17. Succomber

Harley

Nous pénétrons enfin dans son salon. Bien que les lieux ne me soient pas inconnus, il s'est écoulé un temps considérable depuis ma dernière visite ici. Il m'invite à le suivre et me murmure doucement :

— Tu veux boire quelque chose ?

Je secoue la tête en signe de négation, et nous montons à l'étage. Nous entrons rapidement dans sa chambre. Allions-nous dormir ensemble ? Oh mon Dieu, respire Harley. Je contourne la pièce, scrute ce qui m'entoure et essaie d'imaginer Damon seul ici. Mon regard se pose sur une photo accrochée au mur, qui semble quelque peu ancienne. On y voit une jeune fille aux cheveux noirs avec de discrètes mèches rouges, portant du rouge à lèvres noir, souriant aux côtés de Damon. À l'arrière-plan, une moto et un pick-up noir sont garés, et le ciel est d'un bleu éclatant. Qui était-elle ? Il ne m'avait jamais parlé de sa famille. Je saisis doucement la photo, me plongeant dans leur monde, où ils semblent tellement heureux. Mais un détail attire immédiatement mon attention : Damon n'a aucun tatouage ni la bague qu'il porte en permanence. Celle-ci est d'ailleurs au doigt de la jeune fille à côté. La voix de Damon brise le silence pesant :

— La fille que tu vois là, c'était ma sœur, Ava. Elle est morte.

Je crois que j'aurai aimé qui brise le silence autrement.

— Je.. je ne savais pas. Désolée.

Je m'approche doucement de lui, sa respiration est de plus en plus rapide, je pose doucement une main sur sa joue et pour toute réponse, il l'embrasse avec une telle douceur que j'en reste bouche bée.

— Assieds-toi sur le lit, m'ordonne-t-il.

Je m'exécuté sans broncher. Et il prend la parole :

— Comme tu le sais déjà, j'habitais autrefois en Australie, à Sydney plus précisément. Ma jeunesse n'a jamais été facile. J'étais constamment en train de faire des bêtises, que ce soit à l'école ou au collège, au point que mes parents n'en pouvaient plus. Au collège, j'ai rencontré Aaron, qui est devenu mon meilleur ami, mon frère, ainsi que Neslie et Kyle. Avec Ava, ma sœur, nous étions extrêmement proches : je l'aidais, elle m'aidait, et nous apprenions vite ensemble. C'était elle et moi contre le monde. Elle avait un style gothique, était rebelle et bisexuelle. D'ailleurs, nos parents n'ont jamais accepté sa bisexualité, même si elle avait aussi des attirances hétérosexuelles. À mes 14 ans, ne supportant plus l'horrible relation que j'entretenais avec nos parents, je suis parti. Ma sœur m'a suivi, bien sûr, tout comme Aaron, qui n'a lui aussi pas eu une enfance digne de ce nom, étant abandonné par son père dès son plus jeune âge.

Il respire rapidement, je sens qu'il s'emporte, revivant ces souvenirs douloureux. Je caresse doucement sa main et trace le contour de ses tatouages avec mes pouces pour l'encourager à continuer, mais je dis doucement :

— Tu... tu n'es pas obligé.

— Quelques années plus tard, Ava, Aaron et moi sommes rapidement devenus un trio inséparable. À 17 ans, après avoir rencontré Neslie et Kyle, ce dernier nous a parlé d'une opportunité qui pouvait nous rapporter beaucoup d'argent. Bien sûr, étant déjà dans la merde à cet âge, nous n'avons pas pu refuser, mais c'était la plus grande erreur de ma vie. Kyle nous a introduits dans un réseau, un gang, dont le but était simple : faire circuler de la drogue à travers le monde. Au fil du temps, nous avons vite appris les rouages, et je me suis rapproché, comme un idiot, de Neslie. Elle a été ma première en tout, mais comme tu le sais déjà, ce n'était pas réciproque. Les choses ont rapidement dégénéré. Nous pratiquions le Go fast, et quand je dis "nous", je parle de presque tous ceux que tu vois au café : Carter, Isa, Stella, Grace, Alden, Matthew, ainsi qu'Ava, Aaron, ta cousine, Kyle et moi-même. Je m'étais vite attaché à cette nouvelle amitié, et Carter était devenu mon bras droit. Mais un soir, tout a dérapé. Je me suis embrouillé avec ce connard de Kyle : il voulait envoyer de la drogue aux USA, mais plusieurs critères nous mettaient trop en danger, et j'ai refusé. Toute l'équipe était d'accord avec moi, sauf Neslie et son satané frère. Cette nuit-là, j'étais en colère, impuissant. C'était Kyle qui dirigeait tout, et ton père nous contactait à distance, surveillant de près les forces de l'ordre, puisque lui-même en faisait partie. Il était notre atout, si nous décidions de fuir aux USA. Ava n'était pas là ce soir-là, elle se trouvait au QG, mais s'est inquiétée en apprenant la dispute qui éclatait entre les membres du réseau et moi. Un putain de camion l'a percutée à quelques mètres de moi. Et ce soir-là, je l'ai perdue.

Putain de merde... Mon... MON PÈRE ?! C'est de cela que Neslie me parlait, n'est-ce pas ? C'est trop dur à encaisser. Il continue doucement :

— Je n'ai jamais supporté sa perte. Elle était tout ce qui me restait des Hansson. Elle était ma lumière chaque jour, avec son humour décalé et son esprit sombre. Et j'aimais ça. Je l'aimais vraiment. Depuis, je me suis renfermé sur moi-même. Je n'ai pas supporté cette douleur, alors je me suis enfui. J'ai quitté le réseau, tout. Aaron était déjà parti aux USA grâce à ton père, et je devais les rejoindre. Je comprends pourquoi ton père ne veut pas que tu t'approches de moi... Je suis un homme sombre, victime de son propre passé et de la perte de sa sœur unique. Je ne sais pas ce que tu penses de moi maintenant, si tu me vois comme un mafieux qui a trop consommé, mais sache que... je suis désolé que tu apprennes ce lourd passé sur moi. Mais cela fait partie de mon existence, que je remets souvent en question chaque jour... jusqu'à toi, je crois. D'abord, j'apprends que mon ennemie est ta cousine, que Kyle n'est autre que son enfoiré de frère, et que... ton père est celui qui nous a tirés de Sydney sans complication. Alors oui, je commence à croire que c'est trop de coïncidences pour que tout cela te tombe dessus subitement. Voilà... tu sais tout maintenant, Harley. Libre à toi de me fuir... je comprendrais.

« Jusqu'à toi », je crois que c'est le seul truc que j'ai retenu là tout de suite. Merde. Le fuir ? Mais il est fou. Pour toute réponse, j'écrase brusquement mes lèvres sur les siennes. Ma poitrine touche presque son torse mais il ne fait rien pour me tirer à lui. Comme s'il avait peur de a=ma réaction et hésitait. OK Harley, tu peux le faire. Tu vas le faire. Alors je franchis le pas. Je me blottis contre lui, mon nez pressé contre son tee-shirt blanc. J'inspire profondément son odeur et je l'entends prendre une longue bouffée d'oxygène, ses narines contre mes cheveux, caressant mon oreille.

Sa bouche commence enfin à se déplacer, lentement alors qu'il embrasse mon cou. Une fois, deux fois, trois fois. Mes bras se resserrent autour de son torse automatiquement, ma silhouette moulant à la perfection la sienne. Je voulais le calmer en agissant de la sorte, mais en réalité ça me calme à moi aussi et fait taire mes démons. La chaleur qui se dégage me réchauffe peu à peu. Sa bouche rejoint la mienne et sa langue commence à me caresser tandis qu'il commence à me mordiller ma lèvre inférieure. Mes doigts rejoignent ses cheveux et je me presse un peu plus contre lui.

Il me couche rapidement sur son lit, Damon, au-dessus de moi. Il embrasse mon visage, le sommet de ma tête, ma joue, mon cou. Il suçote ma peau, me tirant un long gémissement. C'est si bon. Je pourrais le laisser me donner du plaisir mais cette fois, je veux prendre les rênes, j'ai envie qu'il succombe avant moi.

Alors je le pousse sur le dos et il se laisse faire. Il tire son tee-shirt tandis que j'atteins l'objet de ma convoitise, à savoir sa ceinture. Sa main immobilise mes doigts impatients.

— Qu'est ce que tu fais, mon ange ?

Je passe ma main sur mes lèvres, sans lui répondre et poursuis ce que j'étais entrain de faire. Il relâche sa prise, attentif à mes moindres faits et gestes. J'aime ça. Quand j'atteins son calçons et découvre son érection proéminente, mon souffle se coupe. J'au besoin de le sentir sur ma langue. Je deviens folle putain. Ma langue titille le bout de son sexe et un violent juron sort de sa bouche tandis qu'il entortille ses doigts dans mes cheveux.

— T'as décidé de me rendre fou après ce que je t'ai confié ? me demande-t-il, le souffle court.

Pour toute réponse, mes lèvres s'entrouvrent et mon haleine brulante s'abat sur sa peau. Quand ma bouche se referme autour de sa queue, je gémis en frottant mes cuisses l'une contre l'autre tandis qu'un bruit sourd sort de la bouche de Damon. Le plaisir que cet acte me procure me choque presque. Allez Harley. Tu es forte. Je ne suis pas experte en fellation et j'ignorais que Damon serait aussi jouissif.

— Mon ange.. Oh oui.. Prends-moi plus fort.

Son ton en est tout un autre, j'aime ça, putain. Sa semi-supplice me tire un sourire mais je ne tarde pas à lui obéir. Je creuse un peu plus mes joues et l'engloutis comme je le peux, plus profondément.

***

Une demi-heure plus tard, je suis couchée sur lui, à plat ventre, nue. Mes seins sont collés à son torse et son pouce trace des ronds sur la peau tendre de mon dos. Et je ne tarde plus à trouver rapidement le sommeil dans ses bras.

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