Damon

Il y a une ambiance de folie par ici. Je n'ai absolument rien à faire là. Mais si je suis venu, c'est pour mon pote, Aaron. Il a toujours été là pour moi. Et il est d'ailleurs en train de draguer une nana blonde, aux yeux bleus, comme lui tiens.

Je croise son regard. Il a dû voir que j'étais en train de les observer. Mais ce n'est pas mon style. Il me fait signe de les rejoindre, mais je refuse. Au même moment, une fille me bouscule et me sort totalement de mes pensées. Je reviens alors à la réalité et c'est la cacophonie.

— Oh mon dieu ! Je suis tellement désolée, dans la précipitation et l'excitation, j'ai oublié que je n'étais pas toute seule ici. Pardon.

Elle me regarde si intensément que j'en perds mes mots mais je finis par articuler quelques mots.

— Ne t'en fais pas. Ce n'est rien.

Mais elle continue...

— Je suis vraiment désolée.

— Ce n'est rien, je t'assure, et puis tu ne m'as pas blessé !

Elle écarquille les yeux et me scrute du regard. C'était une brune, légèrement bronzée, aux yeux verts. Elle porte une robe rouge, plutôt moulante, qui mettait vachement en valeur sa petite poitrine. A craquer.
Mais qu'est-ce qu'il me prend...

Je la regarde. Elle hésite quelques instants mais on reste là, à se fixer. C'est elle qui prend la parole.

— Moi c'est Harley.

Elle me tend sa main. J'hésite une petite seconde.

— Damon.

Je m'en fous si j'ai l'air froid.
Elle me regarde avec des yeux ronds mais poursuit tout de même à mon plus grand étonnement.

— Tu as étudié dans ce lycée ?

Je la regarde, essayant de comprendre où elle voulait en venir. Elle essayait sans doute de se rattraper mais c'était peine perdue...mais je m'efforçais quand même de répondre.

— Non. Et je travaille déjà. Si je suis venu, c'est à cause de mon pote, Aaron, qui m'a obligé à mettre les pieds ici. J'ai accepté pour lui faire plaisir, parce que c'est très rare de me voir en boîte. Et pourtant, je me retrouve paumé au milieu d'une foule d'ados bourrés et un peu trop enthousiastes.

Elle m'écoute avec une telle attention que ça me déséquilibre totalement. Elle a longtemps fixé mes tatouages, ma bague et mon piercing dans ma bouche... ou plutôt accroché à ma langue.

— Oh je vois. Cela ne te plaît pas ?

— Sans plus.

Je la regarde et je vois très bien qu'elle ne s'arrêtera pas là. Ou peut-être que je me trompe.

— Tu veux boire quelque chose peut-être ?

Elle m'adresse un léger sourire, qui m'empêche de refuser.

— Mmh...OK, mais ne te force pas à te racheter à cause de cette mini bousculade. C'était rien.

Bouches bées, nous buvons rapidement notre bière pendant que les autres se pliaient aux paroles de la chanson en boucle : « I see who you are...you are my enemy. My enemy...»