04 : tell me
ELLE
Ses mains, de plus en plus audacieuses, s'aventuraient sur mes hanches et me pressaient contre lui. J'ai continué de l'embrasser tout en le poussant doucement en arrière jusqu'à ce que ses jambes se heurtent au fauteuil, puis, d'une pression de mes mains sur son torse, je l'ai forcé à s'y asseoir. J'ai rejeté mes cheveux en arrière, je lui ai souri de la manière la plus espiègle qui soit, puis je me suis assise sur ses genoux. J'ai à nouveau capturé ses lèvres, mais il a décidé de délaisser les miennes. Il a ramené mes cheveux sur le côté et, une fois la peau de mon cou dégagée, il l'a parsemée de très légers baisers. Ils se sont faits plus pressants, les caresses sont devenues des mordillements, et je me suis laissée aller, soupirant légèrement. Je me rendais compte que tout ça allait déjà trop loin, mais je devais bien l'avouer : ce n'était pas du tout déplaisant. Lorsque j'ai laissé échapper un autre soupir, j'ai senti la bouche de Fred sourire contre mon cou, ce qui m'a fait frissonner. Il s'en est aperçu, et ça semblait le rendre fier.
- Je te fais autant d'effet que ça, Erin ?
- Ouais, mais seulement quand tu te tais, Weasley.
Il a cessé tout mouvement puis m'a regardée, choqué. Fred Weasley n'avait pas l'habitude d'être ainsi pris de court, et c'était bien là ce que je trouvais amusant. J'ai éclaté de rire.
- C'est bon, je plaisantais.
Je me suis relevée et me suis assise dans le fauteuil d'en face, comme si rien ne s'était passé. Heureusement, d'ailleurs, car Lee Jordan est descendu dans la salle commune juste à ce moment-là.
- J'interromps quelque chose, peut-être ?
Le ton du commentateur préféré des Gryffondor était étrangement sec. Après tout, mes éclats de rire l'avaient sûrement réveillé.
- Pas du tout, Fred et moi étions juste en train de rigoler un peu. J'étais sur le point de monter me coucher. D'ailleurs, ai-je ajouté en me tournant vers le rouquin, essaie de terminer le livre assez vite, j'aimerais bien le relire.
Il a hoché la tête et j'ai poliment souri à Lee avant de gravir les marches qui menaient à mon dortoir. Il a pris place dans le fauteuil que je venais de quitter, et moi, je suis montée me coucher. Dans mon lit, j'ai encore longtemps ruminé ce qui venait tout juste de se produire. Qu'avais-je donc en tête ? J'étais bien placée, en tant qu'amie des jumeaux, pour savoir qu'on ne jouait pas avec Fred Weasley. Non, c'était plutôt lui qui jouait avec le cur des filles. Mais j'avais l'habitude, moi, de ne pas me laisser faire, et j'étais celle qui avait le contrôle. Du moins, je l'espérais. J'avais seulement peur de m'ennuyer. Allions-nous en rester là ? Ou bien cela se reproduirait-il ? Cette nuit--là, mon sommeil fut plus agité que d'habitude, et je refusais de croire que c'était à cause de Fred, puisque cela me paraissait tout à fait improbable. À table, au petit-déjeuner, j'étais assise entre Angelina et Alicia, ce qui s'avérait être une vraie pénitence. Angelina racontait à qui voulait bien l'entendre que Fred était le plus merveilleux des petits amis, et je n'ai pas pu m'empêcher de laisser échapper un gloussement. Cela m'attira les foudres d'Alicia, énervée que j'ose interrompre son amie dans son récit amoureux.
- On peut savoir ce qui te fait rire, Erin ? s'est irritée Angelina.
- Toi.
- Wow, au moins ça a le mérite d'être clair. (Apparemment, j'avais déstabilisé cette pauvre petite chose.) Et, euh... Pourquoi ?
- Tu es toujours si sûre de toi, Angie. C'est ça qui est drôle.
Et je me suis levée, la laissant là avec des points d'interrogations plein la tête. Je me suis dirigée vers la bibliothèque, mais une main sortie d'un placard m'a retenu le bras. J'ai failli tomber à la renverse, mais j'ai ri en voyant à qui j'avais affaire.
- Qu'est-ce que tu veux ? lui ai-je demandé.
- Je ne sais pas... Une distraction, j'imagine. Viens.
- Tu aimes toujours les espaces réduits, à ce que je vois, lui ai-je fait remarquer en le suivant dans le placard.
Il n'a pas répondu, mais il m'a plaquée au mur. Oh, ne vous imaginez rien de violent, ce pauvre Drago Malefoy pouvait être très doux quand il le voulait. Mais moi, je n'étais pas d'humeur, alors je l'ai repoussé doucement.
- Pas maintenant, Malefoy.
- Mais la dernière fois...
- Oui, je sais. Mais là, j'ai autre chose à l'esprit, OK ?
J'avais employé un ton ferme, et je savais très bien que le Serpentard n'avait pas l'habitude qu'on s'adresse à lui de cette façon. J'ai haussé les épaules et je suis sortie du placard, mais il m'a suivie dans le couloir. Je me suis retournée pour lui demander de me lâcher la grappe, mais il m'a interrompue en me serrant le poignet si fort que j'en ai eu mal.
- Lâche-moi.
- T'as qu'à aller retrouver ce qui te trottine dans la tête, dans ce cas. T'es vraiment qu'une traînée. Ils ont tous raison de penser ça.
Il m'a lâchée, et je l'ai regardé s'éloigner. Je me suis appuyée contre le mur et me suis laissée glisser au sol. Penser que le couloir serait désert à cette heure-ci était une erreur, apparemment, puisque quelqu'un s'est assis à côté de moi. J'ai relevé la tête, prête à envoyer des éclairs, mais le rouquin qui me regardait, soucieux, m'en a dissuadée. Je n'ai compris que je pleurais que quand Fred a essuyé une des larmes qui striaient mes joues, et j'ai détourné le regard, embarrassée.
- J'ai entendu. Il n'avait pas le droit de te dire ça, c'est...
- ...la stricte vérité, Fred. Malefoy a raison. Comme tout le monde.
- Mais...
- Je sais bien que tu as entendu toutes ces rumeurs, toi aussi. Pas la peine de dire le contraire.
Fred a soupiré, s'est levé et m'a tendu la main. J'ai froncé les sourcils et hésité un instant avant de l'attraper et de le laisser me hisser sur mes pieds. Il m'a entraînée dans la direction d'un lieu que je ne connaissais que trop bien. Après avoir gravi les marches de la tour d'astronomie, je me suis appuyée contre la rambarde et j'ai admiré les paysages de Poudlard et ses alentours, baignés dans la lueur matinale. J'ai respiré à plein poumons. Cet endroit était de loin mon préféré. En effet, c'était le seul où j'étais toujours certaine de ne pas être dérangée, car peu de monde s'y aventurait. J'ignore totalement par quel hasard il a su...
- Fred ?
- Hm ?
- Pourquoi tu m'as emmenée ici ?
- Parce que je sais que tu aimes beaucoup cette tour. Et tu n'allais pas bien, alors euh...
- Je vais très bien.
- Ce n'est pas vrai.
Ce fut mon tour de soupirer. Je me suis écartée du rempart qui nous séparait du vide et je me suis assise à même le sol, invitant Fred, d'un geste de la main, à en faire de même.
- On va jouer carte sur table, Fred. Je vais mettre au clair avec toi tous ces bruits de couloir qui circulent. Certains sont faux, mais d'autres sont vrais. Je ne suis pas une sainte, loin de là.
- Je sais, mais...
- Il n'y a pas de mais qui tienne. Je sais très bien que toi non plus, tu n'en es pas un. Mais le fait que je sois une fille fait de moi une traînée, et de toi un tombeur. Alors, tu me donnes un nom, et je t'en donne un.
- Je ne te suis pas.
- Dis-moi le nom d'une fille que tu as mise dans ton lit, puis je ferai pareil.
- Oh, très bien. Euh...Bon, je me lance. Katie Bell.
- Sérieux ? Hm. Assez décevant. À mon tour alors. Théodore Nott.
Il a haussé un sourcil et j'ai haussé les épaules.
- Quoi ? C'est un peu de sa faute, toutes ces rumeurs infondées. À toi.
- Alicia Spinnet.
Incroyable. Je me demande si Angelina est au courant. Certainement pas.
- Drago Malefoy.
- Son nom à lui ne compte pas, puisque je le savais déjà grâce à votre conversation.
- Tu as raison... Anthony Goldstein.
- Wow, tu fais dans les plus jeunes, toi. OK. Angelina.
- Pas étonnant, c'est ta petite amie. Le dernier est... Enfin...
J'étais légèrement mal à l'aise, étant donné qu'il s'agissait de Cédric Diggory. Même si ça avait duré une seule nuit, ce qui s'était passé l'année dernière était encore tout frais.
- Cédric.
Fred est resté silencieux un instant, puis il a pressé sa main contre la mienne. Cédric était resté mon ami, et le perdre avait été une dure épreuve. Mais bon, la vie continuait.
- C'est ton tour, dis-je en dégageant ma main.
- C'est tout.
- Ah ?
- Et oui. Maintenant, viens là.
Il m'ouvrit ses bras comme pour m'enlacer. Je l'ai regardé, perplexe, mais j'ai fini par céder et par m'allonger contre lui. Après tout, le sol était moins confortable que son pull.
- Les cours commencent bientôt, ai-je dit. On ferait mieux d'y aller.
- Ce serait raisonnable, en effet.
- Mais tu sais quoi, Fred Weasley ? Je ne suis pas raisonnable.
- Erin O'Brown...a-t-il commencé avec un sourire en coin tout à fait charmant. Je n'en attendais pas moins de toi.
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