Chapitre 5 : Plus vous souriez, plus vous souffrez.

Eren :

- Bonjour maman ! M'exclamais-je joyeusement.

- Bonjour Eren, dit-elle en souriant.

Cette journée semble être parfaite. Il fait beau, la température est idéale.

Pendant que ma mère étendait le linge, je m'assis dans le hamac et m'amusais à écrire un poème. La scène qui se déroulait devant moi, m'inspirait. Les rayons de soleil et l'ombre du feuillage de l'arbre étaient posés sur le linge blanc et humide, le vent faisant virevolter les draps. Tout ça me donnait envie d'écrire un poème. C'est à ce moment là que les vers d'une poésie de Jacques Prévert me vinrent à l'esprit :

Si vous le regardez,
Si vous l'écoutez,
Il vous fait signe et rien personne
Ne peut vous empêcher d'aller vous asseoir près de lui.
Alors il vous regarde et sourit,
Et vous souffrez atrocement.
Et l'homme continue de sourire.
Et vous souriez du même sourire,
Exactement.
Plus vous souriez plus vous souffrez,
Atrocement.
Plus vous souffrez plus vous souriez,
Irrémédiablement.

Mon monde se changea en une fraction de secondes. Je voyais maintenant à travers les draps un homme assis sur un banc. Son sourire était angoissant, à la limite du pervers. Je pouvais voir à travers son regard sombre une envie de battre, de frapper, de faire du mal. La moitié de son visage était cachée par un chapeau; l'autre était intacte. Des marques de brûlures, encore vives, étaient parsemées le long de son cou.

- Alors Eren ? N'as-tu pas prié ce matin ? N'as-tu pas obéis au père Edwyn ?

J'étais bloqué, dans le sens propre. Mes mains étaient attachées aux pieds d'une chaise souillée par le temps. Plusieurs voix vinrent de chaques côtés m'appelant ou m'insultant de traître et de lâche.

L'homme me regardait toujours, son sourire grandissait. Mon souffle en fut coupé. Je n'arrivais plus à respirer. J'avais beau chercher ma respiration, mais rien. Tous mes efforts pour reprendre ce satané souffle étaient réduit à néant, envolés dans l'obscurité. Mes larmes s'envolèrent en même temps, flottant dans un ciel sombre et dépourvu de toutes formes d'humanité.

Mes paupières se fermèrent doucement ayant abandonné tout espoir de revivre. Mes pensées se perdirent dans les profondeurs d'une quelconque noirceur. Mon coeur battait de plus en plus lentement jusqu'à n'émettre plus aucuns éclats de vie. Ma dernière larme roula sur ma joue, la laissant sèche comme un désert.

Des hurlements ainsi que des mouvement de panique me firent ouvrir les yeux et reprendre connaissance. Des personnes s'activaient autour de moi, bougeant dans tous les sens.

Un des voix m'était familière. Elle était dur, froide comme de la glace. Mais elle avait un coté reposant et rassurant, c'était agréable.

- Eren ?

Celle-ci, était chaleureuse. Comme le soleil venant réchauffer une peau fraîche.

- Eren ? Tu es avec nous ?

Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais face à une jeune fille. Elle était petite, mince et blonde. Tous ça étaient accompagné d'une visage semblable à ceux des anges. Ses yeux aussi bleu que le ciel me faisaient voler dans un autre monde. Meilleur que celui-ci.

- Je m'appelle Christa, je suis le médecin de cette prison. Ravie de te connaître, dit-elle en souriant de toutes ses dents.

Je crois bien que c'est la seule qui sourit autant ici.

- Tu arrives à bouger ? Demanda Livaï doucement.

J'essayais de faire un geste simple, me redresser. J'essayais tant bien que mal à reposer mon dos contre un oreiller mais c'est comme si un immense poids reposé sur mon torse.

Elle me sourit de nouveau avant d'écrire quelque chose que son carnet et partit en me laissant seul avec Livaï.

Personne ne parlait, il n'y avait aucun bruit. Même pas celui d'une machine faisant un bruit énervant ou des oiseaux. D'ailleurs, juste à côté de moi il avait une fenêtre. Avec des barreaux évidemment.
Mais je pouvais voir le jour pour la première fois depuis un moment. Je sentais les rayons de soleil se poser sur mon avant-bras délicatement. Une légère sensation de chaleur parcourait mon bras et resta gravé dans mon esprit.

- C'est agréable, non ?

Je ne répondais pas. Non pas par flemme mais par incapacité. Je n'arrivais pas à émettre un seul son provenant de ma gorge. Ma réponse fut donc un léger sourire.

Livaï posa son regard sur moi, plutôt sur les longs bras fins recouvert de traits blancs. Il ouvrit légèrement la bouche comme si il voulait me dire quelque chose, mais il abandonna bien vite.
Je savais que ce que voulait dire Livaï était en rapport avec ses cicatrices. Cela se voyait dans son regard qu'il mourrait d'envie de me poser des questions, même les plus intimes.
Je ne me sentais pas vraiment près à lui répondre à ce genre de chose, mais quelque chose à l'intérieur de moi me poussait à lui répondre, à lui dire de poser ces questions. J'en mourrais d'envie qu'il me les pose.
Je posai donc mon regard sur lui, doucement. Il comprit vite que j'étais d'accord pour qu'il pose des questions.

- D'où viens-tu ? Demanda-t-il en premier.

Livaï voyait très bien que j'étais dans l'incapacité de lui répondre. Il s'absenta un court instant avant de me rapporter un verre d'eau et un calepin accompagné d'un crayon.
Je bu d'un seul coup l'eau. Ma gorge semblait s'éclaircir.

- Allemagne, répondis-je avec une voix rauque.

- J'aurais dû m'en douter. Et, qu'est ce que ça veut dire " Rette mir " ?

- Pourquoi ?

- Comme ça.

- Ça veut dire "sauve moi".

- Qui t'as fais du mal ?

Sa question me fit détourner le regard. Je ne m'attendais pas à cette question.

Merde Eren, empêche le de poser trop de questions, sinon il va tout savoir.

- Pourquoi tu poses cette question ?

- J-Je .. Désolé je ne voulais pas.

- Sors s'il te plait.

Il s'exécuta dans broncher. Livaï sorti de la pièce en laissant un pauvre regard vers moi.

Merde .. Merde !

- MERDE ! Hurlais-je dans l'infirmerie.

Je me levai brutalement, les poings serrés.
Je jetais par terre les premiers objets me passant sous la main. Les autres, je les balançais sur le mur.

Il pose trop de questions, cela va le conduire à sa perte. Tant pis.

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