« J'ai les yeux de mon père »
J'entre dans l'appartement, dans notre appartement. Tu es dans le salon, tu portes un pantalon en toile beige qui tombe sur tes hanches et même si je les connais parfaitement, je sais que je rougis à leur vue. Tu ne m'as pas entendu, tu es concentré au-dessus d'un livre de sort, tu essayes de décrypter certains sortilèges. J'adore te regarder déchiffrer ces pages, tes lèvres forment des sons inconnus, tes yeux brillent d'un doré hypnotisant.
J'aime les grands yeux de Magnus, c'est sa marque de sorcier, c'est sa magie. C'est une partie si importante de lui.
« Alexander Lightwood, serais-tu en train de me lorgner ? » Le doré et ses yeux de chats disparurent dès que les yeux de Magnus se posèrent sur le chasseur d'ombres.
Je balbutie à ta question, tu sais si bien me faire perdre mes moyens.
« J'aime te regarder. » J'avoue en rougissant, tu t'approches de moi et tires sur les cordons de mon sweat à capuche pour m'approcher. Je t'embrasse, nos lèvres se caressent, tes lèvres dont je suis fou. Tu poses une de tes mains sur ma nuque, m'attirant toujours plus contre toi. Parfois j'ai l'impression que je peux fondre en toi, que c'est ma place. Le baiser se cesse, tu caresses ma joue avec ta main et je détaille ton visage, tes pommettes saillantes, ta bouche qui semble toujours sur le point de sourire, tu relèves mon menton et nos yeux se rencontrent.
« J'aime tes yeux dorés. »
Tu souris encore mais je le vois dans tes yeux, tu ne dis rien mais je sens ton corps se tendre un peu. Tu poses un léger baiser sur mes lèvres et t'écartes sans rien ajouter.
« J'ai dit quelque chose de mal ? » J'essaie de ne pas balbutier, je veux que tu voies que je suis sérieux.
« Non, pas du tout. » Tu ne me regardes pas, tu touches les pages de ton livre et je sens la colère qui me monte.
« D'habitude tu mens mieux que ça. » Je ne sais pas être affable, pas dans ces situations, je veux la vérité, celle que tu ne me donnes jamais.
Tu te retournes, tu fais un pas vers moi, voulant m'attirer à toi. Je sais ce que tu vas dire, du moins j'imagine ce que tu vas me mentir.
« Alec, ce n'est pas important. » Tu penches ta tête sur le côté, tu fais ça quand les choses t'embêtent.
« Alors pourquoi tu ne m'en parles pas ? » Je continue, cette fois je veux la vérité. Je ne veux plus que tu évites mes questions, je ne veux plus que tu me dises que ça n'a pas d'importance.
Tu contractes ta mâchoire, elle ressort contre ta peau halée.
« Tu vas encore éviter ma question ? »
Au fond j'ai peur que tu l'évites, que tu me laisses encore une fois sans réponse. N'as-tu pas confiance ? Ne peux-tu pas te confier à moi ?
Tu soupires, baisses les yeux. C'est sûrement la première fois que je te vois chercher tes mots. Quand tu relèves les yeux, j'arrive à voir une fugace douleur et soudain je culpabilise. Peut-être que c'est trop dur de m'en parler. Peut-être que je t'en demande trop ?
Je te tire à nouveau dans mes bras, je sens ton souffle dans mon cou, tu ne me rends pas immédiatement mon étreinte.
« J'ai les yeux de mon père. » Tu ressers ta prise dans le creux de mes reins et je caresse doucement ton dos comme pour te rassurer, te soutenir.
« Ma mère... » Sa voix est faible et c'est étrange de te savoir dans cet état « Lorsqu'elle a découvert mes yeux, elle a compris que j'étais le fils d'un démon. » Je te sens te redresser dans mes bras, tu reprends contenance.
« Elle s'est tuée après ça. » Ta voix ne te trahit plus, ton souffle est régulier, ta prise est moins forte. Je pourrai te lâcher mais au fond j'ai besoin de te sentir près de moi parce que j'ai compris à quel point ce souvenir te fait souffrir.
« Je suis désolé. » Je dessine la rune d'amour sur ton omoplate, tu la reconnais, je le sais. Ce n'est pas la première fois que je la dessine sur ta peau.
« Je ne m'en souviens presque pas. » Tu dis ça d'une voix si sérieuse et si détachée à la fois. Tu mens encore je le sais, tu rationalises pour ne pas avoir mal. Je sais que cette pensée te fait mal, de savoir qu'elle s'est tuée au lieu de t'aimer, alors je t'embrasse et moi je vais te donner tout l'amour que j'ai.
Pour te remercier de t'ouvrir à moi,
Pour te dire que je t'aime encore, toujours.
Tu me rends mon baiser et me pousse contre le bar, toujours plus près de toi, et je ne peux pas m'empêcher de rire contre tes lèvres alors que tu me chatouilles en passant tes doigts si fin sous mon sweat.
On est si bien comme ça.
Il me semble que je suis entier avec toi.
Il me semble que tu es mon âme sœur.
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Une première pour moi dans la peau d'Alec avec ce "je" ! J'espère que le rendu vous aura plu :) n'hésitez pas à me donner votre avis :)
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