu avant vingt-et-une heures, je pris enfin ma décision. Je troquai ma robe de chambre contre une longue jupe et un pull bien chaud. J'emportai une de mes capes, la plus sombre, afin de ne pas être vue dans le parc du château. Tout en longeant la forêt interdite, je me remémorai les évènements des dernières semaines.
Tout avait commencé avec ce maudit baiser auquel j'avais répondu, un soir comme les autres, dans la salle commune. Et puis cette idée stupide... Comment avions-nous pu y croire ? Nous ? Une relation sans aucun sentiment et purement physique était irréaliste, maintenant que je voyais les choses sous un autre angle. Fred était quelqu'un dont j'appréciais l'humour, le sourire et surtout, j'aimais la manière dont je me comportais avec lui. Il m'avait cassée et pourtant, je ne m'étais jamais sentie aussi libre. Alors quand j'arrivai enfin sous le feuillage du saule pleureur, j'étais en paix avec l'idée que j'aimais toujours Fred Weasley et que je ne pourrais rien y changer.
Le bruit des feuilles qu'on déplace l'alerta et il fit volte face. Un sourire merveilleux illumina son visage. Quelques fleurs sauvages avaient poussé autour du tronc et le cadre était bien plus romantique que je voulais l'admettre.
- Erin ! Tu es venue.
En deux temps, trois mouvements, il accourut dans ma direction et me souleva de terre, me faisant tournoyer dans les airs. Un rire m'échappa involontairement : tout cela m'avait tellement manqué.
- Je suis tellement désolé, tellement, tellement, tellement désolé. Ces derniers jours ont été les pires de ma vie. Je te promets que je vais tout t'expliquer mais avant, laisse-moi t'embrasser, s'il te plaît.
- Je...je préfèrerais que tu m'expliques avant.
Il me reposa au sol, déçu mais compréhensif. Nous nous assîmes contre le tronc et il m'expliqua tout.
- J'ai commencé à recevoir des lettres étranges et anonymes. On m'y menaçait de s'en prendre à toi si je ne rompais pas avec toi. Au début, je n'ai pas pris ça au sérieux. Et pourtant, quand je suis revenu d'une de nos escapades, j'ai eu une deuxième lettre. J'ai compris que j'étais observé et...j'avais si peur qu'on s'en prenne à toi ! Te blesser comme ça c'était...c'était affreux. Je me déteste de t'avoir fait ça. Et hier soir, en revenant de Pré-Au-Lard, j'ai compris qui avait envoyé ces lettres.
- Qui ?
C'était plus fort que moi. Le désir de savoir qui cette personne était me consumait : elle aurait droit à un petit mot de ma part.
- Alicia et Angelina.
- Pardon ?
- Je sais, je ne m'en étais pas douté une seule seconde.
- Alors tu veux dire...
- Je t'aime, Erin. Je t'aime comme un fou et savoir que tu m'en veux me mets dans tous mes états.
- Oh, Fred...
Je ne contrôlais plus mes réactions tant j'étais envahie par le soulagement. Fred m'aimait. Fred voulait être avec moi. Je m'installai à califourchon sur ses genoux et plongeai mon regard dans le sien. Ses yeux, d'habitude rieurs et farceurs, étaient plein de gravité et de peine. Je détestais le voir dans cet état. Je posai mes mains sur ses joues et lentement, je me penchai vers lui. Je fermai les yeux et l'embrassai tendrement. Ses lèvres m'avaient tellement manqué : la moindre minute passée loin de lui me faisait souffrir et je comptais bien rattraper notre temps perdu. Notre baiser se fit plus passionné, plus enflammés. La moindre parcelle de mon corps brûlait d'envie d'être contre le sien, de le sentir, de le toucher, de lui appartenir. Lorsque j'entrouvris les lèvres pour lui offrir l'accès à ma bouche, il ne se fit pas prier. Entre deux baisers, je l'aidai à retirer son pull en laine et son T-shirt. Nos baisers et étreintes ardentes se multipliaient et très vite, nous étions tous deux en sous-vêtements. Allongé sur l'herbe, Fred me dévorait du regard tandis que je parsemais son torse de doux baisers. D'un coup, il inversa nos positions. La vitesse de son mouvement déclencha chez moi un rire nerveux.
- Quoi ?
- C'est juste...j'ignorais que tu étais si rapide !
- Je ne le suis pas pour tout, ne t'inquiète pas...
Son clin d'œil me fit fondre et sans plus attendre je glissai ma main dans son cou pour l'attirer contre moi. Il ne m'embrassa pas, non. Il déserta mes lèvres et mordilla légèrement la peau de mon cou, juste au-dessus de ma clavicule. Dès lors, s'en était fini de nous.
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