Première épreuve: nouvelle
On aurait dit la belle au bois dormant.
Ce buisson de ronces est ta forteresse. Impénétrable gardienne veillant sur ton sommeil ou Carabosse bossue d'épines, noueuse du bois dont on fait les portes de ses cachots dont nul ne sort jamais ?
Les feuilles tombées te font un lit. Qui sont ses dames mortes dans leurs robes rousse d'apparat ? Des âmes gardiennes du songe des innocents, ou bien de vieilles Parques coupant leurs fils, dans la même indifférence que j'ai coupé les fils des toiles d'araignées qui se tissaient aux portes de ton domaine, car seul comptait pour moi d'entendre battre le cœur de ma petite princesse?
Je me penche sur celui-ci et une rosée torrentielle vient glisser sur ces feuilles.
Tu portes cette robe de tulle rose que tu affectionnais tant. Tu dansais avec elle, riant de ce rire infini que gardent les enfants jusqu'à ce qu'ils vieillissent, jusqu'à ce qu'ils s'acheminent vers l'âge adulte.
Une rosée torrentielle vient pleuvoir sur les feuilles.
Je me reproches tant ma crainte silencieuse d'autrefois, cette peur muette de toutes les mères, cette angoisse que tu deviennes une de ses acnétiques tourmentés, une de ses révoltés par hormones, puis une adulte, oiseau volant déjà de ses propres ailes lorsque ses parents les voient encore comme un poussin à peine éclos de sa coquille. Mieux vaut que le temps passe trop vite plutôt qu'il ne passes plus du tout.
Une rosée torrentielle vient noyer les feuilles.
Tes boucles d'or cascadent autour de ta tête, mais sur tes tempes, ton diadème est rouge. Tous les ours des bois ne sont pas de gentilles peluches, et les pires sont les Hommes.
La sieste que tu refusais de faire il y a encore si peu de temps, désormais, elle est éternelle.
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