7. Confrontation

Damon

Arrivé chez moi, j'ai hésité à envoyer un message à Harley mais je me suis finalement retenu, elle était certainement en train de se reposer. Je n'avais toujours pas compris sa réaction, mais elle paraissait vraiment bouleversée, et je ne voulais pas insister.

Je consultai mon téléphone et les comptes Insta de mes potes, ma distraction favorite après une grosse soirée mouvementée au café. Avec Aaron, on avait créé un groupe qui regroupait tous les anciens trafiquants du réseau de cet enfoiré de Kyle, un des gérants du trafic de drogues. Aujourd'hui, tous ceux qui travaillent avec moi au café, à part Oliver et Harley, avaient bossé à mes côtés à Sydney lorsque je pratiquais le Go Fast. Un putain de mafieux, hein ? Je regrettais, mais tellement.

Plus jeune, aux alentours de mes quinze ans, j'avais choisi d'abandonner mes parents. Je voyais très bien qu'ils ne me supportaient plus à cause de mes conneries au collège, « entre les vols et les violences envers ses camarades...» De là, j'ai commencé à fumer, et les conneries se sont multipliées avec Aaron que je connaissais depuis des décennies. De son côté, c'était d'ailleurs une merde infinie : ses parents se sont séparés quand il avait neuf ans, et aujourd'hui il n'a jamais eu aucune nouvelle de son père. Il s'était lui aussi perdu dans la drogue et m'avait suivi avec ma sœur. Oh, sœurette..

Ma petite sœur, Ava, avec qui j'étais extrêmement proche, était mon unique raison de vivre. Elle avait pris la mauvaise décision de me suivre parce que, cette fois-ci, nos parents n'acceptaient pas sa bisexualité et son look trop gothique. J'étais leur honte, leur erreur, et leur seul espoir était devenu mon ombre.
Je regrettais tant de choses. Les choix que j'avais faits, les personnes que j'avais blessées, et surtout la perte de ma sœur. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à elle, à ce qu'elle aurait pu devenir si elle avait eu un soutien différent. Mais les regrets ne changent rien, ils ne font qu'alourdir le fardeau que je porte déjà. Putain, ce foutu groupe Insta me rappelait tout mon passé à Sydney.

Flash Back

La nuit était noire et orageuse. J'étais au volant, fou de rage, les mains ensanglantées et la colère brûlait dans mes veines. Je venais de butter des membres du réseau, mais je voulais surtout la tête de ce connard de Kyle. Ils voulaient envoyer les drogues vers les USA dans de trop grands États pour le pognon. Mais c'était hors de question, on pourrait se faire attraper et finir en taule. Et franchement après tous les efforts que nous avions fournis avec ce foutu gang je ne pouvais guère risquer ma vie et entraîner dans ma chute, ma petite sœur. J'en avais marre de tout ça, tellement marre putain. Je voulais fuir, échapper à la vie maudite que j'avais construite. Mais il y avait Ava. Ma seule et unique lumière restante. Je faisais tout ça pour elle, je vivais pour elle, je me maudissais toujours d'avoir été avec une salope nommée Neslie, mais je ne voulais pas déconner plus encore..pour elle. Je lui avais promis il y a quelques temps, après qu'elle m'ait suivi ici, abandonnant nos parents, que nous irions vivre plus paisiblement au Massachusetts, à Boston, une fois que tout ça serait fini. C'était notre seul espoir. Aaron s'était déjà occupé des billets. Il n'y avait plus qu'à sortir de ce putain merdier et de récupérer l'argent.

Ava

Je fus obligée de sortir du QG pour rejoindre mon frère. Il ne devait pas sombrer encore. J'ai entendu des rumeurs qui rodaient dans le quartier : apparemment Dam se serait battu avec Kyle et d'autres membres du réseau sur un malentendu concernant le transport des drogues vers les USA. Je sais qu'il m'a dit de ne pas quitter le QG avant son retour, mais c'était trop. J'en avais marre de l'attendre, et je craignais tout le temps de le perdre à tout moment..et sans lui, j'étais vraiment foutue. Je l'avais choisi lui plutôt que mes parents, j'avais abandonné les études pour aider mon frère, parce que oui, nous avions toujours été proches, et vivre loin de lui m'étais juste impossible.
J'ai presque dix-sept ans, et je m'apprête à conduire le pick-up noir que mon frère m'avait offert. Ouais, j'ai pas mon permis, mais il m'a appris, et j'apprends vite. Et il le savait. Ensemble, nous formions un duo d'enfer.
Je démarrai et activai sa localisation, dix minutes, il n'était pas très loin c'était déjà ça. J'inspectai mon reflet dans le rétroviseur et m'ajoutai mon rouge à lèvre noir, à sorti à ma coloration de cheveux noire, avec des mèches rouges. Une vraie glauque. J'ai toujours aimé le noir, c'était à la fois sexy et monstrueux.
Je sursautai soudain quand j'entendis un bruit sourd, le moteur rugissant à l'approche. Avant même que je n'eus le temps de réagir, une voiture surgit hors de l'obscurité à une vitesse complètement folle et rentra dans mon pick-up. Je fus projetée au sol avec une violence inouïe, mon corps se contorsionnant dans l'ombre. Je n'entendais plus rien. Je ne voyais plus rien. La voiture était au sol. Et moi emportée avec.

Damon

Je m'arrêtai brusquement et courut vers la scène repérant un pick-up. Noir. Mon cœur rata un battement en voyant une jeune fille vêtue de noir au sol, le corps en sang. Putain non. Ava était étendue et inconsciente. Non.non.non.non.non. PAS TOI AVA NOON. Mon cœur se serra avec une douleur indicible.

— Ava ! Non, non ! criai-je de toutes mes tripes. Je la pris dans mes bras, les larmes coulaient sur mes joues sans jamais s'arrêter, je m'en foutais. Pas toi. Pas si proche du but. Ava pourquoi !?

Le conducteur qu'il l'avait sûrement percutait sortit en courant, nous laissant seuls. Je n'avais ni la force ni le courage de le rattraper. Je criai. J'hurlai. Je pleurai. Et je criai encore.

Pourquoi, Ava ? Pourquoi ? Je t'avais demandé de rester, murmurai-je la voix brisée par la douleur.

Je t'avais promis que rien ne t'arriverait et qu'on s'en irait d'ici.
Les sirènes de police retentirent à l'horizon, mais c'était déjà trop tard. Ava, la guerrière qui n'aurait jamais du mettre un pied dans mon monde venait de perdre la vie par ma faute. Elle venait de partir, emportant avec elle ses espoirs et ses rêves. Je ne me le pardonnerai jamais. Je suis tellement, tellement, désolé Ava. Désolé pour tout. De t'avoir entraîné ici. Et tout le reste. Je t'ai privé de ta jeunesse, de ton adolescence. Putain. Je veux mourir maintenant. Avec toi. On serait dans le beau cimetière de Sydney comme tu me l'avais auparavant suggéré. Je fus frappé par ce souvenir qui me donna la chair de poule et tous plein de frissons.

« Dam. Si je meurs un jour, et si t'es encore là, tu me promets de m'enterrer dans le joli cimetière de Sydney et de m'emmener des fleurs noires ou moisies ? » Elle n'avait pas peur de la mort, non, loin de là. Oh. Ava. Je t'aime. Je t'aime tellement. Et je regrette tout le temps ce merdier dans lequel tu as pénétré. Je me battrai tous les jours pour toi. Et je réaliserai tout ce dont tu avais rêvé, arrivés à Boston un jour.

« Dam. Si on s'en sort, t'es chaud on ouvre un joli café-resto pour nous mettre de l'argent de côté. Ah oui et on oubliera pas le décor bien glauque hein : je veux des guirlandes noires parout et que du rock. N'oublie pas, surtout pour être en accord avec le lieu, tu devras te tatouer tout ton bras gauche, obliger les serveuses à porter du noir..» Je la regardai, apaisée derrière tout ce chaos. Je pris sa bague noire et la mis à mon index. Oh Ava. Que vais-je devenir sans toi ? Et tes blagues ? Ton esprit tellement dark et décalé ? Oui. Je l'ouvrirai ce café-bar-resto et tout ce que tu veux avec. Je me tatourai le bras gauche, et je me ferai écrire ton initial.Tu seras toujours là, en moi. Putain.
Je l'embrassai. Je t'aime, lui murmurai-je une dernière fois à l'oreille.

Le silence qui suivit fut pesant, empli de regrets et de la culpabilité d'un frère incapable de sauver celle qu'il aimait tant.

Présent - Le lendemain

Damon

Il était presque 10 heures et dans quelques minutes je serai au travail. Je me prépare psychologiquement à un monde pas possible, même si aujourd'hui nous sommes lundi. J'enfile ma chemise noire ainsi que mon pantalon sombre. Un rapide regard dans la glace et je file prendre mes clés de voiture.

Arrivé au café, je repère les filles qui ont déjà commencé à bosser. Il n'y a pas grand monde pour l'instant, mais d'ici midi, ce sera une autre histoire. Je balaye rapidement le café, mais je ne remarque pas Harley. Peut-être qu'elle arriverait en début d'après-midi comme je lui avais suggéré ?

J'avance et les salue. Je longe ensuite le couloir pour déposer mes affaires dans la salle de repos et c'est là que je vois Carter...avec Harley !? Ils semblaient en pleine discussion et celui-ci la bouffe un peu trop du regard. Mmh, et qu'est-ce que j'en avais à faire ? Nous n'avons pas parlé du baiser et c'était mieux ainsi.

Oh, salut Dam, me fit Carter.
Je le dévisage, puis regarde rapidement Harley. Elle avait l'air mieux, ou alors son maquillage cachait parfaitement ce qu'elle éprouvait réellement. La tenue lui allait tellement bien putain.
Affreusement sexy.

— Damon ? Carter m'arracha de ma contemplation un peu trop tardive et je finis enfin par le saluer. Puis Harley.

— Bon, je vais y retourner Harley. Si tu as besoin de quoique ce soit, tu m'appelles.

Carter mime à ses mots son téléphone à l'oreille. Comme ça, il avait même obtenu son numéro..ou son Snap ? Carter n'était pas du genre à draguer les nanas mais plus à les faire sauter sévèrement au lit. Mais nous savions tous ici qu'Isa était dingue de lui. Apparemment, c'est une autre qui lui a tapé dans l'œil, on dirait bien.

— Mmh, je vais y retourner aussi. Merci encore pour...hier Damon.

Je la regarde et lui fais comprendre que ce n'était pas grand-chose mais que c'était surtout totalement normal. Elle tourne les talons et disparaît dans le couloir. Arrête de mater Dam. Elle était d'ailleurs la seule à m'appeler par mon nom complet et j'avoue que ça me fait un peu bizarre. Cela me rappelait cruellement mes enfoirés de parents.

Ava, j'aurais tellement aimé que tu sois là, à mes côtés dans ce café. Il est pour toi, et à chaque fois que je le balaye des yeux, l'ambiance me rappelle ta belle personne, partie bien trop tôt. Je caresse doucement sa bague, à présent à mon index... Mais hélas, personne ne pourra la faire revenir.

Harley

— Et cela vous fera un total de 18 dollars, s'il vous plaît. Merci.

Ce matin, j'étais au comptoir et, depuis une bonne heure, j'avais enchaîné pas mal d'additions. J'avais décidé de venir tôt après l'épisode d'hier, parce que je savais qu'en arrivant trop tard, on me poserait sans doute beaucoup de questions, et je n'avais franchement aucune envie d'en parler. Même pas aux filles. Certaines choses se devaient de rester secrètes. Elles avaient les leurs et j'avais les miennes. Je crois que je n'avais pas encore digéré le fait de revoir mon pire démon en chair et en os. Le pire dans tout cela, c'était qu'il connaissait Damon, et cette pensée me révulsait. Stephen. Comment se connaissaient-ils ? Depuis combien de temps ? Étaient-ils proches ? Damon savait-il à quel point Stephen était cruel et sans pitié ? Certainement pas. Mais moi, que savais-je vraiment de Damon ? Pas grand-chose, en effet.

— Harley, est-ce que ça te dérange d'échanger avec Carter et de t'occuper des commandes puis de les servir ? me demande Stella.

Je lui réponds que je n'y vois aucun inconvénient et je file m'occuper de la commande qui m'attend.

— Oh, Harley, ça va ? me demande Carter.

J'échangeais beaucoup avec lui ces derniers temps, et il était vraiment adorable. J'acquiesce, et il prend aussitôt ma place, me souhaitant bon courage.

J'avance dans le café et m'occupe de la table 04 où un homme attendait patiemment. Quand je fis volte-face et que je remarquai mon client, j'étais exaspérée. Encore lui.

— Quelle surprise ! Comment te portes-tu, ma jolie ? me lance-t-il.

Ce connard avait osé me demander comment j'allais alors qu'il m'avait brisée. Ma jolie. Il avait suffi de deux mots pour que l'année de mes dix-sept ans, à cette soirée resurgisse. Mais cela ne pouvait plus durer. Hier, Lily n'était pas rentrée, mais je lui avais expliqué par SMS ce qui s'était passé, et elle n'avait pas tardé à m'appeler. Elle m'avait vraiment conseillé de le dénoncer. De dénoncer ce qu'il m'avait fait subir. Selon elle, je n'étais certainement pas sa seule victime.

— Enfoiré, lançai-je pour toute réponse.

Il me scrutait du regard, comme s'il avait encore la même emprise qu'avant, le même pouvoir sur moi. Comme si je lui appartenais toujours. Ses prunelles étaient maudites, jouaient avec mes peurs et ravivaient mon passé. Elles me mettaient en garde, me rappelaient de ne pas jouer avec le feu et de les craindre. Stephen n'avait ni âme, ni cœur. Aucune empathie aucun regret, et aucune honte ne l'habitaient. Je me demandais s'il ressentait la moindre culpabilité, s'il se torturait chaque soir en pensant à ce qu'il avait fait à une fille, à une adolescente sur le point de devenir une femme. Mais non, il s'en moquait complètement, et je le savais. Cela me dégoûtait. Cet homme me dégoûtait. Quand je le voyais là, face à moi, je n'avais qu'une seule envie : lui hurler de dégager et de le gifler. Lui faire vivre le pire quart d'heure de sa vie, comme il l'avait si bien fait avec moi il y a deux ans.

— Ce n'est pas que je veuille te déranger dans ta contemplation. Mais pitié, arrête de me fixer ainsi, comme si j'étais un démon. Et si tu pouvais, ramène-moi plutôt un bon café chaud.

Oh, non, j'étais sur le point d'exploser, mais vraiment. Il jouait avec moi délibérément, et cela m'agaçait au plus haut point. Cette fois-ci, je comptais bien le remettre à sa place et éteindre ses fantasmes. Saisie par une colère incontrôlable, je laissai éclater ma voix, détachant bien chaque mot.

— Dans tes rêves. Tu m'entends ? Et personne ne me dit ce que je dois faire. Tu vas te barrer d'ici, et maintenant. Crois-moi, je n'hésiterai pas à hurler si tu tentes quoi que ce soit. Pire encore, je vais tout dire à Damon, et pourquoi pas à la police. Tu ne remettras plus jamais les pieds ici, peu importe si c'est ton pote. C'est clair ?

Il me regarda avec cet air faussement peureux, faussement blessé, puis éclata de rire.

— Harley, ma jolie, aurais-tu changé depuis la fois où je t'ai... fait plaisir ? Ou devrais-je dire, depuis la fois où tu as su si bien hurler. Crois-moi, je n'hésiterai pas à te rappeler cette petite scène. Et si tu oses aller te plaindre à la police, je ferai de ta vie un enfer. Tu n'as aucune preuve, et tout ça remonte à trop loin pour qu'ils s'en préoccupent. Ta plainte serait ignorée. Alors, ose me menacer encore une fois, et tu verras. Les actes ont parfois plus de répercussions que les paroles, n'est-ce pas ? Maintenant, ramène-moi mon café et cesse de me fixer ainsi. On pourrait commencer à se poser des questions... alors que je n'ai rien fait, ajouta-t-il d'un ton malicieux.

Il était mon pire cauchemar, mais je refusais de me laisser piétiner encore une fois. Comme il le disait si bien,« les actes ont parfois plus de répercussions que les paroles. » Je ferai des recherches sur lui, et peut-être que Lily avait raison : je n'étais probablement pas sa seule victime. Pour l'instant, je jouerai le jeu. Je lui ramènerai ce foutu café, et je m'occuperai du reste plus tard. Les ennuis, ça suffit pour le moment. Chaque chose en son temps si je ne voulais pas tout gâcher d'un coup. Je lui lançai un regard innocent avant de me diriger vers le bar.

— Harley, tout va bien ? me demande Stella, visiblement inquiète.

Alors, mon pire démon est là, assis à quelques mètres, dans ce bar. Je suis à deux doigts d'exploser, de le gifler, mais je me retiens. Il réapparaît soudainement dans ma vie, se plante devant moi et me demande de le servir, et par-dessus tout, il ose encore me faire du chantage. Oui, tout va absolument bien, Stella... si seulement tu savais !

— Oui, oui, ne t'inquiète pas, dis-je avec un sourire assuré.

Je ne savais pas si j'avais été convaincante, mais je récupère le café et me dirige vers l'enfer, où ce démon m'attend sûrement avec impatience pour me faire regretter mes paroles. Rah, je le déteste. J'ai vraiment besoin d'une grosse pause après ça, et je pense sérieusement à filer chez mes parents pour quelques jours, revoir mon satané de petit frère. Ils me manquent tous, terriblement.

J'arrive à sa table et lui tends le café. Je lui demande de régler tout de suite, histoire qu'il n'ait pas à faire l'aller-retour. Je ne voulais plus le recroiser, j'avais eu ma dose.

— Oh, que tu es mignonne quand tu obéis. Ça m'avait manqué, je t'avoue.

J'ai envie de le rembarrer, mais je me tais. Il sort de sa maudite poche de l'argent et me le tend avec un sourire triomphant. Je le hais.

— Et voilà, ma jolie. C'est si gentil de ta part de penser à mon confort, mais ta présence m'avait manqué, tu sais. Plus de temps avec toi n'aurait pas été de refus, mais bon, cela attendra une prochaine fois, hein. Tiens, et garde la monnaie.

J'évite tout contact avec ses mains sales, il me répugne. Je m'abstiens de tout commentaire, le salue ironiquement et m'éloigne. Je sais parfaitement qu'il me regarde, s'enflammant dans ses fantasmes dégoûtants. Mais il ne fallait surtout pas que je me laisse avoir.

Respire Harley, me souffle ma voix intérieure. Il ne restait plus que quelques heures à tenir.

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