Been running from it

Lorsque je posais mes yeux sur lui, il ne me remarqua pas. Du moins, si c'était le cas, il ne le montra pas, il continua de fixer la lune, qui, en cet instant, sembler être une vieille amie.

Mes yeux ne l'avaient pas quitté pendant plusieurs minutes, car il était bien trop magnifique pour que je détourne le regard. J'avais l'étrange impression, que quitter du regard une telle merveille serait un crime passable de décennies en prison.

Et il tourna son regard.

Ce fut un tout nouveau Jungkook que je découvris, le regard félin, les lèvres formant un délicat sourire en coin, tout chez lui semblait, en cet instant, puer l'arrogance. Il se montrait bien plus confiant, bien plus hautain, presque insolent. Avec le temps, je m'étais fait à l'idée que Jungkook n'ait peur de rien, ou du moins de pas grand chose, et le voir ainsi ne faisait que confirmer cette pensée, car en se tenant de cette manière, il avait l'aspect de quelqu'un sûr de lui, de quelqu'un d'invincible.

Mais Soyeon vint couper notre échange visuel, attirant mon regard lorsqu'elle se rapprocha de moi. Elle se pencha, faisant légèrement bouger ses cheveux, puis près de mon oreille, elle murmura.  J'entendais encore la musique de là où j'étais, elle était juste plus étouffée, mais je n'eus aucun mal à ouïr ce que me dit la blondinette, mais peut-être un peu plus à le consentir.

«Si tu veux lui sauter dessus, fais le dans une chambre. »

Évidemment, j'étais devenu une tomate tant mon visage était rouge, puis elle se redressa, me fit un clin d'œil et pénétra dans la maison de Yeji.

Je cligna des yeux pendant plusieurs secondes, ne mettant aucunement attendu à cela, et cela eut le don de faire pouffer de rire Jungkook.

Il était beau.

Mais cette réflexion mentale sembla être un déclic, car je fronçais les sourcils, et je m'en voulus aussitôt d'avoir eu ce genre de pensées envers un homme. Je m'en voulus encore plus lorsque je me rendis compte que ce n'était pas la première fois, que depuis quelques jours, il obsédait mes pensées.

C'était mal.

Alors je claquais ma langue contre mon palais, et entrais avec précipitation dans la luxueuse maison pour éviter de tomber dans la luxure, car c'était ce qui risquer de m'arriver si je continuais à l'observer.

Je fus bien vite dans la cuisine, où Jimin avait été précédemment mais il ne semblait plus là, et je saisis soudainement une bouteille de vin et la servis dans un verre propre que j'avais récupéré au hasard.

Je ne savais plus vraiment ce que je faisais, c'était comme si, la meilleure chose à faire était de m'assurer de ne rien commettre avec lui, et l'envie de tomber dans les méandres de l'Enfer et de goûter au fruit juteux que me tendait le serpent était bien trop tentant. Je préférais ainsi boire un verre, car dans l'instant, j'avais besoin de faire quelque chose d'interdit, mais qui n'allait pas me condamner à l'éternité dans le Tartare.

Et alors que j'allais porter le verre à mes lèvres, une légère pression effectuée sur ma coupe m'en empêcha. Sous la surprise, ma prise se fit plus faible, et la personne saisit l'occasion aussitôt.

Il s'empara du verre, et je pus voir cet inconnu, et quelle fut ma surprise quand je reconnus les traits gracieux de Jungkook.

Il porta à son tour mon verre à ses lèvres, sans me quitter du regard, le tout sur une musique bien trop sensuel pour qu'il ne le fasse pas exprès. Et c'était un fait, la scène avait un aspect bien trop érotique, son regard semblait me déshabiller de a à z, et il prenait un malin plaisir à me sonder, tout en s'abreuvant du liquide carmin, ce même alcool vermillon que je m'apprêtais à ingérer, et ô combien ce fut obscène.

Lorsqu'il finit mon verre de vin rouge, il le posa sur la table en marbre, et sans jamais me lâcher du regard, il lécha ses lèvres pour récupérer les quelques gouttes du breuvage qui s'étaient échouées sur ses croissants de chair.

«Un chrétien qui boit, j'aurais tout vu.

-Boire n'est pas interdit dans la Bible, je rétorquais, d'abord de manière agressive, car cette séquence lubrique m'avait fait ressentir des choses qui étaient, en effet, interdites dans la Bible.

-Tu ne vas pas me dire que c'est encouragé, il leva les yeux au ciel. »

Un court silence s'installa car je n'avais rien à répondre, en revanche il fit un nouveau pas, et instinctivement, j'en fis un autre pour me reculer et il sourit.

«Je ne vais pas te manger.

-Je le sais très bien. 

-J'aime beaucoup ton foulard. »

Mes yeux se confondèrent avec deux grosses billes, ne m'attendant absolument pas un tel compliment, je rougis faiblement.

«Merci...

-Tu danses ? me proposa t-il. »

Je relevais la tête en entendant un slow démarrer, et il me tendit sa main, m'invitant à l'agripper. Je papillonais des yeux un instant, hébété d'une telle proposition.

Et tandis que je saisissais sa main, au fond de moi, je sus que je venais de croquer dans cette pomme que me tendait le vicieux serpent.

À pleines dents.

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