OS Tome 5 : Il n'y a plus de nous
Tous les extraits du tome 5 des Instruments Mortels, La cité des âmes perdues, appartient à Cassandra Clare en exclusité. Je l'utilise dans le seul but de vous replonger dans l'ambiance de mon OS.
« Il était sur le point de rempocher sa pierre de rune quand une voix familière s'éleva derrière lui.
- Alec ! Alexander Gideon Lightwood. Alec sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Il se retourna lentement.
- Magnus ? Magnus s'avança dans le cercle de lumière diffusé par la pierre de rune. Il semblait d'humeur particulièrement sombre, avec ses cheveux hirsutes, et sa veste jetée par-dessus un tee-shirt, et Alec ne put s'empêcher de se demander s'il avait froid.
- Magnus, répéta-t-il. Je croyais que tu dormais.
- À l'évidence ! Alec avala péniblement sa salive. Il n'avait jamais vu Magnus aussi en colère. Son regard était lointain, impénétrable.
- Tu m'as suivi ? demanda Alec.
- On peut dire ça. Le fait de savoir où tu allais m'a un peu aidé. D'un geste raide, Magnus sortit une feuille de papier pliée de sa poche. Dans la pénombre, Alec vit seulement qu'elle était couverte d'une écriture appliquée.
- Tu sais, quand elle m'a dit que tu étais venu ici, quand elle m'a parlé du marché qu'elle avait conclu avec toi... je ne l'ai pas crue. Je ne voulais pas la croire. Et pourtant tu es là.
- Camille t'a prévenu... Magnus l'interrompit d'un geste.
- Tais-toi, dit-il d'un ton las. Bien sûr qu'elle m'a prévenu. Je t'avais pourtant dit qu'elle était experte en manipulation, mais tu ne m'as pas écouté. À ton avis, qui préférait-elle avoir de son côté ? Toi ou moi ? Tu as dix-huit ans, Alexander. Tu n'es pas vraiment un allié indispensable.
- Je lui ai déjà dit que je ne voulais pas tuer Raphaël, protesta Alec. Je venais la prévenir que sa proposition ne m'intéresse pas.
- Et tu as fait tout ce chemin pour ça ? s'exclama Magnus, les sourcils levés. Tu ne crois pas que tu aurais pu lui faire passer le message autrement, en prenant tes distances, par exemple ?
- C'était...
- Et même si tu n'étais venu que pour lui dire qu'il n'y a pas de marché qui tienne, poursuivit Magnus d'un ton terriblement calme, pourquoi maintenant ? Pour lui faire une petite visite de courtoisie ? Explique-toi, Alexander, je n'ai pas tout compris.
Alec avait une boule dans la gorge. Il existait forcément un moyen de faire comprendre à Magnus que s'il était venu voir Camille, c'était parce qu'elle était la seule personne à qui il pouvait parler de lui. La seule qui l'ait connu intimement, la seule qui ait percé à jour ses faiblesses humaines, ses particularités, ses curieuses sautes d'humeur qu'Alec ne savait pas toujours gérer.
- Magnus... Il fit un pas vers Magnus, et pour la première fois, celui-ci s'écarta. Son attitude était franchement hostile. Il regardait Alec comme un étranger.
- Je suis vraiment désolé, dit-il d'une voix tremblante. Je ne voulais pas...
- J'y ai pensé, moi aussi, tu sais, l'interrompit Magnus. C'était une des raisons pour lesquelles je voulais mettre la main sur le Livre Blanc. L'immortalité peut être un lourd fardeau. Tu penses aux innombrables jours qui t'attendent alors que tu es allé partout, que tu as tout vu. La seule chose que je n'ai pas expérimentée, c'est de vieillir aux côtés de quelqu'un que j'aime. Je me suis dit que ce quelqu'un, ce pourrait être toi. Mais ça ne te donne pas le droit de choisir à ma place.
- Je sais, dit Alec, le cœur battant. Je sais, et je n'avais pas l'intention de le faire...
- Je serai absent toute la journée. Ça te laissera le temps de récupérer tes affaires. Laisse la clé sur la table de la salle à manger. (Il scruta le visage d'Alec.) C'est fini. Je ne veux plus te revoir, Alec. Ni toi ni tes amis. J'en ai assez d'être le sorcier de service. Les mains d'Alec s'étaient mises à trembler si fort qu'il en laissa tomber sa pierre de rune. La lumière s'éteignit et, tombant à genoux, il se mit à tâtonner parmi la terre et les détritus. Soudain, la lumière revint et il se releva. Il vit Magnus debout devant lui, la pierre de rune à la main. Elle diffusait une étrange lumière colorée.
- Normalement, il faut être un Chasseur d'Ombres pour réussir à la faire marcher, dit Alec sans réfléchir. Magnus lui tendit la pierre, dont le cœur s'éclairait de reflets rouge sombre rappelant les braises d'un feu. Alec la lui prit des mains et soudain, l'expression du sorcier changea.
- Tu es gelé.
- Ah oui ?
- Alexander... Magnus l'attira contre lui, et la clarté de la pierre vacilla avant de changer de couleur. Alec n'avait encore jamais observé pareil phénomène. Il appuya sa tête contre l'épaule de Magnus. Le cœur de ce dernier ne battait pas comme un cœur humain ; il était plus lent, plus régulier. Parfois, Alec se disait que c'était la seule constante dans sa vie.
- Embrasse-moi, dit-il. D'un geste doux, presque absent, Magnus lui caressa la joue. Quand il se pencha pour l'embrasser, Alec perçut son odeur de santal. Il agrippa la manche de sa veste, et la pierre de rune entre eux s'éclaira soudain de reflets rose, bleu et vert. Ce fut un baiser triste. Quand Magnus recula, Alec s'aperçut que la pierre avait retrouvé son éclat laiteux.
- Aku cinta kamu, murmura Magnus.
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Que je t'aime.
- Mais si tu m'aimes...
- Évidemment ! Et même plus que je le croyais. Mais c'est fini. Ça ne change rien à ce que tu as fait.
- Mais c'était juste une erreur, protesta Alec. Une petite erreur de rien du tout... Magnus ricana.
- Une petite erreur ? Ça revient à assimiler la première traversée du Titanic à un incident nautique. Alec, tu as essayé d'écourter ma vie.
- C'était juste... Elle m'a fait une proposition, mais j'ai réfléchi et je n'ai pas pu l'accepter... Je ne pouvais pas te faire ça.
- Il a tout de même fallu que tu y réfléchisses ! Et tu ne m'en as même pas parlé. (Magnus secoua la tête.) Tu ne me fais pas confiance.
- Si... Je vais essayer. Donne-moi une autre chance.
- Non, dit Magnus. Et si je peux te donner un conseil : évite Camille. Une guerre se prépare, Alexander, et il ne faudrait pas qu'on doute de ta loyauté, n'est-ce pas ? À ces mots, Magnus tourna les talons, les mains dans les poches, et s'éloigna lentement, comme un infirme. Alec le regarda jusqu'à ce qu'il se soit fondu dans l'obscurité. »
Jace faisait tourner lentement un poignard entre ses doigts. Il avait toujours été doué avec des poignards. Sauf aujourd'hui apparemment lorsque la lame lui entailla le doigt.
« Jace... Tu dois te reposer, pas te couper. » Dit sa jeune sœur, sa vraie sœur : Isabelle Lightwood, elle avait des cernes autour des yeux et portait un pantalon trop large pour dormir.
« Ton corps est encore engourdi par la manipulation de Sebastien. Tu retrouveras tes compétences quand tu te seras enfin reposé. » Ajouta-t-elle en lui faisant une irratz.
« Tu veux parler de quand j'étais parfait ? » Répliqua-t-il échangeant un sourire complice avec sa sœur.
La peau de son doigt fut recousu en à peine une seconde. Pourtant Jace contracta sa mâchoire et son regard se perdit dans le vide, geste qui n'échappa à Izzy.
« Jace ? »
Celui-ci resta concentré, sans entendre sa sœur.
« C'est Alec... Il a mal. » Dit-il en se retournant pour partir.
« Il est blessé ?! » Demanda Isabelle en le suivant la panique la prenant.
« Non c'est plus une douleur morale... Il n'est pas bien. » Continua Jace en prenant malgré tout une arme. Isabelle s'arrêta réfléchissant. Alec était chez Magnus.
« Jace, on devrait le laisser. » Celui-ci se retourna vivement étonné « Il est chez Magnus. On ne peut pas intervenir. »
Le parabatai serra plusieurs fois ses poings hésitant à intervenir, si Magnus lui faisait du mal... Mais l'arrivée de Clary le perturba dans son raisonnement.
« Jace... » Appela-t-elle en approchant doucement mais celui-ci fit demi-tour en murmurant que Frère Zachariah l'attendait. Isabelle jeta un regard désolé à son amie qui sortit de l'Institut d'un pas rapide sans ajouter un mot. Isabelle, quant à elle, prit son téléphone et tenta de contacter Alec sans succès, elle était inquiète mais elle connaissait son frère, s'il était malheureux jamais il ne répondrait.
« Alec se hissa sur le quai de la station de City Hall et se dirigea au pas de charge vers l'escalier. Dans sa tête, l'image de Magnus disparaissant dans l'obscurité avait laissé place à une idée fixe : tuer Camille Belcourt. Tout en gravissant l'escalier, il tira un poignard séraphique de sa ceinture puis il surgit dans l'entresol situé sous City Hall Park. Les verrières colorées laissaient entrer la lumière hivernale. Il rempocha sa pierre de rune et brandit son poignard séraphique.
- Amriel, chuchota-t-il, et la lame du poignard s'éclaira. Il parcourut les lieux du regard. Le canapé était toujours là, mais nulle trace de Camille. Il lui avait envoyé un message pour lui annoncer sa venue, mais maintenant qu'il avait eu vent de sa trahison, il ne s'étonnait pas qu'elle ne l'ait pas attendu. Emporté par sa colère, il donna un coup de botte dans le canapé. Un des pieds céda, et le meuble s'effondra dans un nuage de poussière. Un petit rire cristallin s'éleva d'un coin de la pièce. Alec fit volte-face, le poignard séraphique à la main. L'obscurité était si épaisse que même la lumière d'Amriel ne lui permettait pas d'y voir clair.
- Camille ? dit-il d'une voix étonnamment calme. Camille Belcourt. Sors de ta cachette. Un autre rire retentit, et la silhouette d'une adolescente émergea de la pénombre. Âgée de douze ou treize ans à peine, et très mince, elle portait un jean troué, un tee-shirt rose à manches courtes orné d'une licorne pailletée, et une longue écharpe rose qui, comme son menton et le bas de son tee-shirt, était tachée de sang. Elle observait Alec de ses grands yeux malicieux.
- Je te connais, murmura-t-elle et, tandis qu'elle parlait, il vit ses incisives étinceler. Alec Lightwood. Tu es un ami de Simon. Je t'ai vu à ses concerts. Il la dévisagea. Et lui, l'avait-il déjà vue ? Peut-être... dans un bar à l'occasion d'un de ces concerts où l'avait traîné Isabelle. Il n'en était pas certain ; mais cela ne signifiait pas pour autant qu'il ignorait à qui il avait affaire.
- Maureen, dit-il. Tu es la Maureen de Simon. Elle eut un sourire satisfait.
- C'est ça, la Maureen de Simon. Elle regarda ses mains, qui étaient couvertes de sang comme si elle les avait trempées dans une bassine. Ce n'était pas du sang humain, constata Alec. Cette couleur rubis sombre, c'était forcément du sang de vampire.
- Tu cherches Camille ? fit-elle de sa voix chantante. Mais elle n'est plus là. Oh, non. Elle est partie. - Partie ? Comment ça, elle est partie ? Maureen gloussa.
- Tu sais comment ça se passe chez les vampires, pas vrai ? Celui qui tue le chef d'un clan devient chef à son tour. Et Camille dirigeait le clan de New York.
- Quelqu'un l'a tuée ? Maureen éclata d'un rire joyeux.
- Eh oui. Et ce quelqu'un, c'est moi. »
Alec n'était pas rentré à l'Institut ce matin-là. Il n'avait pas envie de rentrer. En fait la seule chose qu'il voulait c'était parler à Magnus ou retourner dans le passé pour changer les événements. Alec avait un poids sur la poitrine, un poids qui la comprimait.
« C'est celui de la culpabilité... » Pensa-t-il en passant une main dans ses cheveux. Il s'en voulait tellement. Il aurait voulu aller chez le sorcier et le prier de le pardonner. Il sortit son téléphone et regarda l'heure. Izzy l'avait appelé plusieurs fois dans la nuit, Alec ne rappellerait pas. Pas tout de suite. Pas tant qu'il n'était pas capable de gérer sa douleur. Assis sur le rebord d'un toit, il serrait si fort la barre en bois que celle-ci garderait les traces de sa visite. Alec aurait voulu casser quelque chose. N'importe quoi. Se défouler, juste pour sortir toute la haine qu'il ressentait à son encontre. Il glissa sa main dans sa poche et sortit la clé argentée, par l'ange qu'elle était douloureuse a regarder. Il pensa un instant à la cacher et prétendre par la suite qu'il l'avait perdu. Magnus n'y croira pas. Et Alec ne voulait pas lui mentir. Pas une seconde fois.
D'un pas lourd il se dirigea vers Brooklyn. Magnus ne serait pas là. Cette pensée aussi était douloureuse. Il grimpa les marches et inspira avant d'entrer. L'appartement avait changé, l'appartement changeait toujours. Magnus n'aimait pas quand la décoration restait identique trop longtemps... Et Alec s'était mis à aimer ces changements. Il entra et baissa les yeux sur le sol, s'empêchant de regarder autour, se forçant à rester concentrer sur sa mission : prendre ses affaires - laisser la clé - partir. Partir. Il ne voulait plus le voir. Magnus ne voulait plus le voir.
Par l'Ange qu'Alec avait mal. Pourquoi l'amour devait-il être si douloureux... Il mordit sa lèvre inférieure comme à son habitude, il récita dans sa tête que les émotions n'étaient qu'une distraction, qu'un chasseur d'ombres ne pouvait pas se laisser perturber. Ses propres réflexions sonnaient comme des mensonges à ses oreilles. Il posa la clé sur le bar et détourna au plus vite les yeux.
Combien de verre avaient-ils échangés autour de ce bar ?
Il se dirigea rapidement dans la chambre et ouvrit la commode, toujours dans cette précipitation il mit, sans ranger, ses quelques pulls dans son sac de chasse. Il ferma le tiroir brutalement et s'arrêta un instant comme s'il était sonné, son cœur battait si fort contre ses côtes... Il fit demi-tour et voulu sortir le plus vite possible, comme s'il fuyait sa volonté qui lui ordonnait de rester ici, que sa place était ici.
Puis il eut ce miaulement et ce bruit de pattes sur le parquet, Président Miaou s'arrêta et sauta sur la table de la salle à manger. Etrangement Alec ne put retenir une larme alors que son regard croisa celui du chat. Alec partit d'un coup, en courant, sans se retourner.
Parce que c'était trop dur.
Parce qu'il ne voulait pas partir.
Il voulait Magnus.
« Alec ? » Izzy frappa encore une fois sur la porte en bois, dans une autre mesure elle se serait énervée et aurait frappé plus fort, peut-être même qu'elle aurait menacé son frère aîné.
« Alec, s'il te plaît.» Isabelle, dans une belle robe rouge, posa son oreille contre la porte essayant d'entendre son frère. Elle était réellement inquiète, Alec était de nature à se refermer sur lui-même mais jamais il ne l'avait laissé devant la porte. Perdant patience, elle dessina une rune sur la porte et le verrou de celle-ci sauta. Isabelle poussa doucement la porte espérant que son frère ne la gronderait pas trop pour cette intrusion. Puis, quand elle le vit, elle comprit qu'elle n'aurait pas le droit à sa colère.
« Alec ? Je peux venir ? »
La chambre d'Alec avait toujours été terne et quelque peu vide. Une armoire en bois brute était renversée sur le sol, le sac de chasse d'Alec abandonné devant la porte et le jeune homme, dans ses vêtements d'hier soir, trônait sur son lit. Il avait l'échine courbé, le regard bloqué sur ses mains.
« Alexander ? »
Il releva ses yeux luisants vers sa sœur et celle-ci vint s'asseoir rapidement en face de lui.
« Izzy... J'ai... » Elle glissa sa main dans les siennes et tenta de garder un air serein. Son frère baissa encore la tête et elle vit une larme glissée de son œil droit. Alec ne pleurait pas. Très peu. Il protégeait sa famille, tentait de toujours contrôler la situation et s'il était mal il s'enfermait, ne voulant pas le montrer.
« J'ai fait une erreur Izzy...» murmura-t-il en serrant sa mâchoire pour être sûr de ne pas faire couler une autre larme.
« Il ne me pardonnera jamais... »
Son corps fut secoué d'un frisson et Izzy se glissa dans les bras de son grand-frère qu'elle serra fort alors que celui-ci plongé dans sa chevelure retenait ses pleurs.
« Il ne me pardonnera jamais... »
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Qu'en pensez-vous ? C'est mon premier alors j'espère que ça ira ^^ qu'il vous aura plu !
N'hésitez pas à me donner votre avis ;)
D'ailleurs j'ai un projet, disons plutôt un marché avec @DreamersEver !!, pour une petite fanfiction sur Shadowhunters sur l'Après Guerre :)
A une prochaine :)
Bizzzzzzz
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