10. Illusions
Damon
Je n'arrivais toujours pas à croire le terrible secret qu'Harley m'avait dévoilé il y a quelques minutes. Je crois que je commençais réellement à apprécier cette fille. Jamais je n'aurais imaginé qu'elle...Je ne parvenais même pas à le dire.
Mais cet enfoiré de Stephen allait le payer. Et cher. Je me fais la promesse de ne pas laisser passer ça, et cette fois, rien ne pourra m'arrêter. Dire que ce pédophile habitait juste à l'étage au-dessus... Moi qui avais envisagé d'inviter Harley chez moi un jour, je n'en étais plus si sûr. Si elle le découvrait là-haut, tous ses espoirs se briseraient.
Nous avions convenu de deux choses : la première, c'est qu'elle m'aiderait à en savoir plus sur l'apparition si soudaine de cette salope de Neslie. Décidément, notre monde n'est infesté que d'enfoirés. Jamais je n'aurais parié sur ce cher pédophile de Stephen. Je ne le verrai plus jamais de la même façon. Heureusement, nous n'étions pas réellement proches. Mais je connaissais quelqu'un qui...
Attends... Merde. Avant qu'Harley n'arrive pour travailler ici, Stephen venait souvent rendre visite à Camélia au café et même... lui claquait des bises tellement exagérées. Mais voyons, elle était sa soeur. Mais Camélia serait-elle elle aussi victime du même assaillant qu'Harley ? Cela expliquerait sa cruauté, et sa méchanceté ; elle se vengerait de son potentiel ennemi en détruisant tout le monde sur son passage. Si mes pensées s'avéraient justes, je pourrais non seulement aider Harley, mais aussi mettre Stephen en prison. Camélia pourrait nous fournir des preuves et... Serait-elle capable de dénoncer son unique frère ?
Je devais en savoir plus et me renseigner auprès de Cam. Je saurais la démasquer. Elle cachait vraiment bien son jeu : tout le monde la prend pour une garce arrogante, et j'en passe... Si elle était vraiment une victime de cet abruti, je crois qu'elle pourrait changer. Mais ce n'était qu'une théorie, une hypothèse. Je pouvais être complètement à côté de la plaque. Ils pouvaient être de simples amis, mais maintenant que je repensais à leur contact si soudain, à la manière dont ils se regardaient, on aurait pu juger qu'il la menaçait et qu'elle se laissait apprivoiser.
Je devais surveiller tout ça maintenant. Mais Harley avait été claire : je ne devais ni faire d'allusions, ni provoquer Stephen à propos de ce qu'il lui avait fait subir. Mais ne t'inquiète pas, Harley, je suis là et je te protégerai de ce salaud. Il sera puni et finira en enfer. Désormais, je serai beaucoup plus prudent avec mon entourage, que je ne connais peut-être pas si bien. Tout le monde masquait si bien son véritable visage. Les bâtards. Je veillerai sur Harley pour être sûr que cet enfoiré ne la menace plus, et ne l'approche plus, jamais.
Je descends de ma voiture, récupère les clés de mon appartement et monte rapidement les marches des escaliers.
— Oh pardon, Damon, s'exclame... Stephen.
— C'est rien, dis-moi, tu vas où comme ça ? Il est presque 22 heures.
Il me regarde, sans doute surpris par ma question. J'avais envie de lui cracher à la gueule, mais j'essayais de rester aussi neutre que possible pour qu'il ne remarque rien. Il savait que je bossais avec Harley.
— Waw, du calme, je suis pas un gamin. Je sortirai à minuit s'il le faut, tiens, dit-il en s'esclaffant. Non, sérieusement, mon pote, je vais voir ma sœurette.
Oh, il a mordu à l'hameçon, on dirait. Je réponds, feignant l'innocence.
— Oui, je sais, mais bon, y a des tarés qui roulent la nuit. Bon, allez, je suis crevé, va la rejoindre alors. Bonne soirée.
Ça me dégoûtait d'être aussi gentil, mais il venait peut-être de confirmer mes doutes : il voyait souvent Camélia, bien qu'ils n'habitent pas ensemble. C'était immonde, mais je le voyais parfaitement capable d'être violent avec sa sœur. Elle était sans doute à son goût. Bref, grâce à lui, je venais tout simplement de programmer le plan parfait. T'es mort, mon pote.
— Vas-y, bonne soirée à toi aussi, Damon. Ah, oui, et la nouvelle au café, elle se débrouille plutôt bien, pas vrai ?
Je m'efforçais de rester calme, de garder mon sang-froid, mais au fond de moi, je bouillonnais. J'avais envie de lui balancer mon poing dans sa sale gueule. Reste calme. Il avait peut-être deviné que je savais quelque chose sur lui, mais je devais rester calme.
— Ouais, t'as vu ça. Mais pourquoi l'autre jour Harley a paniqué quand elle t'a vu ? Tu la connais ?
Il semble réfléchir, et j'espérais sincèrement réussir à le piéger, mais de toute façon, je connaissais déjà la vérité et son profil. Ce gars n'était qu'un démon, une putain d'illusion.
— Non, je crois bien qu'elle a dû me confondre avec un autre, sans doute. C'est une bombe atomique, les hommes doivent facilement tomber dans ses bras. Bon, c'est pas que, mais je dois vraiment rejoindre Cam, là. À demain peut-être au café, Dam.
Je souris puis le salue. Putain, l'enfoiré. Il se permettait de parler d'elle comme ça, ouvertement. « Je dois vraiment la rejoindre là », a-t-il dit. Il se foutait vraiment de moi. C'était sa queue, hein, qui était impatiente. Dégoûtant, putain. On ne rejoint pas sa sœur aussi tard, elle avait sa vie. Peu importe, j'allais le suivre, et le démolir, mais doucement. Mon plan allait être machiavéliquement incroyable. Par contre il allait vraiment devoir arrêter de m'appeler « Dam ».
Je décide de le suivre discrètement avec ma moto, un engin que je n'avais encore jamais utilisé. C'était un cadeau d'Aaron et d'Isa, et avec mon casque, il ne pourrait jamais me reconnaître.
Sur la route, je repère facilement son pick-up blanc, mais la direction qu'il prend m'est totalement inconnue. Je le suis prudemment, et je remarque qu'il ralentit, certainement pour tourner. De loin, je le vois se garer, descendre de son pick-up et jeter un regard autour de lui avant de disparaître.
Putain, ce type est vraiment louche. Pourquoi est-ce qu'il a regardé autour de lui comme ça ? C'est encore plus flippant. Qu'est-ce que tu mijotes, le Pédo ? Je gare ma moto, descends, et garde mon casque sur la tête, au cas où. En découvrant le chemin qu'il avait emprunté, je me retrouve face à une masse de buissons. En les enjambant, je tombe, stupéfait, sur une énorme maison, dont une grande fenêtre est éclairée, mais les rideaux dissimulent tout.
Fait chier, c'est vraiment flippant. Je m'attends au pire maintenant. Ce type n'est pas net.
J'inspectais la maison de loin, faisais quelques pas, puis la prenais en photo ainsi que l'adresse. Je mourais d'envie de pénétrer à l'intérieur, mais qui me disait qu'il ne cachait pas un fusil dans sa cave ?
Je me rapprochais encore plus, doucement, et la fenêtre à côté de celle que j'avais aperçue en arrivant était entrouverte. Je n'allais tout de même pas entrer par là, si ? Je m'approchais de la fenêtre et, horrifié par ce que je venais de voir et entendre, je fis demi-tour.
(...)
— Ah, non, arrête, s'il te plaît, arrête ! Ne me touche pas, non, non...
Camélia.
Putain, je le savais, ce pédo ramenait donc ses victimes ici, cet enflure s'était bien investi. Je n'en croyais pas mes oreilles. Je prends mon téléphone et enregistre les gémissements plaintifs de Camélia. Putain l'enfoiré.
Même si Camélia n'était pas très appréciée et que ce n'était pas ma préférée, elle n'avait pas le droit de subir de tels actes de la part de son propre frère. Elle devait être constamment menacée et méprisée, pensais-je.
Je repars doucement puis rédige un message rapide à Harley pour lui faire découvrir ce que je venais de comprendre. Puis je regagne ma moto.
Merde, le groupe Insta, « +85 messages non lus de leur part. ». Ah oui, Neslie, je ne leur ai même pas parlé d'Harley, j'avais seulement prévenu Aaron après qu'elle m'ait quittée.
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