Autre fin 2x18

Magnus sort de son souvenir, il entend frapper à la porte. Ce sont des coups durs, pressés et pourtant c'est la voix d'Alec, si douce, si inquiète qui l'appelle.
...
"C'est Max"
...

La famille attend dehors, la peur au ventre. Alec cherche un sentiment de soulagement : Magnus est avec Max, il peut peut-être faire quelque chose. Tout tenter pour le sauver.
Pourtant quand il sort de la chambre, il a une mine sombre et fatiguée. Au fond Alec sait que leur dispute le travaille aussi. Qu'il a une part de responsabilité dans la fatigue apparente du sorcier. Mais, maintenant, il ne peut se concentrer que sur Max.
Il faut que son petit frère survive.

"On peut faire quelque chose ?"
Ils attendent tous la réponse, il y a tellement d'appréhension et de tension dans ce couloir. Ils ont si peur.
"Les blessures de Max sont trop graves, Frère Enoch peut agir."

Même sa voix est fragilisée. Il ne les regarde pas dans les yeux. Alec ne peut pas abandonner l'espoir, Magnus doit pouvoir. Magnus a toujours été présent.

"Non. Il doit avoir une autre solution. Magnus ?"

C'est un appel, une supplication. Il a confiance en lui, en sa puissance.

"Alec !" Commence Maryse en retenant ses larmes mais Magnus reçoit le message d'Alec et sans vraiment contrôler la suite il répond.
"Il y a un sort qui pourrait l'aider."

Tout s'arrête autour de lui. Alec le regarde et s'approche de lui. Ses doigts s'ancrent dans la peau de ses biceps. On dirait qu'il se tient, qu'il cherche un appui pour ne pas s'effondrer.

"Dit moi."

Ces mots résonnent entre eux. Leur regard se croisent et Alec ressent ce sentiment de culpabilité. Combien de fois a-t-il demandé à Magnus de lui parler ? Combien de fois l'a t'il regarder dans les yeux en lui mentant ?

Ils doivent se concentrer sur Max. Seulement lui.
Il le mérite.

"C'est un sort très vieux et assez complexe." Reprend Magnus en se tournant vers les parents du blessé. Il pourrait même oublié à quel point il a de la haine contre ces ex membres du Cercle.
"De quoi avez-vous besoin ?" Demande le père. C''est peut-être le seul qui a encore une attitude calme.
"D'espace et de solitude."

Alec le dévisage, la réponse correspond à leur relation actuelle. Tout se confond. C'est si compliqué d'être près de lui et de le sentir si loin à la fois.

"Il peut avoir des conséquences sur Max ?"
"Hormis la mort ?" Réponds Isabelle à sa place. Magnus reste muet. Il ne l'a jamais vu ainsi.
"Les pouvoirs auxquels je vais faire appel sont interdits d'après l'Enclave."

Alors ce n'est que ça. Une règle, une loi qui les ralentit encore.

"Vous l'avez déjà fait ?"

Un autre jour il aurait répondu avec sarcasme si elle cherchait à le mettre en prison mais il n'a pas l'esprit à l'insolence.

"Fait-le. L'Enclave n'en sera rien." Dit-il plus bas pour éviter que Frère Enoch entende leur décision.

Magnus les regarde tous et une pression tombe sur sa poitrine. Tout cet espoir soudainement placé en lui.
Et s'il les décevait ?

....

Ils ont installé Max dans le bureau d'Alec, il ont retiré tous les autres meubles. Il y a assez de place pour le sorcier et le blessé. Max reste pâle.
Et endormi.
Ils sortent tous de la pièce alors que Magnus fait apparaitre son grimoire et un baume qu'il étale sur le visage de Max pour le protéger des démons qui voudraient s'approcher de son âme.
Il essaie de rester calme, concentrer. De respirer doucement, régulièrement.

Puis Alec le saisit par le bras et le regarde. Son espoir est infini. Sa confiance aussi.
Pourquoi ne doute-t'il pas ?
Pourquoi lui avoir menti s'il peut placer la vie de son frère entre ses mains ?

"Tu peux y arriver. Je le sais." Dit-il avec son aplomb habituel. Il a sa posture de soldat mais son visage est enclin à l'émotion.

Alors Magnus commence le sort.
Ce sont des flammes d'un bleu tendre qui entourent le corps de Max, elle change de couleur, passant régulièrement par le rouge. Magnus peut sentir la force vitale de Max, il peut sentir son esprit qui se bat pour vivre. Il continue de murmurer dans une langue démoniaque. Il sent ses pieds qui s'enterrent plus profondément dans le sol comme si l'Enfer lui-même appelait Magnus. Le murmure se poursuit, puisant toujours plus de force chez Magnus. Il sent ses bras devenus plus lourd, ses épaules se crisper, son dos se tendre. Il donne tout.

Pour quelle raison ?
C'est toujours la même.
Il le fait pour lui.
Pour Alexander.

Les minutes deviennent plus longue et Magnus peut ressentir l'appel d'Edom. Les forces démoniaques sont si près. Magnus tire dans son pouvoir, dans sa propre vie.
La reine des fées lui diraient sûrement que son amour va le tuer...
Il fait de son mieux pour rester debout, pour déblatérer chaque parole du sortilège alors que sa bouche est sèche et sa voix devient râpeuse.
Il entend au loin l'alarme de l'Institut. Mais il ne peut pas essayer de comprendre, il se sent déjà si faible. Max est si loin, si enfoncé, le faire revenir paraît impossible.

"Tu peux le faire."

"Je crois en toi."

"Magnus, je t'aime."

Il entend la voix d'Alec. Elle résonne dans sa tête, elle l'appelle. Elle le soutient.

Il parle plus fort, pour lutter contre les forces démoniaques si présentes dans la pièce. Il fait plus chaud. Trop chaud.
Il ferme les yeux et poursuit le sort. Il se sent à peine tomber à genoux. Il sent la magie couler dans ses veines. Il sent sa magie quitter son corps. Elle transpire par tous les pores de sa peau....

Il sent à peine que le noir l'envahit. Il ne sent pas non plus qu'il arrête de parler.
Il sombre complètement.

...

Quand il se réveille, il est dans un lit. La pièce est dans le noir. C'est presque confortable. Il n'avait pas dormi depuis longtemps. Il s'aperçoit alors qu'il est dans sa chemise souple, qu'il n'a plus ses chaussures. Il se relève lentement. La chambre est simple, le bureau est couvert de poussière. Il y a quelque sweat noir dans l'armoire. Magnus ne peut que les reconnaître.

Ce sont d'eux d'Alec.
Il est dans sa chambre.
Enfin son ancienne la chambre, la poussière prouve qu'il ne vient plus ici.
Il dort toujours chez Magnus.
Avec Magnus.

Il remet lentement ses chaussures et se saisit de sa veste puis avant de sortir il ne peut s'empêcher de caresser le pull. Il peut même sentir le parfum d'Alec.

"Magnus."

Alec est là. Il vient d'entrer.

"Comment va Max ?"

Magnus ne le regarde pas. Alec hésite à s'approcher plus.
Il n'y a jamais eu cette distance douloureuse entre eux.

"Il s'est réveillé grâce à toi."

Alec sourit et Magnus ne peut pas s'empêcher de sourire à son tour.

"J'en suis heureux."

Alec finit par faire un petit pas pour les rapprocher.
Magnus ne peut pas reculer.
La chambre est petite.

"Tu as aussi brûler la moitié de mon bureau."

Il a de nouveau un petit sourire amusé.

"Je suis sûre que tu trouveras quelqu'un pour faire le ménage." Reprit Magnus sans grande conviction. Il voit dans sa veste la rose fanée.
C'est trop tard.
Et Alec est toujours ici.

"Je suis désolé."

Il s'approche enfin, il lui prend la main. Il cherche son regard.

"J'ai commis une erreur."
Magnus relève la tête.
"Je ferai tout pour me faire pardonner."
Il l'attire plus à lui. Il voudrait le serrer dans ses bras, l'embrasser. Mais Alec n'ose pas, il sait que Magnus est trop blessé.
"Je suis fou de toi."
Magnus sent sa colère fléchir. Il en oublie ses devoirs.
"Je ne peux imaginer un avenir sans toi."

Le sorcier peut sentir le souffle d'Alec sur sa peau, il serre toujours autant sa main. Il se laisse aller et lève sa main. Ses doigts touchent la peau d'Alexander et celui-ci soupire.
Ils ont tous les deux le sentiment d'être complet.
"Je t'aime Alec... Mais..."
Il sent ses larmes venir, elles envahissent ses yeux.
"Magnus, je t'en prie. Laisse-moi réparer ça."

Il y a un silence. Un silence pendant lequel ils se regardent et échangent des mots d'amour silencieux.

Magnus se sent si faible de vouloir y croire. Croire à leur histoire alors que la guerre approche de plus en plus.

"Ne nous abandonne pas."

La voix d'Alec n'est qu'un murmure. Son corps retient toujours Magnus.

"Il faut être fort pour aimer librement."

C'est ce qu'il avait dit à Will quand il n'osait plus aller vers Tessa.

Peut-être qu'il était temps d'écouter ses propres conseils.
Il était temps de réellement se battre par amour. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top