06 : Don't worry

ELLE

Les vacances de Noël étaient déjà arrivées, je m'apprêtais à rentrer chez mes parents. Ma mère, Moldue respectable, était supposée m'attendre à King's Cross, car mon père était trop occupé avec son travail au Ministère. En plus, ces derniers temps, les employés avaient de moins en moins droit à l'erreur. C'était loin d'être rassurant, et à chaque fois que je reconnaissais l'écriture de ma mère sur une lettre, j'avais peur qu'elle ne m'annonce une funeste nouvelle : les disparitions mystérieuses ne se faisaient pas si rares, parmi les employés du Ministère. Je terminais donc de préparer ma valise avant de me diriger, avec les autres élèves de l'école, vers les véhicules qui nous amèneraient à la gare de Pré-Au-Lard. Je cherchai Fred et George dans la foule, mais je ne parvins à trouver qu'Hermione, que je saluai chaleureusement. Nous n'avions jamais beaucoup discuté jusqu'à cette année. Elle avait été désignée Préfète, moi Préfète en Chef, et nous nous entraidions beaucoup aux réunions de l'Armée de Dumbledore.

- Erin ! Comment tu vas ?

- Bien, et toi ?

- Super ! Par hasard, tu n'aurais pas vu Fred ? Ou George ?

- Non, les Weasley sont déjà rentrés chez eux, tu n'étais pas au courant ?

- Et bien, non, Fred ne m'a rien dit...

- Leur départ a été un peu précipité, je suppose que ton Freddie t'expliquera tout ça.

Oubliant leur absence, je m'arrêtai sur sa remarque en gloussant.

- Pardon ? Mon Freddie ?

- Ne nie pas. Je sais qu'il y a quelque chose entre vous deux. Et puis il n'aurait pas rompu avec Angelina s'il n'avait pas quelqu'un d'autre.

- Il a rompu avec elle ?

Son sourire était celui de l'amie qui vous dit : « Je viens de te griller. » Je levai les yeux au ciel et montai dans le train. Je dénichai avec difficulté un compartiment vide et je sortis mon cahier de mon sac. Il s'agissait là du cahier que ma mère m'avait offert lorsque j'avais commencé à m'intéresser à la poésie, quelques années plus tôt. Je le gardais toujours avec moi (plus pour sa valeur sentimentale que pour son utilité) et je commençai à rédiger une lettre d'une main tremblante à cause du mouvement du train, qui avait finit par démarrer.

« Salut Fred, c'est Erin.

Je sais que je ne t'écris jamais de lettre, d'habitude, mais j'ai croisé Hermione tout à l'heure. Elle m'a dit que tes frères, ta sœur et toi étiez rentrés plus tôt chez vous. J'ai été tellement malade cette semaine que je n'ai pas remarqué votre départ... Cette fièvre, j'te jure. Je veux juste m'assurer que tout va bien. Par les temps qui courent, on n'est plus sûr de rien. Donne-moi rapidement de tes nouvelles, je m'inquiète pour mon ami.

Sincèrement,

Erin. »

J'ouvris la cage de mon petit hibou, Travis, et je nouai la feuille maladroitement pliée et scellée à sa patte. J'ouvris la fenêtre du compartiment et l'oiseau s'empressa de partir délivrer son chargement. Vu son enthousiasme, il devait être content d'effectuer un trajet autre que celui qui menait chez moi. Une fois la lettre envoyée, je me plongeai dans la lecture d'Alice au Pays des Merveilles pour me détendre, mais ça ne fonctionna pas. Mes pensées ne cessaient de se tourner vers Fred et la raison de son départ précipité. Comme, en plus, je savais que sa famille était mêlée de très près à l'Ordre du Phénix, je m'imaginais les pires scénarii possibles. Et si sa famille avait été kidnappée ? Et si son départ était en fait lui-même un kidnapping ? Sa famille était-elle en danger de mort ? Ou pire : était-elle déjà morte ? Je paniquais de plus en plus, et ma mère s'en rendit vite compte, en me récupérant à la gare. J'étais assise à côté d'elle, sur le siège passager de notre pick-up, et je n'arrêtais pas de changer de station de radio. La plupart des postes diffusaient soit les Red Hot Chili Peppers, soit les chansons d'Elton John. J'adorais les deux, mais je ne pouvais pas m'empêcher de les zapper. Ma mère finit par couper complètement l'autoradio et me regarda autant que possible tout en se concentrant sur la route.

- Alors, tu vas me dire ce qui se passe ?

- Tu sais, Fred, mon ami ?

- Ah oui, un des deux rouquins, c'est ça ?

- Oui. Il est rentré chez lui plus tôt, et je suis inquiète pour sa famille. Il est possible qu'elle soit confrontée à de gros problèmes. Je ne vois pas pour quelle autre raison ils seraient tous rentrés chez eux.

- Qui ça, tous ?

- Fred, ses deux frères et sa sœur.

- Ah. Envoie-lui simplement une lettre, non ?

- C'est déjà fait... Je ne sais pas quand j'aurai une réponse.

- Ne t'inquiète pas de trop, ma puce, me rassura-t-elle en me frottant brièvement le genou. Et donc, ce Fred, c'est un simple ami ?

- C'est ce que je t'ai dit.

- Ne sois pas sur la défensive comme ça, voyons ! Tu l'apprécies ?

- C'est mon ami, donc oui.

- Je trouve que tu insistes un peu trop sur le terme « ami » pour être tout à fait honnête.

- N'importe quoi.

- Si tu le dis.

Décidément, Hermione n'était pas la seule à vouloir me questionner à propos de Fred, aujourd'hui. Maman se gara enfin dans l'allée qui menait à notre garage, et elle me tendit les clefs pour que j'aille ouvrir. Je soulevai la porte du garage et je rentrai à la maison, me dirigeant immédiatement vers ma chambre. Je posai ma valise au pied de mon lit et puis je m'allongeai un peu.

***

La réponse de Fred fut étonnamment rapide, et il me rassura quant à sa situation. Son père avait bel et bien été blessé, mais il préférait m'expliquer ça autrement que dans une lettre. J'hésitai longtemps avant de me décider à l'inviter ici, chez moi. Bizarrement, ce fut la plus rapide de ses lettres. Ainsi, un peu avant la rentrée, Fred débarqua chez moi. J'avais, la semaine précédente, de nouveau échafaudé plusieurs théories farfelues sur ce qu'il devait me raconter, mais il s'avéra qu'aucune n'était correcte. J'avais conseillé à Fred de transplaner directement dans ma maison. J'avais joint une photo de notre buanderie à une de mes lettres en plus de mon adresse, afin qu'il n'éprouve aucune difficulté à se représenter l'endroit. Il arriva dix minutes en avance, si bien que je fus avertie de son arrivée lorsque ma mère poussa un cri de surprise. Je courus vers elle, les cheveux toujours retenus dans le chignon avec lequel j'avais fait le ménage, et je trouvai, dans notre buanderie, une mère avec un cœur battant un peu trop vite, une manne de linge sale renversée devant notre machine à laver, et un Fred Weasley qui essayait de rassurer ma mère tant bien que mal. Je commençai à rire et ça les vexa tous les deux, alors j'invitai Fred à me suivre à l'étage. Il me suivit sans un mot jusqu'à être seul avec moi dans ma chambre. Avant même de me dire bonjour, il m'embrassa tendrement, en posant ses mains sur mes joues. Je secouai la tête et le poussai à tout m'expliquer.

- Allez, je me suis inquiétée pendant une semaine alors maintenant, tu t'expliques.

- Tu t'es inquiétée pour moi ? demanda-t-il avec un sourire malicieux.

- Pour toi et ta famille, idiot. Alors ?

- Mon père s'est fait attaquer, commença-t-il, le visage assombri et plus sérieux que d'habitude. Au Minsitère, par un...serpent.

Je portai une main à ma bouche. Si c'était arrivé au père de Fred sur son lieu de travail, ça signifiait peut-être que ça aurait tout aussi bien pu arriver au mien. J'étais déjà bien conscience du danger qui rôdait, mais il n'avait jamais été aussi réel. En plus, j'avais déjà rencontré Mr. Weasley, et c'était un homme très sympathique qui ne méritait vraiment pas ça.

- Comment il va, maintenant ?

- Mieux, il s'est rétabli, en partie...surtout grâce à Harry.

- Hein ?

- Je n'ai pas tout compris... Mais Harry a, pour ainsi dire, rêvé de mon père en train de se faire attaquer. C'est comme ça qu'on a pu envoyer quelqu'un le chercher à temps. Quelques minutes de plus, et il aurait pu...

Sa voix s'éteignit, sûrement car ces mots étaient trop difficiles à prononcer. Je m'approchai doucement de lui et le serrai dans mes bras. Pour une fois, j'avais en face de moi le Fred effrayé, inquiet et soucieux du bien-être de sa famille. Ce Fred était si différent que tout le monde croyait connaître, à l'école... J'embrassai tendrement sa joue.

- Erin ?

- Oui ?

- Est-ce que ça te dérange si je reste ici, cette nuit ? Je dormirai par terre s'il le faut, mais la maison est pleine de monde et là, j'ai besoin...

- C'est d'accord. Tu ne me déranges absolument pas.

- Merci.

- Sauf si tu ronfles.

Il rigola faiblement, alors je me considérai satisfaite de ma démarche. J'avertis ma mère et, même si elle ne croyait pas à cette histoire d'amitié, elle estimait que j'étais une jeune femme responsable, maintenant que j'étais majeure aux yeux des sorciers, et que j'avais le droit d'accueillir un ami dans ma chambre sans qu'il y ait le moindre sous-entendu, même si elle travaillait de nuit aux urgences de l'hôpital. C'était long, mais c'était exactement ce qu'elle avait dit, je vous jure. Alors, cette nuit-là, Fred Weasley a dormi chez moi. Et cette nuit-là, tout a dérapé.

__________
Bonsoir (bonne nuit même)!

Je suis désolée de poster si tard, mais je viens d'écrire ce chapitre d'une traite... J'espère qu'il vous plaît!

Désormais, je vais essayer que le média de chaque chapitre aie (ou "ait"? C'est LE verbe que je ne sais pas conjuguer. AAAARGH) un rapport avec ce qu'il raconte, alors voilàààà (ici c'est plutôt obvious je pense, puisque notre petite Erin s'inquiète pour baby Freddie).

Dites-moi tout ce que vous pensez dans les commentaires!

Kissouilles

-Cxlxnx13 ***

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