14 : divided we fall

ELLE

  Depuis une dizaine de jours, Fred se montrait distant. Il trouvait toujours un prétexte pour écourter chacun de nos rendez-vous et semblait constamment distrait. Cela m'inquiétait : il avait beaucoup changé, et ce en très peu de temps. Les examens de fin d'année arrivait à grands pas et comme si ce n'était pas une source d'angoisse suffisante, il fallait que Monsieur me fasse le coup de l'indifférence...

  - Ce n'est probablement rien, Erin, détends-toi. Peut-être que quelque chose le turlupine plus que d'habitude, c'est tout.

  - Mione, il n'est jamais comme ça avec moi. Maintenant, j'en suis presque au point de devoir sauter et gigoter comme une idiote pour qu'il me remarque.

  - Écoute-moi bien, reprit-elle sur un ton plus calme que le mien, histoire de ne pas froisser la bibliothécaire. Confronte-le : demande-oui clairement quel est le problème.

  - Tu crois qu'il me dira quelque chose ?

  - C'est Fred, pas vrai ? Il peut tout te dire.

***

  - Fred ?

  - Oh, Erin, euh...salut. Qu'est-ce que tu fais dans nos dortoirs ?

  Il était assis sur son lit, en face de son frère.

  - Je...il faut que je te parle.

  George ouvrit de grands yeux, étonné, et se leva.

  - Je vais vous laisser la chambre, les amoureux.

  - Merci, George, le remerciai-je d'une voix plus troublée que je l'aurais vous.

  - Quel est le problème ? demanda Fred une fois son frère sorti.

  - C'est précisément ce que je voulais te demander, ironisai-je faiblement tandis que je m'asseyait près de lui. Tu es si...bizarre.

  - Je ne vois pas ce que tu veux dire.

  - Tu es distant, froid...tu ne me regardes plus, ne me taquines plus.

  - Écoute, Erin...

  Il expira et ferma les yeux. J'essayais tant bien que mal de sonder ses pensées, mais il semblait m'avoir bloqué l'accès à ce qu'il pensait.

  - Il faut qu'on arrête.

  - P-pardon ? Arrêter quoi ? Fred, je ne comprends pas, explique-moi.

  Je posai ma main sur la sienne ; il la retira aussitôt.

  - Je ne veux plus être avec toi.

  Ces quelques mots venaient à peine de jaillir de sa bouche ; j'avais encore du mal à les assimiler.

  - Tu ne veux plus...

  - Non, je ne veux plus. C'est fini, Erin, ajouta-t-il en se levant pour regarder par la fenêtre. Tu peux t'en aller maintenant.

  - Tu sais quoi, Fred ?

  Je me levai moi aussi, prête à sortir du dortoir à mon tour.

  - Tu n'es vraiment qu'un sale con. Je n'aurais jamais dû me laisser avoir.

  Je savais que j'allais, tôt ou tard, regretter ces paroles, mais ce constat ne m'empêcha pas de les prononcer. Je ne lui ai pas laisser le temps de répondre, puisqu'il ne le ferait pas. Je sentais mes yeux d'humidifier, et il me fallait encore traverser la salle commune pour rejoindre mon dortoir. En bas, j'ai vu Hermione et George, leurs mains timides entrelacées par dessus un accoudoir. Ils se sont vite séparés, puis leur tête a changé lorsqu'ils ont vu la mienne. J'ai secoué la tête sous le regard interrogateur d'Hermione, puis je me suis réfugiée dans mon dortoir précautionneusement fermé à double tour. Je savais qu'un simple sort de mon amie suffirait à la laisser entrer, mais qu'importe... Je pleurais à chaudes larmes quand Hermione m'a rejointe.

  - Erin... Qu'est-ce qui s'est passé ?

  - Il...il...il a rompu avec moi.

  - Pardon ? Je ne comprends pas...

  - Il n'y a rien à comprendre, Mione, dis-je en essuyant mes larmes. Il a pris sa décision.

***

  Quand j'ai débarqué dans la Grande Salle, le matin suivant, je n'ai pas pu échapper à tous ces regards. De toute façon, je ne voulais pas y échapper : je ne fuyais plus. Mes cheveux étaient de nouveaux bruns, c'était mieux ainsi. Ma relation avec Fred Weasley devait totalement disparaître. J'allais jouer au même jeu que lui. Assise au bout de la table, je n'ai pas bronché quand un Serdaigle s'est installé près de moi.

  - Vous me semblez bien différente, ce matin, Miss O'Brown, lâcha-y-il d'une voix profonde.

  - Je n'ai jamais changé. Je suis celle que j'étais il y a quelques mois. Qu'est-ce que tu veux ?

  - Rien de spécial. T'avais l'air bizarre, alors je suis venu voir si quelque chose n'allait pas.

  - On ne se connaît même pas.

  - On pourrait.

  Mon cerveau travaillait à vive allure, réfléchissant à toutes les manières dont je pourrais oublier l'autre crétin.

  - C'est vrai, pourquoi pas. Tu t'appelles...?

  - Jake. Jake Buns.

  - Enchantée, Jake Buns, je suis Erin O'Brown.

  Il me serra la main en rigolant, et je me pris à sourire. Pas de ce sourire que j'offrais à Fred, un jour plus tôt à peine. Non, c'était ce sourire qui voulait tout dire : c'était le sourire de la nouvelle Erin. Elle était de retour.

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Heyyyy! Vous allez bien?
Je suis vraiment désolée, mon retard est inexcusable... Voici un petit chapitre pour patienter, juste le temps que l'écriture me revienne. J'espère que vous l'aimez malgré sa longueur plus que réduite.

-Cxlxnx13

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