So many mornings
❦
J'étais furieux.
Je broyais le papier de ma main et l'enfouis dans ma poche. C'était de sa faute, tout était de sa faute, on m'associait à lui à cause de lui.
J'avais horriblement honte, désormais on me voyait comme sa putain, et comme une rumeur ne venait jamais seule, j'étais pratiquement sûr que bien d'autres circulaient, qui étaient sans doute encore plus dégradantes les unes que les autres.
Une fois le cours de math fini, j'avais encore une heure de cours avant la récréation. Alors je ravalais mon venin que je comptais lui cracher, plus tard.
Le cours de coréen fut donc long, je regardais sans cesse l'heure, et Jimin semblait être inquiet pour moi. Il était vrai qu'habituellement, j'adorais les cours, notamment celui de coréen, parce que notre professeur, monsieur Bhuwakul, était vraiment drôle. Il se moquait sans cesse du fait que c'était un thaïlandais qui nous apprenait notre langue natale. Il était d'ailleurs ami avec monsieur Wang, notre prof de maths.
Que Jungkook s'était tapé selon les rumeurs.
Mais oui, comment avais-je pu oublier cela. Tout ce qu'il voulait au final, c'était coucher avec moi, ajouter mon prénom sur son tableau de chasse. Dans ce cas, je me ferais un plaisir de lui remettre les idées en place pendant la cour de récréation.
D'ailleurs, la sonnerie retentit.
Je rangeais précipitamment mes affaires et quitter la salle presque en courant sous le regard surpris de mes camarades.
Une fois dans la cour, je cherchais Jungkook, mais celui que je vis en premier était le mentholé, alors d'un pas déterminé, je m'approchais de lui.
«Où est Jungkook ?
-Bonjour. fit-il en levant les yeux au ciel.
-Où est Jungkook ?!»
Il me toisa du regard un instant, me détaillant avec mépris, et finit par souffler :
«Dérrière le lycée, comme d'habitude. »
Je ne le gratifiais même pas d'un merci, et démarrais aussitôt une énième course vers l'arrière du lycée.
En arrivant, je le trouvais, regardant le ciel avec un fin sourire sur le visage, une cigarette dans la bouche.
Trop furieux, je ne m'attardais même pas que sa beauté, j'arrivais presque en courant près de lui et plaquer le bout de papier sur ton torse, le faisant sursauter, avant de lui cracher :
«J'espère que t'es fier de toi ! Maintenant tout le monde me voit comme une catin !»
Interloqué, il se contenta d'éteindre sa cigarette avec ses doigts, et sa résistance à la douleur me surprit, puis il la coinça sur son oreille. Avec précaution, il saisit le papier et le déplia.
Je vis ses yeux parcourirent les deux uniques lignes et contre toute attente, il pouffa de rire et broya le papier avant de le ranger dans sa poche. Mes yeux devaient lui envoyer des éclairs, et avec haine, je le poussais légèrement avec mon index.
«Pourquoi tu ris ?! J'ai la réputation d'une putain et c'est tout ce que ça te fait ?!
-Honnêtement Taehyung, je m'en fous. »
Je m'étais préparé à toutes ses réponses possibles et tout ce que je pourrais répondre, sauf que cela me laissa perplexe ; je n'avais pas été mentalement préparé à de l'indifférence.
«Quoi ?
-Je ne te comprends plus aussi. D'abord, tu me prends en photo à mon insu.»
Il fit un pas, et je ne réussis pas à reculer. Ensuite je baissais la tête, les pommettes en feu à l'énumération de ce souvenir, mais ce fut de courte durée, puisqu'il saisit ma mâchoire et m'obligea à observer son regard perçant.
«Puis tu me cours après.
-Je voulais juste m'excuser... je tentais de me justifier.
-Ensuite tu m'invites à une soirée. »
Son pouce caressa habilement ma mâchoire et je ne sus détaché mon regard du sien alors même que sa prise devenait plus faible. Mais, c'était impossible, j'étais déjà noyé dans ses yeux noisettes.
«Et enfin nous dansons ensemble...
-C-C'est toi qui m'a proposé.... je pinçais mes lèvres.
-Tu as accepté, je me trompe ?»
Pour seule réponse, je déglutis, et il se rapprocha de moi une énième fois, alors que je ne l'imaginais pas plus près. Son torse se collait au mien.
«Tu es vu comme une putain pour certains, et alors ? Pourquoi t'attardes-tu sur l'avis des autres ?
-Tu ne comprends pas ! Si ça remonte aux oreilles de la direction, ils vont me virer !
-Es-tu une prostituée, comme ils le disent si bien ?»
Je coupais mon souffle à cette question, car l'idée même de l'être me répugnait.
«Bien sûr que non !
-Alors, ils n'auront jamais de preuves de cela et ne ferons rien. il m'offrit un sourire conciliant. Je suis homosexuel, mais discret, et ainsi ils me laissent tranquille. »
Il se pencha, ses lèvres frolêrent les miennes, et je fermais douloureusement les yeux en voyant que j'étais incapable de le repousser.
«Mais au fond, c'est à toi de choisir. Est-ce que tu veux continuer de me tourner autour comme tu le fais, ou couper court simplement parce que tu as peur de l'inconnu, que tu es lâche ?»
Je devais faire un choix.
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